« En ce qui concerne les maladies, fais une habitude de deux choses : aider, ou au moins ne pas nuire. » Hippocrate, 5ème siècle avant JC. Médecin grec, considéré comme le père de la médecine.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNAIDS, 42 millions de personnes dans le monde sont contaminées par le VIH, et près de 22 millions d’Africains sont morts du SIDA. Mais le SIDA n’est pas une unique maladie : c’est une collection de maladies. Quand une personne est dite décédée du SIDA, elle est en fait décédée d’une pathologie ou d’un problème spécifique, comme la pneumonie, la tuberculose, la malaria, ou simplement la malnutrition.
Les chercheurs spécialisés dans le SIDA disent que le VIH joue un rôle dans le développement de ces maladies, mais en dépit de cette affirmation, 20 années de recherches sur le SIDA n’ont pas permis de trouver un rapport de cause à effet entre l’infection par le VIH et ces maladies considérées comme étant dues au SIDA (voir ce Débat sur le SIDA, première et seconde partie). Alors pourquoi dire que ces décès sont dus au SIDA ?
Aux USA, le SIDA est défini comme étant une collection de 29 maladies qui existaient déjà auparavant, comme les infection fongiques, l’hépatite, la grippe, la pneumonie, la tuberculose ou le sarcome de Kaposi. On sait que ces maladies ne sont pas causées par le VIH. En dépit de cela, la seule chose qui fait définir ces maladies comme étant le SIDA, c’est un test positif pour le VIH.
Mais même si le VIH pouvait provoquer toutes ces maladies qu’on connaissait déjà avant, un problème subsiste. Les tests de dépistage des anticorps contre le VIH ne dépistent pas une infection par le VIH en cours. En fait, ils recherchent des réactions non spécifiques entre les anticorps de votre sang et des protéines présentes dans le test de dépistage du VIH. Les fabricants de ces tests disent que les protéines de ces tests sont celles du VIH, mais il n’existe pas de preuve qu’une quelconque de ces protéines soit spécifique du VIH. Ces tests sont en fait tellement peu spécifiques qu’ils peuvent être positifs dans près de 70 circonstances documentées, comme la grippe, une vaccination, une transfusion sanguine, une arthrite, une hépatite alcoolique, la toxicomanie, des infections fongiques, et même la grossesse, ainsi que des maladies qui sont endémiques en Afrique : la tuberculose, les infections parasitaires, la lèpre et la malaria. Dans la mesure où aucun de ces tests n’est spécifique du VIH, aucun d’entre eux n’a été approuvé par la FDA pour le diagnostic de l’infection par le VIH.
Est-ce à la lumière de ces tests non spécifiques, qui ont de nombreuses réactions croisées, que l’OMS diagnostique le SIDA en Afrique ?
C’est très simple : Elle ne demande aucun test. En 1985, l’OMS a créé une définition du VIH spécialement pour les pays africains et les pays du tiers-monde. La définition de Bangui de l’OMS permet de diagnostiquer automatiquement comme ayant le SIDA des Africains qui présentent des symptômes aussi courants que la diarrhée, la fièvre, la perte de poids, les démangeaisons ou la toux, et ce sans aucun test de dépistage du VIH. Mais ces symptômes sont aussi ceux dont souffrent plus ou moins en permanence la majorité de la population africaine, qui manque de l’essentiel, comme une alimentation suffisante, de l’eau potable, de bonnes conditions sanitaires, et des soins médicaux de base. Ces symptômes sont aussi ceux des maladies les plus meurtrières de ce continent : la malaria, les diarrhées infectieuses, et la tuberculose.
Les organisations occidentales du SIDA travaillent à mettre entre les mains des gouvernements des pays africains les médicaments toxiques contre le SIDA. Mais quel usage ont de ces dangereux médicaments contre le SIDA ces peuples qui souffrent des maladies liées à la pauvreté, comme la tuberculose chronique ou la malaria, ou les femmes enceintes dont le sang réagit aux tests non spécifiques de dépistage du VIH ? Pour répondre à ces questions, j’ai interrogé des chercheurs spécialisés dans le SIDA qui ont travaillé en Afrique et qui ont étudié l’épidémie de SIDA en Afrique.
