Document de compilation sur les statistiques africaines du SIDA
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VIH/SIDA l'effondrement d'un mythe
La science statistique est censée constituer le fondement de toute science moderne et être une discipline habituellement et exclusivement intéressée par les quantités, les mesures et les chiffres, édictés comme autant de preuves indiscutables.
Malheureusement, il est aisé de falsifier ou de biaiser intentionnellement des résultats statistiques en négligeant simplement certaines règles spécifiques et complexes présidant à l'échantillonnage et à l'évaluation des données. Mais l'aspect le plus fascinant des statistiques réside dans les possibilités qu'elles offrent à un statisticien intelligent de manipuler à dessein les chiffrés et de créer ainsi l'illusion de démontrer ou d'infirmer à peu près tout et son contraire. Les statistiques du SIDA constituent une superbe vitrine de ce travail de prestidigitation. Elles sont clairement conçues dans un souci d'arrangement, employant plusieurs trucs d'illusionniste pour gonfler les chiffres à un point qui suscite suffisamment la terreur ou la panique au sein d'une partie assez large de la population. Elles permettent ainsi au pouvoir d'introduire des mesures exceptionnelles de contrôle par des moyens forts comme des mandats médicaux, intervenant de façon contraignante sur la liberté de mouvement et de comportement. C'est un moyen assez comparable au couvre-feu qui permet de contrôler une situation d'agitation politique ou de guerre.
Nous n'aborderons pas ici les raisons probables d'un tel jeu au sein du pouvoir et examinerons seulement de quelle manière les chiffres du SIDA sont de facto manipulés intentionnellement dans le but d'affecter la réalité d'une distorsion importante et de fonder des projections alarmistes pour le futur.
Quels sont donc ces trucs d'illusionniste auxquels je fais illusion ?
Le premier utilise la technique du cumul des données, inusité pour les autres maladies, qui n'a d'autre intérêt logique que de grossir la réalité des chiffres et de donner l'impression de leur progression. Ainsi, plutôt que d'établir le nombre de nouveau cas apparu telle année, on préfère vous nourrir du nombre cumulé de cas rapportés depuis le début du phénomène. Cela a plus d'impact, et avec un peu de chance, le chiffre pourrait même être pris pour une donnée annuelle.
Une seconde technique, généreusement utilisée par de nombreux rapports sur le SIDA, est de changer la base de référence des chiffres, spécialement lorsque ceux-ci contredisent les attentes. Cela a été fait de différentes façons, la plus courante étant celle consistant en l'élargissement des symptômes donnant lieu au diagnostic de SIDA. Par exemple, de nouvelles maladies ont été intégrées à la définition du syndrome d'immunodéficience. Plus de 29 différentes maladies, toutes connues préalablement à l'apparition du SIDA, sont ainsi considérées comme manifestation du syndrome lorsqu'elles s'accompagnent d'un test séropositif (test en fait non spécifique, qui réagit à plus de 60 divers facteurs qui n'ont rien à voir avec le SIDA ou le VIH).
Il est alors aisé de comprendre que plus nombreuses sont les maladies répertoriées comme symptomatiques du SIDA, plus les statistiques comptabilisant le nombre de personnes infectées sont importantes. C'est un des moyens permettant de désigner le SIDA comme un fléau en progrès alors que les faits démontrent le contraire. En effet, après un pic en 1992, le nombre de nouveaux cas déclarés aux USA décroît régulièrement. Ce n'est pas l'impression laissée par les messages véhiculés par les médias et les autorités sanitaires.
Il est également important de prendre conscience du fait qu'en Afrique, aucun test n'est requis pour le diagnostic de SIDA. Toute maladie déclarée pendant plus d'un mois et manifestant certains symptômes est automatiquement répertoriée comme tel. Ces maladies ont . toujours existé ; elles étaient courantes bien avant l'apparition du SIDA. C'est l'une des raisons de I'inflation des chiffres concernant l'Afrique. Mais même en adoptant cet élargissement des critères de la maladie, les chiffres restent inférieurs aux évaluations données par les journaux. La raison en est que les estimations dont ces 1) derniers font état sont créées de toutes pièces et généreusement épicées par des projections dans le futur infondées et imaginaires. Évidemment, il est préférable d'utiliser les "estimations" plutôt que les décomptes réels, car elles peuvent être gonflées à volonté. Par ailleurs, lorsque l'on désire dénombrer le nombre de personnes infectées par le VIH, I'estimation est le seul outil disponible car aucun chiffrage précis n'est possible. Seul un très faible pourcentage des cas est soumis à un test d'anticorps, abusivement désigné comme "test VIH", laissant toute latitude à l'estimation des quantités. Si seul le nombre de cas avérés et correctement diagnostiqués était rapporté, le fait ne causerait certainement pas le même émoi, et encore moins de panique, dans l'opinion publique.
Un rapport américain récent affirmait qu'au moins le quart des personnes séropositives n'en avait même pas connaissance. Comment, dans ces conditions, un journaliste peut-il donner de chiffres ? Les statistiques du SIDA sont pleines d'absurdités de ce genre, mais personne ne semble s'en émouvoir, ni même le remarquer.
LES STATISTIQUES DE L’AFRIQUE
L'une des rares sources de statistiques africaines du SIDA est constituée les résultats de tests anticorps (dit VIH) effectués sur les femmes enceintes dans quelques maternités publiques. Ces chiffres montrent une forte proportion de mères séropositives. Pourquoi ?
Parce qu'il existe plus de soixante conditions médicales différentes pouvant occasionner la positivité du test, dont la grossesse elle-même ! Elles incluent les vaccinations ou de récentes infections provoquées par les hépatites, la malaria, la tuberculose ou la grippe.
Considérant que ce test est pratiqué sur des femmes enceintes et que la gestation est l'une des causes connues d'erreur du test, que la plupart des femmes accédant a ces maternités souffrent de malnutrition, de pauvreté et ont probablement été exposées à plusieurs des autres conditions d'invalidité du résultat, il est aisé de prédire qu'une forte proportion d'entre elles sera dépistée séropositives. Cependant, cela ne signifie aucunement qu'elles le sont, et encore moins qu'elles développeront le SIDA.
Pourtant, ces résultats inévitablement imprécis et non significatifs sont pris en compte et appliqués au continent entier, aux hommes comme aux femmes, aux jeunes comme aux vieux, aux rlches comme aux pauvres, sans distinction, les incluant à la démonstration de l'incidence du SIDA. Ces personnes n'en sont pourtant aucunement représentatives, et quiconque est en possession des rudiments de connaissance au sujet des tests et des statistiques ne peut qu'en être conscient. C'est bien pourtant ainsi que les statistiques sur le SIDA en Afrique sont élaborées puis publiées.
