SCIENCE FICTION
En 1996, un scientifique a proclamé avoir trouvé
un moyen de défier le SIDA. Avec la vague d'euphorie qui
suivit cette déclaration, une quantité impressionnante
de nouveaux médicaments envahit le marché. Quatre
ans plus tard, ces mêmes drogues avaient créé
une horreur inimaginable et la dévastation totale des patients
qui avaient osé espérer.
Que c'est-il donc passé?
Extrait d'un article de la revue Gear par
Celia Farber. 3/2000
On parle d'une valeur symbolique parfaite lorsque l'on se réfère
à l'apparition du visage du chercheur David Ho sur la couverture
du Time. La photo de Ho apparaît en l'honneur de
son titre de "L'homme de l'année 1996" mais on
ne peut y voir ses yeux. A leur place, un tourbillon coloré
emplit ses lunettes et est censé représenter le
SIDA. George Orwell a utilisé cette image même, celle
d'un homme dont les yeux sont obstrués, ses lunettes réfractant
la lumière de son idéologie pour évoquer
l'idée du triomphe de la politique sur la vérité.
Son essai est intitulé: Politique et Langue Anglaise.
David Ho fut récemment nommé directeur du Centre
de Recherche du SIDA "Aaron Diamond" à New-York
et fut ainsi catapulté à un niveau de célébrité
qu'aucun autre chercheur du SIDA n'avait jamais connu. Ceci lui
donna un pouvoir d'oracle sur la presse et sur la communauté
du SIDA. L'impitoyable fils d'immigrants chinois était
un homme singulièrement obsédé par le SIDA
et sa vision fut d'attaquer le SIDA avec une férocité
qui n'avait jamais été imaginée auparavant,
c'est à dire, de le bombarder, non seulement avec un médicament
ou deux, mais avec une véritable avalanche de drogues.
Il a largement popularisé et lancé l'idée
qui avait pour but de rationaliser un tel bombardement pharmaceutique,
soit, que le SIDA, loin d'être le virus énigmatique,
latent et passif que bien des chercheurs pensaient connaître,
était au contraire un virus en état de reproduction
fulgurante dès l'instant où la personne était
infectée. Selon la théorie de Ho, le système
immunitaire se défend vaillamment pour commencer, produisant
des cellules en masse mais à la longue, le virus gagne
la bataille et le système immunitaire s'effondre.
De ce fait, la seule attaque rationnelle, selon Ho, était
de commencer les régimes de drogues aussi vite que possible
dans le but de vaincre le virus VIH (virus d'immunodéficience
humaine). Ho était un homme à concepts simples et
celui qui allait changer l'histoire disait: Frappe dur, frappe
tôt.
L'expérimentation séduisante de Ho fut publiée
dans les journaux à travers le monde avant même d'avoir
été terminée. Elle avait pour but de battre
le virus VIH au point de le rendre indétectable puis de
supprimer la thérapie "Cocktail" avec cette fois-ci,
on l'espère, le virus anéanti pour de bon. Créer
une "guerre-éclair chimique" dans le but d'éliminer
toute trace du virus VIH dans le sang était la recette
de Ho pour une cure, un mot qui, bien que verbalement évité,
a été largement sous-entendu. Son mélange
chimique était composé d'un mélange d'anciennes
drogues tels que l'AZT avec de nouvelles catégories de
drogues qui attendaient d'être lancées sur le marché:
les inhibiteurs de protéase.
Les compagnies pharmaceutiques majeures avaient fait des recherches
sur les inhibiteurs de protéase dès le début
des années nonante. Plusieurs d'entres elles ont failli
abandonner car ces nouvelles drogues n'avaient aucun effet sur
le virus VIH.
Mais Ho était convaincu que sa nouvelle idée
de mélanger plusieurs drogues réussirait où
aucune drogue isolée avait été efficace et
que guérir du SIDA était une simple question d'éliminer
le virus VIH.
Sans trop y penser, les journaux et magazines publièrent
cette nouvelle métaphore: Pour moi, dit Ho, le SIDA opère
tel qu'un bassin d'eau avec une fuite. Le débit d'eau provenant
du robinet est légèrement plus faible que celui
s'échappant par une fissure. Finalement, l'eau, les cellules
"T" du système immunitaire va s'écouler
et cela va provoquer un effondrement du système, ce stade
d'effondrement est ce qu'on appelle le SIDA.
Le journal Time donne ses compliments à David
Ho:
"Ho a fondamentalement changé le point de vue des
scientifiques sur le virus VIH. Ses expérimentations avec
les inhibiteurs de protéase ont permis de démontrer
comment en fin de compte le virus anéanti le système
immunitaire.
Selon ses données mathématiques les patients
commençant tout de suite les traitements seraient libérés
du virus VIH après deux ou trois ans. Le Time conclu
avec ce message de David Ho: "Peut-être que la chose
la plus importante à savoir est que le virus VIH n'est
pas invincible."
Basant sa décision principalement sur un seul article,
le document de Ho écrit en 1995, la FDA, (l'Office du contrôle
pharmaceutique et alimentaire aux Etats Unis) a approuvé
les inhibiteurs de protéase en un temps record et les a
lancé sur le marché sans délais. Les mass-media
déclarent que le SIDA est "vaincu"; Toutefois,
un point d'interrogation reste en suspens! C'est le début
d'une nouvelle euphorie. David Ho fait naître une industrie
pharmaceutique de plusieurs milliards de dollars américains.
Au milieu de tout cet enthousiasme, ils oubliaient quelque
chose. Le modèle mathématique de Ho était
faux.
"Cette année, nous avons certainement perdu
une bonne demi-douzaine de clients par mort subite. Nous avons
vu un minimum de 30 personnes avec des ventres distendus et des
dos voûtés, tout ceci dû aux médicaments."
Shawn O'Hearn, 33 ans, travaille au centre de prévention
du SIDA. Le téléphone sonna très tard un
soir et Shawn répondit. C'est un vieil ami, un danseur
couronné de succès qui bien qu'avoir été
testé positif était resté en parfaite santé.
Suivant les conseils de l'Organisation Nationale du SIDA la plus
reconnue, il commença à prendre le régime
de "Cocktail" soit, entre autres, les inhibiteurs de
protéase. Il n'avait alors aucun symptôme de la maladie.
Après quatre semaines, il eut une crise cardiaque.
"Je suis paralysé, Shawn" dit-il au téléphone.
Il ne vas plus jamais danser, ou marcher!
Ceci n'est pas une histoire rare, c'est une histoire bien connue
à l'époque de la thérapie "Cocktail"
(nom reconnu pour les traitements combinés de Ho.) De telles
tragédies sont considérées comme faisant
partie des effets secondaires inévitables d'un régime
si sévèrement contrôlé qu'un système
de surveillance élaboré a été mis
en place pour s'assurer que les personnes ne cessent de le suivre.