Le Dr Christian Fiala est médecin, spécialisé en obstétrique et en gynécologie, à Vienne en Autriche. Il a beaucoup travaillé dans le domaine du SIDA en Ouganda et en Thaïlande.
Le Dr Rodney Richards est l’un des scientifiques qui ont fondé la compagnie Amgen, qui a participé au développement de certains des premiers tests de dépistage du VIH. Richards travaille actuellement à temps plein dans la recherche sur le SIDA.
Les interviews ont été conduites séparément, et réunies ici pour créer un dialogue. Les points de vue exprimés sont ceux de leurs auteurs.
Liam Scheff: Comment diagnostique-t-on le SIDA en Afrique ?
Christian Fiala: Vos lecteurs pourront être surpris d’apprendre que le SIDA en Afrique est diagnostiqué d’une façon totalement différente de ce qui se passe en Europe ou aux USA. En Afrique, le diagnostic de SIDA peut être posé uniquement sur la base de symptômes cliniques fréquents. Ce qui est particulièrement curieux dans la mesure où le SIDA est une collection de maladies, et n’a pas de signes cliniques spécifiques. Même le co-fondateur de la théorie du VIH, Luc Montagnier, admet que le SIDA n’a pas de signes cliniques spécifiques.
L.S.: Comment a-t-on établi cette nouvelle définition du SIDA ?
Fiala: En 1985, l’OMS a organisé une conférence à Bangui, la capitale de la République Centre Africaine. Un officiel de l’OMS, Joseph McCormick, a écrit à ce sujet dans son livre, « Level 4 : Virus Hunters of the CDC » : Si je pouvais obtenir que toutes les personnes qui assistaient à cette conférence de l’OMS à Bangui se mettent d’accord sur une définition simple de ce qu’est un cas de SIDA en Afrique, alors, aussi imparfaite que cette définition pourrait être, nous pourrions commencer à compter les cas… »
C’est ce qui est connu comme la Définition de Bangui.
L.S.: Comment la définition de Bangui définit-elle le SIDA ?
Fiala : Il y a 2 grandes catégories de symptômes, les majeurs et les mineurs. Une personne est diagnostiquée comme ayant le SIDA quand elle présente 2 symptômes majeurs et un symptôme mineur. Les symptômes majeurs sont la perte de poids, la diarrhée chronique et la fièvre chronique. Les symptômes mineurs incluent la toux et des démangeaisons généralisées.
L.S.: En clair, sur la base de cette définition de l’OMS, si vous avez de la fièvre, de la diarrhée, que vous toussez, et que vous êtes Africain, alors vous avez le SIDA ?
Fiala : C’est exact.
L.S.: Cela semble absurde.
Fiala : Ça l’est. C’est encore plus absurde quand vous savez à quel point ces symptômes sont fréquents dans des pays en voie de développement comme les pays d’Afrique sub-saharienne. Pour commencer, moins de 50% de la population africaine a accès à de l’eau potable. Plus de 60% vivent dans de mauvaises conditions sanitaires. La plupart des villages d’Afrique n’ont aucun système d’égouts. Les excréments animaux et humains se mélangent à l’eau. Les gens boivent cette eau et absorbent des parasites et des germes infectieux. En conséquences, la dysenterie est endémique.
Quand vos intestins sont pleins de microbes dangereux, vous avez de fortes chances d’avoir de la fièvre. Votre corps va tenter de se débarrasser des microbes aussi vite que possible. C’est ce qu’on appelle une diarrhée infectieuse, et c’est extrêmement fréquent en Afrique.
Les diarrhées font perdre des liquides, des sels minéraux et des nutriments. Elles affaiblissent le système immunitaire. Quand vous n’avez pas d’eau potable, vous avez chroniquement la diarrhée. Quand vous avez chroniquement la diarrhée, vous ne pouvez pas faire autre chose que perdre du poids.
