Bonsoir,
Voici donc mon histoire. Je vis à Paris, je suis un garçon de presque 44 ans, je fais un métier que j'ai choisi, que j'aime, aller travailler n'est pas pour moi une corvée, au contraire. Je travaille dans le cinéma, partie artistique.
Je travaille depuis l'age de 18 ans, et n'ai jamais eu d'arrêts
de travail. Comme tout le monde j'ai eu quelques maladies infantiles, et l’appendicite
à 12 ans. Je ne connais pas la grippe, l'angine, la bronchite, ni la
gastro. Un léger rhume parfois l'hiver. Je n'ai jamais rien, en fait.
Je fais pas mal de sport, vélo, roller, ski, gym. Je termine cette présentation
en précisant que je suis gay, pour que vous compreniez que je fus concerné
par le sida dès le début de son apparition dans les années
80.
En effet dès 84, je voyais mes amis ou collègues atteints des
maladies dites sida, et tombaient comme des mouches. Je me souviens qu'à
cette époque, la plus grande peur que nous avions, etait de se faire
contaminés. Pendant des années, j'ai passé des tests Elisa,
régulièrement. À chaque fois c'était une peur intense,
suivi d'un soulagement, car négatif.
En juin 93, Je démarre une relation suivie et exclusive, qui durera cinq ans. Comme nos tests etaient négatifs, nous décidions avec mon partenaire, de ne pas utiliser de préservatifs.
En septembre 93, je me réveille un matin en sueur, avec le corps couvert de petits points rouges comme une amanite ! les points rouges disparurent dans la journée, les sueurs nocturnes persistèrent.
Je suis allé voir mon médecin de ville, ne comprenait pas trop, et me suggéra de passer un test hiv, ce que je fis. Il me fut annoncé comme résultat, que j'étais en séroconversion et qu'il faudra repasser un test plus tard. Mon ami passa un test qui fut négatif. Je ne comprenais pas, car je n'avais pas eu de rapports sexuels avec d'autres personnes entre les deux derniers tests.
Un mois plus tard, un nouveau test confirma la séropositivité. Mon ami passa un test aussi un test qui fut positif.
Il est difficile de s'imaginer ce que ressent un individu à l'annonce d'une telle information. La vie bascule soudainement, car le sida représente, la maladie, la souffrance, la honte, la misère, la mort.
Je fus donc suivi par un médecin dit spécialiste VIH, dans un centre médical, à Paris. Ce médecin plutôt sympathique, me prescrivit des vitamines et oligo-éléments, et me fit passer régulièrement des bilans sanguins. Il en ressortait des T4 à 500 en moyenne, la charge virale n'existait pas encore. Ceci dura quelques années.
Je me portais bien au niveau santé, pas de soucis, mise à par la peur constante. Une peur qui vous lâche plus, tout est prétexte, une rougeur par ci, un bouton par là, et vous flippez ! Vous pensez que le virus attaque. Durant ces quelques années, je me souviens que c'est plutôt ma relation qui battait de l'aile qui me préoccupait, que la séropositivité puisque je me portais bien et qu'en fait rien n'avait changé au niveau santé.
En 98, mes T4 baissent à environ 350. Mon médecin me conseille à un collègue dans un hôpital, qui pourrait envisager un traitement préventif. Je suis donc suivi désormais, par ce nouveau toubib, sympa également. Je me séparais de mon ami, et le moral n'était pas au top. À 300 T4, mon toubib me proposa une trithérapie, que j'acceptais, car confiant. Ce médecin etait très ouvert, jeune, à la pointe, allant à tous les colloques sur le sida, à travers le monde, apparaissant dans des articles de magazines. Je m'estimais heureux d’être suivi par un tel médecin.
La déprime me gagna, car le deuil de ma relation fut très douloureux et long.
La trithérapie n'influait guère sur les T4 car ceux-ci ne dépassèrent jamais plus 450.
Durant les traitements, je n'ai pas eu de gros soucis d'effets secondaires. Un début de neuropathie, et on changeait une molécule, un amaigrissement, une autre molécule, etc... tout allait à peu près bien.
J'ai acquis mon premier ordi, il y a deux ans, et je découvris sur Internet, l'existence de deux sites consacrés aux sero+, J'ai pu ainsi communiquer avec d'autres personnes dans le même cas. C'etait sympa, d'autant plus que ses utilisateurs etaient de tous ages, conditions sociales, et orientations sexuelles. Cela m'a permis d'avoir rencontré deux amies formidables, depuis un an, et de nous voir régulièrement.