Des chips d'ordinateur ont été insérés
dans les couvercles des bouteilles enregistrant la date et l'heure
de chaque ouverture. Il y a des "bippeurs", des centres
de conseils, du travail par équipe de deux, des centres
d'observation où les patients prennent les drogues sous
surveillance et même des groupes de professionnels du SIDA
qui s'infiltrent dans le réseau social pour engager les
gens à pousser la propagande de la distribution des drogues.
Ils appellent ça: "le traitement de complaisance"
et ce traitement devint l'impératif social premier dans
l'industrie du SIDA, bien avant l'importance du "sexe sans
danger."
Leur but est d'avoir un maximum de personnes séropositives
sous drogues peu importe qu'elles soient en bonne santé
ou non et de s'assurer qu'elles continuent le programme même
sous conditions débilitantes dues aux effets secondaires
des drogues. Ces effets secondaires sont considérés
un faible prix à payer au bénéfice de la
réduction du taux du virus VIH dans le sang. Mais aujourd'hui,
quatre ans après le grand battage publicitaire pour la
thérapie "Cocktail," la promesse utopique devient
très rapidement un cauchemar.
"J'ai noté que de plus en plus de mes amis, tous
de jeunes gens, souffrent de mystérieuses attaques cérébrale
ou de crises cardiaque," dit O'Hearn, membre au Conseil de
Prévention du SIDA à San Francisco.
"On les compte parmi les victimes du SIDA. Mais ce ne
sont pas des victimes du SIDA, ce sont des victimes des drogues."
San Francisco est mise à dure épreuve par la
division de la communauté du SIDA, où la voie du
SIDA a été caractérisée et dominée
par les organisations qui recommandent les régimes de drogue
aux personnes séropositives.
Toutefois, le groupe "ACT UP" San Francisco, sort
de l'ordinaire. Ils ont une clientèle d'environ 1200 personnes
séropositives qui cherchent conseils, support et de la
marihuana médicale pour calmer la douleur.
"Que ce passe-t-il? Que voyez-vous?" demandai-je
à l'un de ses membres, David Pasquarelli:
"Décès et difformité" répondit-il
après un long silence. Décès par attaques
cérébrale, crises cardiaque et blocages de reins.
Cette année, nous avons certainement perdu une bonne demi-douzaine
de clients par mort subite. Aussi, nous avons vu un minimum de
30 personnes avec des ventres distendus et des dos voûtés,
tout ceci dû aux médicaments. Un gars est venu ici
la semaine passé en pleurant. Je lui ai demandé:
Qu'est-ce qui ne va pas?" Il me dit que son ami colocataire,
vivant avec lui depuis 10 ans, est mort subitement. Il avait commencé
la thérapie "Cocktail" peu de temps auparavant.
Il y a des chiffres et des faits, des études et contre-études,
une panoplie de données qui peuvent être tournées
et retournées dans tous les sens pour dire n'importe quoi.
Le fait que les nouvelles drogues contre le SIDA ont sauvé
des vies humaines: c'est une vérité; les nouvelles
drogues contre le SIDA en ont tué d'autres : c'est une
autre vérité. Les nouvelles drogues contre le SIDA
ont diminué et déformé des gens au point
qu'ils préféreraient être morts.
"Tout le monde répète encore et encore que
ces drogues prolongent et sauvent des vies et l'on est censé
y croire," dit Pasquarelli. "Aujourd'hui encore, j'étais
au téléphone avec une femme de la revue "VIH
PLUS", elle me disait: "Les inhibiteurs de protéase
aident les gens à vivre plus longtemps" et je répondis:
"Non, c'est faux"
Tous ceux sous inhibiteurs de protéase contribuent à
une grande expérience médicale et personne n'en
connaît les conséquences.
Le groupe de Pasquarelli a récemment trouvé une
étude faite en 1997 par le directeur du Département
de la Santé Publique de San Francisco: Mitchell Katz. Cette
étude révèle des statistiques choquantes
qui prouveraient que le nombre de cas de décès dû
au SIDA n'a pas été diminué par l'usage de
la thérapie "Cocktail." L'étude conclu
que les diagnostics positifs des tests du virus VIH avaient atteint
un record maximum en 1982, soit deux ans avant que l'on aie donné
un nom au SIDA. L'étude se réfère à
des échantillons de sang mis en archive et à des
analyses par ordinateur. Ces résultats ont été
publiés dans le Journal "SIDA et Rétro-virologie
Humaine."
"Si on considère le SIDA comme une épidémie
contagieuse, on se heurte à un grand problème"
dit Pasquarelli. "Les chiffres se référant
aux diagnostiques séropositifs sont restés pareils
en treize ans, soit 500 cas par année. Les gens ne prêtent
guère attention à ces faits ou aux statistiques,
ils ont simplement dans leurs têtes que ces drogues sauvent
des vies, et c'est tout!" (Katz a confirmé depuis
que le groupe avait utilisé ses données correctement.)
En plus, Pasquarelli fait remarquer: A un plan national, les
cas de décès dus au SIDA ont commencé à
diminuer vers fin 1994, trois ans au moins avant que les drogues
n'apparaissent sur le marché, un fait que personne n'a
contesté."
Voici les paroles du Dr Joseph
Sonnabend, spécialiste du SIDA, co-créateur de AmFAR,
travaillant à son compte à New York, Greenwich Village:
"Il n'y a absolument pas de doute que les inhibiteurs
de protéase (nom donné à un genre de cocktail
thérapie contre le SIDA) ont été bénéfiques
pour certains, mais ils ont certainement fait plus de mal que
de bien. C'est pour cette raison que les choses se compliquent.
Les personnes gravement malade ont bénéficié
sans l'ombre d'un doute de ces inhibiteurs de protéase
et seraient certainement mortes il y a trois ans déjà
sans ces inhibiteurs. Mais la cible des compagnies pharmaceutiques
est le monde en bonne santé, et ces gens-là vont
certainement voir leur vie affectée et écourtée
par la consommation de ces drogues."
"J'ai personnellement assisté à ce que l'on
appelle l'effet de Lazarus" annonce Dr. Michael Lange, chef
du département des maladies infectieuses à l'Hôpital
Saint Lukeis-Roosevelt à New-York. Il s'agit de gens atteints
de maladies chroniques graves qui se relèvent subitement
de leur lit de mort, grâce aux traitements. Cependant, je
dois déclarer aussi que pour un grand nombre de cas, l'usage
de ces drogues a été extrêmement néfaste.
En plus, les prescriptions sont très complexes et difficiles
à suivre.
"Selon mon expérience, ceux qui ne prennent pas
de drogues contre le SIDA sont ceux qui restent en bonne santé
et qui survivent," annonce le physicien allemand Claus Koehnlein.
Il témoigna pour une femme lors d'un procès à
Montréal en Décembre 1999. Cette femme-mère
avait refusé de donner des drogues contre le SIDA à
ses enfants séropositifs. Au cours d'une scène d'Orwell,
elle fut séparée de ses enfants. Ils furent tous
placés en famille adoptive et se trouvent forcés
à prendre la thérapie "Cocktail."