Incidemment, en dehors de l'invalidation des résultats du test par plus de soixante causes, il a été prouvé que ceux-ci varient d'un jour à l'autre pour une même personne, même réalisés par le même laboratoire, encore plus si les laboratoires sont différents, et toujours plus si ces derniers sont dans des pays différents. La raison en est qu'il n'existe pas de "règle d'or" en la matière, et que la décision de retenir tel ou tel taux sur l’échelle de séropositivité est laissée au libre-arbitre de chacun. On utilise ce type de test pour convaincre les gens qu'ils vont mourir du SIDA, afin qu'ils achètent des médicaments hors de prix qui les rendront désespérément malades, et les tueront même plutôt que les guérir.
Voilà le passif, et les bonnes raisons qui expliquent la réticence du Président d'Afrique du Sud Mbeki à offrir ces médicaments non seulement inefficaces mais mortels aux femmes enceintes, aux nouveau-nés et finalement à n'importe lequel de ses concitoyens.
Une étude a déterminé qu'un groupe de jeunes hommes ayant effectué le test avait connu une mortalité plus importante qu'un autre groupe de sujets non testés, et quiconque en prenait connaissance supposait automatiquement que ces séropositifs étaient bien morts du SIDA. Cependant l'étude ne montrait pas la cause réelle de ces morts dans le groupe testé séropositif. Dans la partie de l'étude qui s'en préoccupait, on établissait une corrélation entre les personnes testées positivement et le taux de mortalité légèrement supérieur, mais aucune corrélation n'est faite avec le SIDA. La plupart de ces morts n'étaient pas en fait causées par le SIDA. Ceci constitue un cas typique de miroir aux alouettes !
En outre, en Afrique, les rapports épidémiologiques sont basés sur un éventail de critères très différents selon la région ou l'agence de recensement. Le fait que les cas de SIDA semblent mieux soutenus financièrement que les maladies traditionnelles, pousse les auteurs de rapports à assimiler toute maladie comme SIDA lorsqu'il s'agit de simples cas de tuberculose, de malaria ou d'autres maladies endémiques du continent africain.
De façon intéressante, la tuberculose et la malaria, toutes deux très courantes en Afrique, ont été inscrites sur la liste entrant à part entière dans la définition du SIDA, mais chacune d'entre elles peut rendre déficient le test VIH. Malin, non ? Vous apercevez l'écran de fumée ?
Selon les estimations officielles de l'UNAIDS pour 2000, 36,1 millions de personnes dans le monde vivent infectées par le VIH/SIDA. Parmi ceux-là, 25,3 millions vivraient en Afrique subsaharienne. Mon interrogation à ce sujet est: comment peuvent-ils le savoir ?
Dans le tiers-monde, un cas de SIDA peut être diagnostiqué sans l'usage du test dit VIH, sans qu'il s'agisse d'une véritable infection par le VIH. C'est un fait avéré que très peu sont testés et ceux qui ont obtenu un résultat positif représentent un part infinitésimale des 36,1 millions que l'UNAIDS déclare vivre avec le SIDA. Alors comment trouvent-ils donc les autres ?
Généralement, aucune distinction n'est faite entre les séropositifs porteurs sains et les sidas déclarés. Comme s'il s'agissait de la même chose ! Un autre écran de fumée. Ailleurs, la même source estimait le nombre de nouvelles infections à 5,3 millions en 2000, alors qu'elle donnait pour le nombre cumulé de morts du SIDA le chiffre de 21,8 millions.
Sachant qu'extrêmement peu de tests sont réalisés en Afrique à cause de son coût élevé, on ne peut s'empêcher de se demander sur quelle base sont faites ces estimations. C'est encore plus vrai considérant que le nombre officiel de morts du SIDA ne correspond qu'à une petite partie des chiffres délivrés par l'UNAIDS depuis le début de "I'épidémie", il y a 20 ans. Ceci en dépit de toutes les bonnes raisons avancées pour qualifier d'alarmante la progression de la maladie en Afrique.
Un des arguments avancé par les statisticiens inflationnistes pour expliquer ce décalage est que la plupart des décès dus au SIDA sont attribués à d'autres maladies, soit parce que les proches ne souhaitent pas admettre qu'un membre de la famille ait été victime d'une maladie aussi honteuse, soit parce qu'ils ne savent pas qu'il s'agit du SIDA ! Mais par contre, ceux qui réalisent des estimations le savent, même sans l'aide du test. On se demande bien comment. Sans doute par clairvoyance ?
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Au final, jouons la carte du nombre réel des orphelins du SIDA comparé aux estimations. Celles-ci omettent de préciser la définition d'un orphelin: enfant dont l'un ou les deux parents sont décédés. Il n'existe pas non plus de documentation fiable permettant de dénombrer le nombre de parents manquants effectivement morts du SIDA ou même simplement morts par quelque cause que ce soit. La cause d'absence des parents de loin la plus répandue en Afrique en est les conflits armés qui ravagent le continent depuis plusieurs décennies.
Un exemple récent
pro venant d'Inde illustre bien ce qui se passe. Les statistiques officielles
présentées aux Nations Unies affirment l'existence de 560 000
orphelins du SIDA dans le pays, pour seulement 17 000 morts ! Lors d'une conférence
de presse, un journaliste demanda à David Miller, représentant
de l'UNAIDS en Inde, d'où il sortait ces données concernant les
orphelins. Il n'avait aucune réponse. Le ministre indien de la santé
en référa à la personne chargée de gérer
la collecte des chiffres du SIDA pour le gouvernement. Cette dernière
lui rétorqua qu'il n'existait aucune estimation du nombre d'orphelins
du SIDA en Inde. Quand le Docteur Miller fut interrogé à ce sujet,
il répondit: "Je ne peux révéler la source de l'information.
Je dois en discuter avec mes collègues de Genève." Un
autre fait n'a cessé de me fasciner: comment une institution publique,
supposée professionnelle et responsable, comme celle de I'Organisation
Mondiale de la Santé, peut-elle connaître l'incidence du virus
VIH (souvent assimilée au SIDA) sur les adolescentes africaines, affirmant
que leur taux de contamination augmente de 26 % d'une année sur I'autre
? Quelle est la source d'information lui permettant une telle assertion ?
Quelques jeunes filles testées dans une école l'an dernier, et
quelques autres cette année, peut-être juste après a voir
été vaccinées, ou après le pic annuel de grippe
? Ou bien l'étude était-elle limitée aux adolescentes enceintes
? Combien d'entre elles ce test a-t-il concerné ? Comment y a-t-on procédé
? Pourrions-nous voir le détail de l'étude, s'il vous plaît
? La plupart des personnes ne réalisent pas que souvent, lorsqu'un pourcentage
est donné pour un pays ou un groupe social, seul un petit nombre d'entre
ses membres ont été effectivement examinées. Le résultat
obtenu dans ce petit échantillon est alors étendu à l'ensemble
du groupe visé, malgré le risque important de sa non-représentativité.
