Sylvie Cousseau

Le sida m'a donné la foi

Sylvie


Je suis née dans une famille sans problèmes de condition modeste et qui m'a donc donné tout son amour. Enfant je me posait déjà des questions sur la vie, la mort et Dieu. Ma mère est croyante non-praticante et mon père me répondait toujours : "celui qui connaîtra les réponses à toutes ces questions sera le maître du monde". Ma mère nous envoya au catéchisme ma soeur mon frère et moi et l'on expliqua que Dieu était partout. Moi je ne voyait rien mais j'attendis de faire la première communion en me disant que l'hostie me donnerait la réponse tant attendue. Malheureusement elle ne me fit aucun effet et ma décision fut prise. Dieu n'existait pas.
A l'école j'étais bonne élève mais un certain mal-être m'accompagnait et j'ai connu mes premiers "joints" à treize ans, les copains et les sorties. Puis c'est allé très vite : en quatre ans j'essayais toutes les drogues à ma portée, l'alcool, dans une frénesie destructrice totale. A dix-sept ans je commençais l'heroïne et quittais ma famille avec fracas. Je rencontrais un garçon toxicomane lui aussi et pendant trois ans se fut l'engrenage. A vingt ans le bilan était catastrophique. J'avais renoué avec mes parents et ma mère était désésperée - j'étais devenue un zombie et je n'en pouvais plus. Dans la rue je voyais les gens heureux et je les enviais. Pour arrêter l'heroïne en France à cette époque on ne donnait aucun substitut et ma toxicomanie était si avancée que je n'arrivais pas à me décider. Finalement en 1985, agée de vingt et un ans, je me procure de la méthadone au marché noir d'Amsterdam et commence moi-même une cure dégressive puis avec l'argent de mon dernier "business" prend un billet d'avion pour le Mexique.
Après un mois de souffrances je reviens à la vie. Le pays est si beau et plein de couleurs. Je passe quelques mois dans les montagnes de Oaxaca avec les indigènes. Ils sont tous très croyants, j'habite chez une chamane qui utilise les champignons et les rites magiques. Et là c'est le declic, je crois en quelque sorte en Dieu et à l'histoire de Jesus. Après dix mois je rentre en France transfigurée, pleine d'énergie et avec douze kilos en plus. Le retour est un peu difficile. J'arrive en Août 86 le jour de l'anniversaire de mon père le plus beau cadeau de sa vie.
Je profite de leur hospitalité et de leur soutien. La toxicomanie bât son plein dans la ville et auprès de ma propre soeur. Pendant quelques mois je travaille en porte à porte parcourant le sud-ouest de la France avec un groupe de jeunes. Plusieurs sont d'anciens toxicomanes et nous nous laissons quelquefois aller à la tentation au hasard de nos pérégrinations. C'est à cette époque que l'on entend parler du Sida. Je fais le test en Juin 1987, je me sentais fatiguée surtout par "le blues". La sentence tombe, terrible après avoir tant lutté pour la vie, me voici condamnée à mort à plus ou moins long terme. Mais mon esprit de révolte prends le dessus et je veux des explications. Le médecin m'explique que le virus s'attaque aux cellules T4 du système immunitaire et qu'il faut faire des examins réguliers afin de surveiller la baisse de ceux-ci. A partir d'un certain taux c'est le Sida et la mort. Alors je pose la question si les T4 peuvent baisser peuvent-ils aussi augmenter? La réponse m'est donnée, catégorique " non, c'est impossible". Mon taux de T4 est alors de 580 et le médecin me propose un traitement à l'AZT. Je refuse, je n'ai pas arrêté toutes ces drogues pour en prendre d'autres. Et je pars avec mon boulet au pied - finis les rêves de prince charmant, finit les rêves d'enfant, de vie normale.