"Je traite chaque patient selon ses symptômes propres,
non pas selon le virus VIH. Je les traite en fonction de leurs
problèmes et c'est tout. Je n'ai pas perdu un seul client
au cours des sept dernières années et je n'ai jamais
eu recours à la thérapie "Cocktail."
Définir ce que l'on entend exactement par "sauver
des vies" est compliqué, surtout lorsque les patient
ne sont pas malades pour commencer. "Quand on traite des
gens en parfaite santé, on peut bien se vanter d'avoir
un succès thérapeutique terrifiant." remarque
Koehnlein ironiquement.
"La majeure partie des gens qui commencent à prendre
ces drogues sont en parfaite santé," dit Dr. Steven
Miles, impliqué dans le travail de recherche du SIDA et
docteur au centre médical de l'Université de Californie,
Los Angeles - UCLA.
"Un grand nombre de cas sont traités de manière
inappropriée avec des drogues dont ils n'ont pas besoin.
Leur vie en est probablement écourtée!" annonce
Dr Miles.
Une étude à été faite à
l'Hôpital Lemuel Shattuck en Massachusetts tenant compte
de chaque patient séropositif décédé
sous leurs soins entre Mai 1998 et Avril 1999. Ils les ont comparé
à un groupe de patients décédés en
1991, avant que la thérapie "Cocktail" ne fut
disponible.
Sur 22 cas de décès dans le premier groupe, la
moitié sont morts d'intoxication du foie, cela dû
aux médicaments, et deux autres cas avaient "intoxication
du foie" comme seconde cause. L'étude démontra
qu'aujourd'hui l'intoxication du foie est la cause première
des décès parmi les patients séropositifs.
En d'autres mots, les drogues qui sont censées sauver la
vie de ceux ayant le SIDA les tuent, du moins à cet hôpital.
Les hôpitaux à travers tout le pays annoncent
une augmentation radicale de cas de crises cardiaque, d'attaques
cérébrale, de cas de diabète et d'autres
complications dues à l'interférence des drogues
sur l'aptitude naturelle du corps à transformer les graisses.
C'est ce même problème qui cause les dos voûtés,
les torses démesurés chez les hommes et des seins
gigantesques chez les femmes. En contre partie, les graisses disparaissent
du visage, des bras et des jambes, donnant aux patients l'allure
de baguettes.
Holly Melroe, une infirmière diplômée à
l'hôpital régional de St.Paul, Minnesota, a écrit
l'année passée dans le Journal de l'Association
des Infirmières en aide aux patients du SIDA que le traitement
du SIDA par drogue crée un danger de mort plus réel
que la maladie en soit. Plus tard, j'ai eu l'occasion de parler
avec Holly Melroe qui a confirmé l'exactitude de cette
déclaration.
"Oui, bien sûr, dit-elle, nous avons maintenant
plus de gens hospitalisés à cause des effets secondaires
des drogues que par infection du SIDA. C'est une situation très
compliquée.
Jusqu'à 80 % de ses patients ont un taux de cholestérol
dangereusement élevé ce qui, dans de nombreux cas
mène à une crise cardiaque. Je partage avec elle
mon étonnement à savoir que l'on se réfère
encore à ces drogues de manière positive en disant
qu'elles sauvent des vies... elle s'empresse de répondre
"Oh, mais si, c'est vrais"
"Le taux de décès à chuté
de 80 % au Minnesota au cours des quatre dernières années"
poursuivit Melroe.
"La peur de ce qui pourrait leur arriver s'ils arrêtaient
de prendre les drogues est si forte qu'ils préfèrent
encore continuer le régime de drogues jusqu'à ce
qu'ils en meurent."
Michael Bellefountaine qui travaille au centre "ACT UP"
à San Francisco raconte: "Les patients sous traitement
de drogues laissent les choses aller jusqu'à ce qu'ils
ne peuvent plus supporter la douleur. Leurs cous sont tirés
vers le bas à cause de leurs dos voûtés. Pourtant,
ils continuent à endurer leur souffrance, espérant
que le gouvernement va payer pour, vous savez quoi? la liposuction!
Dans le journal le "Reporter" de San Francisco, les
annonces publicitaires des compagnies de chirurgie esthétique
proclament: "Vous perdez la mine? Venez donc chez nous, nous
pouvons vous refaire des joues rondes."
C'est ridicule. Au lieu de dire aux gens d'arrêter de
prendre les drogues, on leur dit de recourir à la chirurgie
esthétique. Un autre client me dit qu'il a l'impression
que ces intestins sont rongés de l'intérieur. Ces
gens ne peuvent plus rien digérer. Leurs organes ne fonctionnent
plus. Certains tombent raide mort d'une crise cardiaque sur le
chemin du travail.
"On voit des gens au visage si enflé que leurs
yeux, s'ils arrivent encore à les ouvrir, sont tout creusés.
Leurs joues et leur front sont poussés vers l'avant. Ils
sont couverts de bosses de dépôt de calcium et de
bleus. Ils ont l'allure de ratons laveurs, de têtes de mort."
Le groupe "ACT UP" distribue de la marihuana médicinale
et entre ainsi en contact avec un grand nombre de gens sous thérapie
"Cocktail". Les membres du groupe s'interposent et essayent
de convaincre le monde d'arrêter ces drogues, citant entre
autres l'exemple des centaines de patients qui ont adhéré
à leur philosophie et qui ne prennent plus aucune drogue
et sont en parfaite santé depuis plusieurs années.
Mais Bellefountaine nous dit que la peur du SIDA est trop profondément
encrée dans la tête des gens. "La peur de ce
qui pourrait leur arriver s'ils arrêtaient de prendre les
drogues est si forte qu'ils préfèrent encore continuer
le régime de drogues jusqu'à ce qu'ils en meurent.
Shawn O'Hearn à été testé positif
il y a deux ans. Il s'est mis à prendre de la thérapie
"Cocktail". "J'ai voulu être brave et tenir
le coup et j'ai poursuivi le régime de médicaments
coûte que coûte. J'avalais jusqu'à 30 pilules
par jour. En peu de temps, mon corps s'est couvert de cloques
et je souffrais d'une nausée épouvantable. Je m'affaiblissais.
J'ai arrêté tous médicaments après
quatre semaines et j'ai retrouvé ma santé."
Il ajouta:
"J'ai beaucoup d'amis qui sont sous ce régime de
drogues et certains ne jurent que par cette thérapie "Cocktail".
Moi, ce que je vois, ce sont des jeunes mourir de choses extrêmement
bizarres qui n'ont rien à voir avec le SIDA.
Les nouvelles drogues, AZT, DDI, D4T, ont des propriétés
différentes que les drogues utilisées auparavant.
Elles sont spécifique dans le rôle d'inhiber le virus
VIH à son point de développement crucial. L'ADN
et les protéines sont à la base de la vie et les
"protéases" contrôlent les protéines
en les rendant actives ou inactives. Elles les commandent et les
régularisent.