En mars 2002, mon médecin me change une molécule du traitement car j'ai un début de chloréstérol.
Je fais une allergie grave à cette molécule, je mange plus, je maigris, je ne tiens pas debout, une loque.
Je rechange de molécule, c'est un peu mieux, mais toujours cette fatigue intense, le mal être, la déprime. Le médecin me dit de faire un petit effort, qu'il faut s'adapté au nouveau médoc !
Mai 2002, j'en peux plus d’être comme ça, je sens que tout ça ne tourne pas rond, aussi la déprime que j'ai, me parait artificielle. Je ne peux joindre mon médecin, et je décide d'arrêter les médocs. Deux jours plus tard, tout avait disparu ! Plus de fatigue, plus de nausées, la vie me paraît plus gaie soudainement. Je fis part de cette décision à mon toubib, et décidai de me laisser ainsi lorsque je le vis.
Depuis, je me sens super bien ! Je n'ai jamais rien attrapé ni déclaré. Cependant j'étais toujours dans la perspective du virus, et je me disais qu'un jour ou l'autre il faudrait que je reprenne un traitement. Il y a un an, à peu près, sur le site pour séro+ 123 positive, dans un forum, André ou Aixur ici, déposa des posts, informant sur l'existence d'une VIH dissidence, et de ses théories. Il indiquait un site. Je lis quelques lignes de ces documents, et fus choqué par ces propos, je me disais qu'il y avait des gens qui n’avaient rien à faire d'autre que de monter de tels canulars. Il en fut de même pour les autres internautes, et avons demandé l'éviction d'André du site, au modérateur.
On oublie l'incident, les mois passent. Avril 2002, Je retombe sur le site de la dissidence, et je commence à lire une page, puis une autre...
Le choc ! Pendant plusieurs jours je suis anéantis, bouleversé par une telle perspective inenvisageable.
J'ai mis des jours pour lire et comprendre tous ces textes sur 20 ans, j'ai eu des périodes de doutes au début, car il n'est pas facile d'effacer autant d'années de croyance. Cette révélation est pour moi un choc énorme, encore plus que d’apprendre sa séropositivité, car elle montre ce qu'est capable de faire l’être humain pour des buts financiers. Toutes ces fortunes personnelles bâties sur le mensonge du sida.
Je suis écœuré.
Parallèlement, c'est comme une résurrection ! Une joie immense ! Se dire qu'on n’a rien du tout, qu'on est comme tout le monde, normal.
Finie la solitude mentale, la honte, la peur, oui surtout la peur, car toute cette affaire est bâtie sur la PEUR. Constamment on vous colle la peur, les toubibs, les médias, vos amis, votre famille. C'est ce qui a provoqué pas mal de maladie et la mort de beaucoup de séro+
Maintenant que j'ai assimilé et accepté tout ca, je suis super heureux, je vais tres bien, j'ai plein de projets à longues échéances.
J'ai trouvé dans les textes sur la VIH dissidence, beaucoup de réponses claires, aux questions que je me posais depuis 10 ans, et que la médecine officielle me donnait pas. Il m'est impossible maintenant de revenir en arrière, c'est comme une roue crantée, qui tourne que dans un sens. En lisant les théories dissidentes, j'ai remonté ces 10 années de ma vie, en pensant VIH dissidence, il en résulte ceci :
En 93, lors de l'annonce de ma séropositivité, Je constate et prends en compte que c'est une période quand je fréquente énormément les raves party, et consomme de l'extasy. Quasiment tous les week-ends, c'etait rave, exta, ne pas dormir, manger peu, et la semaine, boulot ! Lorsque j'ai rencontré mon ami, il m'a suivi sur cette voie. Aussi m'avait il dit qu'il était ancien cocaïnomane. En plus, lorsque je l'ai contacté il y a peu, pour l'informer de l'existence de la VIH dissidence et lui en parler un peu, il me dit qu'en plus il avait été héroïnomane !
Je me souviens aussi, que la veille du jour ou je me suis réveillé couvert de points rouges (l'amanite, vous vous souvenez ? !) je suis allé dans une fête, et j'avais pris un X
Ce qui me fait penser qu'en fait de séroconversion, j'ai pu faire une réaction à ce produit chimique dont on ne connaît pas les composés. C'est pour cette raison que j'avais arrêté très vite tout ca.
Et rendre un test positif.
Alors je me suis demandé si tous ces cofacteurs néfastes,
pendant quelques mois, avaient attaqué mon immunité, ou pas.
