L'immunité nous monte à la tête
VB : Tino Harikiopoulos, bonjour ! Vous êtes séropositif depuis 1983, vous avez repoussé les différentes propositions de traitement de vos médecins et vous n'avez jamais développé aucun symptôme. Pouvez vous nous parler de votre vécu de séropositif ?
TH : Je ne suis certainement pas un cas particulier. J'ai simplement eu la chance d'être très tôt confronté au danger et à la peur, pour avoir grandi au Liban et échappé de nombreuses fois au drame. J'ai réellement découvert la sexualité et l'amour en 81, à Paris, alors qu'on commençait à faire courir le bruit du sida.
A 21 ans, on n'a peur de rien, j'avais tout à apprendre et découvrir, j'ai alors consciemment repoussé tout état de panique, en sachant les risques que je prenais.
J'ai adopté la séropositivité comme une nouvelle identité internationale.
VB : Quelle est votre formation qui parallèlement va vous aider à surmonter cette épreuve ?
TH : Mes études de psychomotricien, à la Pitié-Salpêtrière m'ont apporté le bagage nécessaire pour apprendre à manipuler, simultanément ces deux outils fabuleux que nous possédons tous : le mécanisme cérébral et la charpente physique.
J'ai d'ailleurs obtenu mon diplôme d'état de psychomotricien en même temps que mon "certificat de séropositif" en 83.
VB : Quelle a été votre réaction à ce moment la ?
TH : La panique face à une atteinte grave a fait que j'ai dû réagir, certainement un peu comme tous les séropositifs, de manière réflexe : par la fuite, avec le sentiment profond que ça ne peut pas m'arriver !
Je me suis ensuite révolté par rapport au côté tabou du sujet et je me suis rendu compte que ça me soulageait d'annoncer ma séropositivité à mon entourage.
Au grand étonnement de cet entourage, ça n'avait pas l'air de me perturber et effectivement, j'ai assez vite pris "le taureau par les cornes" pour repousser cette idée morbide de pestiféré que la société me renvoyait.
Ce jeu presque provocateur n'est venu que confirmer ma confiance, puisque étant moi même "en danger" je réussissais à rassurer mon entourage sur mon état de santé.
j'acceptais aussi de subir régulièrement des analyses pour rassurer mon médecin de la non-nécessité d'un traitement.
VB :Et malgré le fait que vous vous sentiez en confiance, la pression s'est alors fait telle que vous avez été confronté à l'échec ?
TH : Je me suis très vite rendu compte que les mouvements de panique de mon entourage étaient capables de se répercuter sur mes mécanismes de défense, encore fragiles à l'époque, face à la dramatisation extrême des médias.
L'accumulation des disparitions se resserrant de plus en plus dans mon milieu environnant a commencé à me donner des frissons et j'ai dû développer encore plus d'énergie pour renforcer mon intégrité.
En l'espace d'un mois, en juillet 89, j'ai assisté à la disparition d'un ami peintre, vendu la galerie que j'avais à la bastille et perdu le partenaire avec qui je partageais ma vie depuis trois ans...
J'ai alors pris conscience de la faille que ce triple deuil a pu provoquer dans mon mécanisme de défense, sans trop savoir comment le colmater.
Je ne pouvais que subir cette situation d'échec puis l'analyser.
VB : Alors là, face à cette souffrance, vous constatez une chute brutale de vos défenses immunitaires, et de ces fameux T4, cellules qui, les médecins vous l'on dit seront les premières a disparaître, préparant le terrain d'un sida ?
TH : Effectivement, en l'espace de six mois, entre juillet 89 et janvier 90, j'ai constaté à travers mes analyses une chute de 50% de mes T4, sans aucune raison organique particulière et c'est à ce moment que j'ai repoussé pour la première fois, la proposition de mon médecin d'AZT préventif.
C'est psychologiquement troublant de se sentir démuni de son bouclier immunitaire.
Ce refus de traitement a d'ailleurs provoqué en moi une contre réaction qui a stoppé cette chute libre, par rejet de cette soumission à l'AZT et par choix de continuer à prendre la situation en main (ce n'est pas la bouclier qui fait la force du guerrier, mais sa vitalité au combat).