1995 fut le point tournant des nouvelles drogues lorsque David
Ho et un autre scientifique, Dr George Shaw, publièrent
un article dans le journal scientifique "Nature". Ils
y expliquaient en détail la nouvelle vision de Ho concernant
le virus VIH, le SIDA et le système immunitaire. Ils avaient
organisé une conférence de presse le jour même
de la parution de leur article. A cette occasion, le "nouveau
modèle" de Ho fut jumelé avec les "nouvelles
drogues" et la "nouvelle technologie" qui permit
de tester la charge virale devint le centre d'intérêt
principal. Au lieu de s'en tenir aux symptômes physiques,
on en vint à la fureur de prendre des drogues et de mesurer
la charge virale et le niveau des cellules CD4. Ceci devint le
nouveau baromètre de la santé du système
immunitaire. Ces nouvelles drogues sont censées diminuer
la charge virale et augmenter le niveau des cellules CD4. Le nouveau
concept allait comme suit: bat les mauvais gars (les cellules
infestées du virus VIH) et les bons (les cellules CD4)
vont gagner.
Jusqu'à ce jour, le point central du puzzle dans la
recherche du SIDA avait été de comprendre comment
le virus VIH pouvait causer le SIDA alors qu'il n'infectait qu'un
nombre insignifiant de cellules "T", les cellules en
baisse chez les patients atteints du SIDA. Un des chercheurs utilisa
l'analogie d'une scène criminelle avec l'énigme
d'y voir plus de corps morts que de balles.
Un virologue de pointe, Dr. Peter Duesberg, fut suffisamment
troublé par ce paradoxe de l'infection cellulaire qu'il
en conclu que le virus VIH ne pouvait pas être la cause
du SIDA. Dr. Peter Duesberg de l'Université de Californie
à Berkeley a gagné des honneurs prestigieux pour
avoir défini la structure génétique des rétrovirus
et a été présenté au Prix Nobel. Il
fut condamné et censuré de la littérature
scientifique, perdit son droit à tout financement et envoyé
en exile scientifique pour avoir osé questionner de manière
hérétique les valeurs reconnues du SIDA.
David Ho n'aurait jamais élaboré de telles pensées.
En fait, sa croyance que seul le virus VIH est la cause du SIDA
fut telle qu'il produisit des badges qui disaient: "C'est
le virus, Idiot!" une attaque directe à Duesberg.
Il porta et distribua ces badges à une conférence
du SIDA en 1995
"Tout le monde est capable d'avoir une idée
stupide, mais c'est assez inhabituel de voir cette idée
publiée en première page du New York Times et
du Time."
Ho n'est pas un mathématicien. Cependant, il inventa
un modèle mathématique avec l'aide d'autres mathématiciens.
Il basa toute sa prémisse sur un modèle qui était
supposé démontrer que le virus VIH tue les cellules
en bonne santé plus rapidement qu'elles ne sont capables
de se reproduire. Mais ce modèle mathématique était
si douteux que peu de chercheurs étaient à même
de le comprendre, encore moins de le valider ou de le rejeter.
Personne ne s'en inquiéta suffisamment pour s'y tenter.
Au contraire, ce concept s'envola comme une bulle d'épiphanie
et se trouva à l'aurore d'une nouvelle ère.
La bulle d'espoir avait plusieurs raisons d'être: les
personnes séropositives pouvaient espérer un nouveau
regain de vie, les compagnies pharmaceutiques pouvaient vendre
leurs drogues comme jamais auparavant et parvenaient à
convaincre leurs clients que seule une discipline rigoureuse et
draconienne pouvait les mettre sur le chemin d'une survie héroïque.
On lança un nouvel ordre de prudence: manque une pilule
et le virus va se muter et prendre le dessus.
Ho, dont le prénom est Da-I, traduit par "Le Grand",
a refusé plusieurs fois un interview sur cette question.
Ceux qui le connaissent ou l'ont rencontré le décrivent
soit comme un gars sympa, soit comme un homme totalement dépourvu
de personnalité. Mais, peu importe son caractère,
il a joué un rôle primordial non seulement dans l'histoire
du SIDA, mais aussi dans l'histoire médicale en soit.
Au début des années nonante, David Ho se rendit
à une conférence scientifique sur le SIDA en Floride.
Ce fut là qu'il entendit le discours d'un chimiste bien
connu des produits pharmaceutiques "Abbott", Dale Kempf.
En ce temps là, Ho n'était qu'un simple virologiste
à l'Université de Californie de Los Angeles. Dale
Kempf présenta les prototypes des inhibiteurs de protéase.
Plus tard, à l'aéroport Ho s'approcha de Kempf lors
du check-in. Il lui parla de sa nouvelle théorie sur le
processus de développement du virus VIH. Le SIDA est bien
plus malin que beaucoup ne le réalisent, dit-il. A la fin
de leur conversation, Dale proposa à Ho de joindre leurs
efforts dans la lutte contre le SIDA.
En 1993, Abbott réduisit ses recherches à un
seul produit, Norvir qui devint le médicament le plus toxique
utilisé dans les inhibiteurs de protéase.
En ce temps même, la veuve philanthrope, Irène
Diamond, met en oeuvre de réaliser les derniers voeux de
son mari. Son rêve avait été de créer
un laboratoire prodigieux où les meilleurs scientifiques
du pays pourraient y travailler. "Irène voulait une
star" se souvient Dr Steven Miles. Elle choisit David Ho
pour directeur de son institut peu après l'avoir rencontré.
Elle l'avait écouté et prit connaissance du but
de ses recherches. Ho, ses collègues d'Aaron Diamond et
le Dr Marty Markowiz commencèrent alors leurs expérimentations
sur un certain nombre de patients. Ils les mirent sous le régime
de la thérapie "Cocktail," mesurèrent
leur mutation à la résistance des drogues et le
nombre de particules du virus produites chaque jour par les cellules
infectées. Les résultats de ces recherches furent
publiés par Michael Waldholz dans le journal "Wall
Street." Ce fut sur la base de ces chiffres que se fonda
le modèle mathématique infâme de Ho. Le problème
n'a rien à voir avec le modèle mathématique
en soit mais avec la technique adoptée par Ho et Markowitz
pour calculer et mesurer les particules du virus. C'est à
ce niveau là que le problème se présente.
Est ce que la charge virale mesure réellement le taux
de virus dans le corps? Selon un groupe de scientifiques qui a
étudié la chose minutieusement, la réponse
est non! "La seule question importante à se poser
au sujet du SIDA est de savoir à quel degré le virus
est infectieux" dit Harley Bialy, éditeur principal
du journal "Nature et Biotechnologie." Malgré
tous les bruits parlant d'épidémie virale et le
modèle mathématique de David Ho, les chiffres réels
sont ceux donnés par Peter Duesberg, publiés en
1987, lorsque Duesberg critiqua pour la première fois les
hypothèses de David Ho, selon Bialy:
"Seule 1 cellule T sur 100 est infectée par le
virus, seule 1 sur 1'000 finit par créer des protéines
virales. Cela veut dire qu'il n'y a qu'un très faible taux
de virus présent dans le sang. Le reste est neutralisé
très efficacement par le système immunitaire.