Un statisticien aguerri qui souhaite falsifier la réalité choisira
en conséquence I'échantillon occasionnant le résultat escompté,
sans avoir besoin de truquer les chiffres eux-mêmes
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"Ce qui n'a pas été dit sur le SIDA"
En plus il faut considérer que dans une rencontre de la OMS, tenue à Bangi (Afrique Centrale) en 1985, il fut établi que dans les pays du Tiers Monde il n'était pas nécessaire, à défaut de moyens, de donner résultat positif à aucun test pour considérer une personne comme un «cas SIDA» et, par conséquent, «infectée par le VIH». Il suffit de présenter deux sur trois signes principaux et un entre sept signes mineurs, en tout cas communs dans le continent africain, pour être diagnostiqué comme «malade de SIDA». Ceci implique une redéfinition comme des «cas de SIDA» de malades avec des symptômes de maladies habituelles en Afrique, et explique la «terrible épidémie de SIDA» dont on a tellement parlé.
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Continuum "WANTED. VIRUS MANQUANT ! RECOMPENSE $100,000 !"
Il n'y a pas d'épidémie de SIDA provoqué par le VIH en Afrique du Sud, et il n'y a pas de tombes de victimes d'une telle maladie . Selon des rapports récents citant les statistiques nationales, l'espérance de vie en Afrique du Sud a progressé de neuf années au cours de la période pendant laquelle l'épidémie du SIDA est censée avoir sévi, le taux annuel de décès toutes causes confondues (y compris le SIDA) reste inférieur à 1%, la mortalité infantile n'a pas augmenté au cours des 20 dernières années et la population s'accroît au solide taux de 3% par an. Ce qu'ils ont rebaptisé "SIDA" et dont ils se sont servi, avec beaucoup de cynisme, pour gagner de l'argent n'est en fait qu'une épidémie planétaire de consommation de drogues récréationnelles et de maladies frappant le Tiers-Monde, telles que la tuberculose et le paludisme.
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La dissémination
du VIH en Afrique sub-saharienne ne peut pas être expliquée par
la transmission sexuelle ou verticale
HIV infection in sub-Saharan Africa not explained by sexual or vertical transmission. D Gisselquist, R Rothenberg, J Potteras. Int J STD & AIDS 2002 ; 13 : 657-66. Mots-clés : VIH, SIDA, Afrique sub-saharienne, iatrogène, nosocomial.
De plus en plus d’études viennent contredire la conviction largement
répandue que la transmission sexuelle est responsable de plus de 90%
des contaminations chez les adultes en Afrique. En effet, les taux variables
de séropositivité dans les pays africains ne sont pas corrélés
à des comportements sexuels différents. Des études récentes
menées conjointement dans diverses villes d’Afrique ayant des prévalences
différentes de VIH n’ont pas constaté de comportement sexuel
plus risqué dans les villes où la prévalence du VIH était
la plus élevée.
L’hypothèse selon laquelle la contamination sexuelle est
le principal mode de transmission chez les adultes en Afrique nécessite
un taux de transmission sexuelle beaucoup plus élevé dans la population
africaine que ce qui a été constaté dans les pays occidentaux.
Toutefois, une étude récente effectuée en Ouganda a constaté
un taux de transmission hétérosexuelle dans des couples divergents
qui était de 0,0011 en moyenne, ce qui est comparable aux taux retrouvés
en Amérique du Nord et en Europe. Quatre autres études
sur la transmission du VIH dans des couples hétérosexuels discordants
qui avaient des rapports non protégés avaient des résultats
similaires. De plus, une étude zambienne qui a séquencé
le VIH chez les personnes contaminées a constaté que dans au moins
13% des cas, le virus n’était pas le même chez la personne
récemment contaminée et chez son partenaire sexuel. Aux USA, le
risque moyen d’être contaminé pendant toute sa vie en ayant
des rapports hétérosexuels ou bisexuels réguliers avec
un partenaire contaminé était estimé à 0,19-0,40
pour la contamination de la femme par l’homme, et de 0,09-0,18 pour la
contamination de l’homme par la femme. Pour expliquer l’actuelle
épidémie en Afrique, il serait nécessaire que toute personne
hétérosexuelle contamine 4,7 personnes.
Les épidémiologistes qui effectuent les calculs en faveur du rôle
de la contamination sexuelle du VIH choisissent les données et les paramètres
afin de soutenir leur hypothèse. Les données utilisées
sont souvent très différentes de ce qui est constaté par
les études sur le terrain. Concevoir des modèles montrant qu’il
est théoriquement possible que le VIH soit transmis par voie hétérosexuelle,
ce qui explique l’épidémie, est une chose, la réalité
en est une autre. Par exemple, une étude de Anderson et al estimait
que cela impliquait un nombre de 3,4 nouveaux partenaires sexuels tous les ans
; par contre, une étude menée dans 12 pays africains constatait
que 74% des hommes et 91% des femmes âgés de 15 à 49 ans
n’avaient qu’un seul partenaire sexuel pendant l’année
précédente, et que seulement 3,7% des hommes et 0,7% des femmes
avaient eu plus de 4 partenaires sexuels. En comparaison, une étude similaire
menée à peu près en même temps au Danemark montrait
que 19% des adultes de 18 à 59 ans avaient eu plusieurs partenaires sexuels
l’année précédente. D’autres études
menées en France et en Angleterre avaient des résultats similaires.
Des études ont rapporté des cas de contamination non sexuelle.
Au Rwanda, 15 des 25 femmes séropositives dont le partenaire était
séronégatif n’avaient jamais eu de relations sexuelles avec
un autre homme que ce partenaire. Une étude menée en Tanzanie
a retrouvé une prévalence du VIH de 5,6% chez des garçons
et de 3,6% chez des filles qui n’avaient jamais eu de rapports sexuels
(contre respectivement 4,8% et 12% chez les garçons et les filles qui
avaient eu des rapports sexuels).
Une étude menée au Kinshasa en 1985 a constaté
que 39% des enfants âgés de 1 à 24 mois et nés de
mères séronégatives pour le VIH étaient séropositifs.
C’était aussi le cas de 20% des enfants dans une étude rwandaise
portant sur des enfants de 1 à 48 mois, de 19% des enfants de moins de
15 ans hospitalisés pour sarcome de Kaposi dans un hôpital ougandais,
de 23% des enfants dans une étude au Burkina Faso, de 21% dans une étude
en Côte d’Ivoire. Il semble donc que jusqu’à 1/5ème,
voire plus, des enfants séropositifs ne le soient pas devenus à
cause de la transmission verticale du VIH.
