Le dogme du VIH dans le SIDA
Réflexion sur une médecine
de l'angoisse
Le besoin pressant des malades atteints du Sida, ainsi que
la consternation mondiale au Réflexions sur une médecine
de l'angoisse sujet de cette maladie ont eu pour conséquence
que la recherche a été menée dans ce domaine
avec une précipitation et une unilatéralité
exceptionnelle. Après 12 années de recherche concentrée
dans le domaine de la virologie, l'on se voit aujourd'hui dans
l'obligation de vérifier même l'hypothèse
fondamentale de la cause virale du Sida.
La vision de vase selon laquelle deux virus HIV représenteraient
la cause décisive de ce très large spectre de maladies,
chaque contamination virale entraînant tôt ou tard
"une maladie inguérissable, mortelle", est tout
à fait remise en question grâce à l'apport
des nouvelles recherches.
Entre temps, ce point de vue avait pourtant conduit à ce
que la maladie du Sida devienne "la maladie de l'angoisse
par excellence". En effet même des personnes en bonne
santé, mais porteuses d'une séropositivité
HIV, sont envahies d'un flot d'angoisse, de dépression
et de sentiments d'exclusion sociale. La nouvelle recherche en
psychoneuro-immunologie a permis entre temps de démontrer
scientifiquement qu'une influence si massive, exercée par
surcharge psychosociale, pouvait amener à un effet fort
dommageable sur le système immunitaire de l'être
humain.
Le dogme HIV avec son postulat d'un pouvoir de destruction absolu
d'origine virale contredit l'image de l'être humain qui
est celle de l'impulsion médicale issue de l'anthroposophie.
N'y a-t-il donc pas là un défi à relever,
afin de défendre notre volonté de guérir
que la médecine de l'angoisse assaillit de toutes parts
?
Historique du dogme-HIV
L'histoire du dogme-HIV nous montre la dimension
oppressante de la recherche scientifique actuelle. En 1980 fut
observée en Californie l'apparition de plus en plus fréquente
de cas d'inflammation pulmonaire à pneumocyste chez de
jeunes hommes homosexuels, et en 1981 à New York un accroissement
remarquable de la fréquence des sarcomes de Kaposi. Les
autorités américaines dans le domaine de l'épidémiologie
(Centre of deseasse Control, CDC) mirent en relation réciproque
ces deux observations et postulèrent un déficit
immunologique en tant que cause de ces maladies. Ainsi il était
d'emblée établi qu'il fallait que l'on ait affaire
avec un agent causal de nature infectieuse, et ceci en dépit
du fait que bien des chercheurs, dès cette époque,
avaient porté l'attention sur les facteurs dûs à
l'environnement comme pouvant être de signification notable
dans la génèse d'un épuisement immunitaire.
En relation avec cette vision des choses, c'est exclusivement
le "Center for Infectious Diseases (CID)" qui s'est
occupé de la question et non pas par exemple le "Center
for Environmental Health (CEH)".
Le CDC joue un rôle central dans toute l'histoire du Sida.
Depuis l'affaire de la grippe porcine de 1976, le CDC se trouvait
sous l'emprise d'un "besoin de réussite". En
effet, sur une cinquantaine de millions de vaccinations obligatoires,
on dénombra plus de 1000 cas de syndrome de Guillain-Barré
(affection médullaire paralysante, Ndt.), la totalité
de la campagne vaccinaliste s'avérant après coup
tout à fait superflue.
C'est en été 1982 que naquit le terme de AIDS (Sida
ou syndrome d'immuno-déficience acquise, Ndt.). La recherche
de l'agent infectieux fut l'objet d'une sorte de course au prix
Nobel entre Luc Montagnier de l'Institut Pasteur de Paris et Robert
Gallo du "National Cancer Institute (NCI)" aux Etats-Unis.
Le NCL avait, en 1971 sous le président Nixon, déclaré
la grande guerre au cancer ("great war on cancer"),
et ceci était déjà totalement orienté
vers la recherche virologique. Dix ans plus tard, il fallait se
rendre à l'évidence que ce programme gigantesque
n'aboutissait à aucun progrès thérapeutique.