"Une charge virale de 100'000 correspond à 1 particule
du virus ou même moins. Et c'est le seul baromètre
médical significatif connu à ce jour. C'est loin
d'être suffisant! Ho publia un article dans la revue "Nature"
dans lequel il manipule l'image qu'il présente en utilisant
une technique appelée CPR qui amplifie massivement l'ADN.
C'est ainsi qu'il démontre que le virus VIH est un virus
infectieux. Quand j'ai lu ça, je me suis exclamé
"C'est un terrible non-sens! Comment peut-on faire passer
une unité biochimique pour une particule infectieuse? Ceci
ne passera jamais." Mai ça a passé!
Dr. David Rasnick, ancien chimiste à l'entreprise Abbott
et expert des inhibiteurs de protéase conclu:
"La charge virale peut être comparée au microscope
le plus puissant qui n'ai jamais été inventé.
Si le seul moyen de voir quelque chose est d'utiliser le microscope
le plus puissant à disposition, comment ces observations
peuvent-elles donc avoir cliniquement une importance significative.
Si une personne avait une épidémie virale pour de
vrais, on n'aurait pas besoin de PCR pour le voir! Dans ce cas,
on aurait une particule de virus par goutte de sang!
"Voici un autre exemple. Pour trouver des traces du virus
VIH dans le lait maternel, ils effectuent 45 cycles de PCR ce
qui représente une amplification de 35 millions de fois
pour trouver suffisamment de matériel génétique.
Avec ce PCR, nous en sommes au niveau de sensibilité de
la physique nucléaire. Et David Ho parle de rendre le virus
VIH non détectable? Il n'est pas détectable pour
commencer! C'est justement ça le problème! Le virus
VIH a toujours été plus ou moins indétectable.
"Ils ont pris un nombre insignifiant et ils l'ont multiplié
en masse, mais ça reste un nombre insignifiant! Et ce sont
ces nombres qu'ils utilisent pour effrayer les gens et les pousser
à prendre des drogues.
Cette idée de rendre le virus non détectable
est ridicule car elle implique qu'une seule particule du virus
VIH est mortelle. Mais c'est faux, une seule particule ne peut
pas être mortelle. Ca en revient à dire que dans
une décharge publique, le nombre de pare-chocs représente
le nombre de voitures en bon état.
En été 1996, des
milliers de personnes assistaient à la Conférence
Internationale du SIDA à Vancouver, suivant attentivement
les paroles de Ho au moyen d'écrans de télévision
installés au long des salles de conférence. Voici
les paroles de Ho:
"Neuf patients ont été mis sous régime
d'une combinaison de drogues comprenant certains des nouveaux
inhibiteurs de protéase. Après une période
de traitement variant de 90 à 300 jours, ces patients ne
montraient aucune trace du virus VIH dans le sang." Ho en
revint à son mantra: "Grâce aux nouvelles drogues,
nous pouvons frapper le virus tôt et avec force."
C'était un véritable battage publicitaire. C'était
absurde et grotesque, se rappelle Dr. Steven Miles. Après
Vancouver, c'était presque un culte, une religion instantanée.
Vous étiez ou pour ou contre ce nouveau culte: Frappez
tôt et avec force. La communauté du SIDA s'est alors
divisée.
Les traitements contre le SIDA étaient en baisse en
ce temps là. Les résultats dévastateurs d'une
étude trois ans auparavant avaient anéantis toutes
les anciennes croyances que le médicament AZT pouvait prolonger
les espérances de vie. Au contraire, les résultats
démontraient que les vies en étaient écourtées.
De nombreux chercheurs connus, profondément alarmés
d'avoir donné inconsciemment des médicaments plus
néfastes que bons, abandonnèrent l'utilisation de
ces drogues toxiques et se mirent à chercher un moyen de
combattre la maladie en stimulant le système immunitaire.
Mais le modèle mathématique de Ho démontrant
que le virus VIH se reproduit furieusement fit croire que le SIDA
est bien plus mortel que l'on pensait. Avec la ferveur qui s'en
suivit, les médecins qui se voulaient être prudents
et conservateurs avec les régimes de drogues furent alors
considérés comme des fous pacifistes se rendant
de plein gré à un ennemi vicieux.
Une sorte de fantasme collectif se forma dans les salles profondément
silencieuses à la Conférence de Vancouver alors
que le scientifique moyen révélait ses données
sans jamais changer l'expression de son visage. Il inspira une
nouvelle mode en utilisant quelques nouveaux mots tels que: "la
suppression," "non détectable". Le fantasme
était de croire que les nouvelles drogues allaient supprimer
le virus VIH pour de bon, et qu'une fois éliminé,
les patients pourraient arrêter de prendre ces drogues et
vivre libérés du SIDA pour le reste de leur vie.
Ils furent tous d'accord que ces drogues n'étaient pas
désignées pour être prises sur de longues
périodes, qu'elles étaient bien trop toxiques.
Ce jour là, Ho lança un sort puissant non seulement
à son audience, mais au monde des media, à la communauté
médicale et à la communauté du SIDA. La fièvre
qui suivit la présentation de Ho était palpable
et se perpétua à la vitesse du feu à travers
les media. Après quelques heures seulement, les gens se
pressaient dans le cabinet de leurs médecins privés,
cherchant des prescriptions pour ces nouvelles drogues. La plupart
d'entre eux étaient en parfaite santé. Personne
ne s'inquiétait d'autre chose que de ce mot magique que
tout le monde avait en bouche: "La suppression du virus VIH".
En commentant la construction mentale de Ho, Mark Craddock,
mathématicien à l'Université Technique de
Sydney déclare:
"A mon avis, ce n'est pas un modèle mathématique,
c'est une ânerie mathématique."
Craddock a écrit plusieurs critiques sur le modèle
de Ho. Il ne pourra jamais comprendre comment ce modèle
a pu gagner un tel succès.
"Les équations de Ho prédisent que dans
les dix prochaines années, une personne séropositive
produira plus de particules du virus VIH qu'il n'y a d'atomes
dans l'univers. Il n'y a pas moyen de créer autant de particules
de virus!"
La création de modèles mathématiques représentant
des maladies est un secteur de recherche à part. "Il
a été largement accepté dans la communauté
mathématique en biologie que le SIDA est pour ainsi dire
impossible à modeler avec succès par les mathématiques.
Personne n'a encore réussi à produire un modèle
qui aie seulement l'air de jouer."
"Dans l'histoire des mathématiques, il y a eu pleins
d'exemples de choses qui avaient l'air de jouer mais qui se sont
avérées être fausses. C'est pour cette raison
que l'on insiste à avoir des preuves. Il faut contrôler
chaque détail et s'assurer de sa juste valeur. On a envoyé
la fusée "Voyager" dans l'espace, elle est arrivée
à quelques minutes prêt à la planète
Neptune vingt ans après son départ. C'est parce
que la théorie de gravitation de Newton joue."
