Sida africain, la misère médicalisée
Dr. Marc Deru, Le Tournant, Juillet 2000.
En préambule au Congrès international sur
le SIDA (Durban, 9 au 14 juillet 2000) et à l'initiative
du président sud-africain M. Thabo Mbeki, s'est tenue à
Pretoria les 6 et 7 mai une rencontre scientifique au cours de
laquelle, pour la première fois, des scientifiques qui
contestent l'hypothèse selon laquelle le SIDA est causé
par un virus, ont pu débattre avec des scientifiques «orthodoxes».
Jusqu'ici cette voix «
dissidente » avait été totalement étouffée,
ces scientifiques pourtant nombreux et éminents étant
systématiquement exclus de tout débat.
Cette fois, M. Thabo Mbeki a invité les deux parties
à se réunir en commission car il voulait que se
fassent entendre les deux points de vue. Il n'a pas voulu se contenter
du discours officiel affirmant dogmatiquement depuis 1984 que
le SIDA est une maladie sexuellement transmissible causée
par le virus HIV, et qu'être séropositif c'est être
malade du SIDA, que la prévention c'est le préservatif,
et que la guérison ce sont les traitements antiviraux.
Ces affirmations qui passent pour des évidences aux
yeux de tous n'ont jamais été vraiment prouvées
selon les critères scientifiques. C'est par leur inlassable
répétition et leur énorme médiatisation
qu'elles ont finis par tenir lieu de preuve aux yeux du public
comme du corps médical. Ce qui, au départ, était
(et est encore) une simple hypothèse (un virus est la cause
du SIDA), est ainsi devenu, sans preuve, un fait que plus personne
ne discute...
Un point de vue dissident
Les scientifiques dissidents commencent par rappeler un fait:
le SIDA n'est pas une nouvelle maladie, c'est un syndrome, c'est-à-dire
un ensemble de nombreux symptômes et maladies (dont aucun
n'est nouveau) qui apparaissent dans un contexte d'immuno-déficience,
elle-même acquise secondairement, c'est-à-dire apparue
suite à quelque chose.
C'est précisément ce quelque chose qui fait l'objet
des interrogations scientifiques et médicales depuis 1981,
lorsqu'apparurent les premiers cas dans certains milieux homosexuels
de Californie.
La réponse à la question: quelle est la cause
de cette immunodéficience ? fut d'emblée recherchée
dans le domaine virologique, et en avril 1984, Robert Gallo, chercheur
au NIH (National Institute of Health, USA), annonça lors
d'une conférence de presse qui reçut une couverture
médiatique extraordinaire, qu'il avait découvert
le «virus HIV, cause probable du SIDA». Depuis lors,
toute la recherche et toute la stratégie thérapeutique
se sont figées autour de cet hypothétique virus.
Hypothétique car, malgré tous les efforts, il n'a
jamais été isolé, cultivé, analysé
selon les critères de la science virologique. De ce fait,
son existence même n'a donc jamais été prouvée.
Les photos qui circulent ne sont pas une preuve: elles représentent
des particules dont la nature virale n'a aucunement été
prouvée (1). En 1973,
à l'Institut Pasteur de Paris, furent déterminés
les critères permettant d'établir l'existence d'un
rétrovirus: or ces particules, ces prétendus HIV,
ne satisfont à aucun de ces critères...
Depuis 1984, ni la recherche fondamentale, ni l'expérience
clinique médicale, ni les résultats thérapeutiques
n'ont pu fournir la preuve que le SIDA est causé par un
virus (2).
Dire que le HIV cause le SIDA, et dire qu'être séropositif
c'est avoir le SIDA, sont des affirmations qui manquent totalement
de fondement. Pour autant qu'ils ne fassent pas partie d'un groupe
à risque et qu'ils ne prennent pas d'antiviraux, la plupart
des séropositifs ne développent pas de SIDA; il
y a inversement des cas de SIDA séronégatifs; et
il y a, en Occident, discordance entre les taux de séropositivité
(50% d'hommes, 50 % de femmes) et de SIDA (85 % d'hommes, 15 %
de femmes) (3). Ces faits sont incompréhensibles et inexplicables
si on reste fixé sur l'idée que le SIDA est causé
par le virus HIV. Etre séropositif et avoir le SIDA sont
en réalité deux choses différentes.
