Durée de survie chez les Africains séropositifs :
plus longue qu'on le supposait

Cette étude ougandaise prospective a été menée pour apprécier la durée de survie à partir de la séroconversion chez les personnes contaminées par le VIH. Les sujets enrôlés pour cette étude faisaient partie d'une large cohorte (environ 4500 personnes vivant dans 15 villages) suivie à l'occasion d'une importante étude sur la prévalence de la séropositivité du VIH et de son évolution, pour laquelle des tests de dépistage sont effectués tous les ans chez toutes ces personnes. Au total, 107 personnes séropositives au démarrage de l'étude (1989), 168 personnes devenues séropositives après 1989, et 235 personnes restées séronégatives pendant toute la durée de l'étude ont été suivies jusqu'en 2000.

Parmi les 107 personnes déjà séropositives pour le VIH à leur entrée dans l'étude, 46 ont développé un SIDA pendant les 10 années du suivi (43%). Parmi les 168 personnes devenues séropositives pendant l'étude, 44 ont développé un SIDA pendant les 10 années du suivi (26,19%) ; dans ce groupe, le temps moyen entre la séroconversion et la survenue de manifestations cliniques de SIDA était de 9,4 ans. Pour les 90 personnes au total qui ont présenté un SIDA déclaré, la durée de survie après l'apparition des signes cliniques de la maladie était de 9,2 mois en moyenne.

47 personnes sont décédées parmi celles qui sont devenues séropositives pendant l'étude ; 3 personnes de ce groupe (1,79%) sont décédées pour une cause sans relation avec leur séropositivité. 19 personnes (8,09%) sont aussi décédées dans le groupe des sujets restés séronégatifs pendant la durée de l'étude.

Ces résultats montrent que la durée de survie des Africains adultes contaminés par le VIH-1 est beaucoup plus longue que ce que l'on supposait. La durée moyenne de survie était d'environ 10 ans, soit une durée similaire à celle constatée dans les pays industrialisés avant les traitements les plus récents.