De plus, un certain nombre d’études montrent une prévalence
beaucoup plus élevée de séroconversion chez les femmes
dans les 2 années qui entourent la naissance d’un enfant. Ce "
pic " de séroconversion rappelle le taux de fièvre puerpérale
de 6 à 16% constaté par Semmelweis dans les années 1840,
avant la mise en œuvre d’une meilleure hygiène. Ce type de
contamination semble largement responsable d’un taux élevé
de VIH chez les femmes africaines par ailleurs à bas risque de contamination,
tout au moins dans certaines régions, et permet de supposer que le suivi
médical de la grossesse et de l’accouchement augmente le risque
de contamination. Une étude congolaise estimait, en 1987-88, à
5% le risque de contamination par le VIH lié à une interruption
de grossesse. Une étude rwandaise en 1989-91 retrouvait un taux de contamination
2,7 fois plus élevé chez les femmes qui avaient accouché
en milieu médical par rapport aux femmes ayant accouché seules
ou avec une sage-femme traditionnelle locale ; dans cette étude, on pouvait
estimer à 34% le risque de contamination lié au milieu médical.
Au moins 15 grandes études africaines ont évalué le risque
de contamination lié au fait d’avoir subi au moins une injection,
avec une augmentation moyenne du risque de 29%. Six études rapportaient
une relation dose-dépendante entre le nombre des injections et le risque
de séroconversion. La plupart des contaminations étaient liées
à un nombre élevé d’injections. Une étude
de 1985 sur des ouvriers rwandais qui avaient eu une maladie sexuellement transmissible
(MST) a retrouvé un taux de contamination de 9,7% chez ceux non soignée
par injections, et de 27% chez ceux qui avaient été soignés
par injections. La même étude a enrôlé des professionnels
de santé, et le taux de contamination par le VIH était de 47%
chez ceux qui avaient été traités par injections pour une
MST et de 24% chez ceux qui n’avaient pas été traités
par injections.
De plus en plus d’études permettent de penser que la transmission
iatrogène est en bonne partie responsable de l’épidémie
actuelle de VIH en Afrique, particulièrement chez les femmes en âge
de procréer, de la même façon que les injections dans des
conditions déplorables d’hygiène ont été responsable
de la dissémination de nombreuses maladies infectieuses. Il est donc
déplorable que la plupart des études menées depuis une
dizaine d’années ne s’intéressent plus du tout à
cet aspect de la question. Heureusement, il semble que, depuis peu, la possibilité
d’une transmission iatrogène soit à nouveau prise en compte.
De nouvelles interventions sont nécessaires pour lutter contre ce mode
de transmission.
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SIDA en Afrique.
Une expérience de terrain en Tanzanie.
Dr Marc Deru
Nous sommes en 1981, Philippe Krynen, pilote, fait ses adieux à l'aviation. Son épouse et lui ont décidé de changer l'orientation de leur vie et de s'occuper désormais des enfants orphelins qu'on dit si nombreux en Afrique. Ils s'engagent dans l'association autrichienne SOS Kinderdorf Int. et pendant trois ans ils animent des villages d'enfants au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Rwanda. En 1984 ils font une expérience avec les enfants du Tiers Monde au Bengladesh et en Inde (au Kérala).
Ce parcours de trois ans leur a fait comprendre ce qu'ils veulent vraiment : aider les orphelins à bien démarrer leur vie mais sans les sortir de leur milieu, et créer eux-mêmes leur propre structure d'assistance. Pour se préparer à cela, ils suivent à Sélestat la formation d'infirmier(e). Trois années s'écoulent.
Voyage
En 1988, diplômes en main, ils décident de faire une exploration sur place. Ils choisissent la Tanzanie. Pendant deux mois, ils sillonnent le pays, sac au dos, jusqu'au jour où ils apprennent la situation dramatique de milliers d'enfants dans la Kagera, région limitée par le Rwanda, l'Ouganda et le lac Victoria.
" Dix ans après, je veux me souvenir de notre arrivée à Bukoba. Je revois l'aube grise au bout d'une longue nuit inconfortable sur un bateau bondé, les flaques de boue du quai. La pluie vient de cesser.
Une brume dense venue du lac, noie le paysage entre le port et l'hôtel. Brume bruissante : ce sont des moucherons. Par milliards. Leur prédateur, une araignée poids plume aux pattes démesurées, tisse sa toile sur les façades, les arbres, les haies. Elle s'effiloche au vent ; la ville part en lambeaux. Le reste à l'avenant pendant trois jours de visite : routes impraticables, ponts cassés, magasins vides, essence rationnée, pas d'eau courante, pas d'électricité. L'hôtel nous fait payer d'avance pour aller acheter de quoi faire les repas. Nous sommes les seuls clients.
Quelle guerre est passée là pour mettre la capitale d'une région d'un million et demi d'habitants dans cet état ?. "Ça va mieux, me dit-on, il y a cinq ans, on ne trouvait pas une boîte d'allumettes. Le savon venait d'Ouganda, en contrebande".
Dans les villages, c'est pire. Les bananeraies dépérissent, le cheptel est malade, les cases mangées par les termites, les gens en haillons. Samson Mushemba, évêque Luthérien, nous conduit à 40 kms au Nord, à la frontière Ougandaise, visiter Kashényé. Je me souviens des 4 heures de piste, sous une pluie battante, des silhouettes fantômes d'enfants à moitié nus, transis, serrés les uns contre les autres au passage de la Land-Rover.
À pied, dans Kashényé, mêmes silhouettes vues de près dans un interminable porte-à-porte derrière le maire et le pasteur qui nous présente les maisons les plus touchées par "cette maladie" dont on ne prononce jamais le nom. "
Voilà ce qu'écrivait récemment Philippe Krynen.
Sur ces impressions bouleversantes, ils rentrent en Europe, contactent la CEE qui promet des fonds, ils alertent l'opinion et les médias sur le drame qui se joue dans la région des grands lacs qui devient bientôt l'épicentre du SIDA en Afrique.
Les choses auraient pu en rester là : un reportage bouleversant sur une situation dramatique. Mais l'histoire ne fait que commencer car, contrairement aux journalistes, scientifiques, médias et experts en tout genre, qui visitent depuis 10 à 15 ans l'Afrique subsaharienne "victime du SIDA", Philippe et Evelyne Krynen retournent dans la région pour y démarrer leur projet. Ils sont soutenus par des promesses de fonds du CEE et quatre mille parrainages d'enfants par des familles de France.
Partage Tanzanie
En décembre 1989, après une spécialisation de huit mois à l'institut de Médecine Tropicale d'Anvers (IMTA) les revoilà à Bukoba. C'est là qu'est créée l'ONG Partage Tanzanie pour mettre en place un programme global de santé et de développement qui va couvrir une zone de 50 kms sur 50 kms comportant une trentaine de villages et environ 70.000 habitants.