A ce stade, vous présentez les principaux symptômes qui définissent le SIDA en Afrique. Il ne vous manque plus qu’un symptôme mineur, comme la toux ou des démangeaisons généralisées. En Ouganda, pays considéré comme « l’épicentre du SIDA », 80% des maisons ont un plancher fait de terre battue ou de bouse de vache tassée. Une famille entière vit là-dessus. Cela signifie en moyenne 7 enfants par famille, tous vivant dans cette unique pièce. Ce n’est pas vraiment ce qu’on qualifierait d’habitation saine aux USA ou en Europe, et il est facile de concevoir comment un problème tel que des « démangeaisons généralisées » peut survenir. A ce stade, un Africain souffrant de démangeaisons, de diarrhée et de perte de poids pourra être, selon la définition de l’OMS, être officiellement diagnostiqué comme souffrant du SIDA. La définition de Bangui ne fait que renommer les symptômes de la pauvreté en symptômes du SIDA.
Le second problème avec la définition de Bangui est la tuberculose. Cette dernière est très répandue en Afrique. C’est une infection bactérienne qui touche les poumons. Elle se transmet par la toux, et elle est hautement infectieuse. Les signes cliniques typiques en cas de tuberculose sont la fièvre, la perte de poids, et la toux. Exactement ce qu’il faut pour un diagnostic de SIDA.
L.S.: Donc, si vous avez la tuberculose en Afrique, vous pouvez être diagnostiqué comme ayant le SIDA ?
Fiala : C’est exact. D’après l’OMS, les signes cliniques de la tuberculose servent à définir le SIDA en Afrique.
Un autre problème avec la définition de Bangui est la malaria. La malaria est la maladie la plus répandue en Afrique et dans les pays tropicaux. Elle est la principale cause de mortalité en Ouganda. Elle est transmise par les moustiques, ce qui fait que les gens sont réinfectés de nombreuses fois tous les ans. Une bonne partie de ces gens mouront, tandis que les autres développeront un certain niveau d’immunité, même si cela les mine progressivement. Les symptômes de la malaria sont la fièvre, la perte de poids et la fatigue. Si vous avez la malaria en Afrique, et que vous toussez ou que vous vous grattez, vous pouvez être diagnostiqué comme ayant le SIDA.
Et comme si ce n’était pas suffisant, dans certains pays d’Afrique, comme la Tanzanie, les services de santé ont décidé qu’un seul signe clinique était suffisant. Une personne qui n’a qu’un seul des symptômes majeurs décrits plus haut, de la diarrhée, de la fièvre, ou une perte de poids, peut être diagnostiquée comme ayant le SIDA.
On peut difficilement dire que c’est scientifique, et c’est très différent de ce qu’on dit au grand public au sujet du SIDA en Afrique. L’idée qu’il puisse y avoir une sorte de SIDA en Afrique, et une sorte différente en Europe ou aux USA défie toute définition scientifique d’une infection virale. Un virus unique ne peut pas provoquer des maladies différentes dans des pays différents ou chez des populations différentes. Une infection virale ne peut pas varier à un point tel qu’elle peut provoquer un cancer pelvien chez les femmes, un sarcome de Kaposi chez les hommes homosexuels, et la tuberculose chez les africains. Mais c’est ce qu’on nous demande de croire au sujet du SIDA.
L.S.: Quel est le traitement de la tuberculose et de la malaria ?
Fiala : Le meilleur traitement est la prévention. Le meilleur moyen de réduire le taux de toutes ces maladies infectieuses, c’est d’améliorer le niveau de vie et les conditions sanitaires des habitants ; de leur procurer de l’eau potable, une alimentation de bonne qualité en quantité suffisante, un habitat correct, et des soins médicaux de base. C’est exactement grâce à cela que l’incidence de la tuberculose et des autres maladies infectieuses a considérablement baissé aux USA et en Europe.
Le traitement de la malaria est simple et bien connu : traiter les moustiquaires qui protègent les habitants des villages, disposer d’eau potable non stagnante, ainsi que les médicaments peu coûteux et très efficaces qui soignent réellement la maladie.
L.S.: Pourquoi les pays africains n’ont-ils pas de système de distribution d’eau potable ?
Fiala : Vous auriez pu poser la même question il y a 100 ans en Europe et aux USA. Les systèmes de distribution d’eau potable et d’égouts sont liés au développement économique. Nous avons cela dans les pays occidentaux parce que nous savons que c’est absolument essentiel, alors nous avons investi de l’argent et de l’énergie pour les avoir. De nombreux pays africains n’ont pas l’argent nécessaire pour développer ce type d’infrastructure et pour moderniser les villages. L’argent dont ils disposent va au SIDA. Ces pays sont harcelés par les organisations internationales du SIDA pour cesser de consacrer l’argent au développement rural, et pour l’investir à la place dans l’information sur le SIDA, la distribution de préservatif, les campagnes de promotion de l’abstinence, et les médicaments toxiques contre le SIDA.