Allons, il ne faut pas se laisser aller, je tiens encore debout, je vis, avant de mourir qu'est-ce que je voudrais faire? Je veux continuer de voyager, faire le tour du monde, aller au Népal, en Inde. Premier objectif : gagner de l'argent. Je pars donc dans les Alpes avec ma meilleure amie pour faire une saison. Nous trouvons une place toutes les deux dans un centre de vacances. Je travaille pendant quatre mois d'hiver et je rencontre un petit groupe qui projette un trecking au Népal. Avril 1988 c'est parti, nous voici dans l'avion. Arrivée à Katmandou, sac à dos et duvet, c'est trois semaines de marche dans les montagnes du toit du monde. Oubliés les petits virus et les tracas de ce monde, je fais le plein de paysages fabuleux et de sourires népalais. Juin 88 je rentre en France et refait des tests. Mes T4 sont à 1220, je jubile, voilà qu'un petit trek a démoli "l'impossible de mon médecin. Il est incapable de me donner une explication convenable. Une amie me parle de son médecin homéopathe qui fait aussi l'hydrothérapie du colon. Nous parlons beaucoup, le Sida est nouveau pour lui aussi et je découvre une autre approche de la santé où l'on considère que le virus n'est rien et que c'est le terrain qu'il faut renforcer. Il me conseille de lire des livres sur l'alimentation et je découvre le travail du Dr. Kousmine. J'adopte l'alimentation Bio autant que possible. Le temps passe et en 1990 j'ai un Zona. Malgré que cela soit consideré comme une maladie opportuniste je ne m'inquiète pas outre mésure et me confie à mon médecin homéopathe. Nous faisons des infiltrations d'ozone. Je continue à travailler et mettre de l'argent de côté pour mon prochain voyage : l'Inde cette fois qui est un défi pour moi avec mon passé de toxico.
Mes T4s restent stables au rhythme de croisière de 1220. Néanmoins j'ai une grosse grippe l'hiver 1990 pendant la saison dans les Alpes et me soigne aux antibiotiques sans faire part de ma séropositivité au médecin que je consulte. Pendant l'été je travaille comme femme de chambre dans un hôtel, je me sens épuisée - je dors et je travaille ne tenant qu'à coups de café. Je consulte en Juillet mon médecin allopathe qui m'explique que c'est le virus et parce que je pleure il me dit que je fais aussi une petite dépression et, qu'après tout, en quelque sorte que tout ceci n'est que le conséquence de mon passé. Qu'à cela ne tienne; il me nanti d'un paquet impressionnant de petits médicamments. Je sors de son cabinet le moral au plus bas, je n'y comprends plus rien. Les fameux T4s n'ont toujours pas bougés d'un pouce et je suis épuisée par le soi-disant virus... Ma révolte prend encore le dessus et je jette tous les médicaments au canal et commence une cure d'argile à tout hasard. Je suis encore fatiguée mais fin Août j'ai suffisament d'argent pour mon voyage et arrête de travailler. Une inspiration me vient et je décide de faire une analyse pour vérifier mes transaminases. J'ai vu juste en fait - j'ai une hépatite carabinée qui explique cette grosse fatigue - rien à voir avec le Sida! Les médecins ont tendance à mettre toute situation sur le dos du virus sans chercher à voir plus loin. Comme il est difficile de sortir de la peur et de la fatalité qui accompagnent le Sida et d'arriver à faire la part des choses par soi-même.
Cette fois ayant ciblé exactement mon problème actuel de santé mon moral reste au beau fixe malgré la fatigue. Je continue l'argile, surveille mon alimentation et élimine complètement les boissons alcoolisées de mon quotidien tout en fumant quand même mon petit joint le soir. En Novembre je pars en Inde pour six mois avec trois de mes meilleurs amis. Ils font la fête mais moi je profite au maximum pour me refaire une santé - jus de fruits, mangues et papayes, je profite de la plage - le paradis quoi.
