Une distraction fatale
Par Celia Farber. Magazine "SPIN", Juin 1992
(Traduction faite par le Docteur Etienne de Harven, membre de
"The Group", La Jolla, Californie)
Dans une conspiration du silence aux conséquences
mortelles, les autorités médicales ignorent l'évidence
monumentale selon laquelle le VIH ne se transmet pas par les relations
sexuelles, et pourrait bien, en fait, être inoffensif. Un
exposé de Celia Farber:
On appelle le VIH le virus du Sida, et pour notre génération
c'est le symbole de la terreur. Il contrôle nos vies, nos
relations sociales, et notre sexualité. Un dictateur microscopique
! Nous avons construit des immeubles, créé des organisations,
des conférences et des programmes mondiaux dans l'espoir
de le contrôler. C'est un démon que nous respectons
dans la terreur.
Mais qu'est-ce, en réalité ? Avons-nous la preuve
de ce que ce virus soit mortel, et sommes-nous sûrs qu'il
soit la cause du Sida ? La réponse est: non. Nous ne savons
pas. La cause, ou les causes du Sida sont inconnues, et plus vous
découvrez le VIH, moins vous serez tentés de croire
qu'il puisse, à lui seul, être la cause du Sida.
Un nombre croissant de scientifiques commence à douter
de l'hypothèse selon laquelle le seul VIH serait la cause
du désordre immunologique conduisant au Sida. Malgré
10 années de recherche intensive, les chercheurs ne savent
toujours pas si le VIH n'est autre qu'une balise sur un système
immunitaire en détresse. En fait, des résultats
de plus en plus nombreux suggèrent que le VIH n'est pas
coupable.
Les médias ont offert au public américain une
version très simplifiée du Sida et du rôle
joué par le VIH. Dans un tourbillon de fausses informations,
de politique et de rhétorique qui a embrouillé la
recherche sur le Sida, de nombreux faits fondamentaux et essentiels
ont été supprimés ou ignorés.
En 1991, une étude publiée dans le journal médical
"Fertility and Sterility" s'adresse à une question
de base: trouve-t-on le VIH dans le sperme d'hommes séroposifs
? Les résultats furent très surprenants. Des échantillons
de sperme de 25 sujets séropositifs ont été
étudiés, et on n'a pu découvrir des traces
de VIH que dans quatre cas seulement. Alors que les rapports épidémiologiques
montraient très clairement que le Sida se transmet de deux
manières - par le sang ou par le sperme - cette observation
a jeté un doute considérable sur le rôle du
VIH dans la transmission de la maladie. Les auteurs de cette étude,
et c'est le moins qu'on puisse dire, admettaient que "...très
peu d'information sont disponibles concernant la présence
du VIH dans le sperme et les mécanismes impliqués
dans sa transmission vénérienne".
Des échantillons de sperme prélevés chez
des individus sidéens et chez des contrôles normaux
furent alors testés à l'aide d'une technique nouvelle
d'une très grande sensibilité, connue sous le nom
de réaction de la polymérase en chaîne (PCR),
qui mesure la présence de virus beaucoup plus efficacement
que les méthodes précédentes. Il est curieux
de souligner cependant que des informations semblables à
propos du VIH dans le sperme étaient disponibles dès
l'époque du premier isolement du VIH, en 1984. Le Dr. Robert
Gallo, rétrovirologiste bien connu au National Cancer Institute
(NCI), ayant annoncé la découverte récente
du VIH comme cause du Sida, publia un article indiquant avoir
trouvé le VIH dans le sperme de patients sidéens.
Malheureusement, Gallo n'a pas mentionné le nombre de patients
étudiés chez lesquels il n'avait pas pu identifier
le virus. "Nous ne savons pas chez combien de patients il
(Gallo) a recherché le VIH. Il a simplement déclaré
l'avoir trouvé dans deux cas", déclarait le
Dr. Robert Root-Bernstein, professeur de physiologie à
l'Université d' Etat du Michigan qui a passé plusieurs
années à analyser les données relatives au
VIH et au Sida et qui est devenu une des plus hautes autorités
sur le Sida dans ce pays. "En ce qui concerne la critique
de ses collègues", dit-il, "ce fut un échec
lamentable. Il est difficile d' admettre qu'une telle absence
de rigueur scientifique ait pu être tolérée".
Dans une autre étude, publiée à peu près
en même temps que celle de Gallo, le sperme de 12 patients
sidéens fut examiné et le VIH observé dans
un cas seulement. Cette observation importante passa largement
inaperçue, et ne fut pas discutée pendant des années.
"Ces deux premiers articles ont été les seuls
disponibles sur la question du VIH dans le sperme pendant plusieurs
années et donnaient une fausse impression", dit Root-Bernstein.
"C'était comme si on disait: bref, nous avons examiné
ces patients et de toute évidence le VIH est présent
dans le sperme, et le sperme peut donc transmettre le Sida. On
n'y fit plus attention. En fait, nous ne connaissons toujours
pas le mode de transmission du Sida."
De 1986 à 1988, plusieurs nouvelles études furent
faites sur le VIH dans le sperme, utilisant des méthodes
de détection plus sensibles. Toujours d'après Root-Bernstein,
ces études montreraient que 25 à 30% des patients
sidéens examinés avaient le VIH dans leur sperme.
Mais si l'on y regarde de près, on se rend compte que les
auteurs parlent de une à dix "copies" par éjaculat,
soit une copie du virus par million d'unité de sperme,
ce qui n'est pas assez pour disséminer une infection. Le
VIH est présent à ce niveau-là dans la salive,
le lait de femme, les sécrétions vaginales qui ne
sont pas des modes de transmission. En général,
il faut des milliers ou même des millions de particules
virales pour transmettre une infection".
Il serait prématuré et dangereux de conclure
que le Sida n'est pas une maladie infectieuse, et cependant ces
résultats soulèvent des questions sur l'infectiosité
du VIH. La question cruciale est un tel tabou que personne n'ose
la poser: quel est le mode de transmission du VIH si ce n'est
pas le sperme ? Le Dr. Michael Lange, spécialiste des maladies
infectieuses au St. Luke's-Roosevelt Hospital à New York,
pense que le Sida est transmis par les rapports sexuels, mais
est sceptique à propos du rôle du VIH dans la transmission
de la maladie; "Je pense qu'il y a un agent infectieux, dit
Lange, mais je ne suis pas convaincu que ce soit le VIH. C'est
peut-être une combinaison d'agents. Mais le Sida est certainement
une maladie infectieuse".
On nous dit que le VIH se transmet par le contact avec n'importe
quel fluide corporel. Et maintenant nous apprenons que le VIH,
quand il est présent dans le sperme, ne s'y trouve pas
en quantité suffisante pour transmettre l'infection. Manifestement,
il y a quelque chose qui ne va pas ! "J' ai entendu, dit
encore Root-Bernstein, qu'ils sont assez inquiets de tout cela
au NIH. Je le serais aussi, à leur place !"
Bien que les chercheurs du NIH aient refusé tout commentaire
à ce sujet, un porte-parole du NIH a annoncé, lors
de deux conférences tenues sur la question de la transmission
du VIH et basées sur les études de sperme, que les
chercheurs ne considèrent pas les données de 1991
comme significatives. Ils affirmèrent que, dans une étude
de 1992, le VIH avait été identifié dans
28 cas sur 28.
Une autre étude, publiée dans le Journal of Acquired
Immune Deficiency Syndrome, confirme, par une analyse poussée,
les données de 1991. Le VIH n'a pas été identifié
dans 28 cas sur 28; ce sont les anticorps anti-VIH qui ont été
détecté dans 7 patients sur 28, ce qui reflète
bien les pourcentages observés dans les études antérieures.