Et là, au cours des années qui vont suivre, Philippe fait des observations qui, petit à petit, vont le faire revenir sur les conclusions qu'il avait tirées de son premier séjour en 1988 et l'avait amené à dire que la région de la Kagera était victime d'une nouvelle et mortelle maladie, d'une terrible épidémie.
Bien sûr il ne remet pas en cause ses premières observations de départ : la région autour de Bukoba est réellement dans la misère la plus noire et l'immunité de ses habitants est totalement effondrée, le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) est une réalité évidente. Mais il s'interroge sur l'origine de cette misère sociale, de cet épuisement immunitaire généralisé. Il cherche et il pose des questions.
Kagera
La région était au début du XXe siècle considérée comme un petit paradis : le climat est favorable (1200 m d'altitude) avec des pluies régulières pendant toute l'année ; autour de chaque maison des bananiers fournissent, avec les cultures de haricots poussant sous leur ombrage, une alimentation de base abondante, les produits de la pêche complètent le régime alimentaire, le développement du commerce de café apporte aux habitants de l'argent liquide ; les enfants sont scolarisés sur place ou en Ouganda (pour l'enseignement secondaire).
Mais à partir de la 2e guerre mondiale, une série d'événements entraîne un retournement complet de cette situation idyllique : une maladie, la fièvre de la côte est (East Coast Fever), extermine le cheptel bovin, les bananiers qui de ce fait ne reçoivent plus leur fertilisant naturel, la bouse, dépérissent lentement au point de devenir après quelques décennies, la proie d'une maladie cryptogamique qui fait chuter brutalement leur productivité ; par ailleurs les cours du café s'effondrent, les nationalisations (à partir de 67) démantèlent les réseaux sanitaires et scolaires et, catastrophe ultime, en 1979 la guerre menée par Amin Dada contre la Tanzanie dévaste la région. La malnutrition grave s'installe durablement, les produits de base manquent, les enfants qui survivent à la malnutrition arrivent à l'âge adulte affaiblis immunitairement et la mortalité (par tuberculose et autres maladies respiratoires, par infections intestinales et parasitisme massif) chez ces jeunes adultes impaludés chroniquement est très importante. La situation sanitaire et agricole désastreuse pousse ceux qui en réchappent à s'expatrier, à tenter leur chance dans les grandes villes d'Afrique orientale.
Le programme de Partage Tanzanie
Voilà donc le tableau que Philippe Krynen a sous les yeux au début de son travail dans la Kagera. Il comprend maintenant le pourquoi de cette situation catastrophique. Il constate que la moitié des "orphelins" sont en réalité des cas sociaux, des enfants laissés au village à la garde de leurs grands-parents souvent sans ressources, par leurs parents partis en ville pour y chercher des moyens de survie (Note de Alain : Au passage, on comprend la fausseté des déclarations officielles, comme quoi, dans des villages entiers d'Afrique, les parents étaient morts du sida et la population restante (les enfants et les vieillards) était décimée par le sida). Il met alors en route son programme, dans le but d'accompagner chaque enfant orphelin jusqu'à l'âge adulte en le maintenant dans son milieu familial.
Autrefois, l'enfant sans père ou sans mère était pris en charge par le clan. On nommait un tuteur qui élevait l'orphelin et protégeait son héritage. Les anciens veillaient à ce que ses droits soient respectés. Aujourd'hui, devant le trop grand nombre d'orphelins, ce mode traditionnel ne fonctionne plus. Ce sont maintenant les grands-parents qui recueillent ces enfants sans le soutien de la communauté qui a de moins en moins de moyens. Ce sont des personnes âgées souvent sans ressources qui nourrissent, envoient à l'école et éduquent une ribambelle de petits-enfants. Dans certains villages du nord, une famille sur trois est ainsi composée de très jeunes et de très vieux. Ces familles déséquilibrées ont grand besoin de soutien.
Partage Tanzanie va donc créer une structure globale de soins de santé : des centres de jour dans chaque village, où les enfants sont pris en charge dans la journée, mais rentrent le soir dans leur famille ; un centre de soins à Bukoba où une vingtaine d'enfants peuvent être nourris, surveillés et soignés jusqu'à ce que l'amélioration de leur état de santé permette leur retour dans leur famille ; un dispensaire dans chaque village pour le suivi sanitaire ; et la prévention du paludisme, première cause de mortalité chez les enfants de la Kagera, par la sensibilisation des habitants aux bienfaits de la moustiquaire. De plus des jardins d'enfants, des écoles primaires, des ateliers de bricolage vont progressivement se créer dans tous les villages, un programme de réhabilitation des champs (bananeraies, caféiers, haricots) et des habitations se met en place, on aménage les sources pour généraliser l'usage d'une eau réellement potable.
Observations non conformes
Pendant deux ans, conformément à ce qu'il a appris à l'IMTA, il considère néanmoins la situation sanitaire comme la conséquence d'une épidémie due à un nouveau virus, le "VIH", et il fait des tests.
Ce qu'il constate tout d'abord est que les enfants, qu'ils soient séropositifs ou séronégatifs, ont exactement la même chance de guérir s'ils sont correctement nourris et soignés. Ce qu'il voit aussi c'est que des cas, séropositifs quand ils sont testés au décours d'un accès de paludisme par exemple, peuvent devenir séronégatifs 6 mois plus tard.
Au huitième congrès international sur le SIDA, à Amsterdam en juillet 1992, il fait part d'une constatation inattendue : les tests faits sur son personnel de 149 personnes, ont révélé seulement 5,4% de positifs ! Sa communication est rejetée : ce sondage est sans valeur car le groupe testé n'est pas représentatif de la population en général. Sans doute. Philippe retourne en Tanzanie, et voulant en avoir le cœur net, il teste tous les habitants (842 personnes) d'un village. Résultat : 13,8% de positifs, alors que l'OMS déclare que dans la région des grands lacs 40 à 50 % sont "contaminés par le VIH".
Au congrès sur le SIDA de Yaoundé en décembre 1992, il fait une conférence de presse où il communique les résultats de cette enquête et ses doutes concernant l'origine virale de l"épidémie". Communication très mal reçue par les participants au congrès. Philippe Krynen perd soudain toute crédibilité et, lui qui était l'enfant chéri des congrès tant qu'il portait le flambeau de la théorie virale du SIDA, devient l'hérétique qu'on rejette et qu'on évite.
Une interview donnée à Neville Hodgkinson en 1993 et publiée dans Sunday Times sous le titre provoquant "SIDA le fléau qui n'a jamais existé", achève de le discréditer. Les fonds promis par la CEE n'arriveront jamais. Le gouvernement tanzanien le menace d'expulsion, mais revient rapidement sur sa décision après avoir constaté l'efficacité et le désintéressement de son action dans la Kagera.