D'autre part, ce syndrome d'immunodéficience ne s'est
pas répandu comme une maladie infectieuse épidémique,
ni même comme une maladie sexuellement transmissible (MST).
A ce sujet, les multiples études effectuées en Afrique
et dans les pays occidentaux dans les milieux de la prostitution
sont très instructives: malgré une vie sexuelle
la plus risquée qui soit, les prostituées qui ne
présentent pas d'autres facteurs de risque et, en particulier,
ne se droguent pas, ne font pas de SIDA et restent même
souvent séronégatives; par contre, chez les prostituées
qui se droguent (phénomène malheureusement nouveau
et croissant dans les grandes villes africaines), le SIDA fait
des ravages (4).
Quant aux traitements antiviraux et à leurs résultats,
tâchons de faire objectivement le point. L'AZT, utilisé
en monothérapie pendant de longues années, est un
produit très toxique qui aggrave l'immunodéficience
des malades. Les inhibiteurs de protéase utilisés
en association avec les inhibiteurs de la transcriptase inverse
sont également très toxiques et source de nombreux
et graves effets secondaires. Cela n'a rien d'étonnant:
tous ces médicaments antiviraux altèrent des fonctions
cellulaires vitales de l'organisme et donc l'immunité (5).
Le Professeur Duesberg a appelé l'AZT « SIDA sur
ordonnance»... L'AZT a été refusé dans
les années soixante pour le traitement du cancer en raison
de sa grande toxicité...
Ces traitements très lourds sont-ils efficaces ?
On dit que les trithérapies actuelles ont fait baisser
de 60% la mortalité. Peut-être, mais encore faut-il
comprendre pourquoi: avant on ne traitait (à l'AZT) que
les malades du SIDA, et peu en réchappaient; depuis 1995
environ, on traite de plus en plus souvent (par trithérapie)
de simples séropositifs asymptomatiques. Il n'est donc
pas étonnant que ces non-malades survivent souvent, malgré
la toxicité du traitement, à leur « maladie
».
Les résultats thérapeutiques ne fournissent aucune
preuve que ces thérapies antivirales donnent autre chose
qu'un coup de fouet transitoire aux malades. Leur efficacité
est appréciée uniquement sur base de résultats
biologiques, et non pas en vertu d'une amélioration clinique
à moyen et long terme.
Sur la notice du Rétrovir (nom commercial de l'AZT ou
zidovudine) on peut d'ailleurs lire: « la zidovudine ne
guérit pas l'infection à HIV»... Par contre,
des malades du SIDA se guérissent sans prendre d'antiviraux
mais en transformant radicalement leur manière de vivre.
Tous ces faits infirment l'hypothèse selon laquelle le
SIDA serait causé par un virus et donnent à penser
qu'il est plutôt causé par des facteurs immunosuppresseurs
liés aux comportements et mode de vie.
Cette hypothèse du risque est détendue depuis
plus de 15 ans par Peter Duesberg, biologiste moléculaire,
professeur à l'université de Californie à
Berkeley (6), et par plusieurs centaines de scientifiques de tous
les pays formant le Group for reappraisal of AIDS (7). Les facteurs
de risque épuisant l'immunité sont essentiellement:
les drogues, la malnutrition grave (en Afrique c'est le facteur
premier, chez nous il est important aussi car presque systématiquement
lié à l'usage de drogue); I'usage abusif, répété
ou continu d'antibiotiques, d'antiviraux ou d'autres médicaments
perturbant l'immunité. Sans oublier le stress et la panique
engendrés par le diagnostic de séropositivité:
facteur immunosuppresseur très puissant.
Ces nombreux scientifiques contestataires sont rejetés
par la communauté «scientifique» car ils menacent
évidemment le pouvoir et les intérêts économiques
de ceux qui soutiennent l'hypothèse orthodoxe; la moindre
opinion dissidente a énormément de mal à
se faire publier. C'est pourquoi le public, de même que
le corps médical, n'a eu droit qu'à une information
à sens unique: le SIDA est une maladie virale mortelle
sexuellement transmissible.