L.S.: On nous dit qu’il y a près de 30 millions d’africains qui on le SIDA. C’est un chiffre énorme. Comment est-il établi ?
Fiala : L’organisation du Sida des Nations Unies (UNAIDS) et l’OMS utilisent divers modèles mathématiques informatisés pour arriver à ces chiffres.
Rodney Richards : Quand vous lisez un article où on parle des millions de personnes contaminées par le VIH en Afrique, vous remarquerez que le mot « estimé » précède le nombre de cas dans les publications officielles.
L.S.: Que signifie « estimé » ?
Richards : Tous les rapports de l’OMS/UNAIDS sur les infections par le VIH en Afrique sont des « estimations » faites à partir de tests de dépistage du VIH effectués sur des échantillons de sang prélevés dans les consultations de suivi des grossesses. Ces rapports sont établis conjointement par l’OMS et l’UNAIDS.
L.S.: Pourquoi le sang est-il prélevé dans les consultations de suivi des grossesses ?
Richards : Dans les pays où il y a peu d’infrastructures, les soins médicaux sont très limités, et ils sont généralement réservés aux populations les plus vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes. Même dans les pays les plus pauvres, il y a des consultations pour les femmes enceintes et les accouchées. Les femmes enceintes viennent régulièrement dans ces consultations pour des visites de suivi, qui incluent une prise de sang pour le dépistage de la syphilis. La syphilis est une maladie fréquente en Afrique, et elle doit être traitée avant la naissance de l’enfant, sinon l’enfant peut mourir ou être gravement handicapé.
Une fois par an, les chercheurs de l’UNAIDS collectent les échantillons de sang recueillis dans ces consultations, et les testent avec un test de dépistage du VIH appelé test ELISA. Le nombre d’échantillons qui sont trouvés positifs pour le VIH est noté et rentré dans un programme de modélisation informatique (Epi-modèle) au centre international de l’OMS à Genève. Ce programme extrapole le résultat de ces tests à la population entière, jeunes et vieux, hommes, femmes et enfants. Ce que nous entendons dire au sujet du nombre de personnes contaminées par le VIH en Afrique, c’est un nombre calculé de cette façon.
L.S.: Est-ce que les chiffres rapportés pour le nombre de contaminations par le VIH correspondent au nombre de personnes testées ?
Richards : L’OMS/UNAIDS nous dit qu’il y a actuellement 30 millions d’africains qui sont séropositifs pour le VIH, mais moins de une personne sur mille a jamais été testée. En Afrique du Sud, l’OMS/UNAIDS dit que 5 millions de personnes sont contaminées par le VIH, mais ce chiffre est fondé sur seulement 4000 tests positifs pour le VIH effectués sur des femmes enceintes. Mais même ces tests positifs n’indiquent pas forcément une infection par le VIH. Les tests de recherche des anticorps contre le VIH utilisés pour ces études ont été démontré comme pouvant avoir des réactions croisées avec des anticorps produits à l’occasion d’autres maladies, comme la malaria, la tuberculose, et les infections parasitaires, pathologies qui sont toutes courantes en Afrique. Les fabricants de ces tests mettent eux-même en garde contre le fait que la grossesse est une cause connue de résultat faussement positif.
Fiala : Tester des femmes enceintes pour l’infection par le VIH est une prédiction qui se réalise automatiquement, mais les femmes enceintes continuent à être les seules personnes qui sont régulièrement testées pour le VIH dans les pays d’Afrique sub-saharienne.
L.S.: On nous dit que 28 millions de personnes dans le monde, dont 22 millions en Afrique, sont mortes du SIDA. Comment dénombre-t-on les décès pour SIDA en Afrique ?
Richards : Le nombre des décès liés au SIDA est aussi une estimation. Ce nombre est projeté à partir de l’Epi-modèle d’estimation du nombre de personnes contaminées par le VIH. Ce modèle mathématique estime que si un certain nombre de personnes sont contaminées par le VIH, alors un certain nombre de personnes vont mourir du SIDA. Cette estimation se fonde sur ce que les chercheurs ont constaté de la progression du SIDA chez les malades, essentiellement à partir d’études effectuées sur des personnes séropositives pour le VIH qui sont des toxicomanes ou des homosexuels masculins vivant aux USA et en Europe.