Les conditions externes du travail de ces chercheurs étaient
sous l'emprise de la lutte pour le prestige à laquelle
venaient s'ajouter d'énormes intérêts économiques
et politiques. on peut relever certaines particularités
dans ce travail scientifique : les isolats ont été
d'emblée confusément mélangés ; de
plus l'on a travaillé avec des méthodes in-vitro
extrêmement coûteuses, méthodes particulièrement
sujettes au danger d'artéfacts.
En effet, le test par anticorps utilisé en 1983 donnait
alors 60 % de résultats faussement négatifs et un
pourcentage inconnu de résultats faussement positifs. Malgré
cela, les deux instituts déposèrent une demande
de brevet, ce qui déclencha le combat juridique bien connu
: La préséance chronologique des mérites
respectifs de Gallo et Montagnier ne fut officiellement réglée
qu'en 1987 sous la signature commune du président des Etats-Unis
Reagan et du chef du gouvernement français Chirac.
Entre temps eut lieu, en avril 1984, la célèbre
conférence de presse pendant laquelle l'américaine
Margret Heckler, la secrétaire à la Santé,
annonçait au monde que le virus découvert par Gallo
était bien la cause du Sida. Et ceci fut officiellement
annoncé avant qu'un quelconque travail scientifique concernant
ce problème ne soit publié. En 1985, les spécialistes
tombèrent d'accord pour dire que le virus LAV de Montagnier
et HTVL-III étaient de même nature, et ils furent
nommés HIV depuis ce temps-là. Le test HIV-positif
fit désormais partie intégrante du diagnostic du
Sida. En même temps, il fut affirmé que chaque infection
au HIV devait tôt ou tard immanquablement aboutir au Sida
en tant que maladie mortelle, et que les autres facteurs affaiblissant
l'immunité n'avaient point de signification déterminante
dans le cas du Sida. Anisi le dogme était bien scellé.
Questions ouvertes dans la recherhe sur le Sida
La relation de causalité entre l'infection
par le virus HIV et la survenue des symptômes du Sida est
cependant, malgré toutes les recherches , restée
de nature hypothétique. D'un point de vue biologique, il
existe aujourd'hui des douzaines de modèles de transmission
de la maladie par le virus sans qu'une seule de ces hypothèses
ne puisse être vérifiée. Au contraire l'on
est en présence de certains résultats de la recherche
qui vont à l'encontre d'une causalité décisive
des HIV à l'égard de la maladie du Sida ; ainsi
par exemple : les concentrations en virus sont souvent remarquablement
basses dans tous les liquides vitaux analysés chez les
malades HIV positifs, l'incapacité des HIV de détruire
par eux-mêmes les cellules de l'immunité, les observations
faites que fréquemment une déficience immunologique
peut déjà être prouvée avant même
l'infection HIV, et surtout les rapports grandissants en nombre
relatant des malades qui présentent les symptômes
typiques du Sida sans aucune atteinte par les HIV.
HIV sans Sida
Parmi les séropositifs suisses, la grande
majorité n'est pas atteinte de Sida. Fin 1991, on recensait
15005 cas d'infestation par le virus pour 2228 cas de Sida déclaré.
Dans l'ignorance de l'infestation par les HI-virus dans la population
globale (prévalence) et de leur dynamique d'extension,
l'on ne peut faire aucune prédiction quant au nombre de
personnes séropostivies en Suisse qui deviendront jamais
malades du Sida. Fréquemment avancé, le pourcentage
de 50% de personnes qui succomberaient à la maladie en
une dizaine d'années se réfère en fait à
une cohorte de séropositifs qui présenteraient des
comportements à risque particulièrement marqués
; ce nombree ne peut donc être extrapolé à
l'ensemble des séropositifs.
Depuis 1988, l'on a différents documents à diposition
qui témoignent du fait que chez les personnes séropositives,
les tests de séropositivité tout commes les tests
de présence directe des virus peuvent se négativer.
