L'échec des tests de mesure de la charge virale.
L'étude JAMA ébranle la science du SIDA et met en colère les défenseurs du VIH

(par Christine Maggiore, 29 novembre 2006)

 

Une équipe de chercheurs orthodoxes du sida opérant à l'échelle nationale et dirigée par les docteurs Benigno Rodriguez et Michael Lederman de l'université Case Western Reserve à Cleveland (USA) contestent la valeur des tests standard de mesure de la charge virale utilisés depuis 1996 quant à leur aptitude à évaluer la santé, prédire l'évolution vers la maladie et garantir l'approbation de nouveaux médicaments pour le sida, après que leur étude sur 2.800 sujets séropositifs ait conclu , dans plus de 90% des cas, à l'incapacité de la mesure de la charge virale à prédire ou expliquer l'évolution du système immunitaire.

Publié dans la livraison du 27 septembre 2006 du " Journal of the American Medical Association " (JAMA), les conclusions de Rodriguez et ses collègues ébranlent les fondements mêmes de la connaissance du sida en vogue au cours de ces dix dernières années, provoquant le scepticisme et la colère parmi les adhérents à l'hypothèse VIH.

La croyance à la charge virale se répandit rapidement suite à la publication en 1996 d'un article dans la revue " Science " rédigé par le Docteur John Mellors et ses collègues de l'université de Pittsburg. Mellors et ses associés prétendaient que les valeurs obtenues par le test de charge virale permettaient de prédire de manière exacte l'évolution des séropositifs vers la maladie. Bientôt le champs d'utilisation de cette nouvelle technologie s'étendit bien au-delà des conclusions tirées par cette étude et de son approbation en tant qu'outil de pronostic par la " Food and Drug Administration ".

En affirmant que les valeurs de la charge virale correspondaient de fait à des quantités de virus infectieux, les scientifiques se sont servi de ce test pour fournir une réponse bidon aux questions non résolues quant à la manière dont le VIH pouvait provoquer le sida (mais c'est le virus, voyons !...) Les sociétés pharmaceutiques prirent aussitôt le train en marche, se servant des valeurs de la charge virale au lieu des résultats réels obtenus en matière de santé et de survie, cela afin d'obtenir l'approbation par la " Food and Drug Administration " d'inhibiteurs de protéase hautement toxiques, ingrédients de base du traitement anti-rétroviral fortement actif (HAART) utilisé de nos jours.

Les partisans de ce traitement commencèrent à utiliser l'argument de la charge virale pour inciter les séropositifs sains dont les valeurs de charge virale paraissaient critiques à " frapper tôt et fort " (hit early and hard) grâce aux médicaments nouvellement approuvés tandis qu'à travers le monde les médecins spécialistes du sida se mirent à utiliser la charge virale à tout propos, depuis le diagnostic de la maladie jusqu'à la confirmation de l'infection par le VIH.

Les nouvelles applications de la charge virale apparurent et obtinrent l'acceptation du public en dépit du fait que, d'après la documentation de ses fabricants, le test de charge virale n'est nullement destiné au dépistage du VIH, ni à la confirmation de l'infection par ce dernier.

Dans un article d'information du 29 septembre 2006 concernant l'étude Rodriguez, Mellors déclare ne pas être du tout d'accord avec l'article de ce dernier et insiste sur le fait que, pour lui, la charge virale constitue l'élément magistral (most powerful) pour la prédiction chronologique de l'évolution vers le sida et la mort. Certains ré-évaluateurs du sida remarqueront qu'en défendant cette opinion, Mellors décrit la charge virale comme puissante (powerful), adjectif apparaissant fréquemment à la une des publicités des médicaments utilisés contre le sida, médicaments dont l'usage est approuvé davantage en fonction de leur incidence sur les valeurs de la charge virale que de leur aptitude réelle à produire une bénéfice sanitaire clinique ou accroître la survie des patients.

Tandis que Mellors et ses associés protestent et tentent de minimiser la portée de l'article du " Journal of the American Medical Association ", l'équipe de Rodriguez s'en tient à ses conclusions que la charge virale ne permet de prédire la progression de la maladie que dans 4 à 6% des cas de séropositivité étudiés, contestant ainsi en grande partie les bases de la connaissance scientifique actuelle relative au sida ainsi que les principes du traitement de celui-ci.

Pour plus d'information, voir : Cohen J. Study says HIV blood levels don't predict immune decline. Science 313(5795) :1868,2006 ; Rodriguez B., Sethi A.K., Cheruvu V.K. et al : Predictive value of plasma HIV RNA level on rate of CD4 T-cell decline in untreated HIV infection. JAMA 296(12) :1498-506, 2006.

 

(Traduit de l'américain)

 

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