Je rentre en France en pleine forme et je sors avec un de mes vieux amis qui dit s'en foutre du Sida et nous décidons de vivre ensemble. Je continue à travailler, puis fin de l'été 1991 je suis enceinte.Je me sens bien mes T4 n'ont pas bougés je décide de garder l'enfant. Là encore il me faut affronter le marathon de la peur des autres, de ma famille, du médecin qui s'entête à me proposer de l'AZT en prévention. A 7 mois de grossesse lors d'une visite chez mon gynécologue il me propose l'avortement,le comble! Je dis à tout le monde que j'ai la foi et que personne ne me l'enlevera! Arthur nait le 10 Juin 1992 il a mes anticorps et est donc consideré comme séropositif. Le pédiatre de la clinique fait une recherche sur les enfants séropositifs et découvre que 80% des enfants éliminent les anticorps de la mère et font une séroconversion entre 12 et 18 mois. Il me conseille d'éviter l'allaitement afin de ne pas le contaminer. Arthur est élevé au lait maternisé puis avec des légumes et des fruits bio du lait de soja et du lait d'amandes. Je suis relancée sans cesse par le CHU de Montpellier pour faire des tests à l'enfant que je refuse systématiquement avant l'âge de 1 an. Une semaine avant son anniversaire je l'emmènne faire la prise de sang. Les infirmières veulent que je sorte mais je refuse, je veux rester et tenir moi-même mon fils. Elles l'allonge sur une table et à ma grande horreur lui mettent la tête en arrière pour le piquer dans le cou. Je m'oppose énergiquement à une telle procédure et insiste pour que la prise de sang soit faite au bras. Elles m'argumentent qu'il n'y aura pas assez de sang pas assez de veines... Si elles n'obtempèrent pas à ma demande nous repartont sans faire le test. Je tiens mon fils d'un côté et une infirmière le bras qui va être piqué, la deuxième faisant la piqure. Arthur hurle en regardant la dame qui le tient droit dans les yeux. Elles réussissent à prendre deux tubes de sang puis perdent la veine et veulent recommencer. L'épreuve est suffisante, je leur dis que cela ira largement sinon tant pis. Lorsque l'infirmière le lâche le petit a un bleu énorme, nous voyons clairement la marque de ses quatre doigts sur son bras, elle l'a tenu beaucoup trop fort. Je lui dis " mon fils vous a bien regardée je crois qu'il se souviendra de vous! " La semaine passe, les résultats seront envoyés directement au pédiatre. Un soir rentrant à la maison je vois sa voiture garée sur le trottoir n'ayant pas le téléphone il est venu me voir directement. De loin nos regards se croisent, un immense sourire illumine ses yeux, il n'a pas besoin de rien dire, nous avons gagné, nous nous embrassons, nous rions, je pleure de joie, Arthur est séronégatif!
L'histoire pourrait s'arrêter là et bien non! Mon fils est un beau garçon en pleine santé mais moi je suis toujours séropositive. J'ai été très fatiguée après mon accouchement, j'ai perdue ma meilleure amie, perdu beaucoup de poids. La pression de la peur des autres a-t-elle été trop forte, ai-je pris un gros risque pour ma santé en menant ma grossesse à terme? Les questions se bousculent dans ma tête, ma vie de couple est difficile nous nous disputons souvent. Mon compagnon boit beaucoup et ne me seconde pas auprès du bébé. A l'annonce de la séroconversion d'Arthur je pousse un grand ouf et je lâche prise. Jusqu'à présent moi seule y croyait, maintenant il est tiré d'affaire. Je tombe finalement malade, d'abord petite hospitalisation pour une parasinthèse. Dans la chambre d'hôpital je suis de nouveau confrontée à la psychose qui entoure le sida. Les infirmières rentrent dans la chambre gantées et masquées, la vaisselle que j'utilise est stockée dans la salle de bains dans un bain de javel. Les T4 sont à nouveau mesurés - cette fois ils sont descendus à 246. J'entends autour de moi des réflexions comme: " tu as pris un gros risque, tu te croyais plus forte que