VB : alors que vous sentiez la déprime vous gagner, vous avez décidé de fuir le stress parisien, d'accepter la vie plus saine et de partir dans un petit coin de paradis ?
TH : J'ai décidé de partir au Guatemala avec mon meilleur ami pour monter un salon de thé-café, en me disant que la "dolce-vita", le soleil et l'air pur des tropiques me feraient le plus grand bien.
Il y a dans le renoncement à a joie de la faillite, et comme une sorte d'abdication, de lâcheté...
Et j'ai vécu cette période de quatre mois dans ce paradis artificiel comme une retraite anticipée encore plus déprimante et j'ai alors sacrifié ce projet facile au Guatemala, pour m'attaquer au sida sur mon terrain, avec les amis que j'avais l'impression d'avoir abandonné.
Des analyses faites à mon retour à Paris, laissant apparaître une légère baisse immunitaire, m'ont convaincu que c'est dans l'affrontement et non dans l'attente passive que l'on maîtrise toute situation grave.
VB : Vous vous êtes alors mis au travail pour fonder Parsifal. Association sous la loi 1901, démontrant l'influence du psychisme sur la guérison ou la lutte contre l'apparition de maladies, a partir d'activités thérapeutiques physiques, culturelles, artistiques et sociales ?
TH : J'ai enregistré l'association Parsifal en juillet 91 à la préfecture de police, tout en approfondissant mes recherches, poussé par mon intuition que le virus HIV n'est pas aussi méchant qu'on en parle !
"L'homme a inventé une maladie extravagante qui consiste à vouloir ce que l'on a pas"
"L'humanité se lasse entre soif de sommeil et soif de volupté. Elle ne s'agite que comme un malade qui se retourne dans son lit pour moins souffrir, cherchant le repos et ne trouvant même pas le sommeil".
Entre Avril 91 et Juillet 91, au cours de la préparation de ce projet Parsifal, trouvant l'énergie suffisante pour soulever des montagnes, j'ai été surpris par une augmentation de 40% de mes T4 en trois mois.
Mon intuition m'a alors poussée à approfondir d'avantage sur ce terrain.
Ces variations ne pouvant pas être provoquées par l'état de veille ou de sommeil du virus mais simplement à la dynamique de projection des émotions sur nos défenses, relatant l'état combatif général de l'individu.
VB : Certaines personnes cherchent à collecter un maximum d'informations sur ce qui risque de leur arriver, d'autres en revanche, refusent systématiquement toute information, préférant ne pas savoir et refusant de voir les choses en face.
L'apparition du sida a quand même permis de faire d'énormes progrès en matière d'immunité, et particulièrement, dans sa conception psychophysiologique. Pouvez vous aborder certains de ces progrès faits sur le pouvoir qu'a véritablement un homme face à une maladie ?
TH : L'existence d'un contrôle par le système nerveux central de la réponse immunitaire et à l'inverse, de l'action des réponses immunitaires sur le système psychique, a été suggéré par des observations clinique puis démontré au niveau cellulaire.
La modulation de la sécrétion de l'hormone A.C.T.H. est considérée comme un des effets majeurs du surmenage. De cette sécrétion dépend à son tour, la sécrétion des corticostéro des par les glandes surrénales, dont dépend l'activation, a prolifération et les fonctions de la plupart des cellules du système immunitaire.
Ainsi un stress soutenu est responsable de nombreuses perturbations observées au niveau des réponses immunitaires et d'une façon plus large, de la défense de l'organisme ou du développement de pathologies.
De nombreux travaux récents réalisés sur des étudiants en période d'examen (en situation d'échec possible) et sur des personnes traversants des difficultés affectives (séparation), familiales (maladies graves ou décès d'un proche), professionnelles (licenciement), font ressortir une diminution des réponses immunitaires s'aggravant par l'association de ces épreuves.
De même qu'apparaît une augmentation des anticorps contre des virus déjà présents dans chaque organisme comme le virus de l'herpès, le zona, etc....
Ces derniers types d'altération, rencontrées fréquemment chez les séropositifs, signalaient la défaillance des processus immunitaires s'opposant à la prolifération des organismes viraux.
De la même manière, une baisse des réponses immunitaires a été reconnue chez des sujets dépressifs.
Des observations faites sur des séropositifs ont fait apparaître systématiquement un terrain dépressif.