Le SIDA en Afrique
En Afrique, les tests de dépistage (qui identifient
la présence d'anticorps, et non pas du germe infectieux
lui-même) réagissent très souvent positivement
à des maladies infectieuses et parasitaires communes dans
ces populations. En 1994, une étude en Afrique centrale
montra que les microbes bien connus responsables de la tuberculose
et de la lèpre étaient tellement répandus
que plus de 70% des tests positifs étaient faux. (Il est
important de se rappeler cela quand on lit dans la presse qu'il
y a 16000 «nouvelles» infections HIV chaque jour car
ces chiffres alarmistes se basent sur les résultats de
ces tests) (8).
Les tests sont donc non spécifiques et sans valeur.
Pour porter le diagnostic du SIDA en Afrique, I'OMS a défini
quatre critères cliniques: fièvre prolongée,
toux persistante, diarrhée chronique, perte de poids importante
(9). Or ces quatre symptômes caractérisent des maladies
observées bien avant qu'on ne parle de SIDA : dénutrition
calorique et protéique, tuberculose, infections et parasitoses
intestinales, malaria, etc...
Cliniquement, le SIDA africain n'est qu'un autre nom donné
à des maladies bien connues depuis longtemps. De nombreux
médecins, scientifiques et travailleurs sociaux présents
sur place en témoignent (10): cette prétendue épidémie
d'un virus infectieux nouveau n'est que l'expression de l'aggravation
en Afrique des conditions sociales, alimentaires et sanitaires,
c'est une épidémie de misère.
C'est une erreur fondamentale de croire que la guérison
du SIDA en Afrique exige des traitements antiviraux. Ces traitements
seraient un désastre supplémentaire car ils ruineraient
davantage encore le système immunitaire de ces malades.
Leur immuno-déficience, en effet, provient tout simplement
des carences, infections et parasites, ainsi que des guerres civiles
et des funestes conséquences de la mondialisation et des
plans d'ajustement structurels imposés par le FMI qui les
ont réduits à la misère. En outre ils ne
reçoivent pas les soins médicaux les plus élémentaires.
Le père Angelo Agostino, ex-chirurgien, fonda au Kenya
une maison pour enfant séropositifs abandonnés ou
orphelins. Voici ce qu'il dit : «les gens pensent qu'un
test positif ne laisse aucun espoir, de sorte que ces enfants
sont abandonnés sans traitement et meurent. Ceux qui arrivent
chez nous sont dans un état pitoyable: épuisés,
repliés sur eux-mêmes, muets Mais dès qu 'on
leur donne les soins nécessaires, ils retrouvent leurs
forces. Des conditions sanitaires correctes, une bonne alimentation,
des suppléments de vitamines et d 'huile de foie de morue,
des légumes et des protéines en abondance, et les
voilà de nouveau vigoureux» (8).
Dans un dossier (qui se fonde par ailleurs entièrement
sur la conception officielle du SIDA=HIV), le magazine belge Imagine
n° 14 fait allusion à des expériences semblables,
ailleurs en Afrique, avec des résultats qui, semble-t-il
dépassent les espérances. Il s'agit de démarches
de bon sens: redécouverte de plantes oubliées qui
servaient encore de nourriture de base il y a quelques dizaines
d'années, alimentation adéquate, aucun régime
sophistiqué mais juste quelques règles d'hygiène
et de cuisson, retour à l'authenticité de la culture
africaine.
Ce même magazine observe très justement «que
la corrélation entre la prolifération du SIDA et
la misère est avérée». Et «qu'il
conviendrait de revoir la politique d 'aide au développement
afin qu 'elle vise plus au bien-être des populations qu
'à la santé de l 'économie. Dans l 'immédiat,
les programmes d 'ajustements structurels imposés parles
autorités monétaires internationales devraient être
suspendus...»
Et voici les conclusions d'une longue étude du professeur
Charles Geshekter (California State University, Chico) sur le
SIDA en Afrique : «La prétendue épidémie
africaine de SIDA a été utilisée pour justifier
la médicalisation de la misère en Afrique subsaharienne.
C'est ainsi que l'aide médicale occidentale a pris la forme
d'expérimentation de vaccins, d'essais de médicaments,
de pressions moralisantes pour changer des comportements.