Cela signifie que ou bien l'infectionHIV est tout à fait
surmontée ou bien qu'un test HIV qu'on croyait au début
positif, s'est avéré par la suite être un
faux possitif. Au début des tests on a pu collecter plusieurs
rapports de cas faussement positifs. Une vérification très
soigneuse des procédés de tests en usage faite à
l'Université de Western Australia a démontré
que ces tests étaient certes très sensibles, mais
non spécifiques ; ils prenaient effectivment en compte
non suelement les antigènes des virus HI-virus, mais aussi
certains antigènes propres à l'organisme. Si ces
résultats étaient confirmés, cela signifierait
qu'une partie des cas séropositifs serait en fait des faux
positifs et que la présomption d'infection par le HIV,
qui résulte de ces tests, serait en fait erronée,
avec toutes les conséquences que cela entraîne.
Sida sans HIV
Depuis des années, on a pu rapporter des
cas de maladie-Sida avec tests HIV négatifs. Ce fait a
été particulièrement pris en considération
en ce qui concerne la survenue du sarcome de Kaposi. Depuis la
présentation de cas de personnes typiquement atteintes
du Sida avec des tests HIV négatifs minutieusement contrôlés,
au VIIème Congrès international sur le Sida en juillet
1992 à Amsterdam, il est aujourd'hui valablement admis
que les HIV-virus 1 et 2 ne sont pas les seules causes spécifiques
du Sida. D'autres rapports de cas de malades sidaïques séronégatifs
sont colligés par dizaines dans les centres de recherche
d'Europe et d'Amérique et attendent leur publication.
Epidémiologie du Sida
Depuis 1987, de nombreuses enquêtes épidémiologiques
démontrent que la plupart du temps, la présence
du HIV ne représente pas une cause suffisante pour l'éclosion
d'un Sida-maladie. Les études détaillées
des comportements aux Etats-Unis furent examinées à
Cologne et aboutirent à la conclusion que la "propagation
du Sida et de la maladie de Kaposi n'avaient point l'allure d'une
pathologie principalement transmise par contact sexuel ou bien
contact sanguin." On admet aujourd'hui généralement
l'existence de différentes causes associées , que
l'on nomme les " cofacteurs " et qui sont dans la plupart
des cas, indispensables pour qu'une infestation par le HIV toujours
présent puisse actualiser sa potentialité morbide
et que la maladie qu'on nomme Sida s'en suive. A l'avant -plan
de ces phénomènes, il faut citer non seulement la
présence d'autres micro-organismes, mais aussi l'action
immunodépressive de la consommation habituelle de médicaments
qui exercent une activité dommageable sur l'immunité...
et il faut aujourd'hui mettre un accent particulier sur les cofacteurs
psychiques et sociaux.
Cette vision d'une causalité multifactorielle du Sida correspond
tout à fait à la façon actuelle que l'on
a de considérer la maladie en général.
Répercussion psychosomatique d'un test HIV
positif
Les effets psychiques d'un test HIV positif sont
-indépendamment de la survenue éventuelle d'un Sida-maladie
- d'une fatale gravité. Le professeur L; Moeller (J.W.
Goethe Université de Francfort) décrit cela ainsi
: " Le résultat du test signifie en effet du point
de vue psychologique se trouver devant le dilemme fatal d'être
une sorte de " mort-vivant ", ou bien de se donner soi-même
la mort par suicide, ou bien, par réaction de défense
à cette détresse, de perpétuer un crime.
" Moeller nous montre que le Sida est un puissant thème
inconscient qui imprègne d'angoisse tout le réseau
relationnel de l'homme et poursuit : " Et nous sommes maintenant
acculés à nous poser la question du degré
d'angoisse qu'un homme est en mesure de tolérer sans dommage.
" Ainsi l'on peut montrer qu'en Allemagne, par exemple, 13%
de la population a déjà souffert de l'angoisse d'être
séropositif.