La survenue d'événements inhérents à la vie, (la connaissance ou le soupçon même de sa séropositivité en est un) amène inéluctablement le sujet à apprendre qu'il n'a aucune prise sur ce qu'il lui arrive.
Ces porteurs sains, otages d'un virus muet, toujours présent et vecteur de mort deviennent victimes de manifestations anxieuses et hypocondriaques révélées par une attention constante portée sur les manifestations, même minimes, de leur état de santé.
VB : Pourtant, à l'heure actuelle, personne n'est capable d'affirmer l'intensité réelle du pouvoir destructeur biologique du virus HIV alors que les médias nous renvoient le sentiment d'une situation irréversible ?
TH : Accablés par les médias d'informations alarmistes où s'exprime la crainte qu'ils inspirent, crainte qu'ils peuvent lire dans les attitudes et le regard de l'entourage social et même médical, certains porteurs du virus subissent une situation hautement traumatisante, où ils entrevoient une mort inéluctable approchée dans l'isolement.
Cette expérience leur ôte simultanément le désir de faire quoi que ce soit puisque de toute façon cela ne sert à rien ! A quoi bon !
VB : Vous voulez dire que dans le cas des séropositifs, chaque épisode est vécu comme la crainte d'avoir franchi le stade d'une affection opportuniste, et cette même crainte réactive l'angoisse, altérant ainsi la qualité de la vie et probablement des résultats d'analyses ?
TH : Le sujet alors déprimé n'exprime pus aucun intérêt ni aucun plaisir dans ses activités quotidiennes. Il se sent triste, désespéré, sans aucun ressort et impuissant.
Toutes ses activités psychomotrices sont ralenties, il est incapable de se concentrer et n'arrive plus à prendre de décision. Un profond sentiment de culpabilité l'habite, il perd souvent l'appétit et du poids, détériorant son image corporelle.
L'apparition fréquente de troubles gastriques ou de lésions dermatologiques liées au stress, peuvent aller jusqu'à une perte totale de la libido démontrant qu'il exprime souvent le désir d'abandonner la lutte, ou de mettre fin à ses jours. Ces résultats d'analyse souvent en chute, accompagnés par les effets secondaires d'un traitement préventif accentuent cette atteinte à l'instinct de conservation, jusqu'à la résignation.
VB : Si ce virus était réellement "tueur", comment expliquer le cas d'un grand nombre de séropositifs n'ayant jamais déclaré de symptômes depuis 14 ans, ou alors l'existence de nombreux porteurs sains vivant parfaitement, depuis des années, dans l'ignorance totale de leur séropositivité ?
TH : Il est maintenant parfaitement clair que des événements vitaux affectent le déroulement des réponses immunitaires. N'aurait-on pas maladroitement surdimensionné la virulence de ce virus HIV provoquant un délabrement psychophysiologique des séropositifs à plus ou moins long terme ? Ces "maladies opportunistes" ne seraient-elles pas ce que SELYE aurait appelé les "Maladies de l'adaptation" ? Elles seraient dues à la surcharge en hormones cortico-surrénaliennes accompagnant une contre réaction trop intense !
Dans la théorie du stress, la résistance de l'organisme aux agressions se trouve donc compromise, soit parce que les hormones participant à l'adaptation sont libérées en quantité excessive ou pendant des durées anormalement prolongées (plusieurs années chez un séropositif !), soit parce que les capacités de synthèses de ces hormones sont diminuées du faite de l'épuisement des glandes productrices.
Les travaux de CANNON et SELYE sont les premiers à montrer clairement qu'une émotion, ou de façon plus générale un état mental, n'est pas un phénomène limité à la sphère psychique mais qu'il a des répercussions sur le corps et entraîne des modifications organiques souvent accompagnés d'une baisse des réponses immunitaires.
VB : De ce fait, il devient possible d'imaginer que des réponses physiologiques, accompagnant les émotions, sont des mécanismes intermédiaires, par lesquels les confits non résolus retentissent sur la sphère organique, et que la personne concernée peut lutter efficacement contre cette baisse des réponses immunitaires.
TH : On peut schématiser ce processus par ce système de causalité linéaire :
détresse psychologique ......................... activation neuro-hormonale soutenue ............... altération structurelle pré-pathologique (en général sur un terrain fragilisé) .......................... pathologie constituée.