Il est important de distinguer les anticorps du VIH, qui ne
sont pas infectieux, du VIH lui-même. Les anticorps sont
comme des empreintes digitales - indiquant que le corps a été
en contact à un moment donné avec le virus. En général,
quand l'organisme produit des anticorps l' infection est jugulée.
C'est le principe de la vaccination, par laquelle l' organisme
est conduit à produire de grandes quantités d'anticorps.
Le soi-disant "Test du SIDA" teste la présence
d'anticorps, et non celle du virus lui-même, ce qui serait
difficile et trop coûteux pour être fait dans la routine
du dépistage.
Même chez les patients en phase aiguë du Sida, le
VIH est souvent difficile à isoler. Des études de
patients sidéens ont montré que, depuis l'isolement
du VIH en 1984, 50% seulement des malades ont permis de démontrer
le virus, alors que 90% sont séropositifs. Un grand pourcentage
des séropositifs peuvent même ne pas avoir de virus.
Plusieurs études ont permis de calculer qu'il faut entre
500 et 1000 rapports sexuels non-protégés avant
qu'un partenaire séronégatif ne devienne positif.
Et cependant, il y a apparemment eu des cas où un malade
jure être devenu malade après un seul rapport sexuel.
Bien que les médias mettent volontiers l'accent sur le
modèle dramatique, terrorisant, "roulette russe"
de la transmission du Sida par le VIH, il faut bien reconnaître
que ces cas sont si rares que nous connaissons les victimes par
leurs noms. Alison Gertz, par exemple, cette jeune et riche femme
hétérosexuelle qui dit avoir attrapé le Sida
pour avoir couché une seule fois avec un homme; son portrait
a illustré les couvertures des magazines dans tout le pays.
Tout d'un coup, les médias ont fait leur affaire de ce
qui était en réalité un exemple extrêmement
rare, en insistant sur le fait que des cas similaires seraient
la règle dans l'avenir.
Comment le VIH se transmet-il ou ne se transmet-il pas est
la question la plus brûlante de toute la controverse sur
le Sida. Et cependant, à l'heure actuelle, il semble évident
que l'explosion du Sida chez les hétérosexuels ne
s'est jamais produite. Une récente brassée d' articles
dans la presse a réveillé à nouveau l'hystérie,
disant que le VIH peut être trouvé chez 1 américain
sur 250, suggérant une dissémination rampante. En
fait, les chiffres suggèrent l'inverse, si vous prenez
votre calculette. Il y a 250 millions d'Américains. Si
1/250 a le VIH, cela fait un million de gens - moins que les 1.5
à 2 millions prédits précédemment.
Quel que soit le nombre de gens séropositifs, le nombre
de cas de Sida auquel on peut s'attendre dans la communauté
hétérosexuelle apparait comme devant se limiter
par soi-même car, contrairement à ce qui se passe
avec la plupart des maladies vénériennes, le Sida
ne se transmet pas facilement dans les deux sens entre hommes
et femmes, ce qui limite la contagion hétérosexuelle.
A New York, par exemple, il n' y a eu, en 1990, qu'un seul cas
de transmission de la femme à l' homme. Aucun n'a été
relevé en 1991. Depuis 1981, parmi le total des 30,943
cas d' hommes atteints du Sida à New York, onze seulement
ont pu être prouvés comme résultant d'une
contagion femme-homme.
La situation est pareille en Europe. Un rapport récent
paru dans le journal médical anglais The Lancet indique
que parmi 4,097 femmes soignées dans des maternités
londoniennes, une seulement fut trouvée séropositive
parmi celles qui n'appartenaient pas à un groupe de haut
risque de Sida, tels que les hémophiles et les drogués
intraveineux. En Allemagne, et depuis que le virus est recherché,
on n'a identifié que quatre cas de transmission hétérosexuelle
du VIH, en dehors des groupes à haut risque.
La question non résolue d'une éventuelle épidémie
de Sida parmi les hétérosexuels est restée
très controversée pendant des années entre
deux camps opposés - ceux qui disaient que cela allait
arriver et ceux qui n'y croyaient pas. Question non résolue
malgré toutes les données démontrant que
le Sida ne se développe pas chez les hétérosexuels.
L'immense campagne de presse visant à convaincre les hétérosexuels
que "Le Sida ne discrimine pas" était politiquement
correcte mais en fait a ruiné les ténors du Sida.
Dix ans après l' apparition des premiers cas de Sida, la
maladie reste pour la plupart des cas, confinée aux groupes-à-risques
initiallement reconnus.
Le Dr. Joseph Sonnabend, un pionnier de la recherche sur le
Sida et le fondateur de la "Américain Foundation for
AIDS Research", a quitté cette organisation qu'il
avait créée, principalement parce qu'il refusait
de participer à ce qu'il considérait comme une campagne
frauduleuse basée sur la terreur. . "La Fondation
Médicale du Sida envoyait des notes à la grande
presse disant que tout le monde est exposé au risque, que
tout le monde allait être contaminé, etc, etc"-se
rappelle le Dr. Sonnabend. "Quand j'ai entendu cela, j'ai
totalement paniqué. C'était tellement fou. Je les
ai appelé pour leur dire:"Est-ce que vous vous rendez
compte de ce qui va arriver comme résultat de vos agissements
? Vous allez plonger les hommes hétérosexuels dans
la panique, vous allez détruire des relations, des mariages.
En plus vous allez promouvoir la violence parmi les hommes homosexuels.
Les gens vont dire que cette maladie est comme la peste et que
cela vient des homosexuels. Ils vont les passer à tabac
au hasard". Toutes choses qui se sont en fait révélées
vraies.
Et cependant, à ce moment-là, Terry Beirn qui
était directeur des relations publiques de la Fondation
Américaine et qui depuis est mort du Sida n'avait aucunement
l'intention de laisser Sonnabend, ou n' importe qui d'autre, gêner
la collecte de fonds qui battait son plein. "Je ne peux pas
me battre avec Terry" disait Sonnabend. "Il allait de
l' avant. Il était pourtant déjà clair à
ce moment-là que le Sida n'était pas une menace
importante pour les hétérosexuels. Il savait que
toute cette histoire du Sida chez les hétérosexuels
était une blague, mais il disait en avoir besoin pour récolter
des sous. Et en fait, on peut penser que les politiciens mâles
et hétérosexuels de Washington devaient être
convaincus du fait que le sexe peut vous tuer si on voulait qu'ils
approuvent des budgets importants". Ma réponse à
tout cela était: "si vous récoltez des fonds
sur la base d'un mensonge, cet argent-là ne servira à
rien de bon. En fait c'est exactement ce qui s'est passé.
Les crédits ont été approuvés pour
protéger les hommes hétérosexuels d' une
maladie qu'ils n'allaient pas attraper de toute façon.
Qu'avons nous reçu pour ces centaines de millions de dollars
? Rien. L'éducation relative au Sida ? Tout ce que je vois
c'est la terreur et la confusion. Et l'AZT, qui est un désastre.
"Mais d'un autre côté, je trouve qu'il est
utile de parler de transmission, surtout pour protéger
les femmes. Car les femmes attrapent le Sida des hommes, et non
l'inverse. Et les hommes vont faire usage de préservatifs
seulement s'ils se sentent eux-mêmes exposés au risque
de la maladie".
L'épidémiologiste anglais Gordon Stewart a déclaré:"
la seule chose intéressante dans n'importe quelle maladie
est d'apprendre comment la contrôler". Stewart, auquel
l' Office Mondial de la Santé (OMS) avait demandé
un rapport sur les aspects sociaux et comportementaux des maladies
transmissibles, y compris le Sida, est maintenant à la
retraite comme professeur émérite de l'Université
de Glasgow. Il a fait des prédictions statistiques sur
le Sida pendant plusieurs années. Ses prédictions
sont basées sur les faits de transmission tels qu'ils ont
été observés, et non pas sur ce qui aurait
pu se passer dans un "scénario-catastrophe".