En février 1998, Mario Roederer, un virologue de grande
renommée écrivit un article dans la revue de "La
médecine naturelle." Dans son article, Roederer fait
remarquer que la thérapie "Cocktail" ne crée
pas une augmentation des cellules "T". Par contre, les
cellules "T" sont redistribuées à travers
le corps, ce qui n'est pas un avantage immunologique. Ce fait
était connu il y a une année déjà
lorsqu'un groupe de chercheurs américains avait développé
un moyen de suivre de l'ADN nouvellement synthétisée
et d'isoler la population des cellules "T". Ces résultats
ne sont guère positifs pour ceux qui prennent la thérapie
"Cocktail":
Ils étudièrent le comportement des cellules "T"
de trois groupes différents: le premier de gens non infectés
par le virus VIH, le second de gens séropositifs sans traitement
et le dernier de gens séropositifs sous régime de
drogues. Les cellules "T" de ceux sous régime
de drogues survivaient le moins longtemps.
Quand et comment les recherches de Ho furent-elles reniées
par la littérature scientifique? demandai-je.
"Il ne faut pas perdre trop de temps avec ça, dit
Bialy en réponse à ma question. Ho est perdant.
Dans le monde scientifique, il est bien clair aujourd'hui que
son modèle est insensé."
Un physicien et chercheur du SIDA fit sa déclaration
sous condition de rester anonyme. Il parla de la théorie
de Ho: "Tout le monde dans la communauté scientifique
a su il y a des années déjà que son modèle
était ridiculement faux. Je me souviens être à
une conférence à Chicago il y a deux ans et entendre
un chercheur scientifique après l'autre réduire
à néant les théories de Ho. David Ho parla
à la fin de la conférence et ne trouva rien à
dire."
Plusieurs chercheurs contactés par la suite à
ce sujet, même ceux qui avaient contesté les données
de Ho noir sur blanc, refusèrent de donner leurs avis en
tant que scientifiques. D'autres étaient un peu moins intimidés,
ou, comme Joe Sonnabend, avaient déjà été
punis pour avoir donné leurs avis et n'avaient plus rien
à perdre. Sonnabend a été licencié
par deux Organisations importantes du SIDA.
Sonnabend se renfrogne quand je lui demande son avis sur le
modèle mathématique de Ho. ""Bien sûr
que c'est faux" dit-il impatiemment, tout le monde sait ça.
C'est de la foutaise! La théorie de la "suppression"
est de la pure science fiction. Chaque rétro-virologiste
sait ça. L'acide ribonucléique du rétrovirus
se transforme en ADN et devient une part de nous. Ca fait partie
de notre corps. On ne peut pas s'en défaire!"
Je parlai de ces autres chercheurs scientifiques qui voulaient
rester anonymes et qui disaient que Ho avait commis ce que certains
nommaient dans le meilleur des cas des recherches fallacieuses
en négligeant de révéler des faits importants.
Par ses expérimentations, Ho démontra que les inhibiteurs
de protéase stoppent le virus VIH en aidant les cellules
en santé, les CD4, à prospérer. Mais ce qu'il
omit de dire fut que les cellules CD8, qui n'ont rien à
voir avec le virus VIH augmentaient aussi.
"Oui, c'est un imposteur" dit Sonnabend, si imposture
peut signifier une interprétation médiocre de la
dynamique des cellules T en réponse à la thérapie.
Mais qui est l'imposteur? Tout le monde est capable d'avoir une
idée stupide, mais c'est assez inhabituel de voir cette
idée publiée en première page du "New
York Time" et du "Time". Les vrais vilains sont
ceux de votre profession à mon opinion: les journalistes.
Par tradition, nous avons été dépendant de
la presse pour nous protéger de non-sens de ce genre, plus
maintenant.
"Aujourd'hui, les gens aux pieds en argile deviennent
des oracles grâce à leurs agents publicitaires et
à la coopération des journalistes. Et la plus grande
tragédie est que de nombreuses années ont été
perdues par le battage publicitaire destructif de Ho. Ce qu'il
a fait est indescriptible. Faire miroiter l'espoir d'une cure
devant des personnes si désespérées est d'une
cruauté inimaginable.
"J'ai entendu de source très sûre que les
inhibiteurs de protéase avaient été approuvés
par la FDA (l'Administration du Contrôle Alimentaire et
Pharmaceutique) sur la seule base du document de Ho publié
dans "Nature" dit David Rasnick "Il n'y avait certainement
aucune donnée clinique qui prouvait leur efficacité
et encore à ce jour, il n'y en a pas."
"C'était une grave erreur de la part de la FDA
d'approuver l'usage des inhibiteurs de protéase pour l'usage
humain."
La course pour introduire les drogues précipitamment
sur le marché à causé la désintégration
presque totale du procédé d'approbation de la FDA.
Certaines drogues ont été approuvées en quelques
semaines seulement, un procédé qui normalement prend
des années. Mais qui va se plaindre? Certainement pas les
personnes qui vont recevoir les drogues. Ils se plaindraient si
les drogues n'étaient approuvées assez vite. De
ce fait, les inhibiteurs de protéase ont été
approuvés sur la base de cours essais au cours desquels
les résultats étaient en fait manoeuvrés.
Sous de telles circonstances, les données peuvent être
faussées facilement et démontrer pratiquement tout
ce que l'on veut. Certaines drogues, spécialement les drogues
contre le SIDA, sont de nos jours testées sur la population
humaine après avoir été mises en vente.
Vers la fin de 1997, une étude provenant d'Allemagne
a démontré que pratiquement la moitié des
patients sous inhibiteurs de protéase ont vu leur taux
viral augmenter et non pas diminuer. Les auteurs écrivent:
"Le succès démontré au temps des recherches
n'est pas forcément répliqué dans la réalité
de tous les jours."
"Ces choses maudites ont été lâchées
sur le marché sans avoir été évaluées
proprement ou testées" annonce Rasnick qui dévoue
maintenant une grande partie de son temps à mettre les
gens en garde contre les inhibiteurs de protéase. "Quand
on donne une drogue, un agent biologiquement actif, il va y avoir
une réaction. On ne sait pas si elle va être positive,
négative ou neutre. On n'en a pas la moindre idée.
C'est pour cette raison que le système d'approbation de
la FDA était si laborieux. C'était dans le but de
protéger les gens contre ces inconnues, contre ces toxines."
Quelques années avant que les inhibiteurs de protéase
furent lancés sur le marché, Rasnick avait prit
part à une conférence durant laquelle ils firent
l'exposé d'un document créé par Dr. Paul
Saftig publié dans la revue "EMBO". Cet exposé
n'avait aucune relation avec le SIDA, mais resta néanmoins
gravé dans sa mémoire. Ils firent une expérimentation
dite en soi "terrifiante" au cours de laquelle ils avaient
réussi à totalement éliminer un gène
chez un animal. Ils évaluèrent ensuite les conséquences
de cet acte.
Pour commencer, le gène fut éliminé dans
un oeuf fertilisé ou non fertilisé puis implanté.
La progéniture, si il y en avait, était alors étudiée.
"Typiquement, ce qui arrive," dit Rasnick, "
soit les animaux sont nés parfaitement normaux, on ne peut
rien détecter d'anormal, soit il n'y a pas de progéniture
du tout."