L'activation physiologique dépend non seulement de la façon dont le sujet perçoit les événements prévisibles auquel il est exposé, mais également des efforts qu'il déploie pour essayer d'y faire face.
VB : Encore faut-il lui en laisser la possibilité de l'initiative ?
TH : Il est moins difficile d'affronter un événement dont on mesure l'importance quand on ignore le moment de sa survenue que d'essayer de gérer cette situation en sachant pertinemment que l'événement tant redouté va se produire. On néglige trop les répercussions de l'administration d'un traitement préventif chez un séropositif sur ces structures combatives psychologiques, l'installant dans la résignation face à l'inéluctable évolution de sa maladie tant redoutée. La fuite éperdue ou aveugle d'une prise de conscience soupçonnée n'est pas toujours une bonne solution, elle peut ressembler à un coureur de marathon essayant de distancer sa propre ombre.
VB : Ce qu'il faut donc remettre en question dans l'esprit d'un séropositif, c'est cette certitude jamais confirmée et conditionnée par les médias, qu'il déclarera un sida. On le perçoit dans le jargon d'un séronégatif sympathique qui déclare à son copain séropositif : "Moi, je ne suis pas encore plombé !".
TH : Il faut savoir que le système immunitaire possède toute la machinerie nécessaire pour être influencé par le cerveau que ce soit dans le bon sens comme dans le mauvais !
Cette potentialité est bien réelle, puisqu'on peut montrer que diverses altérations du fonctionnement cérébral (telle que la fatigue ou la déprime !) retentissent sur l'immunité, tout comme le retentissement des agressions sur l'organisme dépend de la possibilité pour le sujet de prévoir ou de contrôler ce qui peut se passer. Il faut donc arrêter de démoraliser la planète !!!
VB : L'homme n'est il pas conditionné à mourir ?
TH : Des études ont démontrées que le système immunitaire peut aussi être conditionné à la manière du chien de Pavlov, qui se met à saliver uniquement au signal du métronome précédant l'adjonction d'une boulette.
Cela veut dire que des stimulis initialement sans effet sur l'immunité (ce pourrait être le cas de l'HIV) deviennent efficaces si ils sont associés régulièrement à un traitement immunodépresseur (déprime, peur de la maladie, décès de proche, surmenage ou malnutrition).
En partant des expériences d'Henri LABORIT sur la réaction de fuite, il nous démontre que face à une réaction nociceptive apparaît une hypertension artérielle, cardiaque, nerveuse et musculaire encourageant l'évitement ou la fuite justifiée.
Si par contre cette fuite n'est pas possible apparaissent des réactions pathologiques accompagnées d'une attitude de soumission ou de révolte temporaire qui s'installe en renoncement pouvant aller jusqu'au suicide...
Il a mis un rat dans une cage à double compartiment : le premier contenant sa nourriture et constitué d'un planché électrifié (bien entendu à faible intensité) ; le second étant neutre.
Le rat est soumis à un stress électrique, toujours précédé d'un pré-signal lumineux, provoquant chez celui-ci une hypertension suivie d'une réaction de fuite dans le second compartiment.
Au bout de plusieurs essais, le pré-signal lumineux seul suffit à provoquer l'hypertension puis la fuite.
Si l'on prolonge l'expérience, l'hypertension baisse par apprentissage et adaptation, mais la réaction d'évitement persiste plusieurs jours.
On reprend cette expérience en bloquant le passage vers le second compartiment : aux premières décharges, toujours précédées du pré-signal lumineux, l'hypertension semble exacerbée par manque de possibilité de fuite.
L'expérience prolongée durant une semaine (à raison de sept minutes par jour) laisse apparaître chez l'animal des signes dépressifs de soumission, allant jusqu'au refus de la nourriture pouvant mettre plusieurs jours à disparaître. Cette expérience poursuivie, toujours sans possibilité d'évitement, au bout de quelques essais, uniquement à l'apparition du prè-signal lumineux, le rat démontre cette attitude de soumission dépressive pouvant aller jusqu'au renoncement et la mort...
Connaissant aujourd'hui les répercussions d'un stress intense il convient d'associer à cette "inhibition motrice" conditionnée du rat une baisse des réponses immunitaires.