Alors que les prévisions faites par l' OMS et par d'autres
organisations de santé publique ont été terriblement
exagérées, des dizaines ou parfois des centaines
de milliers de fois au-delà de ce qui fut effectivement
observé, les prédictions de Stewart ont été
remarquablement précises, les erreurs ne dépassant
pas un très petit nombre de cas.
"Personne ne veut voir les faits en face au sujet de cette
maladie", ajoutait Stewart. "C'est la chose la plus
extraordinaire que j'aie jamais pu voir. J'ai envoyé d'innombrables
lettres à des journaux médicaux, soulignant les
non-sens épidémiologiques, mais ces lettres furent
toutes ignorées. Le fait est que toute cette histoire du
Sida chez les hétérosexuels est une farce".
Les prostituées, qui représentent évidemment
le groupe le plus exposé aux maladies vénériennes,
plongent les chercheurs du Sida dans la perplexité. Le
VIH ne se propage pas chez les prostituées américaines,
bien que la plupart d'entre elles n'emploient pas de préservatifs.
Et même si elles avaient commencé récemment
à en employer, le nombre de cas aurait sûrement dû
être élevé, correspondant aux années
qui précédèrent la prise de conscience du
public au sujet du Sida. Mais toutes les études sur les
prostituées arrivent à la même conclusion:
le VIH se trouve principalement chez les prostituées qui
font également usage de drogues intraveineuses.
Stewart ne peut croire à cette histoire selon laquelle
le Sida serait causé uniquement par le VIH. "Mon idée
la dessus n'est pas très populaire, mais j'ai toujours
affirmé que le Sida était une maladie du comportement.
C'est une maladie multifactorielle, causée par plusieurs
déficiences simultanées du système immunitaire
- drogues pharmaceutiques et récréationnelles, maladies
vénériennes, infections virales multiples".
Le Sida a été mis dans la tête du public
comme une maladie sexuellement transmise, et rien d'autre. Et
cependant aucune autre maladie vénérienne ne lui
ressemble. La blennorragie, la syphilis, l' herpès et les
verrues génitales, par exemple, se transmettent toutes
rapidement et sans discrimination, et les microorganismes responsables
se retrouvent en abondance dans le sperme.
"Les virus fonctionnent exponentiellement", déclare
Peter Duesberg, un généticien moléculaire,
chef de file du débat sur le VIH depuis 1987. "Leur
but est d'infecter autant de gens que possible en une période
de temps brève. Ils se développent jusqu' à
ce qu'ils atteignent un plateau". Et cependant, le taux du
VIH aujourd'hui est le même que ce qu'il était en
1985, quand on l'estimait à peu près à un
million (de sujets contaminés). D'après Duesberg,
le fait que le VIH ne se développe pas exponentiellement
suggère une autre possibilité très intéressante:
le VIH n'est pas un nouveau virus, mais existe depuis bien longtemps,
bien avant l'apparition du Sida. Dans ces conditions, pourquoi
ce virus ne causait-il aucune maladie dans le passé ?
Quand les premiers cas de Sida sont apparus vers l'année
1980, parmi des homosexuels de New York et de San Francisco, il
fallut attendre quelques années avant qu'on y fasse vraiment
attention. Mais comme le nombre de cas augmentait, le public a
commencé à s'intéresser au problème.
L'annonce que la maladie était causée par un microorganisme
contagieux et mortel déclencha aussitôt l'attention
passionnée des chercheurs.
Le domaine de la rétrovirologie est né en 1970
d'un groupe de virus capables de convertir leur ARN en ADN grâce
à un enzyme appelé transcriptase inverse. Bien que
les rétrovirus soient communs chez les animaux, ils n'avaient
jamais auparavant été reconnus comme responsables
de maladie chez l'homme. Robert gallo, un ambitieux rétrovirologiste
du NCI, avait découvert, en 1980, le premier rétrovirus
humain qu'il appela HTLV-1, et qu'il essaya d'incriminer comme
la cause d'une certaine forme de leucémie au Japon. Quand
cette hypothèse ne fut pas acceptée, Gallo fut très
irrité. Dès 1983, il publia des articles dans l'espoir
de convaincre ses collègues que ce virus était également
la cause du Sida.
Gallo, qui travaillait dans le tout-puissant NIH dont le NCI
est une partie, fonçait dans le processus scientifique
à coup d'intimidation, comme un rouleau compresseur, et
rencontrait en fait fort peu de résistance. "Toute
cette histoire concernant HTLV-1 et le Sida était ridicule,
mais personne n'osait dire un mot à Bob Gallo", se
souvient le Dr. Sonnabend. "Quand quelques collègues
et moi-même avons tenté de prouver que le HTLV-1
n'avait rien à voir avec le Sida, tous les journaux scientifiques
ont refusé de publier nos articles".
Le 23 avril 1984, lors d'une conférence de presse où
il y avait grande foule à Washington, DC, Gallo, qui eut
du mal à se hisser sur l' estrade vu le nombre des reporters
et des opérateurs de télévision, fit sa déclaration
historique: La cause du Sida a été découverte.
Les flashs de caméra crépitaient furieusement. C'était
un nouveau rétrovirus, isolé apparemment dans le
laboratoire de Gallo; il l'appelait le HTLV-III, pour insinuer
que c'était un membre de cette famille de soi-disant rétrovirus
leucémigènes qu'il avait découverte precédemment.
Ce que Gallo omit de mentionner c'est que ce même virus
avait été isolé en France près d'un
an auparavant, et identifié par les lettres LAV(Lymphadenopathy
Associated Virus). Le groupe de recherche français à
l'Institut Pasteur, dirigé par le Dr. Luc Montagnier, avait
isolé ce virus et l'avait envoyé à Gallo,
lui demandant de l'étudier. Les Français étaient
prudents - n'étant pas du tout prêts à dire
que ce nouveau virus était la cause du Sida. Leur seul
argument était la forte corrélation qui existait
entre ce virus et les patients atteints du Sida. La plupart, mais
pas tous les patients sidéens avaient des anticorps contre
ce virus. Le virus vivant pouvait être isolé chez
la moitié d' entre eux. Et au laboratoire, ce virus semblait
tuer les cellules T, ce même système immunitaire
qui est détruit chez les patients sidéens. Le nombre
de cellules tuées était cependant fort bas.
Mais Gallo était convaincu. Comme un chef de file notoire
et agressif du domaine nouveau de la rétrovirologie, Gallo
voulait à tout prix prouver qu'un rétrovirus pouvait
causer une maladie mortelle. N'ayant pourtant jamais été
accepté comme un grand champion dans la communauté
scientifique, Gallo paradait sur la scène grande ouverte
des recherches sur le Sida, déterminé à masquer
l'histoire du HTLV-1 ainsi que plusieurs fausses nouvelles et
erreurs scientifiques qui avaient caractérisé sa
carrière mouvementée. Depuis plusieurs années
il avait essayé d'être accepté à la
prestigieuse Académie Nationale des Sciences, mais à
cause de sa faible réputation scientifique parmi ses collègues,
l'Académie continua de le refuser. Mais maintenant, prétendant
avoir découvert le virus du Sida, il semblait que l'heure
de gloire de Gallo avait sonné.
Dans son introduction, Margaret Heckler, qui était Secrétaire
d' État à la Santé, mentionna " d'autres
découvertes aux quatre coins du globe" soulignant
cependant que la médaille d'or revenait à l'Amérique.
" Aujourd' hui, nous avons un autre miracle à ajouter
au long tableau d' honneur de la médecine et de la science
américaine" disait-elle en souriant aux caméras
de télévision, avec Gallo à son côté.
Elle fit alors une grande déclaration supplémentaire.
