Questions insolites

Un regard féministe sur le SIDA
Interaction femmes santé


Questions insolites : Un regard féministe sur le SIDA

Recherche et rédaction : Collectif Interaction femmes santé (IFS) : Donna Chiarelli, Julie Delahanty, Carla Marcelis, Rose Mary Murphy, Bibiana Nalwiindi Seaborn, Karen Seabrooke

Titre original : Uncommon Questions: A Feminist Exploration of AIDS
Publié par : Interaction femmes santé, Ottawa, 1999

Remerciements
Nous nous sommes nourries de l'amitié, des ressources et des idées que nos collègues d'Inter Pares d'Ottawa ont bien voulu partager. Nous tenons à exprimer toute notre gratitude à Brian K. Murphy pour son aide à la rédaction. Nous voulons également remercier Health Education AIDS Liaison (HEAL) de Toronto et, en particulier, Carl Strygg, Rob Johnston et Patricia Watteyne pour leur généreuse contribution à nos discussions et notre recherche. Nous adressons également nos sincères remerciements à Liz Fajber et Barbara Blokpoel, alors membres du collectif, pour leur contribution au début du processus de recherche et de rédaction de Questions insolites.

Bien qu'Interaction femmes santé reconnaisse la contribution des personnes précitées à cette étude, elle assume l'entière responsabilité des idées exprimées dans cette publication.

Site Web : www.web.net/~whi

ISBN : 0-9695267-6-8

Qu'est-ce qu'Interaction femmes santé (IFS)?

Créé en 1983, Interaction femmes santé est un organisme collectif féministe qui s'intéresse à la santé. Les membres d'IFS militent en faveur de la santé de la femme dans le cadre de la réalisation de la justice socio-économique. Dans ses activités, IFS met au point et utilise les principes féministes du travail en commun, du partage des responsabilités au sein du groupe et de la prise de décisions consensuelles.

IFS est convaincu que toute expérience personnelle est aussi politique. Les expériences des membres du collectif sont mises en rapport avec celles d'autres femmes dans le monde. Elles sont analysées pour dégager une problématique commune qui sert d'assise aux activités d'éducation et de plaidoyer. IFS collabore avec des organisations et des réseaux qui s'intéressent à la femme et à la santé, au Canada et ailleurs.


Questions insolites :
Un regard féministe sur le SIDA

Table des matières

En guise de préface
Introduction

I. Cadre théorique féministe

II. Idées reçues et questions insolites

1. Définition du Sida
2. Le SIDA, une épidémie ? Que disent les statistiques?
3. SIDA et tests
4. SIDA et allaitement
5. Traitement
6. Réflexions sur la présentation du SIDA au public

III. Conséquences sur les politiques

Bibliographie

Annexe A : Activistes, théories et organismes alternatifs
Annexe B : Chronologie des définitions du SIDA par les Centres for Disease Control
Annexe C : Définition provisoire des cas cliniques du SIDA par l'Organisation mondiale de la santé (Bangui)
Annexe D : Facteurs connus pour causer des résultats faux positifs à un test d'anticorps du VIH
Annexe E : Etiquette de l'AZT


Questions insolites :


Regard féministe sur le SIDA

En guise de préface

Ce document représente la contribution d'Interaction femmes santé (IFS) à la discussion sur le syndrome d'immuno-déficience acquise (SIDA). IFS est préoccupé par les souffrances et les morts qui, dans le monde entier, ont été attribuées au virus de l'immunodéficience acquise VIH et au SIDA. Comme bien d'autres personnes, les membres du collectif s'interrogent sur le lien entre VIH et SIDA et contestent aujourd'hui l'équation VIH = SIDA = MORT. Étant donné que des vies sont en jeu, il est important de saisir les lacunes de la théorie dominante sur le SIDA et de remettre en question les traitements prescrits, voire, imposés.

Le VIH/SIDA est un sujet relativement nouveau pour IFS. Par le passé, le collectif s'est surtout occupé des droits génésiques de la femme et du lien entre la santé de la femme et l'industrie pharmaceutique, préconisant une approche féministe globale et intégrée des soins de santé, axée sur la prévention de la maladie et permettant aux femmes de prendre leur corps en main. IFS n'est pas seul à penser que la santé de la femme est essentiellement fonction de sa position et de son pouvoir au sein de la société et des conditions socio-économiques en général. La médicalisation et la manipulation de la santé de la femme ont débouché sur l'adoption de programmes et de stratégies qui ne tiennent pas compte des causes de la maladie. Transformées en victimes, les femmes deviennent la cible de médicaments dangereux souvent administrés au mépris du droit de donner son consentement en pleine connaissance de cause. De plus, les thérapies et stratégies de santé alternatives ne sont pas prises en compte. Les États et le secteur médical ont bâti les interventions médicales sur le slogan "à chaque mal, son remède" plutôt que sur la nécessité d'améliorer les conditions sociales à l'origine des maladies.

IFS, qui a toujours posé un regard critique sur la médecine classique et sur ses effets sur la santé de la femme, s'est récemment intéressé au SIDA. Partant de son expérience, IFS n'a pas tardé à remettre en question les idées reçues et à s'interroger sur les croyances qui les sous-tendent. IFS a donc été amené à se demander pour qui le savoir est recueilli puis disséminé. À force d'étudier la documentation sur le VIH/SIDA et de s'entretenir avec des séropositifs "dissidents", nous avons commencé à nous interroger sur la relation entre VIH et SIDA. Nous avons pris connaissance de théories "alternatives" décrivant les causes du SIDA; nous avons aussi appris que les chercheurs et militants qui avaient mis en doute l'équation VIH = SIDA = MORT ont pour la plupart été forcés au silence ou isolés et punis pour s'être élevés contre la théorie dominante.

Nous nous sommes aperçues avec inquiétude que l'on conseille, voire, pousse des femmes diagnostiquées séropositives, et particulièrement des femmes enceintes ou allaitantes, à suivre des thérapies médicamenteuses extrêmement toxiques, comme l'azidothymidine (AZT). Celles qui refusent les médicaments rétroviraux pour elles ou leurs nouveau-nés, ou qui refusent de cesser d'allaiter, ont été menacées de se voir enlever leur enfant (Farber, 1998, 1999). IFS est préoccupé par la violation des droits de la personne et des droits génésiques des séropositives en quête de traitement ou à qui on a imposé certaines thérapies et s'interroge sur la sécurité des médicaments contre le SIDA et sur la relation entre VIH et SIDA.

C'est pourquoi IFS s'est engagé dans un processus d'apprentissage destiné à renseigner les membres du collectif sur le VIH/SIDA et visant à combler les lacunes dans les connaissances par la recherche et la consultation de sources inhabituelles. Ce document représente la première étape de ce processus d'apprentissage et de dialogue.

Certes, il n'est pas exhaustif. Ainsi, obtenir des informations de sources "alternatives" dans le Tiers-monde est extrêmement difficile et constitue une priorité pour les recherches à venir.

Si de nombreuses militantes féministes ont affirmé que les femmes sont exclues du traitement et qu'elles sont l'objet de discrimination dans des programmes VIH/SIDA, leur critique n'est généralement pas allée jusqu'à remettre en question les idées reçues sur le VIH/SIDA. Les questions que pose IFS sont donc importantes et correspondent à la démarche du collectif en matière de santé. Il est clair que pour certains cette étude représente une aventure en territoire vierge; son contenu pourrait être perçu comme une menace par les séropositifs ou ceux et celles qui sont atteints du SIDA. D'autres, en revanche, sauront respecter le désir d'IFS de se renseigner et l'accompagneront dans la quête de réponses.

Donna Chiarelli
Julie Delahanty
Carla Marcelis
Rose Mary Murphy
Bibiana Nahwiindi Seaborn
Karen Seabrooke

Interaction femmes santé
Ottawa, août 1999

Table des matières



Introduction

L'action d'IFS en matière de SIDA n'est pas un exercice théorique. Des personnes meurent-elles inutilement en raison de la manière dont le SIDA a été conceptualisé et traité? Dans ce document, nous remettons en question les hypothèses courantes sur le VIH et le SIDA. Nous nous interrogeons sur trois situations d'injustice liées à la manière dont le VIH/SIDA a été appréhendé et traité en général. La première situation d'injustice se manifeste dans l'inégalité entre le pouvoir des hommes et des femmes et la marginalisation de ses dernières. La seconde situation d'injustice se présente lorsque des personnes se voient privées de l'exercice du droit à être informé avant de décider de subir un test ou suivre un traitement. La troisième situation d'injustice apparaît lorsqu'on discrédite, voire réduit au silence, ceux et celles qui expriment un point de vue différent.

Dans le premier chapitre, nous définissons le cadre théorique féministe qui donne forme à l'analyse. On y énonce les principes qui guident le travail d'IFS en matière de santé de la femme : 1) faire un examen critique de la notion médicale de maladie; 2) présenter la femme comme une spécialiste de sa santé; 3) consacrer le principe du consentement en connaissance de cause; et 4) remettre en question la répartition actuelle des subventions de recherche.

Dans le deuxième chapitre, on s'interroge sur le paradigme du SIDA proprement dit. Chaque section comporte deux parties, l'une, consacrée aux idées reçues sur thème donné et, l'autre, aux "questions insolites" rarement posées mais qu'il est nécessaire d'aborder. Ces questions doivent être posées; bien qu'IFS ne puisse y apporter de réponse immédiate, il faudra bien y répondre un jour. Formuler ces "questions insolites" et en discuter est le résultat de lectures exhaustives d'ouvrages et d'articles sur la thèse classique du SIDA et d'écrits composés par ceux et celles qui la contestent. Ce chapitre se clôt sur une description de la manière dont le paradigme du SIDA a été établi montrant le rôle joué par le corps médical et les entreprises pharmaceutiques qui avaient la haute main sur les informations scientifiques publiées à ce sujet.

Dans le troisième chapitre et comme contribution au dialogue qu'IFS espère lancer, nous présentons certaines conséquences de politiques qui se dégagent de cette étude. Enfin, les documents annexés à ce rapport abordent de manière détaillée certains points soulevés dans cette étude. L'Annexe A et la bibliographie indiquent les ressources documentaires utilisées.

Table des matières

I. Cadre théorique féministe

Comme la femme ne détient pas le pouvoir, elle ne peut prendre complètement en charge sa vie et sa santé. Ses options sont limitées. Elle n'est pas sur un même pied d'égalité avec les hommes. Souvent, l'inégalité se traduit par la violence physique et psychologique qui affecte sa santé. En outre, ce sont ceux qui détiennent le pouvoir qui définissent la santé de la femme, les maladies qui la touchent, la recherche et le traitement qui lui sera administré. C'est dans ce contexte qu'il convient d'évaluer les besoins et les problèmes de la femme en matière de santé. Les mouvements de femmes úuvrant en santé prônent une vie et des soins de santé meilleurs pour la femme et pour tous.

Leur position repose sur une théorie féministe puissante qui remet en question les structures hiérarchiques du pouvoir largement dominées par l'homme et qui perpétuent l'état de pauvreté et d'impuissance de la femme. L'analyse féministe des problèmes de santé de la femme se fonde sur des principes essentiels qui permettent d'aborder des notions telles que la maladie, la santé et les processus de recherche, de traitement et de prévention. Les principes suivants sont essentiels à l'analyse féministe de la santé.

Examen critique de la notion médicale de maladie

La notion médicale de maladie, y compris l'idée selon laquelle toute maladie est causée par un agent infectieux, est étroite et souvent nuisible. Elle suppose que la maladie est causée par un agent spécifique et identifiable, bactérie ou virus, qui envahit l'organisme. Lorsque celui-ci ne peut se défendre contre l'agresseur, la personne succombe à l'attaque en tombant malade. Le médecin identifie l'agent au moyen de tests de laboratoire, puis prescrit des médicaments pour repousser l'agent envahisseur. Selon cette conception, la cause de la maladie se situe à l'intérieur de l'organisme ó faible et imparfait ó d'une personne; elle permet d'orienter l'intervention thérapeutique sur l'individu et sur les symptômes de la maladie sans tenir compte de facteurs se trouvant dans le milieu social ou physique. Dans cette optique, le corps est perçu comme une mécanique; empruntant à la métaphore militaire, la médecine est une "guerre" contre les agents hostiles exigeant le recours à un arsenal de médicaments pour vaincre la maladie. À l'instar des "dommages collatéraux", les effets indésirables sont des conséquences, malheureuses, mais nécessaires.

Dans une perspective féministe, la maladie et la santé sont dé-médicalisées puis replacées dans une problématique plus vaste. Plusieurs facteurs, socio-économiques et politiques, qui ont un effet direct sur la santé, peuvent être cause de maladie. La santé est affectée par une vaste gamme de paramètres comme la nutrition, le stress, la pollution, etc. Il est nécessaire d'examiner l'interaction complexe entre le milieu interne, l'organisme, et l'environnement extérieur.

La psyché exerce un pouvoir et joue un rôle sur la santé, la guérison et les effets conjugués du milieu social sur l'état de santé d'une personne. Il faut donc améliorer les conditions de vie et prévenir les maladies plutôt que se contenter de traiter les malades au moyen de médicaments puissants. Faire face à la pauvreté, en éliminer les causes et faire disparaître le stress et l'accoutumance aux médicaments sont essentiels pour lutter contre la maladie.

La femme spécialiste de sa santé : connaître son corps, définir son état de santé

Il est essentiel de reconnaître le rôle central de la femme comme spécialiste de sa santé et de ses maladies. La femme a besoin de faire entendre sa voix et valider son expérience. La théorie féministe se fonde sur la reconnaissance de la nécessaire conscientisation de la femme comme un outil puissant d'autonomisation et du fait que la santé de la femme en dépend. Par le partage des expériences et l'acquisition du savoir et du pouvoir de décision, il devient possible de prévenir les pratiques dangereuses et de promouvoir des solutions de rechange. Par la conscientisation et l'action politique, on est parvenu à l'humanisation des naissances, à la reconnaissance que la violence faite aux femmes est un problème mondial grave, à la mise en évidence et, par suite, la limitation de l'approche psychiatrique et médicamenteuse dans le traitement de la femme et à la création d'une dynamique qui a permis à la femme de prendre en main sa fonction génésique.

Par le biais de discussions entre femmes, il a été possible de nommer ces expériences, d'identifier les forces puissantes qui ont gardé la femme sous la coupe d'un régime médical qui lui a été bien souvent préjudiciable et de trouver la force de chercher des solutions de rechange. Ce processus a joué un rôle important dans la "dé-médicalisation" de la maladie et permis de dépasser l'attitude selon laquelle une personne est responsable de ses faiblesses. Prise de conscience, échange d'expériences, information, ce sont des éléments essentiels ayant facilité la re-définition des problèmes pour leur trouver des solutions saines.

La femme doit être au cúur de toute démarche visant à traiter de santé ou de maladie. Les expériences et les voix des femmes doivent être perçues et perceptibles, à chaque étape, depuis la recherche jusqu'aux programmes de prévention en passant par le traitement. Les hommes et les femmes ont des besoins différents; leurs organismes ne réagissent pas de la même manière. Les fonctions reproductive et nourricière de la femme la placent dans une situation sensible et vulnérable. Ce qui arrive à une femme enceinte peut affecter l'enfant durant la grossesse et après la naissance. De plus, le rôle que la société attribue à la femme peut être responsable de problèmes de santé auxquels il faut s'attaquer. Il a, par exemple, été amplement démontré que les femmes ont plus de chances de travailler dans le secteur non structuré où les maladies professionnelles ne sont pas prises en compte par la législation et où elles se retrouvent dans une situation de vulnérabilité physique et psychologique.

Consentement en connaissance de cause

Le mouvement pour la santé de la femme insiste sur le droit de toute personne à maîtriser son corps et à prendre des décisions et donner son consentement à des interventions médicales en connaissance de cause. Cela signifie qu'il faut présenter au patient les solutions thérapeutiques de substitution avec une description exhaustive des risques et des avantages. En d'autres termes, le patient doit recevoir des informations complètes sur les traitements de substitution et sur les conséquences qu'entraîne le refus du traitement.