Depuis lors, Philippe Krynen s'est retiré de la "vie publique" des congrès et des relations avec la grande presse, il se consacre tranquillement et efficacement à son programme sanitaire en appliquant et généralisant simplement des mesures élémentaires de bon sens : pour être en bonne santé, pour surmonter une immunodéficience acquise suite à des conditions de vie misérables, il faut et il suffit de se nourrir correctement, de boire de l'eau non polluée, de prévenir et de traiter les maladies endémiques et familières, connues depuis longtemps; pour que la santé de la population ne devienne pas dépendante d'une intervention extérieure, il faut promouvoir l'éducation, il faut conscientiser les jeunes et les moins jeunes sur les causes des dégradations de santé.
Entretemps il fait aussi une autre observation : les jeunes enfants séropositifs vaccinés selon les schémas occidentaux et traités au Bactrim et au Nizoral pour prévenir la survenue de maladies opportunistes, ces enfants-là restent immunitairement très fragiles et de trop fréquents décès sont à déplorer. Les effets immunosupresseurs de ces médicaments administrés au long cours l'emportent clairement sur les effets bénéfiques recherchés. À partir de 1994-95, ces mesures "préventives" sont abandonnées, elles aussi, avec comme résultat une chute très sensible de la mortalité infantile. Toute référence à la théorie virale de l'immunodéficience acquise est dès lors abandonnée.
Résultats
L'intérêt majeur de cette expérience de Philippe Krynen en Tanzanie est qu'elle s'inscrit dans le temps et que ces résultats peuvent maintenant êtres appréciés avec 12 ans de recul.
Il s'est installé en 1989 dans la région considérée comme 1'épicentre de l'épidémie de SIDA parmi une population qui était promise par l'OMS et les grands médias à une décimation prochaine si on ne mettait pas un frein brutal à la propagation d'un nouveau virus mortel sexuellement transmissible qu'on appelait le VIH.
Or, depuis lors, personne n'y a jamais été traitée par des médicaments antiviraux (des poisons cellulaires source d'effets secondaires très graves, particulièrement dangereux pour les cellules et organismes jeunes), il n'y a pas eu distribution de préservatifs, on n'a pas considéré que l'épuisement immunitaire et la forte mortalité dans la population étaient l'expression d'une nouvelle infection virale, les tests de séropositivité se sont avérés sans utilité pratique.
Le suivi sanitaire de milliers d'orphelins et d'enfants abandonnés a été basé sur l'alimentation suffisante et équilibrée, la consommation d'eau potable, la sécurité affective et familiale de ces enfants. La prévention a consisté essentiellement à éduquer la population pour que soient appliquées ces mesures élémentaires de bonne santé et pour que soit adopté l'usage de la moustiquaire. Les soins proprement médicaux se sont limités au traitement classique des maladies endémiques (malaria borréliose, tuberculose, parasitoses) et de deux types de maladies aiguës, causes très fréquentes de mortalité: les infections respiratoires, d'une part, les affections intestinales (parasitaires, bactériennes ou mycotiques) avec diarrhée grave et déshydratation, d'autre part.
Ces mesures sanitaires de base ont abouti en quelques années à une chute spectaculaire de la morbidité et de la mortalité, à la disparition de cette épidémie d'immunodéficience qui avait fait de la région l’épicentre du SIDA. C'est maintenant l'épicentre d'un renouveau sanitaire et social !
Dans la zone d'action de Partage Tanzanie, le taux de mortalité infantile (la population de moins de 18 ans) représente aujourd'hui le tiers du taux statistique national pour la même tranche d'âge et le quart du taux régional pour la Kagera. Voilà des chiffres qui se passent de commentaires.
Le programme de Partage Tanzanie est aujourd'hui approuvé, soutenu et souvent cité par les autorités tanzaniennes comme un exemple à suivre en matière de développement.
Il faut remarquer aussi que depuis douze ans, au-delà de la zone d'action de Partage Tanzanie, dans l'ensemble de la région de la Kagera, la situation s'est également sensiblement améliorée. Bukoba, ville fantôme en 1988 est maintenant vivante et active, dans les campagnes. Le spectre d'une épidémie mortelle s'est éloigné, on ne parle plus de la Kagera "épicentre du SIDA en Afrique". L'épidémie de misère s'est calmée, la région a retrouvé un certain équilibre grâce à l'action sociale et sanitaire du gouvernement tanzanien.
Que valent les études et les discussions scientifiques sur le "VIH", les discours, les estimations statistiques et les prévisions catastrophistes face à ces faits et ces résultats irréfutables ? Pourquoi vouloir à tout prix traiter avec des produits très toxiques les femmes enceintes séropositives qui souffrent essentiellement de carences alimentaires, de malaria, de parasitoses et dont les enfants naîtront en très bonne santé si elles reçoivent simplement une supplémentation nutritionnelle pendant la grossesse (une étude faite en 1998 l'a démontré) ?
Conclusions Le "VIH" que les autorités scientifiques affirment péremptoirement, mais sans apporter aucune preuve concrète, être la cause du SIDA n'a jamais pu être isolé, cultivé, analysé selon les critères de la virologie classique. Malgré les réactions très vives que de tels propos suscitent toujours, il faut dire clairement que l'existence même du "VIH" n'est qu’une hypothèse, que les "preuves" de sa présence dans le sang d'un malade (tests de séropositivité, test de charge virale) ne sont que la mise en évidence de protéines particulières et de fragments de génome dont l'origine ne peut être précisée. Ces tests n'ont aucune spécificité et ne constituent donc pas une preuve de la présence d'un nouveau virus pathogène.
L'expérience de la Kagera montre bien que l'hypothèse virale du SIDA ne s'accorde pas avec les réalités du terrain et que les causes d'épuisement immunitaire en Afrique sont avec évidence l'extrême pauvreté et l'absence de structure sanitaire de base.
Cette position de bon sens défendue par de nombreux scientifiques et médecins de par le monde est cependant largement ignorée, ridiculisée ou violemment rejetée à cause de gros intérêts liés à la lutte contre le VIH.
Aujourd'hui ce n'est plus la région des grands lacs qui fait la une des journaux. Ce sont maintenant des pays comme Ie Botswana ou l'Afrique du Sud qu'on dit "contaminés à 40 ou 50% par le VIH" e pour lesquels on fait des prédictions apocalyptiques. Aujourd'hui c'est le président Mbeki qu'on couvre d'opprobre parce qu’il ose discuter le bien fondé de la lutte anti-VIH.