Elle promit que la découverte du virus allait ouvrir le
champ de recherche du vaccin du Sida, et qu'un tel vaccin devrait
être disponible vers 1986.
Le Dr. Sonnabend se souvient fort bien de la période
qui suivit la déclaration de Gallo. Il devenait évident
pour lui, comme pour beaucoup d'autres chercheurs, que ce que
Gallo annonçait comme sa propre découverte était
en réalité le virus découvert par les Français.
" J'en était malade" dit-il, " Je voulais
protester mais tous mes collègues me disaient de la boucler.
Et aucun des reporters scientifiques présents ne semblait
comprendre ce qui se passait". Les images publiées
ultérieurement du HTLV-III de Gallo étaient identiques
à celles du LAV de Montagnier, et la seule manière
d'expliquer cette identité était de penser qu'ils
venaient tous les deux du même patient.
Montagnier avait en fait envoyé des échantillons
du LAV à Gallo deux fois. La seconde fois, en septembre
1983, il envoya aussi un contrat stipulant que le laboratoire
américain ne pouvait pas utiliser cet échantillon
à des fins commerciales. Or, le jour-même de la conférence
de presse de Washington, une demande de brevet au Etats-Unis fut
introduite, relative au test diagnostic du virus développé
par Gallo. Le profit de la vente d'un tel test du Sida était
estimé à 100 millions de dollars par an.
La guerre éclata. Le gouvernement français poursuivit
le gouvernement américain en réclamant les droits
de ce brevet et la reconnaissance de la découverte du virus
qui pourrait éventuellement être appelé VIH,
virus de l'immunodéficience humaine. Toute l'affaire se
calma très rapidement; le président Ronald Reagan
et le premier ministre français Jacques Chirac se rencontrèrent
pour arriver à un arrangement. Les deux pays pourraient
partager les profits de la vente du test du Sida, et les deux
scientifiques, Montagnier et Gallo, seraient considérés
comme les "co-découvreurs" du VIH.
Rétrospectivement, que le VIH soit la cause du Sida
restait cependant très loin d'être prouvé
d'une manière concluante. Mais à cette époque,
étant donné l'intensité des pressions, la
terreur du public, la nouveauté de tout cela, et la gloire
d'une nouvelle découverte, la communauté scientifique
américaine semblait accepter. La déclaration était
faite. Une industrie était née. Et toute une génération
de rétrovirologistes trouvait soudainement une raison d'être.
"Gallo était certainement en train de commettre
ouvertement une fraude scientifique flagrante" dit Sonnabend.
"Mais ce n'était pas le moment d'accuser Gallo. C'était
nous - nous les membres de la communauté scientifique qui
l'avons laissé faire. Rien de tout ceci n' était
secret. C'était en plein jour, mais personne n'osait dire
un mot contre Gallo. Cela avait beaucoup à voir avec une
certaine forme de patriotisme - l'idée que cette grande
découverte avait été faite par un Américain".
Le Dr. Lange faisait échos au regret de nombreux médecins
praticiens du Sida. " J'étais loin d'être convaincu
par les résultats qu' ils avaient obtenus à l'époque
et je ne suis toujours pas convaincu" dit-il. "On nous
a tous forcé à croire en une explication très
dogmatique et simpliste des causes du Sida. Aujourd'hui, je pense
que même les plus ardents défenseurs du VIH ne croient
plus que ce virus est capable à lui seul d'endommager le
système immunitaire. Il doit y avoir d' autres facteurs.
Mais, à cause de l'hypothèse VIH, très peu
ou aucune recherche n'est poursuivie pour les identifier.
"J'étais très en colère" poursuivait
Lange. "La cause du Sida avait été découverte
par un décret gouvernemental. J'y travaillais à
l' Institut Pasteur depuis six mois, mais la déclaration
a été faite à une conférence de presse.
A mon avis, dès ce moment-là, la recherche sur le
Sida s'est transformée en une magouille politique criminelle,
monstrueuse, et est restée dans cet état depuis".
Le Dr. Kary Mullis, un biochimiste qui est l'inventeur de la
technique de la réaction en chaîne de la polymérase
(PCR) hoche la tête et dit: "Pourquoi ont-ils fait
une chose pareille ? Je ne parviens pas à comprendre. Personne
avec un peu de bon sens ne sauterait la-dedans comme ils l'ont
fait. La Secrétaire à la Santé, annonçant
au monde entier que cet homme, Robert Gallo avec ses lunettes
noires, avait découvert la cause du Sida. Cela n'avait
rien à voir avec la science comme nous la respectons. Il
y avait des patients souffrant du Sida, et d'autres qui avaient
le VIH, même pas tous. Il y avait donc une corrélation.
Et après ?".
C'est en 1987 que le biologiste moléculaire Peter Duesberg
lança sa première attaque violente contre la théorie
VIH-Sida dans le journal Cancer Research. Duesberg, un scientifique
de réputation mondiale et membre de longue date de l'Académie
Nationale des Sciences, était dans une position idéale
pour s'occuper du Sida. Il avait découvert les oncogènes
(les gènes qui causent le cancer), et avait contribué
à l' établissement de la carte génétique
des rétrovirus. Gallo lui-même avait déclaré
que son ami d'alors et collègue Duesberg "en connaissait
plus sur les rétrovirus que n'importe qui d'autre au monde".
Duesberg était l'un de ces 23 scientifiques des USA reconnu
comme méritant la prestigieuse "Outstanding Investigator
Grant" qui stipule que le récipiendaire "a ouvert
de nouveaux champs de recherche, dirige de la recherche de pointe,
et pose des questions créatrices".
Eh bien oui, Duesberg a fait tout cela. Il a demandé
comment le VIH, un virus latent, un rétrovirus inactif,
pouvait tuer des billions de cellules alors qu'il n'en infectait
que quelques unes. Comment ce virus pourrait-il causer une maladie
mortelle alors qu'il est très difficile de l'isoler chez
les patients, même au stade terminal de la maladie ? Comment
comprendre qu'il y ait des patients sidéens sans aucune
trace de VIH ? Et comment se fait-il qu'il n'y ait aucun modèle
pour le VIH chez les animaux de laboratoire ? En d'autres termes,
pourquoi les animaux injectés n'attrapent-ils pas le Sida
??
Duesberg lut tous les articles écrits sur le Sida et
sur le VIH et passa 9 mois à rédiger son article
paru dans Cancer Research, article dans lequel il conclut que,
très loin d'être un virus mortel, le VIH est inoffensif.
"Cela me laisserait indifférent d'être contaminé
par ce virus, dit-il carrément, car il est inoffensif".
D'abord ce fut le silence, une sorte de silence embarrassé
et choquant. Quand des journalistes et quelques éditeurs
de journaux médicaux demandèrent à Gallo
de répondre aux critiques que Duesberg faisait à
sa théorie, Gallo éclata simplement pour dire que
les arguments de Duesberg étaient trop ridicules pour qu'il
perde son temps précieux à y répondre. Et
le reste de la communauté scientifique emboîta le
pas, tout simplement ignorant Duesberg.
A cette époque, l'idée que le VIH était
la cause irréfutable du Sida était tellement ancrée
que Duesberg apparaissait comme un intrus, une sorte de pilote
kamikaze s'écrasant sur la façade d'un immeuble.
La première réaction aux idées de Duesberg
fut celle d'un choc, suivi de colère et peut-être
un peu de pitié. Voilà un scientifique, brillant
et respecté, avec un prix Nobel à portée
de la main pour sa découverte des oncogènes, qui,
tout d'un coup et d'une façon inexplicable, se met à
dérailler. Et cependant, malgré tous les efforts
de ses détracteurs, ceux-ci ne pouvaient mettre en doute
le fait que Duesberg était une des plus grandes autorités
mondiales sur les rétrovirus. Duesberg était connu
comme un faiseur de trouble; dans les années 1970, après
la découverte des oncogènes, il changea de cap et
prétendit qu'un autre type de gènes, les oncogènes
cellulaires, ne pouvaient être la cause du cancer. Bref,
ce n'était pas la première fois qu'il créait
des problèmes, sciant la branche sur laquelle lui et ses
collègues étaient assis.