Mais cette expérimentation était très
inhabituelle. Lors de cette expérience, les scientifiques
ont supprimé chez les souris une protéase d'aspartyl
connue sous le nom de "cathepsin D", présente
dans chaque être humain. Les souris sont toutes nées
normalement et au cours des trois premières semaines de
leur vie, avaient l'air robustes. Mais le 21ème jour, chacune
d'elles mourut les unes après les autres. Les autopsies
démontrèrent que les souris étaient toutes
mortes de faim.
"Leurs intestins étaient complètement détruits,"
dit Rasnick, "aussi, elles avaient ce qu'ils appellent une
perte fulminante des cellules T et B. En d'autres mots, leur système
immunitaire était détruit.
"Cette étude était un véritable cri
d'alarme," dit Rasnick. "La "cathepsin D"
est la seule protéase que je connaisse qui est absolument
nécessaire à la vie, c'est important de s'en tenir
à distance. Je me souviens que je m'étais dit alors:
Grâce à Dieu, on n'en est pas au point de s'interférer
avec les protéases d'aspartyl ou de tenter de créer
des inhibiteurs pour eux.
Quand Rasnick prit connaissance des premières histoires
de diarrhée chronique et de syndrome rongeant de l'intérieur
qui faisaient partie des multiples problèmes qui affectaient
les gens sous régime des nouveaux inhibiteurs de protéase,
son coeur flancha.
"J'ai dit "oh merde, c'est arrivé!" Vous
voyez, il y a toujours une double action. Même si l'objectif
est différent, tous ces inhibiteurs de protéase
vont aussi dominer et paralyser la "cathepsin D", la
même protéase d'aspartyl qu'ils avaient détruit
chez les souris."
"Et ils donnent jusqu'à 7 grammes de cette foutaise
par personne par jour. Je ne vois pas comment quiconque arrive
à en survivre à la longue. J'aimerais bien voir
les résultats d'autopsie des gens qui sont morts sous traitement
des inhibiteurs de protéase. J'aimerais bien voir de quoi
avaient l'air leurs intestins."
Rasnick pense que c'était une grave erreur de la part
de la FDA d'approuver l'usage des inhibiteurs de protéase
pour l'usage humain.
"Je retirerais ces inhibiteurs de protéase du marché
sur la seule base du document du Dr. Saftig."
"Ils ont comme règle de ne prendre que des gens
séropositifs pour leurs annonces publicitaires, mais ils
ne choisissent certainement pas ceux qui prennent leurs drogues.
Cela ne montrerait guère une image publicitaire efficace."
En mars dernier, à Ventura, en Californie, une assemblée
de chercheurs d'élite en matière du SIDA se réunissait,
comme chaque année, à la Conférence de Chimiothérapie
du SIDA, connue sous le nom de la Conférence de Gordon.
Plus de la moitié des 105 personnes qui participèrent
à cette conférence représentait l'industrie
pharmaceutique. David Ho, ainsi que Martin Markowitz étaient
là. Markovitz et Ho se rendirent très publics avec
leur étude en cours basée sur 27 personnes sous
traitement "HAART" (Thérapie Hautement Active
Anti-Rétrovirale): ce régime de drogues multiple
qui est en ce moment le traitement à la mode pour tous
les patients atteints du SIDA, adultes, enfants, et même
femmes enceinte.
"L'année passée, à cette même
conférence, j'avais demandé à Markowitz si
ses patients se sentaient mieux, moins bien ou pareil depuis qu'ils
étaient sous traitement "HAART". Il ne répondit
rien. Il resta planté là, sans un mot. J'ai répété
ma question trois fois. Après ça, j'ai décidé
de ne plus demander et en conclu que si ses patients allaient
bien, il l'aurait communiqué à nous tous et surtout
à moi," dit Rasnick.
Toujours selon Rasnick, Dr. William Cameron, médecin
général et expert-conseil de la FDA canadienne démenti
le fait que la charge virale, jalon de remplacement, représente
un indice significatif de mesure de santé ou du succès
des traitements. Il donna l'exemple d'un désastre clinique,
jamais publié par les media, causé par une drogue
nommée DDI qui était consommée par un grand
nombre de personnes il y a quelques années. Selon une étude
basée sur une période de 12 semaines, cette drogue
avait un effet remarquable sur le niveau de la charge virale.
Peu de temps après, cette drogue s'avéra être
d'une toxicité virulente, en fait, d'une toxicité
mortelle.
A cette conférence hautement privée, où
la presse est interdite et les participants tenus au secret et
priés de ne pas divulguer les informations données,
même Ho se déjugea de son tenant principal et déclara:
"Viremia, (le niveau de la charge virale) ne donne aucune
prédiction valable sur les résultats cliniques."
"Les gens en parfaite santé peuvent avoir un niveau
très élevé de la charge virale aussi bien
que les gens malades peuvent avoir un taux très bas de
la charge virale. Toute autre combinaison est possible. Ces gars
l'admettent entre eux mais pas en public," dit Rasnick.
Après son discours Rasnick discuta avec Cameron. Il
se souvient très bien de leur conversation: Cameron dit:
"Ils vivent plus longtemps sous l'ère des inhibiteurs
de protéase" mais il dit aussi "Ils ont un air
infernal" puis "Ils se détériorent et
ils ont une mine de chien."
J'ai demandé: "Est-ce à cause des médicaments?"
Et il répondit: "Oui"
Les revues du SIDA telles que "POZ" sont envahies
d'annonces publicitaires pour les inhibiteurs de protéase
qui contrastent dramatiquement avec la réalité cruelle.
Les annonces représentent des gens bien musclés,
bronzés et beaux, à l'apogée de leur forme,
grimpant des montagnes, franchissant des obstacles, faisant de
la voile et en général radieux et pleins de vie.
En réalité, trois ans après la fureur
des inhibiteurs de protéase, la plupart des gens sous thérapie
"Cocktail" ne fonctionnent qu'avec peine. J'ai parlé
avec l'un des modèles les plus connus, Michael Weathers,
représentant les inhibiteurs de protéase. Son charmant
visage orne plusieurs panneaux d'affichage à travers les
Etats-Unis. Il me dit que non seulement il n'a jamais pris d'inhibiteurs
de protéase, mais n'a jamais pris de drogues contre le
SIDA. Il est en parfaite santé 13 ans après avoir
été testé séropositif. "Ils ont
comme règle de ne prendre que des gens séropositifs
pour leurs annonces publicitaires, ajoute Weathers, mais ils ne
choisissent certainement pas ceux qui prennent leurs drogues.
Cela ne montrerait guère une image publicitaire efficace."
La liste des effets secondaires donnée par les compagnies
pharmaceutiques dans leurs propres annonces publicitaire est si
longue qu'elle les compte par centaine. Les effets toxiques sont
si nombreux qu'ils sont divisés par catégories.
Chaque catégorie à jusqu'à 50 symptômes
spécifiques.