La positivité d'un test HIV exerce aussi un effet dévastateur
dans l'entourage de celui qui en est le porteur. Dans une contribution
à la prévention du Sida, le professeur Perrez, de
l'Université de Fribourg (Suisse) écrit : "
Le drame HIV est dans le vécu personnel de l'intéressé
; non pas une tragédie de virus et d'immunosuppresseurs,
mais une tragédie de facteurs d'ordre psychologique tels
que l'angoisse, perte d'emploi, perte de l'être aimé,
une tragédie de l'agression et de l'isolement. "
Les personnes HIV positives deviennent des exclus de la société,
pénalisées juridiquement et économiquement,
et rejetées sur le plan du travail. ce pendant, la qualité
de soutien du réseau social serait un des facteurs essentiels
pour le bien-être psychologique des patients séropositifs.
De telles causses pathogènes d'ordre social et psychologique
agissent dans le sens d'un affaiblissement de l'immunité.
il est intéressant de constater qu'il y a un progrès
significatif de recherche dans le champ de la Psycho-Immunologie,
qui s'occupe des interrelations multiples qui existent entre l'appareil
psychique, le système nerveux et hormonal et le système
immunitaire, incluant aussi, par nécessité le retentissement
de l'environnement social dans le processus. Avec les méthodes
modernes d'investigation telles que la cytométrie à
flux continu, l'on peut objectiver en partie, par des mesures
exactes, l'impact des facteurs psychopathogènes sur le
système immunitaire.
Immunologie
L'immunologie est en tant que science des mécanismes
de défense de l'organisme est née au début
de ce siècle, d'abord à partir d'examens de sang.
Karl Landsteiner découvrit en 1900 le système de
groupes sanguins AB/O. En fonction de son appartenance à
un groupe sanguin, l'être humain peut reconnaître
un sang étranger à son groupe. Plus tard l'on découvrit
aussi le groupage Rhésus : après un premier contact
avec un sang étranger persiste une sorte de mémoire
qui mène au déclenchement de réactions de
défenses lors d'un nouveau contact. En 1980, Jean Dausset
et George Snell obtinrent le prix Nobel pour la découverte
des antigènes leucocytaires : les globules blancs - et
en somme presque toutes les cellules - sont porteurs de protéines
tout à fait spécifiques (antigènes) au moyen
desquelles chaque être humain se distingue de tous les autres.
Grâce à cet " antigène-soi-même
", l'homme peut différencier ce qui lui est propre
de ce qui lui est étranger. C'est à l'Institut Roche
de Bâle que l'on a pu montrer que les cellules immuno-compétentes,
les lymphocytes, devaient en quelque sorte " aller à
l'école " dans la glande du thymus pour acquérir
leurs facultés.
Connaître -mémoriser- différencier : il est
donc possible de prouver scientifiquement la présence de
processus d'apprentissage dans l'évolution du système
immunitaire ayant pour but l'éclosion et le développement
de l'autonomie individuelle ! Cette vision de l'immunologie moderne
est à double titre de signification prépondérante
: tout d'abord, la santé est mise en relation avec un processus
d'apprentissage et se pose alors nécessairement la question
de savoir qui sont les " grands maîtres " dans
cette école des lymphocytes ". D'autre part, la recherche
scientifique fournit ainsi une passerelle pour la compréhension
de la métamorphose des forces de formation et de croissance
organique en forces spirituelles tout au long du développement
de l'enfant, métaporphose qui représente un des
fondements les plus importants de la vision de l'être humain
selon l'antroposophie.
Neuro-immunologie
De nouveaux arguments concernant ces relations
sont récemment rapportés dans le domaine de la neuro-immunologie
: on sait depuis longtemps que les cellules nerveuses sécrètent
dans le sang des médiateurs chimiques spécifiques
(neuropeptides) à chaque activité neurosensorielle.