Il ne lui fallut pas longtemps pour être excommunié:
il n'était plus invité à parler aux conférences
scientifiques, ou s'il l'était, c'était avec la
promesse qu'il ne parlerait pas du VIH. Pour la première
fois en 25 ans de carrière scientifique, il ne parvenait
plus à publier ses articles. Et puis vint le coup mortel:
en octobre 1990 Duesberg fut informé que son crédit
annuel de recherche de 350.000 dollars se terminerait en 1992.
Duesberg, qui est né en Allemagne, avait reçu tous
ses crédits de recherche du gouvernement américain
depuis plus de 20 ans, mais après la cessation de ses crédits
il était pratiquement réduit au silence. Il fit
appel à la décision, plaidant le conflit d'intérêt.
Le comité qui prit la décision de cesser ses crédits
comprenait le Dr. Flossie Wong Staal, la maîtresse de Gallo
et la mère d'un de ses enfants, et le Dr. Dani Bolognesi,
détenteur d'un brevet sur les tests de détection
des anticorps VIH. L'appel fut rejeté, malgré le
fait que plusieurs membres du gouvernement cherchaient à
défendre Duesberg, et notamment les membres du Congrès
Ron Dellums et William Dannemeyer.
Pendant des années, les officiels de la recherche contre
le Sida ont gardé le silence sur la controverse, en lançant
la même réponse à ceux qui s'inquiétaient.
Leur réponse n'en était pas une, c'est le moins
qu' on puisse dire: "Tout scientifique intelligent, nous
affirmait-on, est convaincu que le VIH est la cause du Sida".
Et cependant, ce n'est pas vrai. L'année passée
un groupe de 40 scientifiques, qui comprenait un grand nombre
d'éminents rétro- virologistes, d'épidémiologistes
et d'immunologistes se sont coalisés sous le nom de "The
group for the scientific reappraisal of the HIV-AIDS hypothesis".
Fondé par un biologiste de Harvard, le Dr. Charles A. Thomas,
Jr. qui avait suivi le débat depuis 1987 quand le premier
article de Duesberg fut publié, le groupe a pour objectif
de s'assurer que la question de l'étiologie du Sida soit
soumise à une enquête scientifique et exposée
à une étude critique. Comme on lui demandait ce
qui l'avait motivé pour former ce groupe, le Dr. Thomas
répondit :"Je pense que, pour un scientifique, garder
le silence devant un doute aussi important est équivalent
à une négligence criminelle".
Dès 1990, même le Dr. Montagnier, le Français
qui fut le co-découvreur du VIH, battait en retraite sur
la question de savoir si le VIH pouvait, à lui seul, causer
le Sida. Montagnier a stupéfait ses collègues lors
de la conférence internationale sur le Sida qui s'est tenue
à San Francisco en 1990, lorsqu'il a annoncé que
le VIH ne pouvait causer le Sida sans l'intervention d'un cofacteur.
Il proposa comme cofacteur un agent bactérien connu sous
le nom de mycoplasme qui, d' après le Dr. Shyh-Ching Lo
du Armed Forces Institute of Pathology, lorsqu'il est injecté
à des singes cause une maladie ressemblant au Sida et provoque
la mort. Cette brève communication du Dr. Montagnier fut
reçue avec une explosion de colère par ses collègues
américains. Montagnier quitta la conférence rapidement
pour rentrer à Paris.
L'an passé, John Maddox, l'éditeur d'un des journaux
scientifiques du monde le plus célèbre, "Nature",
fit frémir la communauté scientifique, tant aux
USA qu'en Grande Bretagne, quand il publia un éditorial
essentiellement pour s'excuser de n'avoir pas donné plus
d' attention aux opinions de Duesberg. Ce qui le détermina
à écrire cet éditorial, entre autres choses,
était une étude qui prouvait que des souris, injectées
avec leurs propres lymphocytes (cellules du système immunitaire
dont les cellules T font partie) peuvent devenir séropositives
alors qu'elles n'avaient jamais été exposées
au VIH. Maddox écrivit:" Il y a maintenant des arguments
qui confortent la longue bataille de Duesberg contre les officiels
du Sida (parmi lesquels il compte avec regret son propre journal).
Il conclut son article, en spéculant que le Sida pourrait
être une maladie auto-immune, et en disant que si de toute
façon le VIH n'est pas sans rapport avec le Sida, les travaux
récents démontraient que le Sida était infiniment
plus complexe que ce que les théories initiales avaient
laissé supposer. Il écrivit: "Duesberg va me
dire: je vous l'avais bien dit". Son éditorial ayant
été accueilli avec choc et rage, Maddox publia une
rétraction partielle le mois suivant, rassurant la communauté
scientifique en disant qu'il n'était pas d'accord avec
Duesberg à propos du VIH, mais, comme il déclara
dans un interview peu après: " Il y a plus à
comprendre à propos du Sida que ces histoires infantiles
qu'on nous a serinées depuis des années".
Du nouveau, cependant: une enquête judiciaire contre
Gallo est en cours depuis près de trois ans. En 1989 un
journaliste du Chicago Tribune, John Crewdson, révéla
avec des détails accablants comment Gallo s'était
approprié le virus que lui avait envoyé Montagnier,
ce qui expliquait comment ils avaient tous les deux découverts
des virus identiques !
Le premier mars de cette année, le New York Times publia
une enquête du NIH concluant à des erreurs dans l'article
que Gallo avait publié en 1984 dans le prestigieux journal
"Science", un de ces quatre articles que Gallo publia
à cette même époque sur le rôle du VIH
dans l' étiologie du Sida. L'enquête conclut que
ces hypothèses étaient basées sur des interprétations
tendancieuses et frauduleuses. Par la suite, Gallo ayant admis
qu'il avait peut-être par erreur contaminé ses propres
expériences avec le virus de Montagnier (l'autre possibilité,
toujours dans les mains de la justice, étant qu'il avait
tout simplement volé le virus), le gouvernement français
demanda la pleine reconnaissance pour la découverte du
virus, poursuivant les USA et réclamant à peu près
20 millions de dollars perçus comme intérêts
dans la vente des tests VIH, ainsi que pour les centaines de milliers
de dollars empochés personnellement par Gallo dans cette
opération. Peter Duesberg hausse les épaules en
disant: " A mon avis, toute cette affaire n'est rien de plus
qu'une histoire de savoir qui a volé les faux diamants.
Le fait que tout le monde semble ignorer est que tous les articles
que Gallo a écrit au début sur VIH ont été
reconnus comme frauduleux. Et cela ne vous fait vraiment pas douter
de l'hypothèse VIH, vraiment ? L'hypothèse VIH était
entièrement basée sur ces articles".
L'hypothèse VIH peut essentiellement se résumer
comme ceci: quand une personne est infectée par le VIH,
le virus dévore les cellules T avec voracité, détruisant
peu à peu le système immunitaire, laissant le patient
exposé à une panoplie d'infections, finalement mortelles
et que le système immunitaire aurait dû normalement
être capable de juguler.
L'argument principal de Duesberg, que peu de membres de la
communauté scientifique se risque à contredire,
est que le VIH infecte et tue seulement un nombre insignifiant
de cellules T, approximativement une sur 10,000, et que l'organisme
remplace les cellules beaucoup plus rapidement que cela.
C'est comme si on disait que vous allez conquérir la
Chine en tuant trois soldats par jour, disait Duesberg. Ca prendrait
une éternité...