Faire un choix éclairé porte aussi sur les tests administrés. En principe, nul ne devrait être forcé à subir un test de dépistage. Pour que le consentement soit véritablement en connaissance de cause, les informations transmises doivent se fonder sur une recherche solide expliquée avec précision, honnêteté et objectivité. Il est également essentiel de ne pas exagérer les conséquences éventuelles de tel ou tel choix.

Subventions de recherche

Le mouvement pour la santé de la femme s'interroge sur les raisons pour lesquelles les problèmes de santé des femmes ne bénéficient que d'une faible proportion des subventions de recherche par comparaison avec des maladies considérées plutôt masculines et en particulier le SIDA. Une comparaison des subventions à la recherche sur le cancer du sein et sur le SIDA est tout à fait révélatrice. En 1992, Santé Canada a alloué 25 millions de dollars sur cinq ans à l'Initiative sur le cancer du sein tandis que la stratégie nationale de lutte contre le SIDA recevait 203,5 millions de dollars. Or, entre 1982 et 1996, seuls 9 500 Canadiens (dont 565 femmes) mourraient du SIDA, tandis que plus de 60 000 Canadiennes décédaient des suites du cancer du sein. Autrement dit, durant ces quatorze années, pour chaque décès dû au SIDA, il y avait 6 victimes du cancer du sein, et, pour chaque femme victime du SIDA, il y en avait 106 qui mourraient du cancer du sein (Mallet, 1996).

La faiblesse criante des subventions de recherche sur les problèmes de santé propres à la femme est un vice fondamental des programmes de recherche actuels. Il convient également de remettre en question les priorités de la recherche médicale en général, sans tenir compte du parti pris sexiste. Les subventions de recherche accordent une place démesurée à l'approche médico-pharmaceutique dans la compréhension et le traitement des maladies aux dépens de la prévention et des thérapies de rechange qui tiennent compte des conditions socio-économiques.

Les quatre principes décrits ci-dessus ont guidé l'analyse des questions de santé de la femme; ils ont aussi permis de constater que la recherche actuelle, les tests, les traitements et la représentation du SIDA sont bien loin de l'approche et de la conception féministes de la maladie et qu'ils pouvaient même poser un risque pour les femmes et leurs enfants. C'est ainsi qu'IFS a été amené à se pencher sur la définition du SIDA et sur les violations des droits de la personne que peuvent entraîner les tests et traitements auxquels les femmes sont soumises.

Table des matières

II. Idées reçues et questions insolites

1. DÉFINITION DU SIDA

Idées reçues
VIH = SIDA = MORT

Questions insolites
Le VIH est-il la cause du SIDA? Le VIH mène-t-il toujours au SIDA? La définition du SIDA a-t-elle évolué? Y a-t-il d'autres théories? Les facteurs socio- économiques et politiques contribuent-ils à la propagation du SIDA?
Le VIH est-il la cause du SIDA? Le VIH mène-t-il toujours au SIDA?

La relation VIH/SIDA n'est ni évidente ni incontestée. C'est surtout une théorie élaborée, proposée et défendue par la communauté médico-scientifique. Selon la thèse dominante sur le syndrome immunodéficitaire acquis, le SIDA est directement lié au VIH, un virus qui s'attaque aux lymphocytes T et au système immunitaire, affaiblit la capacité du corps de résister à la maladie et le rend vulnérable à un cortège interminable d'infections "opportunistes". Le SIDA est une "construction" médicale à la définition et au diagnostic de laquelle le VIH fait partie intégrante. Ainsi, aux États-Unis, les Centers for Disease Control considèrent qu'une personne, et quels que soient les symptômes qu'elle présente, n'a le SIDA que si elle est porteuse du VIH car ce virus est censé causer le SIDA et fait partie du diagnostic du SIDA. Comme l'explique Celia Farber, "c'est une définition parfaitement circulaire qui a assuré aux tenants de la théorie classique du SIDA une corrélation presque parfaite entre VIH et SIDA" (Farber, 1997: 99).

Y a-t-il d'autres théories?

La communauté scientifique est elle-même agitée par la controverse sur la cause et le traitement du SIDA. Des chercheurs de renom ont mis en doute la théorie dominante selon laquelle le VIH est la cause du SIDA, avançant d'autres explications à la maladie. Robert Root-Bernstein, professeur de physiologie à la Michigan State University et auteur de Rethinking AIDS: The Tragedy of Premature Consensus (1993), a été l'un des premiers à poser publiquement la question suivante : "Et si le VIH n'était pas la cause du SIDA?" Root-Bernstein et d'autres chercheurs comme Peter Duesberg, célèbre microbiologiste et virologue, membre de la National Academy of Sciences et candidat au prix Nobel, et Eleni Papadopulos-Eleopulos, biophysicienne et présidente du Bureau of the International Forum for Accessible Science, ont mis en évidence les lacunes de la relation de causalité simpliste entre virus et maladie. Selon eux, et en s'en tenant aux paradigmes de la médecine, le VIH ne remplit pas les critères du rétrovirus humain ni n'est conforme au cours épidémiologique d'une maladie " épidémique" (Root-Bernstein, 1993). Lauréat du prix Nobel de chimie, Kary Mullis affirme que "... nous n'avons pas pu découvrir les raisons qui poussent la plupart des gens à croire que le SIDA est une maladie causée par un virus appelé VIH. Rien ne permet de le prouver scientifiquement". ("Introduction" de Duesberg, 1996: xiii).

En dépit de la forte résistance à laquelle se heurtent les spéculations et théories "alternatives", de nombreux membres de la communauté scientifique continuent de s'interroger sur la manière dont le "SIDA" opère. Root-Bernstein, par exemple, pense qu'un système immunitaire affaibli par divers cofacteurs (autres que le VIH) rend l'organisme vulnérable aux infections communément associées au SIDA. D'autres, comme Joseph Sonnabend, suggèrent qu'il existe des cofacteurs spécifiques qui jouent un rôle essentiel dans l'apparition du SIDA (Sonnabend, 1993). De son côté, K. Shallenberger a affirmé, dans la revue Medical Hypotheses, que la thèse de l'infection par un seul agent pathogène, en l'occurrence, le VIH, "ne tient pas la route" (Shallenberger, 1998: 67-80). Shallenberger a développé une théorie du SIDA axée sur le système immunitaire plutôt que sur l'hypothèse d'un virus envahisseur. Il ne remet pas en question l'existence du VIH, mais prétend que le SIDA est un état de santé pluri-factoriel basé sur une inversion des rôles traditionnels des deux instruments principaux du système immunitaire, l'immunité à médiation cellulaire et l'immunité à médiation par anticorps. Shallenberger avance la thèse selon laquelle le SIDA est distinct du VIH et apparaît chez les personnes susceptibles d'un contact répété avec des antigènes comme 1) les personnes ayant contracté plusieurs maladies sexuellement transmissibles et des infections virales, bactériennes et parasitaires; 2) les toxicomanes exposés aux hépatites et autres pathogènes en raison de l'utilisation de seringues contaminées et de la consommation de drogues; et 3) les hémophiles transfusés avec du sang ayant un facteur de coagulation de fabrication commerciale composé dans une proportion de 99 % d'impuretés alloantigéniques (Shallenberger, 1998: 67-80).

Les facteurs socio-économiques et politiques contribuent-ils à la propagation du SIDA?

On rapporte le plus grand nombre de cas de SIDA dans les groupes socio-économiquement marginalisés. Il est bien connu que les conditions socio-économiques et politiques jouent un rôle essentiel dans l'apparition ou la disparition de l'immunité. Les personnes défavorisées n'ont pas accès à une alimentation saine ni à l'eau potable ni aux soins de santé adéquats. Comme leur système immunitaire peut être affaibli, ils sont souvent beaucoup plus susceptibles de succomber aux maladies.

En Europe et en Amérique du Nord, le SIDA se manifeste à travers plus de trente maladies dont la tuberculose et le cancer du col de l'utérus. En outre, un résultat positif au test de dépistage et des lymphocytes T en nombre inférieur à 299 peuvent, en l'absence d'autre symptôme, suffire à confirmer un diagnostic de SIDA (Geshekter, 1994). Inversement, et en dépit des définitions officielles du SIDA et des thèses classiques sur cette maladie, en Afrique et dans les pays en développement, la présence du VIH n'est pas nécessaire au diagnostic du SIDA et les tests de dépistage sont rares. La définition clinique du SIDA proposée dans ces pays par l'Organisation mondiale de la santé se fonde sur une liste de symptômes comme la diarrhée chronique, la fièvre prolongée, une perte pondérale de 10 % en deux mois et une toux persistante.

Les symptômes du SIDA ressemblent étrangement à ceux de maladies endémiques comme la dysenterie, la tuberculose, le choléra et la malaria. Plusieurs experts, comme Dr Harbey Bialy, rédacteur scientifique éminent de Bio/Technology, publication súur de la revue Science, affirment que le SIDA est un nom nouveau pour des maladies anciennes résultant de soins inadéquats, de malnutrition chronique, d'infections endémiques et d'une eau impropre à la consommation (Shenton, 1998; Murphy, 1994). Dans ces conditions, il est facile de parvenir à un diagnostic généralisé, erroné et contre-productif de SIDA. Pour ce qui est des tests de dépistage, ils ont démontré combien ils étaient peu fiables, particulièrement dans les pays en développement (Johnson, 1996: 5). La probabilité d'obtenir des résultats faux positifs est très élevée, d'une part, en raison d'anomalies dans les tests et, d'autre part, comme cela a été largement démontré, parce que les personnes vivant dans des régions où la lèpre, la malaria et la tuberculose sont répandues obtiennent souvent des résultats faux positifs aux tests de dépistage du VIH car les tests réagissent aux protéines des anticorps de ces maladies (Harrison, 1996: 9).

Un nombre croissant de scientifiques et de chercheurs estiment que, pour être efficaces, la recherche sur le SIDA et la prévention de cette maladie doivent permettre de s'attaquer à la pauvreté structurelle, aux conditions de vie malsaines et au manque de soins de santé primaires plutôt que de simplement tenter de modifier le comportement sexuel des individus (Murphy, 1994; Geshekter, 1997). Shenton rapporte qu'en Ouganda, "à la suite de la re-définition du SIDA, la malaria, maladie curable, a été négligée en raison de la réduction importante du budget destiné à la maîtrise et au traitement de cette maladie" (Shenton, 1998: 168).

Insister sur le VIH comme agent causal du SIDA et sur la prévention de la maladie revient à axer les programmes de recherche et de traitement sur la découverte de solutions pharmaceutiques. Ce faisant, on détourne les ressources financières et humaines des activités destinées à éliminer les causes socio-économiques responsables des déficiences immunitaires chroniques qui détruisent la vie des centaines de millions de personnes qui ploient sous le fardeau de la pauvreté.

En quoi la définition floue du SIDA affecte-t-elle les femmes?

La liste des maladies constitutives du SIDA est en perpétuelle évolution; d'une année à l'autre, des maladies y apparaissent ou en disparaissent. On a récemment commencé à s'intéresser à l'état de santé des femmes par rapport au SIDA. Début 1993, les Centers for Disease Control aux États-Unis ont inscrit sur cette liste le cancer du col de l'utérus et la salpingite aiguë. Il est à la fois remarquable et surprenant de noter qu'au moment où ces maladies apparaissaient sur la liste, le nombre de femmes pour lesquelles on posait un diagnostic de SIDA et de VIH augmentait rapidement, souvent de manière rétroactive. Toutefois, de nombreux chercheurs croient qu'il n'y a en fait aucun lien de causalité entre VIH et cancer du col de l'utérus et que les probabilités de faux diagnostic sont très importantes (Ratcliffe, 1995: 15). Les chercheurs pensent aussi que chez des femmes atteintes de cancer du col de l'utérus ou de salpingite aiguë, la maladie peut causer un résultat faux positif au test de dépistage d'anticorps au VIH. Il convient aussi de noter qu'à l'exception du sarcome de Kaposi, aucune forme de cancer n'a été liée au SIDA ni à d'autre forme de déficience immunitaire.

La mort est-elle inévitable?

Selon l'hypothèse classique, il n'y a pas de remède au SIDA. Toute personne porteuse du VIH finira par avoir le SIDA et succombera à cette maladie. Tout séropositif est fortement encouragé à suivre le traitement médicamenteux qu'il a les moyens de s'offrir quels que soient les symptômes de la maladie. Même s'il ne présente aucun symptôme, il doit encore faire face aux conséquences mortelles de son état et aux effets indésirables des médicaments qui finissent par miner son organisme. Toutefois, le nombre de séropositifs dont la santé reste longtemps bonne, en particulier des femmes, des hommes et des enfants qui n'ont pas suivi de traitement médicamenteux, constitue un groupe qui ne cesse de grossir. Jour après jour, des voix discordantes et inquiètes se font entendre pour demander si le SIDA est vraiment la maladie mortelle et l'épidémie qu'on a voulu nous faire croire (Doherty, 1999; Voir également l'Annexe A et consulter le site de HEAL au www.epcnet.com).

Table des matières

2. Le SIDA, une épidémie? Que disent les statistiques?

Idées reçues
Le SIDA se répand rapidement et a maintenant atteint des proportions épidémiques. Le SIDA n'est pas limité aux homosexuels. Tout le monde est à risque. De plus en plus de femmes attrapent le SIDA. Le groupe à risque qui connaît la croissance la plus rapide est celui des hétérosexuelles.

Questions insolites
Le SIDA évolue-t-il comme une épidémie? Y a-t-il recrudescence du SIDA? Les hétérosexuelles sont-elles vraiment à risque? Les statistiques du SIDA ont-elles été manipulées? Faut-il réévaluer l'ampleur de "l'épidémie"?

Le SIDA évolue-t-il comme une épidémie?

Celia Farber s'interroge : "Si le VIH se répand comme un feu de brousse et qu'il tue aveuglément, alors pourquoi n'avons nous pas été témoin d'une recrudescence du SIDA dans la population hétérosexuelle?" (Farber, 1995: 87). On suppose que le SIDA a atteint des proportions "épidémiques" parce qu'on est convaincu qu'il est causé par un agent infectieux, le VIH, transmis par le sang et autres liquides organiques, comme le sperme ou le lait maternel. Or, ces modes de transmission font qu'il est plus difficile d'attraper le VIH que la grippe ou n'importe quel virus qui se trouverait dans l'air. Pourtant, on persiste à affirmer que la population générale est à risque élevé, en particulier, les hommes et les femmes sexuellement actifs, les personnes qui sont en contact avec des produits sanguins infectés et les enfants nés de séropositives. Étant donné que ces hypothèses sur la propagation du SIDA et sur le risque élevé associé aux modes de transmission sont largement répandues, on pense ó et c'est logique ó que le SIDA se transmet rapidement et uniformément dans la population générale.

En suivant cette logique et en supposant que le SIDA se comporte comme n'importe quelle maladie infectieuse, il devrait remplir les cinq conditions d'une maladie infectieuse (Horton, 1996: 14). Ainsi, le SIDA devrait

1. se propager de manière aléatoire chez les deux sexes;
2. apparaître rapidement, en l'espace de quelques mois;
3. permettre d'identifier des "microbes (VIH) actifs et en abondance dans tous les cas";
4. tuer ou inhiber plus de cellules que l'organisme ne pourrait en produire;
5. avoir une structure symptomatique similaire chez toutes les personnes infectées.