Les spécialistes du SIDA et les responsables de la santé
publique devraient reconnaître que ce sont la malnutrition,
les conditions sanitaires déficientes, I'anémie
et les infections endémiques qui sont à l'origine
des symptômes cliniques du SIDA, et non le virus HIV.
Les faits indiquent clairement que la solution pour améliorer
la santé des Africains, c'est le développement socio-économique,
non pas des mesures de répression sexuelle» (11)(12).
Le président Mbeki
C'est cet ensemble de constatations et de faits qui constitue
donc la thèse dissidente à laquelle M. Thabo Mbeki,
le président, prête une oreille attentive.
Lucide et ne manquant pas de bon sens ni de courage, il ne
craint pas de dire clairement et sans détours ce qu'il
pense (cf. sa lettre ci jointe) et prend la liberté de
mettre en doute le sérieux et la valeur scientifique de
la vérité officielle. Cette position non-conformiste
a bien sûr attiré sur lui la colère, les sarcasmes
et les injures de ceux qui défendent la thèse virale
du SIDA (c'est-à-dire à peu près tout le
monde!). Pourtant sa volonté d'entendre les deux sons de
cloches est seulement une preuve de prudence et de rigueur: M.
Thabo Mbeki hésite à juste titre devant les pressions
de ceux qui veulent réduire la lutte contre le SIDA à
des campagnes de promotion du préservatif et à l'administration
(même aux femmes enceintes) de poisons cellulaires hautement
toxiques.
A l'issue de leurs débats de mai, les deux groupes ont
fait leurs recommandations. Celles du groupe dissident étaient
la suite logique de leur conception du SIDA et tenaient en quelques
points:
- consacrer l'essentiel du budget santé au traitement
des principales maladies africaines actuellement groupées
sous le nom de SIDA (tuberculose, paludisme, infections intestinales,
etc...), ainsi qu'a l'amélioration des conditions sanitaires,
de l'accès à l'eau potable et de l'alimentation;
- rejeter l'usage des médicaments antiviraux;
- cesser de répandre le message faux et psychologiquement
destructeur que le SIDA est invariablement mortel;
- arrêter les tests dits «du SIDA» qui ne
servent qu'à alimenter les suppositions et les prévisions
alarmistes concernant le SIDA en Afrique;
- promouvoir l'éducation sexuelle en mettant l'accent
sur la fréquence des MST classiques et sur les grossesses
indésirables qui peuvent être évitées.
Quels seront les résultats de ces débats ? L'avenir
nous le dira.
Mais une chose, en tout cas, est vraiment claire: face à
l'opposition et aux pressions de tous ceux qui s'accrochent à
leurs intérêts, à leur pouvoir, ou simplement
à leurs certitudes, la résistance de M. Mbeki rappelle
vraiment l'exemplaire combat de David contre Goliath.
Références :
1 Stefan Lanka (virologue, Dortmund) HIV, reality
or artefact?(l994) - HIV pictures. what they really show ( 1 996)
2 Dr Eleni Papadopulos et son équipe
de chercheurs (Royal Hospital, Perth) - Dr Et. de Harven (prof
émérite de pathologie à l'université
de Toronto)
3 Etats-Unis, 1996 - Ch. Thomas (biologiste
moléculaire, virologue)
4 Dr E Plummer et Dr Joshua Kimani
5 Dr H. Kremer, Stefan Lanka, A. Hassig Inhibiteurs
de protéases et médicaments antiviraux avec toxicité
mitochondriale(1996)
6 Pr Peter Duesberg . Is the AIDS virus a science-fiction
? ( 1990), - AIDS acquired by drug consumption and other non contagious
risk factors ( 1993)
7 Dont le bulletin de liaison est: Rethinking
AIDS, édité aux Etats Unis.
8 Pr Ch. Geshekter (California State University,
Chico) The epidemic of african AIDS hysteria ( 1998)
9 Définition de Bangui (1985)
10 H. Bialy, de nombreux médecins africains,
Ph. et Ev. Krynen (cités dans Bulletin of medical ethics,
avril 1993) - Dr Eleni Papadopulos AIDS in Africa: distinguishing
fact and fiction (1995)
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