De nombreux chercheurs admettent tout cela, mais évoquent
"des mécanismes inconnus" responsables de l'activité
cytolytique du virus. Leur raisonnement repose sur d'étranges
prémices: puisque les cellules T disparaissent et que le
VIH est présent, c'est que le VIH tue les cellules T. Et
ils ont élaboré des spéculations très
divergentes pour tenter d'expliquer ce phénomène.
Récemment, dans le New York Times, trois théories
très différentes furent proposées. Et le
Dr. Fauci, directeur du service des maladies allergiques et infectieuses
du NIH et un des chercheurs les plus chevronnés du gouvernement
en matière de Sida, conclut simplement que ces trois théories
étaient toutes les trois plausibles....
Aux Etats-Unis, on estime qu'il y a un million d'Américains
séropositifs. Trois pour-cent d'entre eux seulement, soit
environ 30.000, développent des symptômes de Sida
chaque année. Alors que 75 % des hémophiles ont
été exposés à du sang contaminé
par le VIH, 1 % seulement d'entre eux est diagnostiqué
comme sidéen par an, et dans beaucoup de cas la maladie
semble résulter plutôt de la déficience immunitaire
causée par l'administration régulière de
facteurs de coagulation qui sont immunodéprimants. En 1989,
une étude publiée dans le Journal of Allergy and
Clinical Immunology compara les déficiences immunitaires
dans deux groupes d'hémophiles, les uns séropositifs
et les autres séronégatifs, avec des résultats
identiques dans les deux groupes. Une autre étude, parue
en 1985 dans le American Journal of Haematology, rapporta des
résultats similaires. "Les résultats de notre
étude, de même que ceux d'études antérieures,
disent les auteurs, nous permettent également de formuler
l'hypothèse selon laquelle l'administration prolongée
de protéines sanguines peut rendre les hémophiles
immunologiquement déficients, endommageant leur système
immunitaire à chaque administration de facteur de coagulation".
Bien que l'on ait dit que certains patients transfusés
avec du sang contaminé par le VIH mourraient du Sida causé
par le VIH, une étude parue dans le New England Journal
of Medicine en 1989 compara ce taux de mortalité avec un
groupe de patients transfusés qui n'avaient pas été
exposés au VIH et conclut que les taux de mortalité
dans les deux groupes étaient similaires. Alors que 41%
de ceux connus pour avoir été exposés au
VIH mourraient dans l'année qui suivait la transfusion,
50% de ceux qui n'avaient pas été exposés
au virus mourraient également dans l'année. Les
auteurs ont également tiré la conclusion selon laquelle
les transfusés devenus sidéens avaient reçu
un plus grand nombre de transfusions que ceux qui n'avaient pas
développé le Sida. "Les poly-transfusés
sont peut-être exposés à d'autres cofacteurs
viraux, ou peuvent souffrir d'affections médicales plus
sévères."
Tragiquement, aucune étude n'a jamais été
faite pour déterminer, en dehors du VIH, quels sont les
facteurs que les malades du Sida ont en commun. On a raconté,
au passage, les témoignages de médecins soignant
beaucoup de sidéens ainsi que ceux de groupements de lutte
contre le Sida qui s'accordent à dire que les malades atteints
du Sida, tout comme les hémophiles et les poly-transfusés,
ont en commun, à part les anticorps anti-VIH, un large
spectre de facteurs immunodépressifs.
Beaucoup de malades sidéens semblent avoir de multiples
antécédents de maladies vénériennes,
et avoir utilisé des doses énormes d'antibiotiques
et de drogues récréationnelles. Le Dr. Sonnabend
et d'autres ont même émis une théorie selon
laquelle l' exposition à des spermes différents
pourrait gravement compromettre le système immunitaire.
On a également pensé que des nouveau-nés
peuvent en quelque sorte hériter des accoutumances de leurs
mères, suggérant que si la mère est intoxiquée
par la drogue l'enfant naîtra avec un système immunitaire
défaillant, avec ou sans VIH.
Comme le VIH est considéré comme mortel, nous
sommes engagés dans une confusion du type "qui a commencé
de l' oeuf ou de la poule". En cas de maladie ou de mort,
si le VIH est présent il est tenu pour responsable. La
possibilité qu'un scénario identique pourrait s'observer
en l'absence du VIH n'est que rarement considérée
pas plus que le fait de voir apparaître d'elles-mêmes
les maladies associées au Sida, en particulier chez des
sujets dont le système immunitaire est déjà
compromis. Plusieurs études ont fait état de douzaines
de cas typiques et avancés de Sida chez lesquels on n'a
pas pu identifier la moindre trace du VIH. Comment est-ce que
les avocats du VIH expliquent ces cas-là ? Leur réponse
est simple, et non-scientifique. Le virus se cache quelque part...
Chaque résultat en contradiction avec la théorie
officielle sur le rôle du VIH dans le Sida est aussitôt
balayé sous le tapis, avec des remarques d'après
lesquelles ce virus est mystérieux, cause ses dégâts
dans le silence, invisiblement, inexpliquablement.... Et tout
cela malgré l'évidente absence du virus. Les officiels
de la recherche médicale ont dépensé, en
dix ans, 2 milliards de dollars, étudiant, découpant,
cultivant ce virus, tout cela sans avoir fait le moindre progrès.
Comment, par ailleurs, ce virus pourrait-il être si complexe
et actif et causer des symptômes aussi multiples que ceux
que l'on voit dans le Sida ?
Alors que la majorité des chercheurs semblent admettre
confortablement que le VIH est tout simplement très nouveau
et très mystérieux, d'autres chercheurs insistent
sur le fait que le VIH est un virus ordinaire. Kary Mullis est
parmi ces derniers. Alors que la technique du PCR, inventée
par Mullis, est maintenant utilisée dans pratiquement toutes
les études sur le VIH, ironiquement, Mullis est un membre
du "Group for the Reappraisal of the HIV-AIDS Hypothesis".
"Le mystère de ce maudit virus, dit Mullis, fut engendré
par les milliards de dollars consacrés chaque année
à son étude. Prenez n'importe quel autre virus,
dépensez 2 milliards de dollars dessus, et vous allez fabriquer
de grands mystères à son sujet également".
L'invention de Mullis lui a valu l'admiration du monde scientifique
et l'a hissé au rang d'un candidat pour le prix Nobel.
Avec la technique du PCR, une sorte d'amplificateur moléculaire,
les chercheurs sont maintenant capables de voir dans les cellules
des particules virales qu' on aurait jamais pu voir auparavant.
Comme un phare géant braqué sur le monde mystérieux
des organismes, la technique du PCR permet cependant aux virus
de se cacher. Ironiquement, lorsque cette technique fut appliquée
pour la première fois à la recherche du VIH en 1989,
les chercheurs prétendirent avoir mis le point final aux
objections de Duesberg qui pensait que le virus était très
difficilement identifiable dans les cellules. De nombreux articles
claironnèrent la nouvelle d' après laquelle le PCR
rendait le VIH 100 fois plus facilement détectable. Malheureusement,
même aujourd'hui, Mullis ne voit pas le rapport qui pourrait
exister entre son invention (PCR), le VIH et le Sida.
"Le PCR permet d'identifier plus facilement le virus (VIH)
chez les sujets infectés" dit Mullis, " et certains
de ces patients développèrent les symptômes
du Sida. Mais cela n'apporte même pas le début d'une
réponse à la question de savoir si le VIH est la
cause de la maladie. Les êtres humains sont contaminés
par d'innombrables rétrovirus. Des centaines, des milliers,
ou plus encore. Nous avons seulement commencé à
les rechercher récemment. Mais ils n'ont jamais tué
personne. Les humains ont toujours survécu aux rétrovirus".