Or, dans le cas du SIDA, la plupart de ces conditions ne sont pas remplies. Aux États-Unis et en Europe, les hommes sont atteints plus que les femmes, en particulier les homosexuels. En 1988, l'épidémiologiste torontois, Eric Mintz, mettait déjà en doute l'hypothèse de l'épidémie :

"Si le temps de latence médian entre le moment où on devient séropositif et le moment où le SIDA se déclare est de 7 ans (ou de 15, comme on l'a récemment prétendu), alors l'épidémie en question a déjà 20 ans. Étant donné qu'elle a commencé à plafonner, elle se trouve probablement à mi-parcours. Si elle ne s'est pas déjà largement répandue dans la population hétérosexuelle, pourquoi s'attendre à ce que cela se produise justement au moment où le bassin des groupes à risque est en train de diminuer?" (Mintz, 1988: 28) Une chose est sûre, la maladie n'apparaît pas rapidement; en fait, pour la plupart, elle n'est jamais apparue, même plusieurs années après que le diagnostic a été posé. Cela est évident si l'on sait qu'aux États-Unis, chaque année, seulement 1 % des séropositifs meurent du SIDA (Duesberg, 1987). De plus, il n'est pas toujours possible d'identifier dans tous les cas des microbes VIH actifs et en abondance. Les Centers for Disease Control ont montré que, dans 10 % des cas de SIDA diagnostiqués, il n'y a aucune trace d'anticorps du VIH (Shenton, 1998: 11). Les cellules ne meurent pas en nombre suffisant pour causer la maladie et la mort. Enfin, en Afrique, les symptômes associés au SIDA sont très différents de ceux qu'on voit en Amérique du Nord et en Europe, bien que cela soit partiellement expliqué par le fait que les déficiences immunitaires rendent la population africaine plus vulnérable aux maladies endémiques.

En réalité, les chiffres publiés par les Centers for Disease Control montrent que le nombre total de cas de VIH/SIDA diagnostiqués aux États-Unis est passé de 68 080 en 1996 à 60 634 en 1997, pour une population de 272 millions. En 1996, 14 % des cas étaient attribués à une transmission par rapports hétérosexuels; en 1997, 13 %. En valeur absolue, les cas de transmission par rapports hétérosexuels sont passés de 9 526 en 1996 à 8 112 en 1997. Pour les femmes adultes, les cas ont diminué de 13 767 à 13 105. Chez les enfants, le nombre de cas diagnostiqués est passé de 671 à 473; tous, à l'exception de 63, étaient classés dans la catégorie des "minorités raciales/ethniques".

Y a-t-il recrudescence du SIDA?

Selon Santé Canada il y avait dans le monde, en décembre 1996, 1 393 638 personnes atteintes ou décédées du SIDA. L'Amérique du Nord comptait 555 321 cas. Les autres étaient répartis sur l'Europe (167 571), l'Afrique (499 035), l'Asie (29 705) et le reste du monde. Ces chiffres sont tirés des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la prévalence du SIDA en décembre 1996 (Santé Canada, 1996: 5).

Les chiffres de l'OMS sont des statistiques cumulatives depuis 1979; ils ne représentent pas seulement le nombre de cas diagnostiqués une année donnée mais tous les cas recensés dans le monde, qu'il s'agisse de personnes vivantes ou décédées. Jamais auparavant on n'avait eu recours à des statistiques cumulatives pour décrire la situation d'une maladie endémique ou épidémique (Murphy, 1995: 39-46).

Malgré tout, les chiffres restent nettement inférieurs aux prédictions. On apporte différentes explications à l'écart entre l'incidence prévue et la modeste réalité : 1) peu de pays ont la capacité de diagnostiquer le SIDA; et 2) ils hésitent à dévoiler les chiffres véritables parce qu'ils nient l'existence du problème. Si certains pays n'ont ni la capacité ni le désir de faire du dépistage à grande échelle, ils n'en diagnostiquent pas moins le SIDA en l'absence de tout test. Par conséquent, étant donné la probabilité d'erreur du diagnostic clinique, il y a de fortes chances pour que le nombre de cas de SIDA soit en réalité nettement inférieur aux chiffres rapportés.

Quant à l'hypothèse selon laquelle les États hésiteraient à rapporter les cas de SIDA, elle n'est guère crédible étant donné les pressions exercées pour qu'ils se conforment aux exigences de l'OMS et d'autres institutions internationales et eu égard aux sommes mises à leur disposition pour qu'ils fassent du SIDA une priorité. Bien souvent, la seule aide internationale en matière de santé est constituée de fonds destinés à la recherche sur le SIDA et au traitement de la maladie; c'est pour les gouvernements un grand encouragement à diagnostiquer le SIDA autant que faire se peut et à mettre l'accent sur les comportements sexuels/génésiques dans les programmes de traitement et d'éducation. Les ONG du Tiers-Monde se plaignent de ce qu'elles ne reçoivent pas de fonds internationaux pour des activités dans le domaine de la santé si elles n'accordent pas la priorité au SIDA. Face à ces pressions énormes auxquelles s'ajoutent l'intérêt manifeste des organisations multilatérales et des ONG humanitaires à suivre l'évolution du SIDA et les intérêts des entreprises pharmaceutiques et des sociétés de formation et de recherche médicales, il est plus que probable que les chiffres rapportés plus haut n'ont pas été sous-évalués. Prétendre que la prévalence du SIDA est en réalité cinq, dix ou vingt fois supérieure est sans fondement. En fait, dans de nombreux pays, les ONG ont du mal à trouver des personnes souffrant de SIDA.

Beaucoup de militants sont préoccupés par les conséquences de la thèse selon laquelle le SIDA aurait atteint des proportions épidémiques en Afrique et dans les pays en développement. C'est ainsi que l'on a justifié l'expérimentation de médicaments et de vaccins interdite en Europe et en Amérique du Nord sur la population du Tiers-Monde, en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. La réglementation des pays pauvres désespérément à la recherche de fonds et de médicaments pour enrayer cette soi-disant "épidémie" sur l'expérimentation de médicaments et de vaccins est assez laxiste; de plus, ils sont soumis à d'énormes pressions pour donner leur accord à de telles expériences. Enfin, lorsque certains d'entre eux prennent des décisions contraires à la théorie dominante sur le SIDA, comme l'a fait l'Afrique du Sud, ils sont la cible d'attaques virulentes des militants du SIDA (Mickleburgh, 1999; Murphy, 1999).

Plus que les faits observables, ce sont l'hypothèse selon laquelle le SIDA est d'origine virale et la thèse socio-sexuelle de sa transmission qui ont abouti à la théorie de l'épidémie. Si un virus mortel devait se propager par voie sexuelle massivement et rapidement sur la planète, alors, les chiffres sur le SIDA devraient être beaucoup plus élevés. Il n'y aurait aucun doute possible car les données pour le Canada et les États-Unis où le diagnostic et les statistiques sont précis et rigoureux auraient atteint une ampleur astronomique. Or, ce n'est pas le cas. La théorie et la réalité ne correspondent pas.

On explique les faibles chiffres actuellement enregistrés en Amérique du Nord par l'augmentation et l'efficacité croissante des traitements anti-rétroviraux qui retardent l'apparition du SIDA chez les séropositifs. En se penchant sur la question, on constate une fois de plus qu'il existe un débat sérieux sur les effets positifs et négatifs de l'AZT et des "pluri-thérapies". Nombreux sont ceux et celles qui mettent en doute leur efficacité dans la prévention du SIDA chez les séropositifs. Le fait que la prédiction faite au milieu des années quatre-vingts et selon laquelle l'Amérique du Nord et l'Europe seraient frappées par une épidémie aux proportions catastrophiques au début des années quatre-vingt dix ne se soit pas accomplie ne peut être expliqué par le seul recours à ces médicaments. En effet, au cours de ses recherches, Kevin Doherty (1999) a constaté, de manière générale, chez les séropositifs de "longue date" que :

1. Ils ont évité la chimiothérapie et la thérapie médicamenteuse anti-rétrovirale comme l'AZT, le ddl, le ddC, le d4T, et le 3TC;

2. Ayant pris connaissance de leur état, ils ont cessé toute activité à risque élevé comme la consommation de drogues et les rapports sexuels non protégés;

3. Ils ont pris leur vie en main en mettant l'accent sur l'alimentation, l'exercice et la santé.

Il est donc nécessaire de poursuivre la recherche dans ce sens afin de tenir compte de ces facteurs.

Les hétérosexuelles sont-elles vraiment à risque?

En valeur absolue, on a diagnostiqué relativement peu de cas de SIDA chez les femmes même si l'on tient compte dans ces calculs, depuis quelques années, de maladies féminines comme le cancer du col de l'utérus. Celia Farber fait remarquer qu'il y a de moins en moins de femmes infectées et que "le gros de la transmission hétérosexuelle se produit dans les communautés démunies caractérisées par la pauvreté, le manque de soins de santé, la recrudescence des maladies transmises sexuellement et la consommation de drogues" (Farber, 1996). Quoi de neuf?

Il y quelques années, Stephen Strauss, rédacteur scientifique du Globe and Mail, a posé une question cruciale :

"Si seul le VIH est à l'origine du SIDA et qu'il se transmet par voie sexuelle, pourquoi sa propagation ne suivrait-elle pas également une trajectoire sociologique où la pauvreté et la consommation de drogues seraient des cofacteurs essentiels? La prévalence du VIH et du SIDA n'est pas plus élevée chez les prostituées que dans n'importe quel groupe à risque, à moins que celles-ci ne consomment des drogues par voie intraveineuse" (Strauss, 1993). Les travaux d'Eric Mintz (1988) mentionnés plus haut jettent aussi le doute sur l'affirmation selon laquelle les femmes ont de fortes chances d'être contaminées par le VIH à la suite de rapports sexuels.

Les statistiques du SIDA ont-elles été manipulées?

Il semble que les statistiques du SIDA soient souvent manipulées de façon à créer l'illusion d'une augmentation des cas de SIDA lorsque c'est effectivement le contraire qui s'est produit. Ainsi, Christine Maggiore (1997) fait les révélations suivantes :

"Au Canada, un pays où la prévalence du SIDA est extrêmement faible, les groupes d'action sur le SIDA et les journalistes font une publicité bruyante autour des rares cas mis à jour et jouent souvent avec les statistiques. En 1995, on recensait 1 369 nouveaux cas de SIDA au Canada dont 111, soit 8 %, chez les femmes. En 1996, alors que le nombre de cas de SIDA est tombé de près de 50 %, à 712, les médias et groupes d'action sur le SIDA ne se sont pas réjouis de ces bonnes nouvelles. Pire, ils ont trouvé moyen d'en faire de mauvaises nouvelles. Ainsi sur 712 cas répertoriés en 1996, il y avait 67 femmes ó soit 44 cas de moins que l'année précédente. Or, comme ce faible nombre de femmes faisait partie d'un ensemble maintenant moins important, on a saisi l'occasion pour transformer une diminution de 44 cas en une augmentation de 1,4 %" (italiques ajoutés). À titre d'illustration, Maggiore présente le tableau suivant :

Année

Nouveaux cas

Total femmes

% femmes

Que disent les manchettes? Le SIDA augmente de 1,4 % chez les femmes

1995

1369

111

8 %

1996

712

67

9,4 %

(Source : What if everything you thought you knew about AIDS was wrong? de Christine Maggiore, 1997: 37)

Il est essentiel de se souvenir que seuls 67 cas de SIDA ont été recensés chez les femmes en 1996. Ce chiffre est extrêmement faible si l’on tient compte de ce que la population féminine canadienne est supérieure à 15 millions. Et bien que cet événement représente en soi une baisse de près de 50 % dans l’apparition de nouveaux cas, il a été présenté par les médias comme augmentation importante et continue. À qui cela profite-t-il de présenter les choses ainsi?

Il faut aussi se souvenir que les statistiques portant sur différentes maladies sont rapportées sur une base annuelle. Or, pour le SIDA, les statistiques préparées au Canada et ailleurs le sont sur une base cumulative. Cela signifie que les chiffres invoqués représentent le nombre cumulé de personnes ayant le SIDA ou qui y ont succombé depuis que la maladie a été définie comme telle à la fin des années soixante-dix. Ainsi, entre 1979 et décembre 1998 on a recensé 16 236 cas de SIDA au Canada; sur ce chiffre, 11 525 personnes, soit 71 % des cas, ont succombé à la maladie. Depuis 1995, le nombre de décès dus au SIDA recule chaque année de manière frappante enregistrant une baisse de 89,5 % en 1998 par rapport à 1995. Le nombre de décès dus au SIDA a atteint un pic en 1995 avec 1 420 cas pour retomber à un peu plus de cent en 1998. On constate une évolution analogue des résultats positifs aux tests de dépistage qui ont connu une diminution de 23,3 % entre 1995 et fin 1998 (Santé Canada, 1999: 5). C’est exactement l’évolution qu’avaient prédite Eric Mintz et d’autres chercheurs il y a plus de dix ans.

Puisque les chiffres se prêtent à plusieurs interprétations selon la façon dont on les présente, il est nécessaire de les replacer dans un contexte plus large. Au Canada, plus de cent femmes et enfants meurent assassinés chaque année. Au Québec seulement, entre le 6 décembre 1989, date à laquelle 14 femmes étaient victimes d’un tueur anti-féministe à Montréal, et le 6 décembre 1998, 501 femmes et enfants ont été tués par des hommes (Hommes de Montréal contre le sexisme, 1998).

La confusion et la crainte généralisées qui entourent le SIDA ne sont pas le résultat d’une réalité tangible mais la conséquence de spéculations démesurées. Ainsi l’intérêt marqué des Canadiens pour le SIDA ne peut trouver son origine dans l’expérience personnelle car, si l’on s’en tient aux statistiques officielles cumulatives publiées en décembre 1998 et présentées plus haut, en vingt ans, on a recensé 16 236 cas de SIDA au total dont 1 218 chez les femmes. Au Canada, comme aux États-Unis, l’augmentation dans les diagnostics au cours des dernières années est surtout due à l’inclusion rétroactive de nouvelles maladies dans la définition clinique du SIDA. Comme le souligne Brian Murphy,

"Si l’on compare le SIDA à d’autres maladies mortelles, comme le cancer du sein et les cardiopathies, qui sont beaucoup plus courantes, ou encore au nombre horriblement élevé de morts causées par des accidents de la route ou des maladies ou accidents professionnels, on constate que le nombre de cas diagnostiqués n’a en soi qu’un impact direct minime sur les trente millions de Canadiens qui, pour la plupart, n’ont jamais rencontré de personnes atteintes de SIDA" (Murphy, 1995).

Autre statistique alarmante, celle des décès d’origine iatrogène ou résultant d’un traitement médical. C’est aujourd’hui la cause de décès la plus courante aux États-Unis. Une étude pionnière récemment effectuée par Pomeranz, Lararou et Corey (1998) décrit les effets négatifs extrêmement graves des médicaments d’ordonnance et en vente libre. Cette étude révèle que les effets négatifs des médicaments sont l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Les effets indésirables des médicaments varient entre la quatrième et la sixième place dans la liste des causes de décès derrière les maladies cardiaques, le cancer et les maladies pulmonaires. Après avoir examiné des milliers de patients dans les hôpitaux de 39 villes des États-Unis, les chercheurs ont trouvé que les effets négatifs des médicaments — et ceci sans tenir compte des mauvaises ordonnances et des cas de surconsommation de médicaments — tuent chaque année 100 000 Américains et causent un préjudice grave à 2,1 millions d’autres (Pomeranz, Lararou & Corey, 1998: 1200-1205)!

En 1995, 12 fois plus d’Américains sont morts du cancer (538 455) et 17 fois plus des maladies cardiaques (727 563) que du SIDA (43 115). Pourtant, le National Institute of Health des États-Unis consacre à la recherche sur le SIDA 1,5 milliards de dollars. Celle-ci occupe le second rang derrière la recherche sur le cancer (2,2 milliards de dollars) et devance la recherche sur les maladies du cœur avec 1,4 milliards de dollars (Bailey, 1995). Comme le note Celia Farber, "étant donné que le SIDA est perçu comme une maladie qui frappe indifféremment, les fonds qui auraient permis de sauver des vies si les campagnes de sensibilisation avaient été mieux ciblées ont été gaspillés sur une vaste population qui, le plus souvent, n’a jamais été à risque" (Farber, 1996).