Je constate que de ma vie, je n'ai pas eu de soucis de santé, mise à
part la période de traitements. Depuis l'arrêt de tous produits
chimiques, je vais très bien, normal quoi. Une de mes amies dans le même
cas, ne prend plus rien depuis 3 ans, à la proposition de son médecin,
elle va super bien. Son fils est sur le même chemin depuis 5 mois. J'avais
l'hiver dernier, environ 180 T4, et 50,000 copies de charge virale, donc une
immunité dite basse. J'ai travaillé pendant plusieurs mois avec
une équipe de 80 personnes, constamment les gens avaient des bronchites,
grippes, 2 zonas, gastros... etc... j'aurais dû être le premier
à choper quelque chose... et bien rien du tout ! même pas un rhume
!
Je suis allé voir mon médecin cet été, une dernière fois ! pour le fun !
Il voulait bien sur me remettre sous traitement. Je lui fis part de mes infos dissidentes... que je ne croyais plus au VIH, que je prendrais plus jamais d'antirétroviraux, bactrim, vaccins, et que je me sentais super bien, et que je n'avais plus peur de rien ! Il était sidéré !Je lui dis également que je ne ferais plus jamais de bilans sanguins faisant ressortir les T4 et la CV, et que si un jour, j'ai un problème au cœur, j'irais voir un cardiologue, un problème de peau, un dermato etc.
Depuis le temps qu'il me suivait, je ne l'avais jamais vu avec un tel regard !
Je m'attendais à ce qu'il me contredise un peu, qu'il me demande si j'étais sûr de mes infos...
Rien du tout !
Il m'a simplement demandé qui écrivaient tout ca ? Je lui ai dit des chercheurs scientifiques, du monde entier.
Il m'a dit, ma porte vous est toujours ouverte.
À ce jour, sa réaction m'intrigue toujours.
Après avoir assimilé tout ca et n'ayant plus de doutes, une joie immense s'est emparée de moi, ne plus avoir de limites dans le temps, plus de peurs... quel bonheur ! Du coup cela me rend encore plus fort, plus sur de moi, encore plus ouvert aux autres. J'ai envie de faire pleine de choses, les journées sont trop courtes ! J'ai des projets à long terme et je me vois... vieux ! Ma mère et mes amis, ont adoptés aussi la VIH dissidence, ils ne se font donc plus de soucis pour moi. Ils propagent à leur tour ces infos.
Pendant deux semaines, pourtant très joyeux, tous les jours il m'arrivait de pleurer, toutes ces années de douleurs, de solitude mentale, de honte, de mal être, idées suicidaires, de duperie, me revenaient à la tronche, pourquoi ?
Je pensais à mes amis des années 80, touchés par cette tragédie, qui sont tous morts pour avoir ingurgité cette saleté d'AZT. Il ne savaient pas ce qu'était réellement ce médoc. Ils ont été tués par ce poison.
Alors je ne peux pas me taire, ne serait ce pour eux déjà. Mon combat n'est plus le VIH, mais pour l'accès à l'information, la vérité, la liberté.
Lors de ma prise de conscience de ce sujet, j'en fis part sur des forums des sites pour séro+ que je fréquentais régulièrement. Je fus littéralement rejeté avec violence, insultes. Une séro+ d 'Act-Up a réussi à me faire interdire d'un site, en manipulant les autres et en votant mon expulsion. Je n'ai pas attendu la même chose sur l'autre site, et ai demandé moi-même ma désincription.
Aixur me fit connaître doctissimo, ou j'ai pu continuer à m'exprimer, mais ces mêmes séro+ me poursuivent sur ce site, afin de m'y interdire, ainsi que les autres dissidents.
Tous les jours j'ai droit à mon lot d'insultes, homophobes souvent, menaces...
Cela n'empêchera pas mon combat... foi de Jimmy le rebel !
Je suis étonné de cette censure sur le web.
Voilà, j'aimerais que mon récit sert à d'autres séro+ ainsi qu'a toute personne qui pourrait se trouver un jour devant un test positif. Je n'ai pas eu cette chance, mais je m'estime extrêmement heureux de me sortir de ce cauchemar sans effets secondaires dus aux traitements, qui sont parfois irréversibles...
Mon but n'est pas de convaincre les autres, mais de leur faire part de ces informations cachées au grand public, et qui sont accessibles quasiment que sur le net. Après chacun en fait ce qu'il veut. C'est un chemin personnel fait de réflexion, de compréhension.
Je suis prêt à répondre à toutes les questions que vous vous poserez.
Amicalement.
Vive la VERITE, vive la LIBERTE !
JIMMY (le Rebel)
jimmylerebel@wanadoo.fr
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