Peut-on ignorer que l'Afrique du Sud, malgré son statut de pays africain "riche" reste profondément marqué par le régime de l'apartheid ? Ce régime qui, politiquement parlant, a pris fin en 1994, survit encore dans tous ses aspects économiques et sociaux. La majorité des terres est toujours aux mains d'une minorité de grands propriétaires ; cette situation prive les populations rurales de toute autonomie alimentaire et de la possibilité de vivre dignement. Une criminalité urbaine importante, l'usage de drogue (qui est avec la malnutrition une autre source majeure d’immunodéficience) fleurissent sur une situation économique déplorable, la politique reste complaisante pour le monde des affaires et pour les banques étrangères créancières d'une énorme dette héritée de l'apartheid. Un ajustement structurel "made in Afrique du Sud" (le GEAR) mis en place en 1996-97 (sous les applaudissements du FMI) est un sinistre échec pour la majeure partie de la population.
Monsieur Thabo Mbeki et son gouvernement qui ont hérité en 1999 de cette situation si tendue auront-ils la volonté et les moyens de renverser la vapeur et de mener une politique réellement sociale ? Prendront-ils les mesures nécessaires ? Monsieur Mbeki réussira-t-il à appliquer à l'échelle d son immense pays un programme social et sanitaire élémentaire comme dans la région de la Kagera? Réussira-t-il à donner à l'Afrique entière l'exemple d'un grand pays libéré de cette épidémie de misère? C'est une chose possible et que nous espérons.
Marc Deru. Juin 2001.
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Nous vivons
avec le VIH / SIDA depuis 20 ans
Un appel pour une discussion ouverte sur des faits contradictoires
Le SIDA en
Afrique — Quel chemin devant nous ?
Christian Fiala. 6/7 mai 2000
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Que signifie le SIDA pour l’Afrique ?
Le diagnostic de SIDA en Afrique est essentiellement fondé sur la définition
de Bangui, publiée par l’OMS (24, 25). Toutefois, cette définition
a été adaptée par de nombreux pays. Elle a été
posée par l’OMS uniquement pour les pays en voie de développement,
et elle est fondamentalement différente des définitions utilisées
en Europe et aux USA.
Table
1 : les définitions du SIDA par l’OMS (1986) pour les adultes
vivant dans les pays en voie de développement (24, 25) |
|
Signes majeurs :
diarrhée chronique > 1 mois fièvre > 1 mois (constante ou intermittente) |
Signes mineurs : Toux depuis > 1 mois Démangeaisons généralisées infections récurrentes à HVZ candidose oro-pharyngée infection herpétique chronique progressive et disséminée lymphadénopathie généralisée |
Critères d’exclusion : Cancer malnutrition sévère autre causes reconnues |
|
Le SIDA est défini par l’existence de : au moins 2 signes majeurs et au moins 1 signe mineur en l’absence de tout critère d’exclusion ou en présence d’un sarcome de Kaposi généralisé ou en présence d’une méningite à cryptocoque |
Avec ces définitions, une personne sera déclarée comme souffrant de SIDA si elle a, par exemple, la diarrhée depuis plus d’un mois, une perte de poids importante, ou une toux ou des démangeaisons, et s’il n’existe aucune autre cause diagnostiquée avec les moyens locaux. Avec cette définition, un test de dépistage du VIH n’est pas nécessaire, et étant donné le manque d’argent, ces tests ne seront effectués qu’occasionnellement. Dans le formulaire édité en Ouganda par le Ministère de la Santé pour la déclaration des cas de SIDA, la possibilité d’un test de dépistage n’est même pas mentionnée. Même les critères d’exclusion peuvent difficilement empêcher un faux diagnostic de SIDA, car cette définition est conçue pour les pays pauvres. Si ces pays ne peuvent même pas proposer un test de dépistage du VIH, il est difficile d’imaginer comment ils pourraient utiliser d’autres moyens de diagnostic. (A partir de ce formulaire de déclaration des cas de SIDA, l’Ouganda a longtemps été considéré comme l’épicentre de l’épidémie de SIDA en Afrique).
Cela signifie que le SIDA, la maladie qui, d’après les
propres mots du professeur Luc Montagnier, l’homme qui a découvert
le VIH, " n’a aucun symptôme typique ", est diagnostiquée
dans les pays en voie de développement uniquement sur la base de symptômes
non spécifiques (26). Or, ces symptômes ne sont pas vraiment rares
dans un continent dont la population, en raison des nombreuses pathologies infectieuses
et des mauvaises conditions d’hygiène, a une espérance de
vie d’environ 50 ans. Si un médecin européen se mettait
à diagnostiquer le SIDA sur la base de tels symptômes, il se verrait
probablement assigné en justice et interdit d’exercer.
A ce sujet, le Dr Chin, le précédent responsable de l’unité
des pronostics et de l’évaluation de l’impact du programme
global sur le SIDA de l’OMS, écrivait déjà en 1990
: " Il devrait être bien entendu que les définitions utilisées
pour la surveillance du SIDA n’ont pas pour objectif d’être
de bons indicateurs pour l’infection par le VIH. Donc, dans les régions
où la prévalence de l’infection par le VIH est basse, les
définitions de l’OMS identifient essentiellement les personnes
atteintes de tuberculose, de malnutrition ou de diarrhée ".
(27)
De même, le Center for Diseases Control américain et l’Organisation
Pan-Américaine de la Santé étaient arrivés chacun
de leur côté, à la conclusion que les définitions
de l’OMS " pourraient ne pas être adéquate sur le plan
clinique ", en raison " de l’inapplicabilité potentielle
de ces définitions ". Ces deux organisations ont par la suite établies
deux autres définitions pour le diagnostic du SIDA dans les pays en voie
de développement. (28, 29)
Il s’ensuit que le diagnostic du SIDA en Afrique n’a pas grand chose
à voir avec le diagnostic du SIDA en Europe et aux USA. En Afrique, les
personnes qui souffrent de pathologies infectieuses bien connues sont maintenant
officiellement décrites comme souffrant du SIDA. (30, 31) Ce fait s’est
trouvé tragiquement confirmé dans le cas d’un enfant africain
souffrant de SIDA qui a été traité et réalimenté
en Belgique. En résultat de ces soins, cet enfant ne rentrait plus dans
la définition du SIDA utilisée en Afrique. (32)
Qui est séropositif pour le VIH en Afrique ?
Fondamentalement, la plupart des tests de dépistage identifient non pas
le virus, mais certains anticorps présents dans le sang. Comme toujours
en pareil cas, la question est de savoir quels anticorps sont supposés
être spécifiques du VIH, et quelles méthodes utiliser pour
le déterminer.
Il est intéressant de constater que différents anticorps sont
considérés comme spécifiques du VIH dans différents
pays et par différentes institutions. (33) La fiabilité des différents
tests est aussi évaluée de façon quelque peu différente.
Par exemple, le Western Blot n’est pas accepté en Angleterre pour
le dépistage du VIH.