Joan Shenton prétend que ce sont les considérations financières qui dictent les chiffres alarmants que l’ONU publie sur le SIDA :

"Au début des années 1990, le programme mondial de l’OMS sur le SIDA — plus tard repris dans le cadre d’ONUSIDA — employait entre 2 000 et 3 000 personnes. Ils alimentaient la presse en chiffres fortement gonflés. Dans les réunions publiques, les responsables citaient les estimations sans présenter les chiffres réels, pour mobiliser les fonds. Confrontés avec la réalité, ils ont dû concéder que les chiffres présentés comme des faits n’étaient que des conjectures" (Shenton, 1998: 59).

Vers le milieu des années quatre-vingt dix, l’OMS congédiait 750 employés travaillant dans le cadre du programme sur le SIDA parce qu’aucune de leurs prédictions ne s’était réalisée.

Faut-il réévaluer l’ampleur de "l’épidémie"?

C’est un fait : le nombre de personnes souffrant de SIDA n’est pas astronomique. Loin d’augmenter, les chiffres diminuent. De plus, ils ne présentent pas les caractéristiques arithmétiques d’une épidémie. Les projections de l’ONU et d’autres organismes sur le nombre de cas dans le monde ne sont finalement que des projections. Ce sont des extrapolations à partir d’une estimation des cas d’infection au VIH et présentées dans le cadre d’une théorie douteuse et en contradiction avec les données sur les cas de SIDA diagnostiqués. On s’interroge de plus en plus à ce sujet. Même les médias populaires qui, il y a quelques années, faisaient leurs manchettes sur l’apocalypse par le SIDA, sont aujourd’hui sceptiques.

Il faut revoir l’épidémiologie du SIDA parce que les chiffres extravagants qui sont publiés sont utilisés pour justifier l’intérêt porté à cette maladie. Dans une lettre ouverte, Michael Baumgartner, Secrétaire général du International Forum for Accessible Science (IFAS), propose qu’un comité scientifique international indépendant procède à une réévaluation complète de l’hypothèse VIH/SIDA. Il affirme que :

"Les données épidémiologiques ne justifient pas la thèse de 1984 selon laquelle les maladies classées sous le titre SIDA étaient causées par un nouveau rétrovirus particulier, transmissible par rapport sexuel, fatal, se propageant inexorablement dans la population jusqu’à causer une épidémie mondiale. La recherche épidémiologique indépendante et l’évolution de la situation ont montré que cette thèse et les prédictions qui en découlaient étaient erronées" (Baumgartner, 1998: 11).

Table des matières

3. SIDA et tests

Idées reçues
On devrait tous faire des tests de dépistage du SIDA. Ces tests, conçus pour déceler la présence du VIH dans le sang, sont précis et fiables. Une personne séropositive finira par avoir le SIDA. Les femmes enceintes devraient subir un test de dépistage dans le cadre des examens de routine.

Questions insolites
Le VIH existe-t-il? Que mesurent les tests de dépistage? Quel est le degré de fiabilité des tests? Quels sont les chances d’obtenir un résultat erroné? Les femmes enceintes doivent-elles subir des tests de dépistage dans le cadre des examens de routine? Quelles sont les conséquences d’un résultat positif? Quelles sont les conséquences d’un tel résultat sur le respect des droits de la personne? Comment une personne pourrait-elle faire l’objet de discrimination si elle est séropositive ou qu’on lui a diagnostiqué le SIDA?

Le VIH existe-t-il?

Eleni Papadopulos-Eleopulos et le "Groupe de Perth" composé de scientifiques dissidents de la University of Western Australia affirment que le VIH n’a pas été isolé et que les protéines qu’on associe au VIH sont en réalité des protéines de stress libérées par l’organisme en réaction à un état pathologique grave. Les résultats moléculaires, biochimiques et génétiques indirects ont été interprétés dans le sens de l’isolation du VIH sans qu’aucun n’apporte une preuve concluante de l’existence du virus. En d’autres termes, le VIH en tant que particule stable et indépendante n’a pas été isolé et, par conséquent, il se pourrait fort bien, comme le dit Papadopulos-Eleopulos, qu’il n’existe pas (Papadopulos-Eleopulos, 1993 et 1995; Ankomah, 1996).

Que mesurent les tests de dépistage?

Les tests actuels de dépistage ne décèlent pas le VIH mais ses anticorps. En fait, les tests recherchent n'importe quel anticorps dont la "clé" ouvre la "serrure" des protéines présentes dans le test. Le test le plus couramment utilisé dans le monde pour la détection des anticorps du VIH est appelé ELISA - Enzyme Linked Immunosorbent Assay. Les protéines qui réagissent aux antigènes du test ELISA sont censées être propres au VIH. Selon l'Association médicale canadienne, "un résultat positif indique que la personne a été infectée par le VIH et qu'elle peut transmettre l'infection" (Lignes directrices de l'AMC, 1995: 12). Il est toutefois reconnu que le test ELISA donne des résultats faux positifs parce que la solution réagit à de nombreux anticorps et non seulement aux antigènes du VIH. L'AMC recommande donc que le résultat de tout test positif soit corroboré par d'autres tests ELISA et par un autre test tel que le Western Blot ou la précipitation radio-immunologique.

Le test Western Blot met en évidence la présence d'anticorps de protéines virales spécifiques. Les protéines sont identifiées séparément et le liquide prélevé chez la personne testée est déposé sur les antigènes. Les anticorps présents dans le sérum s'attachent alors aux antigènes en modifiant la couleur de la bande qui s'assombrit. L'apparition de bandes des protéines virales constitue un résultat positif parce qu'elles confirmeraient la présence d'anticorps spécifiques du VIH dans le sang de la personne testée. La réalisation du Western Blot est coûteuse et difficile (Malarkey, 1996: 158). Lorsqu'une personne obtient un résultat négatif ou indéterminé, il est recommandé qu'elle soit testée de nouveau six semaines plus tard.

Selon de nombreux experts du SIDA, le Western Blot est plus précis que le test ELISA, mais aucun ne l'est assez pour évaluer la présence du VIH. En effet, les critères permettant d'établir un résultat positif au Western Blot sont variables. Le nombre de bandes de protéines nécessaire à évaluer la nature du résultat dépend du lieu où l'on administre le test et de la personne qui l'administre; il n'y a donc pas de norme mondiale. "Selon l'endroit où vous vous trouvez, il suffit de deux, trois, quatre ou dix bandes pour que l'on considère que vous êtes infecté par le VIH. En Afrique, deux bandes suffisent; en France, au Royaume-Uni et en Australie, il en faut quatre; aux États-Unis, la Food and Drugs Administration et la Croix-Rouge considèrent qu'il en faut trois" (Turner, 1998 cité par Christie, 1998: 14). Le nombre de bandes est déterminé en fonction de la prévalence du VIH. Ainsi, on peut imaginer qu'en émigrant de New York en Australie, un séropositif devient séronégatif.

Quel est le degré de fiabilité des tests? Quelles sont les chances d'obtenir un résultat erroné?

Plusieurs experts du SIDA sont critiques à l'égard des tests de dépistage qu'ils estiment peu fiables. Les tests d'anticorps du VIH ne remplissent pas les conditions de spécificité et de sensibilité.. Selon Peter Duesberg, "le test [ELISA] donne de faux résultats dans plus de 50 % des cas" (Guccione, 1996: 9).

On sait que les anticorps ne sont pas spécifiques et réagissent dans différents états pathologiques et avec de nombreuses protéines. Valendar Turner du Groupe de Perth estime que "tout ce que le test d'anticorps indique c'est que certains anticorps des patients réagissent à certaines protéines présentes dans des cultures de tissus provenant de ces patients. Mais, à partir de cette information, un scientifique doit faire une comparaison avec l'étalon-or du virus, avant de décréter que le test permet de dépister spécifiquement le VIH" (Christie, 1998: 18). Autrement dit, les scientifiques doivent d'abord trouver le virus pour pouvoir affirmer être en présence du VIH. En l'absence de cet étalon-or, il est impossible d'interpréter le résultat des tests avec précision. Turner considère que les scientifiques ne peuvent prétendre que les tests d'anticorps du VIH sont aujourd'hui meilleurs parce qu'on utilise des protéines pures tant que la comparaison avec l'étalon-or n'a pas été effectuée (ce qui n'est toujours pas possible puisque le VIH n'a jamais été isolé en laboratoire). C'est pourquoi il pense qu'il "est tout à fait malheureux que ces tests aient été introduits en l'absence de preuve concluante quant à leur spécificité" (Turner, cité par Christie, 1998: 18).

En outre, "en 1988, l'armée américaine a testé plus d'un million de soldats, découvrant que la moitié des résultats positifs des 12 000 premiers tests ELISA administrés aux recrues s'étaient révélés négatifs après un deuxième test. Après un deuxième résultat positif au test ELISA, les deux tiers des personnes testées n'ont pas obtenu de résultat positif au Western Blot. Enfin, certains résultats positifs à un premier Western Blot n'ont pas été corroborés par le second Western Blot" (Turner, cité par Christie, 1998: 18).

La probabilité d'obtention de résultats faux positifs s'accroît rapidement lorsque la population testée est susceptible d'avoir des infections comme celles que l'on voit fréquemment dans le Tiers-Monde ou chez les immigrants de ces pays. Plus de 70 maladies et protéines sont susceptibles de donner des résultats faux positifs, dont l'hépatite, la tuberculose, la malaria, la lèpre et même certaines formes de grippe qui libèrent des protéines d'anticorps semblables aux soi-disant anticorps du VIH. Les tests ELISA et Western Blot ont du mal à faire la différence (Burkett, 1995: 13; Christie, 1998; Johnson, 1996). Même la grossesse peut induire une réaction aux anticorps. Administrer le test à plusieurs reprises ne fait que reproduire la même interaction avec des anticorps qui ne sont pas propres au VIH. Enfin, il convient de noter qu'on découvre tous les jours de nouvelles interactions.

Bien qu'on en ait sérieusement établi les limites, on continue à faire de la publicité autour de trousses de tests rapides et simples permettant de parvenir en moins de dix minutes à un résultat négatif définitif ou positif préliminaire. En avril 1995, aucun test n'avait été approuvé pour vente au Canada. Toutefois, l'AMC suggère que ces tests présentent certains avantages sur les protocoles actuels. Comme la lecture du résultat ne nécessite pas, par exemple, d'équipement de laboratoire ou de formation technique, ces tests sont pratiques dans certains cas, en régions éloignées ou dans les pays en développement. Or, l'AMC reconnaît de son propre chef que ces tests posent "d'importants problèmes scientifiques, techniques, épidémiologiques, économiques et éthiques" (Lignes directrices de l'AMC, 1995: 19). Étant donné la probabilité d'erreur, l'utilisation de ces trousses à grande échelle peut avoir des conséquences graves.

Outre les considérations d'ordre technique susceptibles de porter atteinte à la fiabilité des tests, il faut tenir compte du facteur d'erreur statistique connu aussi sous le nom de loi de Bayes. Root-Bernstein explique que l'erreur statistique est un facteur important de fiabilité des tests. Lorsqu'il s'agit de tests aléatoires ou de dépistage dans une population qui n'est pas considérée à risque de contracter le SIDA en raison de facteurs autres, comme les facteurs socio-économiques, le nombre de résultats faux positifs est important. En laboratoire, les tests sont fiables à hauteur de 97 %. À première vue, cela semble bien mais cela signifie dans le cas de tests aléatoires effectués dans des conditions de laboratoire que "l'on obtient environ huit faux positifs pour un vrai positif. Et si la trousse de test était fiable à 90 %, cela signifie qu'avec un test maison du VIH on obtiendrait de 25 à plusieurs centaines de faux positifs pour un vrai positif" (Root-Bernstein, 1990: 7). En raison de ces probabilités d'erreur élevées, les résultats des tests doivent être confirmés et ceux-ci administrés seulement aux personnes appartenant à un groupe à risque confirmé ou ayant déjà manifesté d'autres symptômes du SIDA, comme les infections opportunistes, et qui ont donc une probabilité supérieure à la moyenne d'être infectées par le VIH. "Précision et fiabilité ne peuvent être établies que si une part conséquente de la population, soit 10 %, est atteinte par la maladie ou si les tests sont limités à ceux qui manifestent déjà certains symptômes montrant qu'il y a une forte probabilité pour qu'elles soient infectées, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas administrés de manière aléatoire" (Root-Bernstein, 1990: 7).

Les femmes enceintes doivent-elles subir des tests de dépistage dans le cadre des examens de routine?

Bien que les tests de dépistage du VIH pour femmes enceintes soient théoriquement effectués avec le consentement de la femme, les tests de routine et les conseils en matière de VIH ont été récemment érigés en normes dans certaines provinces. En 1998, le ministère de la Santé de l'Ontario annonçait que le programme provincial de dépistage était désormais étendu aux tests VIH prénataux volontaires pour toutes les femmes enceintes, quels que soient les autres facteurs de risque. Dans le cadre du programme, près de 150 000 tests prénataux de dépistage seront effectués annuellement (Gouvernement de l'Ontario, 1998). Selon le ministère de la Santé, il s'agit "de permettre aux femmes d'avoir accès, le plus tôt possible, au traitement approprié contre le VIH. Le traitement anti-rétroviral protégera la santé de la femme tout en réduisant les risques de transmission du virus à l'enfant" (Gouvernement de l'Ontario, 1998). Selon le gouvernement de l'Ontario, "de nombreuses séropositives ne présentent pas de facteurs de risque; la plupart sont diagnostiquées seulement après que l'on a découvert que leurs enfants sont porteurs du virus" (Gouvernement de l'Ontario, 1998). On recommande aussi aux femmes qui souhaitent tomber enceintes de subir le test.

D'autres provinces canadiennes sont en voie d'introduire des changements. Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a lancé un programme où l'on propose aux femmes enceintes et à celles qui envisagent une grossesse de subir un test de dépistage. Depuis 1993, le Maternal and Perinatal Committee des Territoires du Nord-Ouest, où siègent des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l'Association médicale des Territoires du Nord-Ouest, a recommandé que toutes les femmes enceintes soient testées pour dépister le VIH. Ce test fait maintenant partie des examens de routine même si les femmes peuvent décider de ne pas s'y soumettre" (Santé Canada, 1998; Samson 1998).

La question des tests de dépistage de routine chez les femmes enceintes suscite de réelles inquiétudes. On sait que la grossesse a un impact sur les tests du VIH et qu'elle donne souvent des résultats faux positifs. En Alberta, ARAS (Alberta Reappraising AIDS Society) affirme que soumettre une population à faible risque aux tests de dépistage donnera un nombre important de résultats faux positifs et pourrait comporter de graves conséquences. Elle insiste sur le fait que la santé de toute femme enceinte étiquetée séropositive et celle de son enfant sont menacées par l'AZT, un médicament toxique prescrit contre le VIH et par la prohibition de l'allaitement. ARAS déplore qu'on ait oublié les leçons tirées de l'utilisation de médicaments durant la grossesse en demandant : "Qui se souvient de la Thalidomide?" (ARAS, Communiqué de presse, 23 février 1999).

Quelles sont les conséquences d'un résultat positif?

Consentir à un test de dépistage du VIH est problématique, en particulier pour les personnes asymptomatiques. Un résultat positif provoque une détresse psychologique profonde et met la personne entre les mains du corps médical et à la merci de traitements médicamenteux toxiques. S'il s'agit d'une femme enceinte, on lui conseillera l'interruption de grossesse; si elle refuse, on lui prescrira un traitement médicamenteux parce qu'on croit que l'AZT réduit les risques de transmission du virus de la mère à l'enfant. On lui conseillera souvent d'accoucher par césarienne. On découragera, voire interdira, l'allaitement parce qu'on croit qu'un nourrisson peut être infecté s'il est allaité par une mère séropositive (AMC, 1995: 17-18). Ces mesures draconiennes partent de l'hypothèse que les tests de dépistage sont précis, que le VIH cause le SIDA, que des médicaments comme l'AZT préviennent et traitent efficacement le SIDA et qu'il est justifié d'y recourir si le test s'est révélé positif même chez les nourrissons et les mères asymptomatiques. À l'instar de nombreuses personnes, on remet en question chaque hypothèse en soulignant les conséquences physiques, mentales, émotives, économiques, sociales et juridiques graves qui peuvent en découler.