Et ceci nous ramène à un des arguments classiques
de Duesberg d' après qui les rétrovirus n'ont jamais
causé de maladie chez l'homme. "En fait, dit Duesberg,
les retrovirus ne tuent pas les cellules, au contraire, ils favorisent
souvent leur croissance. Les rétrovirus n'ont jamais été
une menace pour les humains. A mon avis, le domaine de la rétrovirologie
est superflu. Pas étonnant qu'ils soient si obsédés
avec le VIH ! C' est tout ce qu'ils ont à se mettre sous
la dent pour tenter de justifier leur travaux !"
Harvey Bialy, éditeur du journal Bio/Technology avait
des doutes depuis le début. D'après lui: "le
VIH est un rétrovirus ordinaire, et rien ne permet de le
considérer comme unique. Tout ce qu'on découvre
à propos du VIH se retrouve chez d'autres rétrovirus
qui ne causent pas le Sida. Le VIH contient seulement une fort
petite quantité d'information génétique qui
ne pourrait permettre en aucune façon de faire tout ce
qu' on lui attribue".
Et Bialy d'ajouter, sur un ton indigné:"Une hypothèse
importante doit permettre d'expliquer et de prédire. Je
vous demande simplement ceci: quel sorte de chercheur scientifique
s'accroche à une hypothèse qui ne parvient ni à
expliquer, ni à prédire ? Nous avons accepté
de mettre l'immunologie cul par dessus-tête".
Il y a quelques années, vous vous souvenez probablement
que les femmes qui étaient enceintes et séropositives
étaient instamment priées de subir un avortement,
car, disait-on, 100 % de ces enfants allaient certainement naître
avec le Sida et mourir peu après leur naissance. En fait,
de tous les enfants nés de mères séropositives,
tous sont effectivement nés avec des anticorps anti-VIH,
mais 15 à 18 mois plus tard les 2/3 d'entre eux sont devenus
séronégatifs. L'explication qui fut donnée
est que ces enfants ne présentaient pas leurs anticorps
à eux, mais avaient en fait hérités des anticorps
de leur mère. Si un enfant né d'une mère
séropositive peut éliminer le VIH de son organisme,
comment peut-on encore soutenir que la présence d' anticorps
n'est pas très différente du Sida lui-même
? Mais quand on demandait si ce phénomène pourrait
s'observer chez les adultes, un médecin spécialiste
des enfants sidéens au New York Hospital répondait
qu'on avait jamais vu d'adultes passer du stade séropositif
au séronégatif.
Root-Bernstein, après avoir épluché la
littérature, n'est pas d' accord. Il affirme avoir trouvé
trois douzaines de cas de patients séropositifs devenus
séronégatifs. En plus, il y a les cas des patients
transfusés avec du sang contaminé et qui n'ont toujours
pas développé d'anticorps anti-VIH.
Et comme pour accroître la confusion, même le test
le plus précis pour la détection des anticorps anti-VIH,
le "Western Blot", produit une réaction croisée
chez les sujets atteints d'affection auto-immune telle que l'arthrite
rhumatoïde et le lupus. En d'autres termes, les patients
présentant des anticorps dans ces maladies-là peuvent
être testés séropositifs pour VIH, même
s'ils n'ont jamais été en contact avec le virus
! La malaria est une autre maladie qui peut occasionnellement
présenter une réaction croisée avec le VIH.
Ceci pourrait-il expliquer le nombre croissant de séropositifs
dans certaines régions d'Afrique ?
La question la plus importante pour quelqu'un qui doit faire
face à une réaction séropositive est de connaître
la probabilité qu'il a de rester en bonne santé
ou de tomber malade. Au début, on affirmait que la période
de latence de la maladie ( qui variait selon la personne interrogée)
était devenue beaucoup plus longue, un phénomène
que Duesberg appelait "déplacer les piquets du goal"
et qu'une personne pouvait vivre 30 ans avec le VIH sans tomber
malade.
Une discussion rationnelle sur ces questions ne pourrait prendre
place avec suffisamment de sérénité parmi
la population, les médias, et les spécialistes du
VIH. Lorsque le problème du Sida fut pris en charge par
les médias et les organisations contre le Sida, un ensemble
d'implications politiques, sociales et morales s'établit,
consolidé par une extraordinaire sûreté de
soi et par une bonne conscience qui ne pouvait tolérer
aucune question.
Après examen, il apparut que les conférences
sur le Sida ne faisaient autre chose que de brouiller les pistes.
Appeler le VIH " le virus du Sida" impliquait par exemple
qu'il n' y avait aucun doute sur le fait que le VIH est la cause
du Sida. "L'épidémie du Sida" impliquait
que le Sida se transmettait d'une manière incontrôlable,
ce qui est loin d' être admis par tous. Plusieurs statisticiens
affirment que le Sida a atteint son point culminant aux USA et
en Europe et est en fait maintenant sur son déclin. Le
nombre de nouveaux cas de Sida croit lentement d'année
en année, un fait qui n'est pas claironné par les
médias et par les 16,000 associations anti-Sida du pays.
Serait-il excessivement cynique de suggérer que nous
avons affaire à une industrie qui cherche essentiellement
à survivre, et pas tellement à réaliser son
but, car ceci conduirait à sa disparition ? Il est bien
connu que d'innombrables chercheurs se sont engagés dans
la recherche sur le Sida comme dans une opération de sauvetage,
en quittant le navire naufragé de la recherche sur le cancer.
Soutenus par des milliards de dollars et ne devant rendre compte
à personne, la recherche sur le cancer fit exactement ce
que fait aujourd'hui la recherche sur le Sida: couper la parole
à tous ceux qui s'écartent de l' orthodoxie, et
refuser les crédits de recherche à tous ceux qui
s' intéressent à des formes nouvelles de traitement
. Comme disait Duesberg: " Je pourrais les comprendre quand
ils me présentent comme un être horrible et irresponsable
si leurs théories avaient produit le moindre résultat,
mais jusqu'ici ils n'ont pas sauvé une seule vie humaine.
Après dix ans, nous n'avons toujours pas de vaccin, et
le seul traitement est l'AZT qui, à mon avis, ne fait qu'aggraver
la maladie."
Pour Kary Mullis: "Nous sommes des scientifiques, et les
scientifiques n'ont pas de croyance; ils cherchent l'évidence.
Nous ne croyons pas comme des chrétiens, et nos âmes
ne sont pas en jeu. Franchement, je n'ai jamais rien vu de pareil.
Je pense que la plupart de ceux qui se sont engagés dans
l'hypothèse VIH ont fait cela sans malice. Ils ne sont
pas méchants, mais ils essayent tout simplement de faire
leur boulot. Je pense que la plupart des virologistes sont névrosés.
Ils se sont embarqués depuis longtemps dans un système
très vaste et très complexe. Et ce système
leur fournit des informations qui sont devenues de moins en moins
fiables. Ils appellent " faits" leur propres publications,
et le tout est devenu de plus en plus trouble et névrosé."
"Comme je voyage beaucoup ces temps-çi, j'ai l'occasion
de parler avec beaucoup de scientifiques, parmi les meilleurs,
ceux du CDC, du NIH, etc, et de leur poser beaucoup de questions.
Je leur dit généralement ceci: excusez-moi, mais
en tant que scientifique indépendant, je dois souvent écrire
des articles sur le Sida pour une compagnie pour laquelle je travaille.
La première phrase qui me tombe sous la plume est souvent:
Le VIH est la cause du Sida... Et maintenant je voudrais pouvoir
donner une référence soutenant cette affirmation"
"Une référence" me demande-t-on ?
"Oui, vous savez bien, une référence bibliographique.
Est-ce que vous pourriez me donner les références
qui vous viennent à l'esprit ? Après les avoir lues,
je serai plus en paix avec mon affirmation. Car, vous comprenez,
je ne veux pas que cela apparaisse comme mon idée"...