Et de manière analogue, certaines protéines spécifiques
peuvent être mises en évidence au niveau du système
immunitaire, qui assurent la médiation de signaux immunologiques
(cytokine, lymphokine). Et ce qu'il y de décisif dans les
recherches nouvelles, c'est la découverte que ces neuropeptides
et ce cytokines sont constitués de substances identiques,
et qu'il existe de plus un système de récepteurs
dotés de réciprocité. Ainsi l'on a pu démontrer
, par exemple , que l'ACTH n'était pas seulement produit
, comme on le pensait jusqu'ici, au niveau de la glande hypophysaire
appendue au cerveau, mais encore au niveau des lymphocytes. Inversement
l'interleukine, protéine immunitaire bien connue, n'exerce
pas seulement son action dans le système immunitaire, mais
également dans le cerveau. Et pour un très grand
nombre de médiateurs protéiques l'on peut démontrer
de telles relations réciproques. Le cerveau et le système
immunitaire sont donc en interconnexion par de multiples "
feed-back circuits ", d'où la preuve au niveau moléculaire
que les processus neurosensoriels et les processus de conscience
exercent bien une action sur le système immunitaire.
Psychoneuro-immunologie
Les recherches en psychoneuro-immunologie viennent
de démontrer que déjà la perte d'un être
cher peut conduire à une dimension mesurable de l'immunité.
De par la dépression , la solitude, l'angoisse, on aboutit
fréquemment à une chute des lymphocytes T4 qui sont
d'une importance capitale quant à l'efficience de l'appareil
immunitaire. Des évaluations encore imprécises ont
montré que le facteur décisif était le fait
de " ne pas venir à bout " d'une situation, ce
qui active en quelque sorte un sentiment d'échec. En ce
qui concerne le HIV, la pratique même du test, indépendamment
de son résultat, peut déclencher un trouble du système
immunitaire. Et si jamais le test s'avère positif,l a plupart
des sujets atteints réagit alors par un choc psychique,
une dépression et de l'angoisse. Cette " crise de
test " souvent accablante, déclenche aussitôt
la survenue de symptômes semblables à ceux du Sida
tels qu'une perte de poids et des accès de sueurs chez
des personnes qui étaient auparavant saines. La surcharge
psychique due à un test HIV positif est si extraordinairement
lourde que des sujets séropositifs somatiquement indemnes
subissent, dans l'ensemble, des états dépressifs
encore plus pénibles et des angoisses encore plus intenses
que les patients atteints du Sida-maladie. cette angoisse peut
même déclencher d'importants troubles psychiques
chez des personnes séronégatives : le syndrome de
la phobie du Sida.
Le verdict de désespoir conduit plus loin au fait qu'un
grand pourcentage de séropositifs n'est alors pas en mesure
de changer son mode de vie d'une façon suivie, de telle
sorte que les pratiques mêmes qui sont dommageables à
l'immunité, tels que consommation de drogue, alimentation
insuffisante et de mauvaise qualité, abus de médicaments
..., sont poursuivies et même intensifiées. En relation
avec tout cela, les mesures préventives recommandées
dans le domaine sexuel ne pas maintenues à long terme.
A l'opposé, l'on peut s'attendre à ce que, tout
comme l'isolement, la dépression et l'angoisse portent
dommage aux défenses biologiques, l'intérêt
porté au monde, la joie et l'amour revigorent le système
immunitaire.
" Le sang est un suc tout particulier "
Dans sa conférence " Le sang est un
suc tout particulier " du 25 octobre 1906 (in Le sens de
la vie, Triade-Editions, paris 1977. GA 55), Rudolph Steiner décrit
la relation existant entre le déploiement de la conscience
humaine et les forces de vie du sang. Le développement
de l'être humain signifie bien un processus d'individuation,
une autonomisation progressive aussi bien dans le domaine de la
conscience que dans celui des fonctions immunologiques. Rudolf
Steiner décrit toutefois comment se développement
de la conscience de soi individuelle est en relation historique
avec la multiplication du mélange des sangs. Un des plus
importants progrès de l'humanité est en effet la
victoire sur le principe de la race, le passage du mariage avec
des proches à celui avec des étrangers, et ce progrès
concorde avec l'apparition de la pensée intellectuelle
moderne. " Si étonnant que cela paraisse, ce n'est
pas moins vrai. Et ce fait sera confirmé de plus en plus
par les recherches scientifiques " commente Rudolf Steiner.