Les tests provoquent un choc physique, psychologique et économique. Lorsque le médecin établit un diagnostic de séropositivité, il conseille souvent au patient de suivre une thérapie médicamenteuse. Dans la perspective du modèle médical, cette réaction est prévisible. Qu'une personne ait été faussement diagnostiquée séropositive ou qu'elle soit asymptomatique, elle sera aussi traitée au moyen de médicaments puissants et toxiques comme l'AZT. En fait, l'effet de ces médicaments est semblable aux symptômes du SIDA car ils détruisent toutes les nouvelles cellules et sapent le système immunitaire et l'ensemble de l'organisme. C'est pourquoi tout test aboutissant à un tel traitement ne peut que compromettre la santé.

L'AMC recommande que le test ne soit administré qu'avec le consentement du patient et lorsqu'il estime que les avantages sont supérieurs aux inconvénients. Elle recommande aussi que le patient bénéficie de conseils avant et après le test. Mais, même si l'AMC prône le "consentement en connaissance de cause", elle suppose que : 1) les tests permettent vraiment de dépister le VIH; 2) le VIH est la cause du SIDA; et 3) un résultat positif doit être traité médicalement (AMC, 1995:10).

Au-delà des risques pour la santé, il y a aussi le risque d'aliénation et d'isolement social. Les personnes séropositives ou ayant reçu un diagnostic de SIDA sont stigmatisées parce que considérées responsables leur état : "C'est sa faute! Ses múurs sont légères! Il est homosexuel! C'est leur faute! Ils sont toxicomanes!" Aux yeux de la société, c'est un "mauvais" comportement qui a donné ce résultat. La personne qui souffre est blâmée pour son état. On l'accable pour qu'elle se sente coupable, qu'elle ait honte et on la presse de subir un test, de choisir un traitement.

Quelles sont les conséquences d'un tel résultat sur le respect des droits de la personne? Comment une personne peut-elle faire l'objet de discrimination si elle est séropositive ou qu'on lui a diagnostiqué le SIDA?

Aux États-Unis, des séropositives se sont vu enlever leurs bébés par les responsables de la protection des enfants; puis les tribunaux leur ont ordonné de donner de l'AZT à leurs nourrissons et de cesser de les allaiter sous peine de perdre la garde de leurs enfants. Cela s'est produit même si, comme le souligne Farber, les Centers for Disease Control and Prevention précisent dans leurs recommandations que "la discussion des options de traitement devrait être non coercitive. La décision d'accepter ou de refuser le traitement à l'AZT qui lui est recommandé ainsi qu'à son enfant relève du droit et de la responsabilité de la femme. Refuser le traitement ne devrait pas entraîner d'action punitive" (Farber, 1999).

Ce sont des cas très préoccupants. En dépit de la reconnaissance du droit de la femme à donner son consentement en connaissance de cause, l'idée reçue que le VIH cause le SIDA et qu'il peut être transmis par l'allaitement peut donner lieu à des violations des droits de la personne qui débordent le cadre des questions de santé. C'est déjà le cas aux États-Unis et au Canada.

Pourtant, on continue d'exiger que les tests de dépistage et les traitements soient obligatoires en Amérique du Nord. Déjà, employeurs et sociétés d'assurance médicale refusent les demandes si elles ne sont pas accompagnées d'une preuve de séronégativité. Les risques de discrimination sont graves : perdre son poste, ne pas trouver d'emploi, être privé de soins de santé, être interdit de séjour dans certains pays. Selon un rapport récent, "le Canada se demande s'il doit soumettre les candidats à l'immigration à un test routinier de dépistage du VIH, le virus mortel qui cause le SIDA, comme il le fait pour les maladies contagieuses comme la tuberculose et la syphilis. Le gouvernement dit que c'est la première fois qu'il envisage la possibilité de tester les candidats pour exclure les porteurs du virus. Cette question fait partie des changements proposés à la politique d'immigration... " (The Ottawa Citizen, 9 janvier 1999: A4).

Être séropositif peut aussi avoir d'autres conséquences graves comme celle de se voir refuser le traitement pour d'autres maladies. Dans une clinique d'Haïti où les patients viennent se faire soigner pour la tuberculose et autres maladies infectieuses, les séropositifs se voient refuser le traitement sous prétexte qu'ils "vont certainement mourir du SIDA" et que la clinique "ne peut s'offrir le luxe de donner des médicaments aux séropositifs" (Shenton, 1996: 12-14). De nombreux travailleurs dans le milieu de la coopération internationale et leurs collègues du Tiers-Monde ont aussi rapporté que c'est une réaction très courante dans les régions pauvres du monde.

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4. SIDA et allaitement

Idées reçues
Même si l'allaitement est ce qu'il y a de mieux pour les nourrissons, les séropositives ne devraient pas y recourir parce qu'elles peuvent transmettre le SIDA au bébé par le lait.

Questions insolites
Le VIH se transmet-il par le lait maternel? Les nourrissons peuvent-ils attraper le SIDA de cette façon? Faut-il engager les séropositives à ne pas allaiter leur enfant même si l'on sait que le lait maternisé présente des dangers certains pour les nourrissons?

Le VIH se transmet-il par le lait maternel? Les nourrissons peuvent-ils attraper le SIDA de cette façon?

On prétend dans certains rapports que l'allaitement contribue à l'augmentation du taux d'infection au VIH. ONUSIDA affirme que plus du tiers des nourrissons infectés par transmission verticale de la mère à l'enfant l'ont été par l'allaitement. Dans un rapport récent, l'Unicef évalue à 20 % le risque de transmission verticale en fin de grossesse et à la naissance et estime que le risque s'accroît de 14 % en cas d'allaitement. De toute évidence, ces chiffres prêtent à controverse et créent des problèmes de politique énormes étant donné leurs conséquences sur l'allaitement dans le monde. Pourtant et malgré ses conséquences potentiellement désastreuses, une déclaration publiée par l'ONU en 1998 engage les séropositives à ne pas allaiter leur enfant et à recourir au lait maternisé.

Plusieurs points méritent d'être éclaircis au sujet du SIDA et d'allaitement,. Il faut d'abord savoir si les études qui tendent à associer allaitement et transmission du VIH sont valides. À l'instar de toutes les projections de l'ONU sur le SIDA, ce sont de pures spéculations résultant de la thèse classique sur le SIDA. On n'a pas encore démontré que l'allaitement était un mode de transmission de la maladie. Les études faites à ce sujet se sont limitées à des comparaisons entre la probabilité de transmission verticale dans les pays en développement où l'allaitement est généralisé et dans les pays industrialisés où cette pratique est moins courante. Il en ressort que le risque est supérieur dans les pays en développement. Les résultats ont ensuite été interprétés de telle sorte que l'allaitement a constitué la variable déterminante expliquant la différence de résultat (Goldfarb, 1993). Il va sans dire qu'en l'absence d'échantillons de contrôle, ces études ne sont pas concluantes.

Tout en soutenant que l'allaitement peut être source d'infection, l'American Academy of Pediatrics affirme qu'on "ne dispose pour le moment d'aucun test clinique aléatoire qui permette de déterminer avec précision le risque marginal de transmission du VIH par l'allaitement en comparaison avec le risque durant la grossesse et l'accouchement. Les études sur des populations dont la seule variable serait la différence dans le mode d'alimentation des nourrissons sont à ce jour assez limitées étant donné l'homogénéité des modes d'alimentation chez les groupes en question, soit l'allaitement dans les pays en développement et le lait maternisé dans les pays industrialisés" (AAP Policy Statement on Human Milk, Breastfeeding and Transmission of HIV in the US, 1997).

En outre, si certains admettent que le VIH puisse être présent dans le lait maternel et qu'ils concluent que c'est l'explication aux résultats positifs de certains nourrissons au test de dépistage d'anticorps du VIH, il n'en reste pas moins qu'aucune étude n'a examiné le nombre de nourrissons ayant effectivement eu le SIDA. En fait, certaines études ont même montré que l'allaitement ralentit la progression de la maladie chez les bébés nés séropositifs. Une étude effectuée en 1995 a montré que le lait maternel contient un facteur inhibant la liaison du VIH à des sites récepteurs spécifiques des lymphocytes T (La Leche League, 1995). Il est également important de noter qu'on a identifié dans le lait maternel un certain nombre de substances protectrices anti-infectieuses (Jelliffe & Jelliffe, 1978; La Leche League International, 1995; Radetsky, 1999).

Le fait que dans le monde entier la plupart des femmes enceintes ne savent pas si elles sont séropositives est une question aux répercussions politiques considérables. Or, il n'y a à ce jour aucun test fiable garanti contre les résultats faux positifs et il n'est guère probable, et à tous égards peu souhaitable, que toutes les femmes enceintes subissent des tests de dépistage d'autant plus que dans la plupart des pays les femmes n'ont même pas accès aux soins prénataux élémentaires. C'est pourquoi décourager l'allaitement est absurde; d'ailleurs, une augmentation de la consommation de lait maternisé fera exploser les taux de mortalité infantile bien mieux que les modes de transmission les plus virulents du VIH.

Faut-il engager les séropositives à ne pas allaiter leur enfant même si l'on sait que le lait maternisé présente des risques certains pour les nourrissons?

En l'absence d'information appropriée, décourager l'allaitement à cause de son association supposée avec le VIH provoque l'inquiétude. Il est impératif que les décideurs politiques ne perdent pas de vue l'importance de l'allaitement pour la santé de la mère et de l'enfant. Pendant des décennies, les militants dans le domaine de la santé n'ont cessé de vanter les mérites de l'allaitement pour la mère et l'enfant. Excellente source nutritive, le lait maternel protège l'enfant de la maladie et de la mort causées par les infections bactériennes, virales et parasitaires et renforce la relation mère-enfant. Selon un porte-parole d'ONUSIDA, "dans 90 % des pays en développement, la protection que donne l'allaitement contre les maladies du Tiers-Monde est supérieure au taux de transmission du VIH" (Meier, 1997).

Au fil des ans, la campagne pour limiter la commercialisation et la vente de lait maternisé à des femmes qui ne sont pas en mesure de l'utiliser de façon sûre ou qui n'ont pas été informées de ses effets négatifs sur la santé, a été une lutte à contre-courant. Malgré le code international de conduite pour la vente et la commercialisation des substituts au lait maternel, les fabricants de lait maternisé ont continué de faire fi des règlements, privilégiant les profits aux dépens de la santé des mères et de leurs enfants (Delahanty, 1994). Les efforts déployés par les travailleurs et militants dans le domaine de la santé conjugués à ceux que l'Unicef avait consentis pour améliorer la santé des nourrissons en favorisant l'allaitement ont sauvé la vie de milliers d'enfants et amélioré leurs chances de vivre longtemps et en bonne santé. Les avantages de l'allaitement pour la santé des femmes ont aussi été bien étudiés (Jelligge and Jelligge, 1978; Palmer, 1988; Van Esterik, 1989; Minchin, 1989; La Leche League, 1995).

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5. Traitement

Idées reçues
Il n'y a pas de remède au SIDA mais la vie des personnes touchées par la maladie peut être prolongée grâce à la thérapie médicamenteuse. Les séropositifs doivent entamer le traitement aussi tôt que possible pour éviter l'apparition de la maladie. Une séropositive enceinte doit aussi commencer le traitement au plus tôt et accoucher par césarienne pour éviter la transmission du virus à l'enfant. Quant aux bébés séropositifs, ils devraient bénéficier du traitement dès la naissance.

Questions insolites
Quels sont les effets des traitements toxiques? Comment les médicaments ont-ils été testés avant d'être administrés à des êtres humains? Est-il possible que ces médicaments rendent malades, voire tuent, certaines personnes qui autrement ne seraient pas gravement malades? À qui profite le penchant pour les traitements médicamenteux? Y a-t-il des solutions de rechange?

Quels sont les effets des traitements toxiques? Comment les médicaments ont-ils été testés avant d'être administrés à des êtres humains?

Lorsque les médias évoquent la situation des personnes qui vivent avec le VIH et le SIDA, ils ont tendance à axer la discussion sur le traitement. Aux séropositifs, on conseille immédiatement de prendre des médicaments comme l'AZT ou de suivre une pluri-thérapie à base d'inhibiteurs de la protéase. D'un coût prohibitif, ces médicaments contraignent le patient à un régime strict. On entend parler de personnes qui se battent pour avoir accès à ces médicaments qui pourraient leur "sauver" la vie. On dit aussi qu'ils représentent le seul espoir de survie pour ceux qui ont le VIH ou le SIDA, qu'ils leur sont indispensables. Pourtant, ils ne sont pas un remède au SIDA. Aucun chercheur n'a jamais prétendu le contraire. Et ils ont des effets indésirables graves qui rappellent souvent les symptômes du SIDA.

On n'a cependant jamais remis en question le degré de sécurité et la valeur de ces médicaments. Comment ont-ils été testés avant d'être mis sur le marché? Des documents montrent de manière convaincante que les données des tests de l'AZT étaient faussées et que les tests ont été arrêtés avant qu'on ne puisse connaître les effets à long terme de ce produit (Lauritsen, 1993: 381-398). Quoi qu'il en soit, la toxicité avérée de l'AZT devrait inquiéter tout un chacun et en particulier lorsqu'on se propose d'en faire usage sur les femmes enceintes. On sait combien la mère et le fútus sont fragiles; c'est pourquoi on encourage les femmes enceintes à cesser de fumer, de boire et de consommer, à des fins thérapeutiques, des médicaments brevetés ou prescrits. Il s'agit avant tout de préserver sa santé et celle de l'enfant à naître. Et pourtant, par quel renversement de logique imposerait-on, à titre prophylactique de surcroît, un médicament aussi puissant et toxique que l'AZT à la mère et à l'enfant?

C'est totalement absurde et plus encore depuis que les études scientifiques ont mis en évidence la similitude entre l'AZT et le DES ou diéthylstilbestrol (Avicenne 1996: 86-102). Le DES est une hormone ústrogène synthétique utilisée au Canada entre 1941 et 1971 pour prévenir les fausses couches. Lorsqu'il a été retiré du marché en 1971, les scientifiques savaient qu'il avait des répercussions directes sur la santé des filles dont les mères avaient pris le DES durant la grossesse et qui couraient le risque de souffrir, entre autres, de cancer du vagin. On se demande pourquoi ces informations sur la similitude entre le DES et les composés de l'AZT n'ont pas donné lieu à une réévaluation radicale de la valeur thérapeutique de l'AZT pour les femmes enceintes et leurs enfants.

De nombreux groupes de femmes ont essayé d'inclure plus de femmes dans les tests cliniques de médicaments contre le VIH, soulignant que les effets indésirables ne sont pas les mêmes chez les hommes et chez les femmes. Mais on ferait aussi bien de s'interroger sur la nécessité d'entreprendre ces tests cliniques, sachant que les chercheurs n'ont pas tenté de déterminer de manière systématique les effets à long terme de ces médicaments et que, lorsque les effets sont connus, ceux-ci sont en général nocifs et potentiellement mortels.

The Ottawa Citizen a bien résumé le problème. Dans un article récemment publié, on montrait du doigt les procédures imparfaites d'approbation et d'administration des médicaments contre le VIH avant que ne soient établis les effets indésirables, en particulier chez les femmes. Maggie Atkinson est séropositive. Elle raconte qu'après avoir commencé un nouveau traitement à base d'un ensemble de médicaments, elle s'est aperçue que son corps s'est mis à changer. "Ses bras et ses jambes se sont atrophiés, ses seins ont grossi, sa graisse s'est redistribuée et elle avait ses règles deux fois par mois" (Foot, 1998: A5). Madame Atkinson et un groupe de femmes de la Société canadienne du SIDA ont critiqué Santé Canada pour avoir autorisé la mise en vente de médicaments dont les effets indésirables n'avaient pas été dûment étudiés. Elles ont fait observer que le Canada n'est pas doté d'un régime garantissant que les médicaments sont étudiés longtemps pour en évaluer les effets indésirables.