le sida ou c'est le début de la fin ou encore tu manges bio mais tu maigris et tu es toujours fragile..." Je suis désemparée mon compagnon ne me soutient plus, la vie de couple lui pèse, il boit, se drogue... Ma santé est effectivement fragile, la peur et les doutes reviennent avec des bronchites à répétition pourtant je veux vivre, je continue de surveiller mon alimentation, consulte mon homéopathe, fait des traitements de fond à base d'oligo-éléments. Je tombe à nouveau malade cette fois à plus de 40 de fièvre j'essaye le jeûne, l'homéopathie puis les antibiotiques par voie orale, rien n'y fait, au bout de 12 jours mon homéopathe me convainc d'accepter l'hospitalisation, perfusions et cortisone avec un diagnostic de pneumonie. Et là surprise mes T4 sont à 560 mais le médecin m'annonce que ce résultat est faux et artificiellement élevé par la corticothérapie. Il écrit une lettre à mon médecin disant que toute récidive de cette pneumopathie dans les mois à venir signerait l'entrée clinique dans la maladie SIDA. Il essaye de me convaincre d'une prophylaxie primaire de la pneumocystose et également de prendre des anti-rétroviraux. Je refuse et persiste dans mes démarches de santé autrement.
Je pars à la montagne avec ma mère qui s'occupe d'Arthur car je suis épuisée, pendant deux mois je prends du temps pour m'occuper enfin que de moi, me reposer dormir, lire. Petit à petit ma santé s'améliore malgré un candida-albican persistant pour lequel j'utilise le traitement Trifulcan. Je reprends du poids et en même temps l'espoir. A la fin de l'été, nous sommes en 94, Arthur a 2 ans passés, nous décidons de repartir en Inde avec notre fils, mon compagnon ayant gagné une belle somme à la pêche. Les voyages m'ayant toujours réussit je pense que c'est une bonne idée pour sauver notre couple et réhausser mon système immunitaire dont les T4 sont en dessous des 200 fatidiques.
Nous passons 5 mois en Inde et c'est la catastrophe, 5 mois d'héroïne alors que cela faisait 10 ans déjà que j'avais arrêté! Nous rentrons dans un état lamentable, je ne fait plus que 42 kg. Cette fois c'en est trop! Je craque complètement et fais une crise de schizophrénie ou "bouffée délirante" où je tente de me jeter par une fenêtre pour arrêter le néant qui arrive (après avoir vu un film pour enfants "L'histoire sans fin"). Il faut quatre pompiers pour me maîtriser, on me met la camisole de force que j'arrive à casser persuadée qu'il dépend de moi et de ce que je dois trouver à faire pour sauver le monde du néant. Plusieurs jours se passent entre ma folie et les piqures de neuroleptiques. Quel soulagement lorsque je me rends compte à travers les barreaux de l'unique fenêtre de ma pièce capitonnée que le soleil se lève, il va faire jour, le néant arrive peut-être mais pas tout de suite. Je réussit à demander un stylo et du papier et j'écris et me relis tous les jours pour comprendre ce qui m'arrive et me persuader que je ne suis pas devenue complètement folle. Pour la première fois de ma vie je prie de toute mon âme et demande à tous les dieux et tous les saints de m'aider. Oui le néant arrive mais me jeter par les fenêtres n'est pas la bonne solution. Je dois à l'instant même commencer à dire oui à la vie, cesser de me suicider, de prendre toutes ces drogues... Ma psychiatre me laisse sortir au bout de 12 jours avec un traitement neuroleptique et la promesse de revenir en consultation.
Pour le manque j'ai recours à un traitement de substitution à base de morphine à très faibles doses prescrit par un médecin, je cesse totalement de fumer des joints. Je réussis à reprendre du poids tout doucement, je fais toujours des bronchites à répétition, puis deux pneumopaties l'une derrière l'autre, je crache du sang, et le candida est revenu plus féroce que jamais accompagné cette fois de son amie vaginite. Je continue à vouloir vivre et à prier fiévreusement.
