QUESTION ÉCRITE AUX AUTORITÉS SUISSES
Une question écrite a été posée en 1988 aux autorités suisses à propos du sida et de sa prévention. En voici le texte:
Les campagnes d'information anti-sida faites par les pouvoirs publics (notamment l'Office Fédéral de la Santé Publique) propose l'utilisation de préservatifs comme principal moyen préventif, mais ne disent pas un mot des facteurs immunodépressifs liés au mode de vie: excès de graisses animales, alcool, café, sucre raffiné, etc. Pourtant une éducation du public sur les mesures à prendre pour vivre d'une façon qui maintienne l'immunité au niveau optimal serait vraiment souhaitable, voire indispensable pour lutter contre ce fléau. De nombreux médecins et organismes d'éducation à la santé insistent sur l'importance du terrain dans la genèse des maladies.
Le Conseil d'Etat, dans sa campagne de prévention primaire, ne pourrait-il pas informer le public sur ce qui affaiblit ce terrain et sur les moyens de santé simples qui permettent d'accroître l'immunité individuelle? Ne pourrait-il faire connaître au public les informations positives qui montrent comment chacun peut, par un mode de vie plus équilibré, renforcer son immunité et agir ainsi efficacement pour enrayer cette épidémie?
Le 12 décembre 1988, le Conseil d'Etat répond qu'il a été constitué un groupe de travail au sein du Département de la Santé Publique, dont la tâche consiste en priorité à promouvoir une alimentation saine et équilibrée, mais que:
On doit néanmoins demeurer attentif au fait que, quels que soient les efforts accomplis en vue d'améliorer l'hygiène de vie, plus spécialement l'hygiène alimentaire, ceux-ci sont sans effets directs sur la maladie dont l'agent étiologique est un virus nouveau jamais identifié précédemment, le virus du sida HIV. Or ce virus, transmis par des voies que l'on connaît maintenant (voies sexuelle, sanguine, placentaire, allaitement) atteint très principalement des personnes de 20 à 40 ans dont le système immunitaire fonctionne avec un maximum d'acuité. La perte d'immunité n'a donc pas pour cause des facteurs liés au mode de vie, mais cette défaillance immunitaire est la conséquence de la maladie du sida.
Quant à l'hygiène de vie en tant que moyen de prévention, elle n'est sans doute pas assez "spectaculaire":
Il y a lieu de préciser encore que si l'utilisation du préservatif, du fait que la maladie se transmet par voie sexuelle, constitue l'un des principaux moyens préventifs, il existe toute une série d'autres mesures qui ont été prises en vue de limiter, autant que faire se peut, la propagation de la maladie (test chez les donneurs de sang, utilisation par les toxicomanes de seringues et d'aiguilles propres, grossesse déconseillée aux femmes séropositives, encouragement à la fidélité sexuelle, pour n'en citer que quelques-unes parmi les plus spectaculaires.)
A la même question, le Conseil Fédéral répond:
Bien que cela ne soit pas scientifiquement prouvé, on suppose qu'un mode de vie sain peut renforcer le système immunitaire. Mais, à lui seul, ce renforcement n'offre aucune protection contre l'infection; il faut prendre d'autres mesures de protection dans les rapports avec les personnes infectées. De nombreuses personnes menant une vie saine et dotées d'un système immunitaire intact ont contracté le virus du sida. C'est pourquoi il serait dangereux de diffuser dans la campagne STOP SIDA des conseils pour une vie saine. Cela pourrait éveiller l'idée erronée qu'une vie saine constituerait déjà, à elle seule, une protection contre l'infection par le HIV. La propagation de conseils pour une vie saine relève d'autres programmes de prévention ou de l'activité individuelle des médecins.
Un mode de vie sain peut renforcer le système immunitaire, mais il ne faut surtout pas en parler!
Extrait de Sida Espoir des Editions Vivez Soleil © 1989
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