Une fois qu'une société pharmaceutique a fait breveter un médicament et qu'elle l'a mis en vente, elle se contente d'évaluations sporadiques de ses effets à l'aide des rapports irréguliers des médecins et de tests cliniques continus. Souvent les médecins n'évoquent pas les effets indésirables inattendus, soit parce qu'ils ne sont pas sûrs qu'ils seraient attribuables au médicament ou que le processus d'information prend trop de temps.

Quoi qu'il en soit, les effets à long terme des traitements médicamenteux du SIDA n'ont pas fait l'objet de grandes discussions. L'expérience a montré que la mauvaise utilisation ou la sur-utilisation des antibiotiques favorise la résistance de l'organisme au traitement et l'apparition de souches virulentes résistantes au médicament et compromet le système immunitaire. De quelle manière les traitements du SIDA affecteront-ils les maladies opportunistes dont souffrent les personnes ayant un diagnostic de SIDA? Les effets indésirables sont tels (désordres métaboliques, changements morphologiques comme le gonflement de l'abdomen et des seins et une perte pondérale importante et augmentation fulgurante de la cholestérolémie et du diabète) que plusieurs personnes mettent fin au traitement. Les médecins ont constaté que les patients prennent la décision de cesser le traitement parce que, comme l'a dit l'un d'entre eux, "on est fatigué de se battre" (Picard, Juillet 1998: A6).

Ces médicaments seraient-ils mortels?

Principale thérapie antivirale, l'AZT pose d'énormes problèmes. L'AZT est, en fait, une des causes de décès chez les séropositifs (Lauritsen, 1993: 71-86). Selon Christine Maggiore,

"L'AZT n'est pas un nouveau médicament. Il n'a pas été conçu pour traiter le SIDA et n'est pas un médicament antiviral. C'est un composé chimique développé, puis abandonné, il y a plus de 30 ans dans le cadre de la chimiothérapie anti-carcinogène.

Comme nous le savons, le principe de la chimiothérapie consiste à tuer toutes les cellules en croissance dans l'organisme. Beaucoup de personnes atteintes du cancer ne survivent pas à la chimiothérapie en raison de ses effets dévastateurs sur le système immunitaire... L'AZT a été conçu pour empêcher la formation de nouvelles cellules en bloquant le développement de chaînes d'ADN. En 1964, des tests d'AZT sur des souris cancéreuses ont montré que l'AZT détruisait si efficacement les cellules saines en croissance que les souris finissaient par mourir en raison de la grande toxicité du produit. L'AZT a donc été mis de côté et aucune demande de brevet déposée. Vingt ans plus tard, la société pharmaceutique Burroughs Wellcome (maintenant Glaxo Wellcome) a fait breveter le produit, lancé une campagne pour vendre l'AZT comme un médicament antiviral (anti-VIH) et obtenu l'aval de la Food and Drugs Agency (FDA) pour l'utiliser comme traitement contre le SIDA après une seule étude problématique qui n'a duré que quatre mois... L'AZT ne se contente pas de détruire les lymphocytes T et B et les globules rouges responsables de l'oxygénation de l'organisme; à l'instar de médicaments nucléosides similaires, il s'attaque aussi aux reins, au foie, aux intestins, aux tissus musculaires et au système nerveux central" (Maggiore, 1997: 14-15).

L'inefficacité des médicaments contre le SIDA a finit par convaincre les chercheurs que la découverte "d'un vaccin sûr et efficace est l'objectif ultime de la recherche scientifique sur le SIDA parce qu'il offre la seule stratégie réaliste permettant d'enrayer cette épidémie mondiale" (Montreal Gazette, 3 juillet 1998: B7). Néanmoins, on lit dans le même rapport qu'à ce jour les vaccins contre le SIDA ne sont ni sûrs ni efficaces. Étant donné les doutes qui assaillent la communauté scientifique sur la transmission du VIH et les facteurs de la maladie, la recherche d'un vaccin apparaît comme une aventure prématurée et probablement sans fondement (Verey-Elliott, 1997: 6-7). Si un vaccin existait, quels seraient les groupes cibles? Faudrait-il prévoir un vaccin pour l'ensemble de la population? Certains groupes marginalisés seraient-ils soumis à des pressions pour se faire vacciner contre leur volonté? On sait déjà que les cibles de choix sont les populations d'Asie et d'Afrique où les tests bénéficient de l'aval des autorités.

À qui profite le penchant pour les traitements médicamenteux?

Dans quelle mesure l'appât du gain justifie-t-il la défense de la thérapie médicamenteuse? Les sociétés pharmaceutiques ont investi des capitaux énormes dans la commercialisation des traitements contre le SIDA. Inévitablement et souvent à son insu, le corps médical est l'instrument principal de l'amélioration de la vente de produits pharmaceutiques. De fait, conseiller au patient, même en l'absence de tests adéquats, de commencer le traitement pharmacologique au plus tôt ou de le renforcer a pour effet de faire croître les ventes donc les profits des fabricants. Malgré la toxicité des médicaments contre le SIDA, les séropositifs, même asymptomatiques, sont de plus en plus incités à commencer au plus tôt le traitement médicamenteux.

Dans Positively False - Exposing the Myths around HIV and AIDS, Joan Shenton fait des révélations étonnantes. À l'aide de données chiffrées, elle montre les sommes énormes qui ont été consacrées au SIDA, près de quarante milliards de dollars depuis 1984. "Avec 40 milliards de dollars déboursés en quatorze ans aux États-Unis seulement, le SIDA représente le poste budgétaire le plus important après celui de la défense" (Shenton, 1998: 31, 246).

Shenton croit que les tenants de la théorie classique du SIDA sont en partie motivés par l'argent. La vente des trousses de test de dépistage du VIH est extrêmement lucrative. Chaque test représente un dollar canadien de revenu pour le fabricant. "Plusieurs chercheurs qui s'intéressent au virus du SIDA possèdent des sociétés qui vendent des trousses de test ou des millions de dollars sous forme d'actions dans ces entreprises. Pour eux, le SIDA est lucratif" (Shenton, 1998: 15). Gallo et Montagnier, les deux chercheurs qui prétendent avoir découvert le VIH, ont conclu une entente en vertu de laquelle ils acceptaient de "partager les redevances perçues sur la vente des trousses de test. En 1994, ces redevances étaient déjà évaluées à 35 millions de dollars" (Shenton, 1998: 47). Gallo détient treize brevets américains et a déposé des demandes pour en obtenir 29 autres. Il partagera les profits également avec son employeur, la University of Maryland. Les redevances sur la vente des trousses de test représentaient pour l'employeur de Montagnier, l'Institut Pasteur, 5 % de son budget. La vente de trousses de diagnostic et de surveillance a été chiffrée à 186 millions de dollars, en 1995, aux États-Unis seulement; on prévoyait une augmentation de 50 % pour les cinq années à venir (Hodgkinson, 1998:2).

La part la plus importante des profits est engrangée par les sociétés pharmaceutiques qui produisent les médicaments que consomment non seulement ceux et celles chez qui on a diagnostiqué le SIDA mais aussi les séropositifs qui ne présentent aucun symptôme de la maladie. En 1997, les ventes mondiales cumulées d'AZT, "premier médicament anti-VIH", avaient déjà rapporté à Glaxo Wellcome plus de 2,5 milliards de dollars (Hodgkinson, 1998:2). Des chercheurs canadiens ont estimé qu'il faudrait 36 milliards de dollars par an pour donner des médicaments contre le SIDA à tous ceux et celles qui, dans le monde, ont le VIH/SIDA et qui sont censés bénéficier de ces traitements. Une tri-thérapie coûterait 24 milliards de dollars à l'Afrique, 7 milliards à l'Asie, 4 à l'Amérique latine et près d'un milliard à l'Europe (Picard, 4 mai 1998: A5). La tri-thérapie coûte près de 11 000 dollars canadiens par an. Les résidents de l'Ontario à qui ce traitement est prescrit doivent assumer une grande partie du prix élevé de ces médicaments (Voir Encadré 1).

Y a-t-il des solutions de rechange?

On ne fait que peu de cas des facteurs sous-jacents tels que la pauvreté et les conditions socio-économiques défavorables qui ont un impact direct sur la santé et le système immunitaire ou des mesures de justice sociale qui permettraient de rendre les gens moins vulnérables aux déficiences immunitaires ou aux maladies faciles à prévenir (Murphy, 1994, 1995). La plupart des fonds consacrés au SIDA sont axés sur la recherche d'un lien biomédical entre VIH et SIDA plutôt que sur l'examen des causes socio-économiques de l'immunodéficience chronique dans les pays du Nord et du Sud. Dans les pays en développement où la pauvreté omniprésente augmente les probabilités de défaillance de systèmes immunitaires déjà affaiblis, l'utilisation de drogues toxiques comme l'AZT dans le traitement du VIH, plutôt que le recours à des mesures palliatives dans l'économie et la santé publique, est encore plus problématique que dans les pays industrialisés. Malheureusement, cette tendance se renforce maintenant que Glaxo Wellcome met l'AZT à la portée d'un plus grand nombre de personnes en en réduisant le prix de plus de 50 à 70 % dans certains cas grâce aux programmes de subvention mis en place par les gouvernements des pays en développement. Autrefois, on aurait crié au dumping (Marais, 1999: 1).

[Encadré]

[Dans une étude publiée par le Globe and Mail (4 mai 1998), on apprend que le traitement d'une personne qui vit avec le VIH ou le SIDA coûte 18 340 dollars en Ontario. Près de la moitié de cette somme est absorbée par l'achat de médicaments, un quart par les soins médicaux et hospitaliers et un quart par les soins communautaires (en général, les soins à domicile). Les Canadiens sont censés bénéficier de soins de santé universels et gratuits; mais les régimes de santé ne couvrent que près de la moitié de ces dépenses. Les recherches de Sunnybrook ont montré que les personnes ayant le VIH/SIDA consacrent en moyenne près de 5 000 dollars par an à leur santé. Les sommes sont essentiellement déboursées pour l'achat de médicaments et de suppléments, nécessaires en raison des effets indésirables des médicaments, et pour la physiothérapie et les soins à domicile.]

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6. Réflexions sur la présentation du SIDA au public

Idées reçues
Le corps médical et les médias transmettent au public toutes les informations disponibles sur le SIDA.

Questions insolites
Le public a-t-il accès à d'autres sources d'information sur le SIDA? Qui décide de la manière dont le SIDA doit être envisagé? Et s'ils se trompaient?

Le public a-t-il accès à d'autres sources d'information sur le SIDA?

Ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui, dans la communauté médicale, affirment que le VIH ne cause pas le SIDA ou qu'il n'est pas la seule cause de la maladie. Bien sûr, ils ont été mis à mal par les médias et les tenants de l'orthodoxie médicale. Les détracteurs les plus célèbres de la théorie VIH=SIDA, les "hérétiques" comme Root-Bernstein, Duesberg, Papadopulos-Eleopulos et le Groupe de Perth, Mullis, ont, tous, une réputation sans tache. En dépit de leur qualité et de leur rigueur scientifique, ces chercheurs font face à de vives critiques et sont même mis au ban de la communauté scientifique. On a déployé d'intenses efforts pour les réduire, eux et d'autres chercheurs, au silence. Ils ont perdu les subventions de recherche et le respect de leurs pairs et ont du mal à se faire publier dans les revues scientifiques et médicales établies (Duesberg, 1996: 396; Horton, 1996).

Étant donné les difficultés auxquelles sont en butte des chercheurs de renom ayant osé remettre en question la théorie classique du SIDA, il n'est guère surprenant de constater que bien peu de scientifique soient enclins à leur emboîter le pas. Lorsque les membres d'Interaction femmes santé ont commencé à se pencher sur la problématique du SIDA, elles ont hésité avant de se jeter à l'eau et d'accorder quelque attention aux critiques de l'équation VIH = SIDA. Dans un milieu où se contenter de poser des questions ou d'exprimer le moindre doute est perçu comme une hérésie, s'attaquer à un tel problème n'est jamais facile. Par moments, IFS a douté de la démarche entreprise, mais nous avons persisté à poser les questions nécessaires et à chercher des réponses qui élargissent le champ des connaissances. Discuter et explorer de nouvelles idées sur le SIDA, ses causes, son traitement et sa prévention, sont essentiels. Seul un débat sain permettra de parvenir à des politiques de santé adéquates, en particulier lorsque les traitements disponibles font appel à des médicaments toxiques encore à l'état expérimental.

Qui décide de la manière dont le SIDA doit être envisagé?

Les intérêts médico-pharmaceutiques constituent une force puissante rarement remise en question par les médias, les institutions publiques ou le public. Un débat sain et le respect des protocoles scientifiques établis sont souvent considérés comme inutiles, superflus et même comme une menace à la santé publique. Cela saute aux yeux dans le cas du SIDA. Convaincus d'être parvenus à une réponse acceptable au SIDA, des institutions scientifiques et de puissants individus perçoivent toute nouvelle recherche comme une manúuvre de diversion qu'il faut discréditer à tout prix. Dans la plupart des cas, les médias reprennent sans sourciller les mythes sur le SIDA et hésitent à laisser entendre des voix dissonantes. Il est donc rare de les voir accorder une place aux points de vue critiques.

Et s'ils se trompaient?

Un examen de la problématique du SIDA s'impose. Mais les questions posées dans ce document ne visaient pas à établir la vérité. Celle-ci exige plus de courage.

Tout au long de la recherche, une question revenait avec insistance : "Et s'ils se trompaient? " Il faut prendre conscience que si les définitions, les hypothèses et les solutions proposées dans le cadre de la problématique du SIDA sont fausses ou inexactes, alors les conséquences sur la vie sont énormes. Si la théorie classique du SIDA est fausse, alors des ressources sont détournées des vrais besoins. Pis encore, les solutions classiques représentées par l'AZT et les autres médicaments ne permettent pas aux malades de guérir mais elles nuisent à leur santé. Il est essentiel de placer cette recherche dans le contexte de la justice sociale et du respect des droits de la personne. Il est nécessaire de poser des questions gênantes parce que le silence n'est pas une réponse acceptable.