Deux livres viennent alors à mon aide: "Le Bardot Thodol" des thibétains et "Pensez et guérissez" de Kurt Tepperwein. A partir de là tout va très vite. Brandissant mes deux livres, je rends visite à mon médecin homéopathe et nous avons une longue conversation sur la vie, la mort, la réincarnation et le pouvoir de la pensée ou de la méditation sur la santé. Il me fait rencontrer le groupe de prière de Maguy Lebrun dont l'organisatrice à Sète possède aussi une bibliothèque holistique très interessante.
En Decembre 95 je quitte mon compagnon qui continue à se détruire à mon grand désespoir et qui vient de faire une embolie cérébrale. Je lis des livres sur la santé, les graines germées, la technique d'Amaroli notamment le livre "Sida Espoir" du Dr Soleil. Je m'installe avec mon fils chez ma mère et décide de faire le saut de la foi et d'utiliser tout ce qui est en mon pouvoir pour enrayer, stopper, anéantir le cercle infernal que j'ai enclenché et qui m'entraine irrémédiablement vers la mort. Dieu m'a donné la foi qui brûle au fond de moi; et la bibliothèque m'a donné les moyens pour sortir de ce cercle infernal.
Je supplie ma mère de s'occuper de mon fils et davoir confiance en moi et en Dieu et d'essayer de ne pas trop me transmettre sa peur. Ce n'est pas facile bien sûr, je jeûne, fais des lavements, emplois la technique d'Amaroli, mange des graines germées, des algues, des cruditées. Au début la situation semble empirer, j'ai la dyssenterie, perds 4 kg, je tousse sans arrêt jour et nuit, j'ai même cessé de fumer. Mes parents tremblent mais je persiste me disant que soit j'ai la foi soit je me laisse aller à la peur. Petit à petit, jour après jour, ma santé s'améliore, je fais des séances d'acupuncture, prends des vitamines, rencontre le groupe de prière deux fois par mois. Lorsque je reprends suffisament de forces je vais marcher, fait un peu d'exercice au grand air. Mon médecin m'est d'un grand soutien moral, il me dit qu'il n'est qu'une béquille mais que moi seule ait le pouvoir de remarcher et qu'un jour je pourrais courir et jeter la béquille au loin.
Et ainsi fut fait! Comme dit le docteur Christian Tal Schaller: la santé ça s'apprend, mais ce n'est pas toujours facile ni amusant et les résultats ne sont pas toujours fulgurants comme avec une bonne prise d'antibiotiques où les symptomes disparaissent en quelques jours. Non la santé cela vient tout doucement, jour après jour, comme lorsque l'on plante des fleurs. Au début, on met la petite graine en terre et on l'arrose, mais tout d'abord on ne voit rien venir, mais l'on continue à arroser sachant bien qu'elle a besoin d'eau pour pousser. Puis un jour, la petite plante émerge de la terre et pousse, pousse, pousse puis, vient un bourgeon, et en une nuit, oh surprise, la fleur s'est épanouie, la santé est là, mais à n'en pas douter si l'on avait cessé d'arroser, que ce serait-il passé?
Voilà toute mon histoire en ce printemps 97 mes bobos se sont envolés, j'ai retrouvée une bonne santé, pas même un rhume cet hiver n'est venu m'embêter. J'ai rencontré Mark Griffiths à Pacques l'an dernier et jetées mes dernières peurs au panier. Si jamais ma fleur commence à faner je sais aujourd'hui que c'est parce que j'ai oublié de l'arroser. Mon petit Arthur va avoir 5 ans et nous croquons tous les trois la vie à belles dents et faisons la fête de temps en temps.

Extrait du journal "L"Apprenti Sage" de L'A.M.G.

Sylvie


RETOUR Á TŸMOIGNAGES RETOUR Á L'INDEX CONTACTS NOS PUBLICATIONS COMMANDES et DONATIONS