"Je n'ai jamais reçu, d'aucun virologiste, une
réponse claire à ma question. Ils me disent tous:
oui, oui, bien sûr, dès mon retour dans mon bureau
je vous envoie ça." Et je les rappelle, et ils n'ont
rien trouvé pour moi. Car en fait, les références
que je cherche n'existent pas. L' hypothèse est sortie
des rapports des journaux, de bavardages, d' arrangements faits
dans les couloirs de labos de virologie, ou de tout ce qui se
dit quand dix mille d'entre eux se réunissent en Europe
pour leur grand congrès annuel sur le VIH. Cette hypothèse
n'a rien à voir avec la rigueur scientifique. Le seul individu
qui m'ait jamais renvoyé quelque chose était un
virologiste d'une compagnie appelée Diagnostic Products.
Et imaginez-vous ce qu'il m'a envoyé ? Il m'a envoyé
cet article que Robin Weiss a écrit contre Duesberg dans
"Nature"! Tout ce que l'on disait là-dedans était
que Peter Duesberg était fou, qu'il n'est pas nécessaire
de regarder le virus, ni de s'attarder sur les résultats
expérimentaux, ni sur la transmission du Sida.... J'avais
peine à croire mes yeux ! (entre parenthèse, Robin
Weiss détient le brevet britannique du test-VIH).
Oui, cela parait difficile à croire. Presque tous les
scientifiques travaillant sur le Sida croient que le VIH en est
la cause, et pourtant aucun d'entre eux ne peut donner la moindre
référence scientifique qui leur permettrait de conclure
qu'il en est bien ainsi. Plusieurs scientifiques ont, au cours
des dernières années, admis qu'en effet la preuve
que le VIH est la cause reste à faire, mais que la corrélation
entre le VIH et le Sida, qui est tellement frappante, peut tenir
lieu de preuve. Une telle corrélation pourrait en effet
suggérer la nécessité de nouvelles recherches,
encore que, dix ans plus tard l'hypothèse ne parvient toujours
pas à répondre aux questions les plus essentielles.
L'excuse des tenants du VIH est à peu près la
suivante: le fait que nous ne puissions pas voir ce virus tuer
les cellules ne veut pas dire qu' il ne le fait pas. C'est un
lenti-virus, un virus lent. Cela peut lui prendre des années
avant de faire des dégâts, et pourtant il y arrive.
Il y arrive, comme ils disent, après avoir arbitrairement
allongé la période de latence de 15 à 30
ans. On déplace la cible....
Duesberg réplique avec son style typique: "Il n'y
a pas de rétrovirus lents, il n'y a que de lents rétrovirologistes".
Duesberg est resté tout-à-fait incrédule,
se demandant ce qui est passé par la tête de ses
collègues, amplifiant leurs concepts scientifiques comme
si leur projet était une création abstraite... En
tant que scientifique, vous ne modulez pas vos théories
d'après vos hypothèses; vous n'assumez rien du tout
et vous laissez les faits prendre place là où ils
peuvent. Vous pouvez éventuellement avoir une théorie.
Dans ce cas, votre devoir de chercheur est de la lancer dans la
cage aux lions de la critique scientifique c'est-à-dire
la critique de vos collègues ("Peer review").
Si votre théorie est bonne, elle prévaudra; si non,
elle mérite de s' écrouler".
Le téléphone n'arrête pas de sonner dans
le labo de Peter Duesberg ces jours-çi. Dans sa blouse
blanche de laboratoire, il accueille un groupe de cinéastes
allemands, s'interrompt pour aider un stagiaire à comprendre
un problème, répond aux coups de téléphone.
Son assistante, Jane Byrd, parait épuisée. Le téléphone
sonne à nouveau, elle le regarde fixement. "Est-ce
que je t'ai dit que le bureau de Barbara Walter est intéressé
à ce que nous faisons ? dit-elle avec un petit sourire.
"Même ceux-là commencent à se réveiller".
"Ce qui était, il y a quelque temps, une petite
flaque d'eau devient maintenant un déluge. Les gens en
ont marre de la fraude, et ils sont décidés à
aller jusqu'au fond de tout ceci. On se sent comme au milieu d'
une tornade..."
Et le téléphone sonne à nouveau.
NOTE DU TRADUCTEUR
L'article de Celia Farber constitue une bonne introduction
pour tous ceux qui désirent comprendre l'origine de la
grande controverse qui secoue actuellement l'opinion médicale
et qui porte sur l'étiologie du Sida. Le mérite
de Celia Farber est d'avoir été, en tant que journaliste
du magazine américain "Spin", la première
à oser exposer au grand public américain, en 1992,
les raisons pour lesquelles la thèse officielle sur l'origine
du Sida est inacceptable.
Il est important, toutefois, de souligner que cet article fut
publié en 1992 et que, par conséquent, il est loin
d'être à jour. En effet, plusieurs données
importantes ont été publiées depuis et rendent
la controverse encore beaucoup plus profonde.
En 1992, Celia Farber ne savait pas encore que: 1) les travaux
du groupe australien (Papadopulos et al.) ont clairement établi,
en 1993, que le test ("Western blot") de la séropositivité
n'est pas spécifique pour le VIH. 2) il se révèle
pratiquement impossible d'isoler le VIH de la plupart des patients
atteints du Sida. 3) l'existence même du virus VIH est très
sérieusement mise en doute. 4) les "marqueurs"
utilisés pour tenter d'identifier le prétendu virus
du Sida, en particulier l'enzyme transcriptase inverse (RT), manquent
de toute spécificité. 5) la technique du PCR ne
permet en aucune manière de "voir les particules virales",
ni de mesurer la "charge virale" dans les conditions
utilisées actuellement.
Bref, si Celia Farber devait réécrire son article
aujourd'hui, ses conclusions seraient certainement encore beaucoup
plus dramatiques.
Je n'ai pas essayé de présenter une traduction
très littéraire, cherchant à préserver
le ton de l'article de Celia Farber qui ressemble plus à
des notes émanant de diverses interviews qu'à une
page de littérature. J'ai employé sans explication
les sigles suivants:
NIH, pour "National Institute of Health", à
Bethesda, Md, les laboratoires centraux du ministère de
la santé des USA;
NCI, pour le "National Cancer Institute", partie
du NIH, à Bethesda.
CDC, pour le "Center of Disease Conrtrol", à
Atlanta, Georgia, l'institution la plus importante pour le contrôle
des maladies contagieuses aux USA.
HTLV-1, pour "Human T cell Leukemia Virus", un virus
isolé par Gallo et que ce dernier tenta d'impliquer dans
l'étiologie des leucémies et du Sida.
Le Dr. Kary B. Mullis a effectivement obtenu le Prix Nobel
de chimie en 1993 pour sa découverte de la réaction
de la polymérase en chaine ("PCR").
Barbara Walter est une très célèbre journaliste
de la télévision américaine qui succéda
à Walter Cronkite sur la chaîne CBS.
N'hésitez-pas à photocopier cette traduction
pour la communiquer à des collègues intéressés.
Si vous avez accès à Internet, le site:
http://www.virusmyth.com
et
http://perso.wanadoo.fr/sidasante/
(en français)
vous donneront les dernières informations provenant
du monde entier sur cette immense controverse qui secoue de plus
en plus la conscience médicale.
Je suis, bien entendu, à votre disposition pour toute
information complémentaire que vous pourriez désirer.
Docteur Etienne de Harven Membre du "Group for the Scientific
Reappraisal of the HIV/AIDS Hypothesis", La Jolla, California,
USA Professeur Émérite (Anatomie Pathologique) de
l'Université de Toronto, Ontario, Canada, Adresse: "Le
Mas Pitou", 2879 Route de Grasse, 06530 Saint Cézaire
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