VB : La séropositivité objectivée, (ou même soupçonnée pour de bonnes raisons) chez certaines personnes depuis plusieurs années ne serait-elle que "prè-signal lumineux" provoquant des manifestations de déstabilisation organique que l'on aurait baptisé les "maladies opportunistes" ?
TH : Il est bien-sûr impensable de procéder à ce type d'expérimentation chez l'humain pour pouvoir affirmer que le sida ne serait qu'un processus de réflexe PAVLOVIEN où la pensée de sa séropositivité, jouerait le rôle du pré-signal lumineux (résultats d'analyses à l'appui) précédant toutes manifestations organiques redoutées, et provoquant à la longue un sentiment d'abandon face à l'absence de fuite possible, de traitement efficace ou de vaccins !!!
VB : Quel est donc ce pouvoir de l'esprit sur le corps qui selon qu'il est employé permet la guérison ou la maladie ?
TH : Qu'il s'agisse de l'instinct protecteur (ou autodestructeur) ou de la pulsion vitale, il est temps aujourd'hui de considérer l'homme dans son unité en montrant que la modernité n'est pas incompatible avec un retour à l'humanisme.
La notion de stress, trop vulgarisée, nous fait penser aux petits ennuis de la vie quotidienne qui menacent notre bien-être mental et physique, et qui serait à l'origine du mal-être et du mal de vivre qui nous affecte tous à un moment donné de façon plus ou moins intense !
Le stress d'un séropositif est violent, et responsable de l'évolution de son état, s'il ne s'autorise pas une voie de fuite par rapport à la maladie.
NB : Plusieurs études témoignent aussi de l'importance du soutien apporté par l'entourage lorsqu'il faut résister aux agressions humaines, pathogènes et morales ?
TH :Face à l'adversité il est important de pouvoir compter sur les autres, (un séropositif est souvent confronté à l'isolement) aussi bien que parler de sa peur permet de s'en débarrasser (encore faut-il faire tomber ce tabou social autour du sida).
La mortalité (étudiée sur des personnes atteintes de cancers) est, à peu près, deux fois plus faible lorsque les individus ont des contacts sociaux que lorsqu'ils sont isolés.
L'objectif du projet PARSIFAL est de réaliser.l'accompagnement des sujets séropositifs dans un contexte hors-institutionnel, dans le but de les aider à gérer leur angoisse à travers une approche thérapeutique psychologique et physique.
Le travail du thérapeute consiste donc à rechercher à quelles difficultés l'individu est confronté et à découvrir pourquoi ses mécanismes de défense sont défaillants. Oser affronter a complexité et rechercher les mécanismes en jeu, tel est le nouveau défi auquel il faut faire face !
VB :Dites nous pour conclure, quel est le message d'espoir qui accompagne toute cette théorie ?
TH : La société exige de l'homme une productivité telle que toute défaillance devient impardonnable, voir culpabilisante.
Cette option de rentabilité sollicite les facultés d'adaptation que l'organisme détient largement.
Si l'on s'acharne sur la moindre faille de ce corps humain pour le condamner, en lui démontrant qu'il n'est plus armé "contre la vie", on décourage simultanément ses capacités d'apprentissage ainsi que ses facultés d'adaptation. Notre organisme est un outil fabuleux qui mérite d'être valorisé d'avantage.
Il faut lui accorder une confiance justifiée, particulièrement face à l'épreuve, afin de lui autoriser la mise en place de ses mécanismes de défenses !
"Mal dans son âme sous la dictature de la quantité, il rêvait que revienne le règne de la qualité".
Les pouvoirs publics ne sont pas simplement les garants de la santé physique des individus. Ils doivent aussi participer à la promotion de la "santé morale" des relations humaines entre les citoyens.
Bibliographie :
* Éloge de la fuite : Henri Laborit (Folio)
* Illusion psychosomatique : Robert Dantzer (Points)
* La psychologie du sida : Dirigé par André Ruffiot (Pierre Mardaga)
* Les logiques de la dépression : D. Widlôcher (Fayard).
Tino Harikiopoulos, Parsifal, 11 rue de Picardie, 75003 Paris.
Tel : +33 01 42 77 39 25; Fax : +33 01 42 77 39 26
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