L.S.: Ces chiffres sont-ils fiables ?
Richards : Non, ces chiffres sont très supérieurs à la réalité. Par exemple, l’OMS/UNAIDS dit qu’il y a eu au total 2,2 millions de décès en Ouganda à cause du SIDA à ce jour, mais les registres du Ministère de la Santé de l’Ouganda font étant d’un nombre total cumulatif de seulement 56.000 décès liés au SIDA depuis le début de l’épidémie. Les chiffres de l’OMS sont 33 fois plus élevés que le nombre de décès rapportés et vérifiés.
A la fin 2001, l’ensemble des gouvernements des pays en voie de développement faisait état d’un chiffre total cumulatif de décès causés par le SIDA qui représentait seulement 7% du chiffre total cumulatif annoncé par l’OMS/UNAIDS. La Fédération de Russie faisait état d’un chiffre représentant seulement 3% des estimations de décès de l’UNAIDS. En Inde, seulement 2% des estimations de l’UNAIDS étaient constatées. Et seulement 1% en Chine.
L.S.: Si je comprends bien, le nombre d’Africains dont on nous dit qu’ils ont le VIH et le SIDA est actuellement une extrapolation incorrecte fondée sur les résultats de tests de recherche d’anticorps qui ne sont pas spécifiques et qui réagissent de façon croisée, et qui sont effectués sur des femmes enceintes ?
Fiala : C’est ça.
L.S.: Et le nombre de décès liés au SIDA en Afrique est une projection fondée sur lesdites estimations, et il est lui aussi fortement gonflé ?
Richards : C’est tout à fait ça.
L.S.: Que signifie un diagnostic de SIDA pour un Africain qui souffre de tuberculose ou de malaria ?
Fiala : Dans de nombreux hôpitaux africains, les médicaments tels que les antibiotiques sont rares. Un hôpital peut disposer de seulement 10 boites d’antibiotiques. Les personnes souffrant de SIDA se voient fréquemment refuser un traitement antibiotique, parce qu’on suppose qu’elles vont mourir de toute façon. Les médecins occidentaux ont démontré que le SIDA était une maladie mortelle. Soigner les gens qui en souffrent est considéré comme un gaspillage de ressources précieuses.
L.S.: Quelle est la principale organisation travaillant dans le domaine du SIDA en Ouganda ?
Fiala : TASO – The Aids Support Organisation. Ils affirment être indépendants, mais ils sont essentiellement financés par l’industrie pharmaceutique. Ils sont actuellement en train de construire des immeubles et de préparer le terrain pour une utilisation massive des tests de dépistage du VIH, ces tests non spécifiques et qui réagissent de façon croisée, et pour la distribution des médicaments toxiques contre le SIDA.
En Afrique, 50% des habitants n’ont pas accès à de l’eau potable, et la grande majorité de la population ne bénéficie même pas des soins médicaux de base. Et la réponse des organisations multimillionnaires qui travaillent dans le SIDA est de promouvoir les tests de dépistage du SIDA, de distribuer des préservatifs, et de mettre en œuvre des traitements contre le SIDA avec des produits mortels. Ces médicaments sont similaires à ceux utilisés pour les chimiothérapies anticancéreuses. Ils agissent en stoppant la croissance cellulaire. Ils tuent votre organisme de l’intérieur.
L.S.: Quels médicaments contre le SIDA sont utilisés en Afrique ?
Fiala : Boehringer, un laboratoire pharmaceutique, a fait des études en Ouganda avec un produit appelé Névirapine. La FDA a refusé d’approuver la Névirapine aux USA pour ce qu’on appelle la transmission mère-enfant, parce qu’elle est inefficace et qu’elle a des effets secondaires mortels, mais c’est exactement le produit qui est utilisé en Afrique, chez les femmes enceintes et les enfants à naître.