Table des matières

III. Conséquences sur les politiques

Pendant que nous nous interrogeons sur le SIDA tel qu'il est défini aujourd'hui, sur ses causes et sur la manière de le traiter, des êtres humains continuent de mourir. Quelles que soient les causes, il est temps de trouver une solution. Notre recherche nous a permis de conclure que les approches actuelles sont inadéquates; il faut s'attarder davantage sur les causes premières de la déficience du système immunitaire. Les politiques de santé publique doivent être recentrées sur la pauvreté, la responsabilisation, la toxicomanie, l'infrastructure sociale et sur d'autres facteurs influant sur la santé. Toutes les endémies, y compris le SIDA, resteront des fléaux tant que les communautés concernées seront confrontées à la pauvreté, à la malnutrition, à la toxicomanie et à la détérioration de l'hygiène publique. Les gouvernements, les responsables de la santé et les communautés elles-mêmes doivent de toute urgence rechercher des solutions à long terme aux problèmes de santé. Notre analyse fait implicitement ressortir un certain nombre de recommandations de politique. Elles se résument comme suit :

  • Les fonds de recherche des secteurs public et privé doivent être orientés vers les théories et traitements alternatifs du SIDA, y compris la théorie de causalité plurifactorielle. Il faudrait appuyer la recherche d'interventions alternatives et holistiques. Toute recherche sur des thérapies antivirales spécifiques, y compris les vaccins, devrait cesser tant que l'on n'aura pas déterminé le rôle du VIH à l'égard du SIDA.
  • La recherche devrait porter sur les effets toxiques des médicaments contre le SIDA et les effets sur le système immunitaire des infections multiples, de l'injection de drogues par voie intraveineuse, des transfusions de sang et de la malnutrition.
  • Les tests devraient être volontaires et accompagnés d'assistance socio-psychologique intensive. En aucun cas, ils ne devraient être obligatoires ni imposés à une personne ou à un groupe de personnes car ils augmentent la probabilité de discrimination, de traitement forcé et d'autres atteintes aux droits de la personne. Étant donné les doutes sur la fiabilité des tests et sur la relation entre le VIH et le SIDA, les violations des droits de la personne ne peuvent être justifiées par le souci de protéger la santé publique.
  • Les tests de dépistage du VIH, particulièrement chez les femmes enceintes et aux fins de l'immigration, devraient être suspendus tant que ne seront pas réglés les problèmes d'exactitude, de fiabilité, de standardisation et de spécificité.
  • Les trousses de tests d'autodépistage devraient être proscrites. Elles ne sont pas du tout fiables. De plus, la lecture d'un diagnostic positif peut avoir de graves conséquences psychologiques et physiques.
  • Le consentement réel et informé ne peut être obtenu qu'en présentant un traitement alternatif, en exposant les effets toxiques et à long terme de la thérapie médicamenteuse du SIDA et en expliquant les conséquences d'un refus de traitement.
  • Les femmes enceintes, y compris celles qui sont identifiées comme séropositives, devraient pouvoir choisir de manière informée la thérapie médicamenteuse et la manière dont leur enfant viendra au monde.
  • Le régime canadien de protection de la santé devrait être renforcé et mis en úuvre à la lettre pour protéger la santé de la population, en particulier dans le domaine de l'approbation des médicaments.
  • Les médecins et les entreprises pharmaceutiques doivent avoir l'obligation de préparer, de manière systématique, des rapports sur les effets négatifs des médicaments. Ils doivent être tenus responsables devant les tribunaux pénaux de tout préjudice causé par la négligence et la corruption.
  • La publicité directe au consommateur de médicaments vendus sur ordonnance devrait être interdite.
  • Les femmes devraient être encouragées à allaiter. Il faudrait présenter de manière juste les risques de transmission du VIH par rapport aux risques auxquels l'enfant est exposé s'il n'est pas allaité. Les femmes devraient avoir accès à toute l'information sur les conséquences d'un test VIH positif, y compris celle qui est offerte dans ce document. Le Code de commercialisation des substituts au lait maternel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) devrait faire l'objet de suivi et être mis en úuvre dans tous les pays.
  • L'Aide publique au développement (APD) devrait être axée sur l'élimination de la pauvreté. Les budgets consacrés à la santé devraient refléter les besoins réels identifiés par les bénéficiaires et les montants accordés actuellement au SIDA réévalués en conséquence. Il est indispensable que les fonds de l'APD ne soient pas détournés des soins de santé de base vers le SIDA.
  • Les programmes d'éducation du public et les praticiens de la santé devraient aborder la santé dans une perspective élargie en traitant des multiples facteurs qui affectent le système immunitaire dans le but d'améliorer la prévention de la déficience immunitaire.
  • Les gouvernements et les organisations internationales devraient poser un regard critique sur les statistiques sur le SIDA au Canada et dans le monde. Les statistiques actuelles sont contradictoires; elles font douter de la fiabilité des chiffres et rendent problématique toute politique s'appuyant sur ces données. Il s'agit de savoir si le SIDA est véritablement une épidémie nationale ou mondiale et de réviser les politiques nationales en conséquence.

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Annexe A

Activistes, théories et organismes alternatifs

Bialy, Harvey est un spécialiste en biologie moléculaire. Il a été pendant plusieurs années expert en maladies tropicales. Aujourd'hui, il est rédacteur scientifique de la revue Bio/Technology. Il croit que la "mort par le SIDA" en Afrique résulte de maladies liées à la pauvreté, comme la tuberculose. Le caractère mortel de maladies comme la tuberculose, la malaria et les infections parasitaires est exacerbé lorsque des personnes diagnostiquées à tort comme séropositives se voient refuser le traitement que l'on donne habituellement à ces maladies communes. Le problème réside essentiellement en ce que les fonds consacrés à ces maladies sont détournés vers le SIDA. (Shenton, 1998: 155-160).

Duesberg, Peter, professeur de biologie moléculaire et cellulaire à l'Université de Californie et pionnier réputé de la recherche sur les rétrovirus, met en doute l'hypothèse selon laquelle le VIH cause le SIDA et prône l'attribution de fonds à la recherche sur d'autres causes du SIDA. Duesberg prétend que le VIH est un auto-stoppeur inoffensif, incapable de causer le SIDA. En effet, la concentration du VIH dans l'organisme est très faible; elle n'augmente jamais, même en cas de SIDA avancé. Le nombre de cellules infectées est trop faible pour que le VIH cause la maladie. La période de latence, qui sépare l'infection par VIH de l'éclosion du SIDA, n'a pas de pareil parmi les maladies virales. Elle est en contradiction avec la théorie virale en vigueur. Elle ne correspond pas non plus au comportement et aux effets reconnus des virus. De plus, on a constaté plusieurs cas d'infection par VIH sans présence de SIDA et dix pour cent des cas de SIDA ne présentent pas d'anticorps au VIH (Duesberg, 1996; Shenton, 1998:11). Duesberg ne croit pas non plus que le SIDA est une maladie infectieuse parce qu'il ne remplit pas les quatre critères de Koch sur les maladies infectieuses Il pense plutôt que le SIDA est le résultat de l'action d'agents toxiques. Le système immunitaire serait affaibli par des cofacteurs tels que le recours aux nitrates amyliques, l'injection de drogues par voie intraveineuse, les infections répétées et la malnutrition. Une fois que le système immunitaire est déficient, les infections opportunistes envahissent l'organisme. Il expose sa théorie dans Inventing the AIDS Virus (1996) et dans les articles suivants :

Duesberg, Peter, "Retroviruses as carcinogens and pathogens: expectations and reality" in Cancer Research, Vol. 47, no. 5, CNREA 8, 1 March 1987, pp. 1199-1220.

Duesberg, Peter, "AIDS epidemiology: inconsistencies with human immunodeficiency virus and with infectious disease", in PNAS, Vol. 88, February 1991, pp. 1575-9.

Duesberg, Peter, "AIDS Acquired by Drug Consumption and Other Noncontagious Risk Factors", Appendix B, p. 505-642, in Inventing the AIDS Virus, Regnery, Washington, 1996.

La théorie de Duesberg sur la relation causale SIDA et drogues est bien résumée dans Duesberg, Peter and David Rasnick, "The Drug-AIDS Hypothesis", a supplement insert to Continuum, Vol. 4, No. 5, February/March, 1997, pp. 1-24.

Pour plus d'information sur les recherches de Duesberg, consulter le www.duesberg.com.

Farber, Celia est une journaliste qui a fait des recherches sur le SIDA et qui, pendant de longues années, a publié dans la revue Spin de nombreux articles remettant en cause l'acception actuelle du SIDA. Elle écrit maintenant pour plusieurs magazines et a une chronique dans le webzine Impression. Dans un article destiné à Mothering, Farber explique comment on a forcé l'adoption de l'AZT pour traiter le SIDA et les femmes enceintes séropositives. Elle fait un examen critique des études sur la relation VIH-SIDA et de la recherche qui démontre que les tests de VIH ne donnent pas de résultats précis. On peut lire la chronique de Farber dans Impression au www.impressionmag.com/aids.html. Lire aussi :

Farber, Celia, "AZT Roulette. The Impossible Choices Facing HIV-Positive Women", in Mothering, September-October, 1998, pp. 53-65.

Griffiths, Mark est musicien. En 1986, un test révèle qu'il est séropositif alors qu'il subit une cure de désintoxication dans un centre en Suisse. Il attribue le résultat du test à une décennie d'alcool et d'usage d'héroïne et à une vie autodestructrice de musicien rock. Depuis, il a changé sa vie, amélioré son alimentation et sa santé émotive générale. Lorsqu'il a découvert en 1990 les écrits de Duesberg et d'autres scientifiques qui mettaient en doute le paradigme VIH/SIDA, il a trouvé une confirmation de ce qu'il avait toujours su intuitivement. Aujourd'hui, sa santé est bonne et il s'attache à propager en France les théories alternatives sur le SIDA. On peut lire son histoire sur le site web : perso.wanadoo.fr/sidasante/sousindex.htm

Lanka, Stefan est membre d'un groupe de scientifiques retraités qui ont créé le Study Group on Nutrition & Immunity pour étudier les nouveaux domaines de recherche scientifique. Ils remettent en doute l'hypothèse virus-SIDA. L'article de Lanka, "HIV: reality or artifact?" (Continuum, Vol. 3, no. 1, April/May, 1995) présente l'opinion du groupe Alfred Hassig de Berne sur le SIDA. D'après lui, le SIDA est le résultat d'une réponse persistante au stress qui détourne le métabolisme contre le système immunitaire, ce que le corps est incapable de soutenir. Il en résulte une inflammation chronique de l'organisme avec formation d'anticorps contre les protéines provenant des cellules mêmes de l'organisme. Il estime que la réponse inflammatoire met en cause le système neuroendocrinien à l'instar d'autres maladies auto-immunitaires comme le lupus érythémateux systémique. Cette réaction n'est absolument pas virale. Le groupe Alfred Hassig est opposé au traitement médicamenteux et propose des méthodes pour venir en aide aux personnes qui sont aux prises avec ce phénomène : réduction du stress, maîtrise de la réponse inflammatoire, assurance d'une bonne nutrition et arrêt de la consommation de drogues récréatives et illicites (Shenton, 1998: 225). Voir aussi :

Conlan, Mark G., "Interview with Stefan Lanka, Challenging both Mainstream and Alternative AIDS Views", Newsmagazine, December 1998. Cet article sur le virologue, biochimiste et biologiste de l'évolution décrit les découvertes de Lanka et présente son point de vue sur le VIH en termes faciles à comprendre. Il explique pourquoi Lanka croit que tous les prétendus rétrovirus sont en réalité les créations du corps même; que l'hépatite est un trouble auto-immunitaire plutôt qu'une maladie virale; que le SIDA n'a rien à voir avec la suppression immunitaire et qu'il devrait en réalité s'appeler syndrome "d'énergidéficience" acquise, SÉDA, parce qu'il résulte d'une panne du système immunitaire lui-même. Pour lire cette entrevue, aller sur la page d'accueil de Rethinking AIDS au www.virus-myth.com/aids/data/mgglanka.htm.

Voir également : A. Hassig et al., "Errors on pathogenesis, prevention and treatment of AIDS", Continuum, Vol. 5, No. 4, Summer 1998, pp. 28-29.

Passi, Siro est un biochimiste, présentement directeur scientifique du Laboratoire de physiologie pathologique de l'Institut de recherche Saint-Gallicano (Rome). Au cours des deux dernières décennies il a publié de nombreuses études sur le stress oxydatif et ses conséquences négatives dans différentes pathologies. Sur la base d'études sur des patients séropositifs et d'autres atteints du SIDA, il affirme que le phénomène VIH est le résultat du stress oxydatif et non pas l'inverse. Il pense qu'il y a de multiples facteurs pouvant induire un stress oxydatif et conduire à l'immuno-suppression : les drogues récréatives, les amphétamines, les nitrates, l'héroïne, la cocaïne, l'alcool, la fumée de cigarette, etc.; les médicaments, antiviraux, antimycosiques, antibiotiques, chimiothérapeutiques et autres. Il prétend que la malnutrition, la dénutrition, les mauvaises conditions sanitaires et les infections parasitaires sont les causes principales du SIDA africain. Voir :

Passi, Siro, "Progressive Increase of Oxidative Stress in Advancing Human Immunodeficiency", Continuum, Vol. 5, No. 4, Summer, 1998, pp. 20-26.

Passi, Siro, and Chiara de Luca, "Dietic Advice for immunodeficiency", in Continuum, Vol. 5, no.5, Winter, 1998-99.

Papadopulos-Eleopulos, Eleni est bio-physicienne à la University of Western Australia et présidente de l'IFAS (International Forum for Accessible Science). Elle dirige une équipe de recherche qui prône la réévaluation du VIH et de son rôle dans le SIDA. Le groupe Perth considère que les protéines d'anticorps ne sont pas spécifiques au VIH et qu'elles sont probablement endogènes, c'est à dire qu'elles font partie de l'organisme, et qu'elles peuvent augmenter lorsque le corps est sous un stress immunologique intense. Comme le VIH n'a jamais été isolé suivant les critères de l'Institut Pasteur de 1973, ce groupe estime que ce virus pourrait bien ne pas exister. Voir :

Papadopulos-Eleopulos, Eleni, V.F. Turner, J.M. Papadimitriou et al. "HIV Antibodies: Further Questions and a Plea for Clarification", in Medical Research and Opinion, Vol. 13, 1997, pp. 627-634.

Papadopulos-Eleopulos, Eleni, "Factor VIII, HIV and AIDS in haemophiliacs: an analysis of their relationship", in Genetica, Vol. 95, 1995, pp. 25-50.

Papadopulos-Eleopulos, Eleni, "Is a positive Western blot proof of HIV infection?", in Bio/Technology, Vol. 11, June 1993.

Le point de vue de Papadopulos-Eleopulos sur le faux lien entre VIH et hémophilie est examiné par Christine Johnson, dans "Bad blood or bad science: are haemophiliacs with AIDS disgnoses really infected with HIV?", in Continuum, Vol. 5, No. 4, Summer 1998, pp. 32-36. Le même numéro contient un article de Papadopulos-Eleopulos et de ses collègues de Perth intitulé "Oxidative stress, HIV and AIDS", reprinted from Research in Immunology, No. 143: 145-148, Paris 1992. Voir également :

"Is HIV the cause of AIDS?" an interview by Christine Johnson with Eleni Papadopulos-Eleopulos, in Continuum, Vol. 5, No. 1, 1997.

Pour plus d'information, consulter le www.virusmyth.com/aids/perthgroup.index.html

Root-Bernstein, Robert, récipiendaire de la bourse MacArthur, connue aussi comme le prix MacArthur du "génie", de 1981 à 1986, est professeur associé en physiologie à la Michigan State University. Dans son livre, Rethinking AIDS. The Tragic Cost of Premature Consensus (1993), Root-Bernstein a examiné l'ensemble de la recherche sur le SIDA. Il pense que le VIH ne peut pas être la seule cause de la suppression immunitaire constatée chez les sidatiques. Des cofacteurs sont nécessaires à l'apparition du SIDA; ceux-ci altèrent aussi l'évolution de la maladie (1993: 337). Il montre que de nombreux séropositifs restent en bonne santé et que certains parviennent même à se débarrasser du virus. Il démontre aussi que la transmission sexuelle est extrêmement rare et difficile : les prostituées n'attrapent virtuellement jamais le VIH à moins de faire aussi usage de drogues. L'épidémie prédite chez les hétérosexuels ne s'est jamais réalisée. Root-Bernstein propose une théorie "plurifactorielle" du SIDA : la maladie serait la résultante de nombreuses atteintes du système immunitaire. Parmi les cofacteurs, citons la consommation de drogues illicites, de médicaments sur ordonnance, la promiscuité sexuelle, l'exposition anale au sperme, les transfusions, la malnutrition et les infections multiples (1993: 338). Les conditions de vie, la réalité socio-économique, le comportement d'une personne entrent bien plus souvent en jeu lorsqu'il s'agit de savoir si une personne est susceptible de souffrir du SIDA que ce que l'on pense actuellement dans les milieux médicaux. Root-Bernstein rappelle ainsi qu'il existe des facteurs spécifiques qui augmentent le risque du SIDA mais qui peuvent être maîtrisés. Il prône l'augmentation de la recherche sur les différents cofacteurs et sur leurs effets sur la santé. Voir :

Root-Bernstein, Robert, Rethinking AIDS. The Tragic Cost of Premature Consensus, The Free Press, New York, 1993.