Pour l'une des drogues, Saquinar, on trouve sur la liste des
effets secondaires: hémorragie intra-cranienne mortelle,
attaque pancréatique mortelle.
En feuilletant la revue "POZ",
j'ai lu le texte en caractère fin suivant les annonces
publicitaires pour les inhibiteurs de protéase. Pour chacune
d'elles, il est dit que ces drogues ont tué des gens. Et
ceci se lit dans l'annonce même de ces drogues. Dans ce
même texte, ils mettent les gens en garde, appuyant sur
l'importance de continuer de prendre ces drogues sous n'importe
qu'elles conditions.
"Soyez intelligents, recommande une annonce publicitaire
pour la drogue de Glaxo, Combivir. Sans vos drogues contre le
SIDA, il n'y a rien qui peut empêcher le virus de se multiplier
par millions. La prochaine fois que vous êtes tentés
de manquer une dose ou deux, repensez-y, les drogues contre le
SIDA doivent être prises chaque jour à la même
heure. C'est le seul moyen de garder à tout moment une
quantité suffisante de médicaments dans votre sang
pour lutter contre le SIDA".
Je demandai à Joe Sonnabend: "Comment est-ce donc
possible que tout ce battage publicitaire ai passé? Comment
est-ce possible que David Ho fut nommé "L'homme de
l'année"? Comment est-ce que la théorie de
l'élimination du virus VIH aie pu être louée?
et comment est-ce donc possible si la science de David Ho est
dépourvue de moralité à ce point?
Sonnabend repousse ses lunettes jusque sur son front et me
regarde d'un air perplexe. Il répondit avec un haussement
d'épaules:
"Il avait un excellent agent publicitaire."
Cet agent publicitaire se nommait David Corkery et travaillait
pour la compagnie "Fenton Communications."
"On a prit en charge de gérer l'avalanche publicitaire
qui suivit la nomination de Ho en tant qu'"Homme de l'Année"
annonça-t-il. "David Ho n'a pas créé
tout ça" furent ses seules paroles concernant le battage
publicitaire. Il refusa ensuite catégoriquement de parler
d'avantage à ce sujet.
Je me mis à la recherche d'un point de départ,
d'un indice, d'un endroit d'où la tornade s'était
mise à tourner. J'ai appelé les gens qui avaient
travaillé au sein de la machine du "SIDA". Ils
parlent tous avec colère, mais aussi avec crainte d'une
compagnie pharmaceutique qui fit ressentir sa présence
sur tous les reporters, scientifiques, docteurs, et activistes
du SIDA. Voici les paroles mêmes du Dr Sonnabend:
"Les compagnies pharmaceutiques sont présentes
à chaque instant de ma carrière professionnelle."
"C'est absolument extraordinaire" dit Dr. Miles,
"les gens ne réalisent pas que c'est par myriade de
moyens différents que les médecins bénéficient
de l'aide des compagnies pharmaceutiques." Dr. Miles a été
mis sur plusieurs listes noires par les compagnies pharmaceutiques
pour avoir trop dit de choses négatives sur leurs produits.
"Par exemple, supposons que la compagnie pharmaceutique
A apprécie les idées du médecin C. Elle va
donner une subvention au Dr C pour l'aider dans ses recherches
et parce qu'on va parler d'une 'subvention de recherche,' les
gens vont penser: 'Ah, ceci doit être bien supérieur
à la moyenne!' Alors qu'en fait, ce n'est rien de plus
qu'un payement sous table."
"Maintenant, prétendons que vous êtes Dr.
C et vous avez reçu une subvention pour vos recherches
de la compagnie A de $ 250'000. Qu'elles sont les chances que
vous irez dire des choses mauvaises sur les produits de la compagnie
A? Nulles. Au meilleur des cas, vous n'allez rien dire."
Dr. Miles a ressenti cette pression personnellement étant
l'un des rares docteurs du SIDA qui eu le courage de ses opinions
et résista la fureur du "frappe dur, frappe tôt."
"Visitez donc la page sur internet du Service de la Santé
Publique des Etats-Unis. Sous ordre de la loi fédérale,
les médecins sont tenus de divulguer le nom de ceux qui
leur donnent de l'argent. C'est là, noir sur blanc. Certains
médecins ont accepté de l'argent de 15 - 20 compagnies.
Si 20 compagnies dont le business et le profit tient de la vente
des drogues vous donnent de l'argent, allez-vous honnêtement
vous lever et dire: 'Ne prenez pas de drogues.'"
Un autre homme qui a travaillé des années dans
le centre de la recherche sur le SIDA et qui m'a demandé
de ne pas divulguer son nom sous peine de perdre son emploi, me
dit:
"Regardez donc les media, c'est là que tout se
passe. Regardez ces premiers articles qui ont été
écrit sur Ho et les traitements "Cocktails" dans
le journal "Wall Street"; c'est de la pure propagande,
de pures boniments de la part des compagnies pharmaceutiques.
"Et ces reporters ont gagnés le Pulitzer
cette année-là grâce à leurs articles
sur le SIDA. Les compagnies pharmaceutiques exercent une grande
influence sur les scientifiques et les journalistes."
Vous devez comprendre que les journalistes impliqués
dans le mouvement du SIDA sont liés très étroitement
avec les compagnies pharmaceutiques, avec leur personnel des relations
publiques. Ceci affecte le compte rendu des choses. Je veux dire
par là que les compagnies pharmaceutiques financent tout.
Pour commencer, elles financent toutes les recherches. La recherche
individuelle n'existe pratiquement pas. Aussi, tous les procès
cliniques sont payés par les compagnies pharmaceutiques.
Il rit lorsque je communique mon inquiétude:
"Mon Dieu, que vous êtes naïf! Tous, non seulement
Ho, les reporters, les médecins, tout le monde fait partie
du système. Ils font tous partie du même club et
ils jouent tous le même jeux. Ils ont tous le même
ego, un grand ego. Et personne pour sûr, certainement pas
l'un des reporter, va se lever, montrer du doigt et déclarer:
"Tout ceci n'est qu'une monstrueuse machine!"
Vous savez pourquoi? Parce qu'ils en profitent tous.
"Chaque année, nous assistons à ces conférences
sur le SIDA et tous sont présents, tous les professionnels
du SIDA, ils sont tous là avec des airs gonflés.
Et c'est comme ça que tout le monde se monte la tête.
C'est grossier.
"Pensez-y donc, dit-il, si ce n'était pour faire
du profit, les compagnies pharmaceutiques n'auraient aucune raison
de produire des drogues. Les drogues viennent des compagnies pharmaceutiques,
elles ne viennent de nulle part ailleurs. C'est une industrie,
comprenez-vous? Ce n'est rien de plus qu'une industrie."
Voici plus de 10 ans déjà que Celia Farber
écrit des articles sur la question du virus VIH, sa polémique
et le SIDA. Elle écrit régulièrement pour
les magazines "Esquire", "Spin", "USA
Today" et "Gear" ainsi que pour d'autres publications
aux Etats-Unis. Elle est mère d'un garçon et vit
avec sa famille à New York.
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