Dans une étude sur ce produit, 17% des personnes qui ont pris de la névirapine ont présenté des troubles hépatiques. Un professionnel de santé américain qui a pris de la névirapine a dû subir une transplantation hépatique pour sauver sa vie, à cause de la toxicité de ce médicament. 5 femmes d’Afrique du Sud sont décédées et des douzaines ont développé de graves problèmes hépatiques à cause d’une combinaison de médicaments contre le SIDA dont la névirapine faisait partie.
Le fabricant lui-même met en garde les patients qui prennent la Névirapine contre ses effets secondaires : « Des manifestations d’hépatotoxicité sévères, menaçant le pronostic vital, y compris des cas fatals d’hépatite fulminante » et « des éruptions cutanées sévères, mettant en jeu le pronostic vital, y compris des cas fatals ».
Ce sont les médicaments les plus toxiques jamais utilisés en médecine, et ils sont utilisés chez les individus les plus vulnérables de la population : les femmes enceintes, les fœtus et les nourrissons ; le tout sur la base d’un test non fiable, voire de pas de test du tout, alors que les besoins de cette population en aliments, en eau et en logement continuent à ne pas être pris en compte.
Ce qui aiderait les africains actuellement, ce serait de développer leurs infrastructures : de meilleures conditions sanitaires, de l’eau potable, des soins médicaux de base, et une alimentation de bonne qualité en quantité suffisante. C’est simple, clair et logique. Ce qui est stupéfiant, c’est que l’ONU recommande juste le contraire.
En 1999, la commission de l’UNAIDS a donné ses recommandations officielles lors d’une rencontre entre les ministres des finances de divers pays africains. Les recommandations de l’ONU aux pays africains étaient exactement les suivantes : supprimer l’attribution de milliards de dollars pour le développement de la santé, des infrastructures et du développement rural, et les utiliser pour le SIDA, dans la fourniture de préservatifs, de documentation sur de bonnes pratiques sexuelles, et de médicaments mortels. Ce n’est pas ce dont ont besoin ces populations qui souffrent déjà beaucoup pour être en bonne santé et avoir une vie correcte. C’est exactement ce qu’il faut pour propager la mort, la maladie et la pauvreté.
Si l’histoire du SIDA en Afrique vous semble être le résultat d’une gaffe bureaucratique, prenez note : en avril de cette année (2003 ?), les centres américains du CDC ont annoncé la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de dépistage du VIH pour les USA. Au lieu que ce dépistage soit volontaire, on pousse les services fédéraux officiels à tester toutes les femmes enceintes aux USA, et à mettre en place des mesures pour que le test de dépistage du VIH soit fait en routine à l’occasion des consultations hospitalières. Le CDC fait la promotion d’un test rapide de dépistage à utiliser dans tous les services hospitaliers financés par l’état, ainsi que dans les refuges pour les sans-abris, les prisons, et les centres de suivi des toxicomanes.
On sait que les tests de dépistage du VIH réagissent de façon croisée avec les anticorps produits pendant la grossesse, chez les toxicomanes, et dans près de 70 autre situation fréquentes, et qu’aucun de ces tests de dépistage n’est approuvé par la FDA pour le diagnostic de l’infection par le VIH. Le traitement recommandé pour l’infection par le VIH est la prise d’un cocktail des médicaments les plus toxiques jamais fabriqués.
Cette série d’article de « Débat sur le SIDA » a exploré le processus scientifique et sociologique qui est à l’origine de la théorie du VIH, et les ramifications induites par les spéculations autour de cette théorie qu’on a réussi à faire croire à un public confiant et désinformé.
Nous devons nous demander si nous faisons réellement ce qui est le mieux pour ces personnes malades. Le mieux que nous pouvons offrir à la population africaine pauvre est-il vraiment l’AZT et la Névirapine ? Le mieux que nous pouvons faire pour des mères toxicomanes est-il de leur donner encore plus de drogues ? Et que faire pour ces personnes qui ont la malchance d’avoir été décrétées séropositives pour le VIH sur la base de tests qui n’ont jamais été validés scientifiquement ? Méritent-elles qu’on leur dise qu’elles ont une maladie mortelle ?
« En ce qui concerne les maladies, fais une habitude de deux choses : aider, ou au moins ne pas nuire. »
Et pour le genre humain, une chose est sûre. Nous pouvons toujours faire mieux.
Traduction F.R. 2004
Liam Scheff, 2003
liamscheff@yahoo.com
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