Root-Bernstein, Robert, "Misleading Reliability", in The Sciences, The New York Academy of Sciences, March/April 1990, pp. 6-8.

The Group for the Scientific Reappraisal of HIV/AIDS Hypothesis regroupe 500 scientifiques et professionnels de la santé. Son objectif : étudier le SIDA pour contester les idées reçues. Fondé par Dr Charles Thomas et Dr Peter Duesberg, il comprend, entre autres, Dr Kary Mullis, prix Nobel de chimie (Shenton, 1998: 12, 33). Ce groupe publie un bulletin d'information mensuel intitulé Reappraising Aids.

Pour lire les articles de nombreux membres du groupe et pour obtenir des renseignements intéressants contestant le paradigme VIH=SIDA, consulter la page d'accueil de Rethinking AIDS au www.virusmyth.com/aids. Pour s'abonner ou parcourir l'index des questions traitées, consulter le www.virumyth.com/aids/reappraising/sousindex.html.

Health Education AIDS Liaison (HEAL) est un réseau d'éducation sans but lucratif cherchant à informer le public de questions que les services responsables du SIDA ne rendent pas publiques et qui ne ressortent pas dans les médias. HEAL veut démontrer que l'hypothèse VIH=SIDA est erronée. HEAL affirme que les médicaments "antiviraux" censés supprimer le SIDA sont nocifs et dangereux. HEAL soutient les personnes dites séropositives en les assurant que leur diagnostic n'est pas une sentence de mort. HEAL encourage les gens à EXIGER LA SANTÉ et à rechercher des approches holistiques non toxiques de prévention et de traitement.

Pour avoir accès aux riches informations de HEAL, voir la page d'accueil de HEAL, Los Angeles, au www.epcnet.com/heal.

HEAL a aussi un bureau très actif à Toronto. Pour obtenir une brochure, s'adresser par téléphone ou par télécopieur au 416-406-4325 ou par courriel au endaids@hotmail.com. ou encore, consulter le site web au www.healthtoronto.com.

En France, HEAL s'appelle A.M.G. Son adresse est http://perso.wanadoo.fr/sidasante/

International Coalition for Medical Justice (ICMJ) défend le droit des consommateurs et des parents à prendre leur santé en main sans que le gouvernement n'intervienne dans la prise de décision. Ce groupe insiste sur la nécessité d'une recherche scientifique et médicale responsable et essaie d'aider les gens à prendre des décisions vraiment informées plutôt que de se contenter de se fier aux hypothèses présentées par les Centres for Disease Control et les National Institutes of Health. Le Fonds de défense juridique de l'ICMJ offre aux patients, aux familles et aux parents des informations juridiques, des conseils et des fonds. Le Fonds va lancer une initiative aux États-Unis pour forcer tous les ministères de la santé et les praticiens à respecter les normes relatives aux tests, aux effets toxiques des traitements classiques et aux causes véritables du SIDA et d'autres maladies. Pour joindre l'ICMJ, appeler au 540-829-9350 ou écrire au icmjustice@yahoo.com. L'adresse web est le www.icmj.org ou www.tripod.members/ICMJ/.

International Forum for Accessible Science (IFAS) chapeaute les activités de scientifiques, d'activistes homosexuels de la santé et des défenseurs des droits de la personne visant à faire ressortir les lacunes de la recherche sur le SIDA, du diagnostic et du traitement de la maladie.

International Long Term Survivors Networks (HIV/AIDS) a été mis sur pied pour aider et mettre en contact les personnes qui ont vécu avec le VIH pendant sept ans et plus sans recours aux thérapies médicamenteuses. Il a aussi pour mission d'explorer des méthodes de rechange permettant de rester en bonne santé. Le réseau mène une enquête appelée International Collaborative Long Term Survivor Survey auprès de personnes ayant le VIH depuis longtemps. Pour en savoir plus ou prendre part à l'enquête, appeler Clair Walton, le coordonnateur du réseau, par l'entremise de Continuum.

Alberta Reappraising AIDS Society (ARAS) a été "créée pour contester le mythe selon lequel le VIH est la cause du SIDA et offrir aux Albertains des renseignements pour les convaincre que les tests du VIH ne sont pas précis, que le SIDA est causé par une exposition à des substances toxiques ou immunosuppressives et que les médicaments anti-VIH sont extrêmement toxiques, qu'ils peuvent causer le SIDA et même être mortels". Pour joindre le président de l'ARAS, David Crowe, écrire à crowed@cadvision.com ou appeler le (403) 289-6609.

Continuum est un magazine né au Royaume-Uni. Son rédacteur, Huw Christie, favorise les débats sur les causes du SIDA, les conséquences des idées et des traitements classiques et les méthodes alternatives. Pour s'abonner à Continuum, écrire à Rear Unit 4, IA Hollybush Place, London E2 9QX; appeler au 44-171-613-3909; envoyer une télécopie au 44-171-613-3312; ou écrire au continu@dirocon.co.uk. Pour obtenir des renseignements ou parcourir l'index des numéros publiés, consulter le www.continuum.org ou www.virusmyth.com/aids/continuum/sousindex.html.

Médecines nouvelles est une revue trimestrielle alternative française qui publie des articles relatant études et critiques sur la médecine classique et portant sur une vaste de gamme de sujets tels que la toxicité des vaccins, la mort et la maladie causées par les produits pharmaceutiques et les approches alternatives de différentes maladies. Chaque numéro contient au moins un article sur le SIDA qu'il s'agisse de traductions en français d'articles de Duesberg ou Lanka ou d'une critique de la toxicité de l'AZT par le Dr J. Avicenne, médecin et conseiller médical de "Positifs", organisme de "personnes séropositives enragées" comme elles aiment à se décrire.

Pour joindre Médecines Nouvelles, écrire au www.positifs.org. Pour recevoir le magazine, écrire à B.P.2, 14130, Blangy-le-Château, France ou téléphoner au 31.64.63.00.

Pour consulter un site web alternatif de militants français sur le SIDA, visiter le site perso.wanadoo.fr/sidasante/

IDEAS about AIDS est une longue série d'excellents documentaires radio sur les théories dissidentes et alternatives du SIDA diffusée, entre 1987 et 1999, par la section anglaise de la Société Radio Canada dans le cadre de l'émission "CBC Ideas". La série, qui a reçu des prix de l'Association canadienne des rédacteurs scientifiques, a été produite par une brillante et courageuse équipe de journalistes dirigée par Max Allen et Colman Jones. Pour obtenir une transcription des émissions et une bibliographie complète, écrire à CBC Radio à Ideas Transcripts, CBC, Box 500, Stn. A, Toronto, Canada, M5W 1E6 ou à ideastran@toronto.cbc.ca. Pour en savoir plus et pour une bibliographie complète, voir le www.radio.cbc.ca/programs/ideas/Aids/sousindex.html

Table des matières


Annexe B

Chronologie des définitions du SIDA par les Centres for Disease Control

(Duesberg, Inventing the AIDS Virus, pp. 210-211)
 

Année Maladie Anticorps VIH
1983 Infections protozoaires et helminthiques  
  1. Cryptosporidose intestinale causant des diarrhées pendant plus d'un mois  
  2. Pneumonie "pneumocystis carinii"  
  3. Strongylodose causant une pneumonie, une infection du système nerveux central (SNC) ou une infection disséminée  
  4. Toxoplasmose causant une pneumonie ou une infection du SNC  
  Infections fongiques  
  5. Candidose causant une úsophagite  
  6. Crytococcose causant une infection du SNC ou une infection disséminée non requis
  Infections bactériennes  
  7. Mycobactériose "atypique" causant une infection disséminée  
  Infections virales  
  8. Cytomégalovirus causant une infection pulmonaire, gastro-intestinale ou du SNC  
  9. Virus de l'herpès simplex causant une infection mucocutanée chronique avec ulcères persistant plus d'un mois ou une infection pulmonaire, gastro-intestinale ou disséminée  
  10. Leucoencéphalopathie multifocale progressive (probablement causée par un papovavirus)  
  Cancer  
  11. Sarcome de Kaposi chez les moins de 60 ans  
  12. Lymphome, surtout au cerveau  
1985 13. Histoplasmose  
  14. Isosporose intestinale chronique  
  15. Lymphome de Burkitt  
  16. Lymphome immunoblastique requis
  17. Candidose bronchique ou pulmonaire  
  18. Pneumonite interstitielle lymphoïde chronique (moins de 13 ans)  
1987 19. Encéphalopathie, démence liées au VIH  
  20. Mycobactérie, tuberculose extrapulmonaire tous sites  
  21. Syndrome de Wasting lié au VIH. requis
  22. Coccidomycose disséminée ou extrapulmonaire  
  23. Crytococcose extrapulomonaire  
  24. Cytomégalovirus, autre que le foie, la rate ou les ganglions  
  25. Cytomégalovirus de la rétine  
  26. Salmonelle septicémie, récurrente  
1993 27. Pneumonie bactérienne récurrente  
  28. Mycobactérie, tuberculose tous sites (pneumonie)  
  29. Pneumonie récurrente  
  30. Cancer cervical invasif requis
  31. Nombre de lymphocytes T inférieur à 200 par microlitre ou moins de 14 % du taux prévu  

Table des matières


Annexe C

Définition provisoire des cas cliniques du SIDA par l'Organisation mondiale de la santé (Bangui)
(Ces informations sont tirées de Chirimuuta, Richard and Rosalind, pp. 171-172, qui ont dépouillé le Relevé épidémiologique hebdomadaire, numéro 10, 7 mars 1986, page 71, publié par l'OMS.)

Il est nécessaire de définir le cas clinique pour les pays dont les ressources diagnostiques sont limitées. Une définition provisoire a été proposée au cours d'un atelier sur le SIDA organisé par l'OMS à Bangui en République centrafricaine, du 22 au 24 octobre 1985. Cette définition a été révisée et légèrement adaptée par la Deuxième réunion des Centres de collaboration de l'OMS sur le SIDA. La voici :

Adultes

Chez l'adulte, le SIDA se définit par l'existence d'au moins deux signes principaux associés à au moins un signe secondaire et en l'absence de cause connue d'immunosuppression comme le cancer, la malnutrition grave ou autre étiologie reconnue.

1. Signes principaux

(a) perte pondérale supérieure à 10 % du poids corporel
(b) diarrhée chronique pendant plus d'un mois
(c) fièvre prolongée, intermittente ou constante, pendant plus d'un mois

2. Signes secondaires

(a) toux persistante pendant plus d'un mois
(b) dermatite pruritique généralisée
(c) herpès zostérien récurrent
(d) candidose oro-pharyngale
(e) infection chronique à l'herpès simplex, progressive et disséminée
(f) lymphadénopathie généralisée
La présence du sarcome de Kaposi généralisé ou de méningite cryptocoque suffisent pour poser un diagnostic de SIDA.

Enfants

On suppose que le nourrisson ou l'enfant est atteint de SIDA pédiatrique s'il présente au moins deux signes principaux associés à au moins deux signes secondaires et en l'absence de cause connue d'immunosuppression comme le cancer, la malnutrition grave ou autre étiologie reconnue.

1. Signes principaux

(a) perte pondérale ou croissance anormalement lente
(b) diarrhée chronique pendant plus d'un mois
(c) fièvre prolongée pendant plus d'un mois
2. Signes secondaires
(a) lymphadénopathie généralisée
(b) candidose oro-pharyngale
(c) infections communes répétées (otites, pharyngites, etc.)
(d) toux persistante
(e) dermatite généralisée
(f) infection LAV/HTLV-III maternelle confirmée

Table des matières


Annexe D

Facteurs connus pour causer des résultats faux positifs à un test d'anticorps du VIH

Anticorps anti-hydrates de carbone 52, 19, 13
Anticorps apparaissant naturellement 5, 19
Immunisation passive : réception de gammaglobuline ou immunoglobuline (comme prophylaxie contre une infection contenant des anticorps) 18, 26, 60, 4, 22, 42, 43, 13
Lèpre 2, 25
Tuberculose 25
Mycobactérium avium 25
Lupus érythémateux systémique 15, 23
Insuffisance rénale 48, 23, 13
Hémodialyse/insuffisance rénale 56, 16, 41, 10, 49
Thérapie à l'interféron alpha chez les patients en hémodialyse 54
Grippe 36
Vaccin contre la grippe 30, 11, 3, 20, 13, 43
Herpès virus simplex I 27
Herpès virus simplex II 11
Infection de l'appareil respiratoire supérieur (rhume ou grippe) 11
Infection virale récente ou exposition à des vaccins viraux 11
Grossesse chez les femmes multipares 58, 53, 13, 43, 36
Malaria 6, 12
Taux élevés de complexes immunitaires en circulation 6, 33
Hypergammaglobulinémie (taux élevés d'anticorps) 40, 33
Résultats faux positifs à d'autres tests, y compris le test RPR (réaction rapide de réagine sur le plasma) pour la syphilis 17, 48, 33, 10, 49
Polyarthrite rhumatoïde 36
Vaccin contre l'hépatite B 28, 21, 40, 43
Vaccin contre le tétanos 40
Transplantation d'organe 1, 36
Transplantation rénale 35, 9, 48, 13, 56
Anticorps antilymphocytaires 56, 31
Anticorps anti-collagéniques (trouvés chez les homosexuels, les hémophiles, les Africains des deux sexes et les lépreux) 31
Sérum positif pour facteur rhumatoïde, anticorps antinucléaire (tous deux trouvés dans l'arthrite rhumatoïde et autres autoanticorps) 14, 62, 53
Maladies auto-immunitaires : 44, 29, 10, 40, 49, 43 lupus érythémateux systémique, sclérodermie, maladie des tissus conjonctifs, dermatomyosite
Infections virales aiguës, infections virales de l'ADN 59, 48, 43, 53, 40, 13
Néoplasmes malins (cancers) 40
Hépatite alcoolique/maladies alcooliques du foie 32, 48, 40, 10, 13, 49, 43, 53
Cholangite sclérosante primaire 48, 53
Hépatite 54
Sang "visqueux" (chez les Africains) 38, 34, 40
Anticorps avec forte affinité pour le polystyrène (utilisé dans les trousses de tests) 62, 40, 3
Transfusions de sang, transfusions de sang multiples 63, 36, 13, 49, 43, 41
Myélome multiple 10, 43, 53
Anticorps des antagonistes des récepteurs H1 (aux antigènes des leucocytes) 7, 46, 63, 48, 10, 13, 49, 43, 53
Anticorps anti-muscles lisses 48
Anticorps de cellule anti-pariétale 48
IgM A anti-hépatite (anticorps) 48
IgM anti-Hbc 48
Administration de préparations d'immunoglobuline humaine faites avant 1985 10
Hémophilie 10, 49
Troubles hématologiques/ lymphomes malins 43, 53, 9, 48, 13
Cirrhose biliaire primaire 43, 53, 13, 48
Syndrome Stevens-Johnson 9, 48, 13
Fièvre Q avec hépatite associée 61
Spécimens traités à la chaleur 51, 57, 24, 49, 48
Sérum lipémique (sang avec taux élevés de gras ou de lipides) 49
Sérum hémolysé (sang où l'hémoglobine est séparée des globules rouges) 49
Hyperbilirubinémie 10, 13
Globulines produites pendant des gammopathies polycones (qu'on retrouve chez les groupes à haut risque) 10, 13, 48
Individus ayant une bonne santé suite à des réactions croisées mal comprises 10
Ribonucléoprotéines humaines normales 48, 13
Autres rétrovirus 8, 55, 14, 48, 13
Anticorps antimitochondries 48, 13
Anticorps antinucléaires 48, 13, 53
Anticorps antimicrosomes 34
Anticorps antigènes de leucocytes des cellules T 48, 13
Protéines sur le papier des filtres 13
Virus d'Epstein-Barr 37
Leishmaniose viscérale 45
Coït anal en position réceptive 39, 64

© Septembre 1996, Zenger's, Californie.

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