Toutefois, sans aller jusque là, certains anticorps sont très
semblables ; il y a occasionnellement des confusions. Cela veut dire qu’un
test pour le VIH peut être faussement positif lorsqu’il détecte
un anticorps contre un germe pathogène différent (c’est
particulièrement vrai pour tous les tests de ce genre). Actuellement,
plus de 70 maladies ou situations sont reconnues comme pouvant induire un faux
positif, allant de la malaria à la lèpre, en passant par les transfusions
sanguines. (34)
Une étude sur la fiabilité des tests concluait en disant que "
les tests courants de dépistage du VIH (ELISA ou Western Blot) pourraient
ne pas être suffisants pour diagnostiquer l’infection par le VIH
en Afrique Centrale. " (35)
Pourtant, les estimations actuelles de l’OMS, en particulier en Afrique,
sont précisément fondées sur les résultats de ces
tests effectués sur de petits groupes de personnes. La prévalence
du VIH dans le reste de la population est extrapolée d’après
les résultats de ces tests. Le calcul des fonds que les pays africains
devraient réunir pour lutter contre le SIDA — comme par exemple
un million de dollars, d’après les estimations de l’UNAIDS
— est effectué à partir d’une telle estimation de
23,3 millions de personnes atteintes de VIH / SIDA en Afrique. (36, 37)
Comment les résultats sont-ils interprétés ?
Tous les chiffres concernant le SIDA sont collectés par l’OMS. Ils sont tous ajoutés, en dépit du fait qu’ils sont recueillis sur la base de définitions totalement différentes. Comme il est écrit dans un des bulletins de l’OMS : " Les rapports concernant les cas de SIDA pour la plupart des pays industrialisés d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Océanie sont fondés essentiellement sur les définitions du CDC / OMS ; ceux pour l’Afrique sont en général fondés sur diverses adaptations nationales de la définition clinique de l’OMS (Bangui) ; et ceux pour d’autres pays sont habituellement fondés sur un mélange de ces diverses définitions. " (27)
Enfin, une autre astuce est utilisée à partir des cas
identifiés pour prendre en compte les cas non-identifiés. Curieusement,
le nombre de cas identifiés en Afrique a été relativement
bas ces dernières années. En revanche, le nombre de cas supposés
exister mais non constatés a pris des proportions énormes. En
conséquence, l’essentiel des cas de SIDA estimés en Afrique
est constitué de cas non-rapportés, mais dont l’OMS estime
qu’ils existent.
Nombre
de cas de SIDA en Afrique d’après l’OMS |
||||
Cas en millions (nombre cumulé depuis 1980) |
Nombre
de cas rapportés en millions |
Nombre
de cas non rapportés en millions |
Total
supposé en millions |
Pourcentage
des cas supposés exister en % du nombre total de cas |
Rapport
OMS juillet 1994 |
0,33 |
2,35 |
2,68 |
88% |
Rapport
OMS janvier 1995 |
0,35 |
2,8 |
3,15 |
89% |
Rapport OMS juillet 1996 |
0,5 |
5,43 |
5,93 |
91,6% |
Rapport
OMS novembre 1997 |
0,62 |
9,78 |
10,4 |
94% |
Cas survenus
entre juillet 1996 et novembre 1997 |
0,12 |
4,4 |
4,5 |
97,3% |
Pourquoi le SIDA serait-il une maladie à transmission hétérosexuelle en Afrique ?
Comme cela a déjà
été mentionné, les études ont montré qu’il
n’y avait pas de dissémination indépendante du VIH / SIDA
dans la population hétérosexuelle en Europe et aux USA. La supposition
qu’une telle transmission survient en Afrique et en Thaïlande est
incompréhensible. De plus, le fait que le mode de transmission d’un
germe pathogène serait différent dans différents pays et
continents est un fait sans précédent en médecine.
La théorie selon laquelle une supposée transmission sexuelle
du VIH est fréquente en Afrique et en Thaïlande en raison des mœurs
sexuelles dans ces pays est fondée essentiellement sur les tests
de dépistage du VIH que nous avons décrit, et qui sont souvent
in interprétables dans des pays tropicaux. Cette croyance, comme d’autres,
est contredite par les résultats d’une étude internationale
sur le nombre de partenaires sexuels et l’importance de l’activité
sexuelle. De ce point de vue, ce sont les USA qui sont en tête,
suivis par la France, l’Australie et l’Allemagne. En comparaison,
l’Afrique du Sud et la Thaïlande se situent en dessous de la moyenne
mondiale. (38)
Il est logique de supposer que cette explication largement répandue a
été aussi facilement acceptée en raison de nos préjugés
bien ancrés d’occidentaux chrétiens vis-à-vis de
la sexualité des africains (et des thaïlandais).
Et si on lit le récent rapport de l’UNAIDS, on a l’impression
que le VIH / SIDA est utilisé comme une preuve scientifique évidente
destinée en fait à couvrir un préjugé sous-jacent
:
" Indiscutablement, dans la mesure où tous les rapports sexuels entre une personne séropositive pour le VIH et une personne séronégative n’induisent pas l’infection du partenaire séronégatif, l’existence d’une telle épidémie hétérosexuelle permet de penser qu’une substantielle proportion de la population, tant masculine que féminine, a un nombre important de partenaires sexuels pendant sa vie. " (36)
Cette obnubilation sur une transmission hétérosexuelle montre
à quel point la discussion publique répond aux convictions des
pays occidentaux. En revanche, l’utilisation croissante des techniques
médicales occidentales en tant que cause possible de la dissémination
de germes infectieux est totalement passée sous silence. Il est pourtant
bien connu que l’utilisation de techniques invasives, telles que les injections,
les transfusions sanguines et les opérations chirurgicales, qui sont
caractéristiques de la médecine occidentale, peuvent devenir très
rapidement dangereuses si des règles strictes d’hygiène
ne sont pas respectées. (39, 41) Même l’OMS confirme que
" au moins 12 milliards d’injections sont pratiquées tous
les ans dans le monde entier ", et que " au moins un tiers de ces
injections ne sont pas effectuées de façon correcte, et peuvent
disséminer des maladies ". La situation est particulièrement
dramatique en Afrique, ou plus de 80% des seringues jetables sont utilisées
plus d’une fois. (42)
En revanche, les médecines traditionnelles locales sont moins efficaces,
mais elles sont aussi moins dangereuses lorsqu’elles sont appliquées
dans des conditions d’hygiène médiocres.
Au vu de la pauvreté endémique régnant dans la plupart
des pays africains — plus de la moitié de la population n’a
pas accès à de l’eau potable (43) — la conviction
européenne d’une épidémie de SIDA en Afrique liée
à la transmission hétérosexuelle suite à la dépravation
sexuelle de la population ne peut être considérée au mieux
que comme du cynisme.
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