Comme on l'a dit plus haut, la neuro-immunologie moderne permet
d'apporter la preuve, jusqu'au niveau moléculaire, de relations
existant entre la pensée et l'immunité. Les processus
de conscience et les processus de l'immunologie sont donc indiciblement
liés jusqu'en leur expression matérielle. Selon
ce point de vue, il est justifié de se demander si l'on
ne pourrait pas comprendre certaines faiblesses immunitaires acquises
actuellement observées comme l'expression d'un surmenage
psychique. Le Sida surgit en effet à une époque
caractérisée par un énorme pas en avant en
direction d'un élargissement de la conscience. Et si maintenant
le développement de l'autonomie individuelle ne peut pas
suivre le même pas, de telle sorte que l'ouverture vers
es horizons nouveaux ne puisse être saisie en toute présence
d'esprit et compétence immunologique, et bien l'on en arrive
à une sorte de "collapsus psychoneuro-immunologique".
Et l'on peut voir les soi-disant facteurs de risque comme des
signes extérieurs qui peuvent aboutir à une surcharge
accablante du sang par des substances étrangères,
non seulement le virus HI, mais aussi un sang étranger
ou bien une drogue, par exemple.
Et voici que Rudolf Steiner dit dans la conférence surnommée
de manière apparemment banale : "Au sang, il ne faut
imposer que ce qu'il peut supporter." Ainsi le programme
pour un élargissement de la recherche sur le Sida est à
proprement parler déjà ébauché depuis
l'année 1906.
Nous ressentons bien d'avantage qu'avec les autres maladies cette
emprise sur "les forces du sang" dans les phénomènes
pathologiques que l'on nomme aujourd'hui Sida, que l'on se représente
l'action d'un virus maléfique, ou bien du test HIV positif,
ou bien encore un traitement avec l'AZT avec son effet mortifère
sur le sang. Rudolf Steiner décrit comme l'affaiblissement
du sang aboutit à un affaiblissement de la personnalité
tout entière et renvoie de pus au fait que certaines forces
ont précisément pour but un tel préjudice
: "Quelle que soit la puissance qui désire prendre
possession d'un individu, elle doit agir sur celui-ci de telle
façon qu'elle se manifeste jusque dans son sang. Si par
exemple une puissance mauvaise veut acquérir de l'influence
sur un être humain, il lui faut s'assurer le pouvoir sur
son sang. Voilà le sens profond du texte de Faust que nous
avons cité. Voilà pourquoi celui qui représente
le principe du mal dit : "Signe le pacte de ton sang."
A celui auquel le sang appartient, à celui-là appartient
aussi l'homme, c'est-à-dire le Moi de cet homme."
L'on peut percevoir cette puissance à l'oeuvre de manière
significative dans le phénomène Sida. L'individu
malade du Sida éprouve avec l'effondrement de son système
immunitaire, l'effondrement de toute son organisation corporelle,
qui est non seulement porteuse de l'élément vital,
des forces de vie, mais encore de a personnalité individuelle
en son intégrité psychique et spirituelle.
Cette puissance se montre également au niveau de la société
: une angoisse monstrueuse vient nous saisir, introduisant dans
l'homme par suggestion une force destructrice absolue, qui tire
sa vie du HI-virus. En fonction de cela, il faudrait maintenant
dans le monde entier que tout individu, même ceux qui n'ont
rien à voir avec le Sida, même les séronégatifs,
puissent être menés sous la tutelle d'un contrôle.
Ainsi les immenses efforts des sujets atteints eux-mêmes
et de tout ceux qui cherchent à les étiquetés
comme tentatives bien intentionnées de bienfaisance consolatrice.
Une chose devient alors évidente : il s'agit dans le phénomène
du Sida non pas seulement d'une atteinte portée à
la santé corporelle, mais d'un asservissement de l'âme
et de l'esprit de l'être humain. Le Sida se manifeste donc
comme la culmination provisoire d'une médecine qui se trouve
de plus en plus sous la domination de l'angoisse. En conséquence
le Sida signifie également un immense défi pour
chercher à développer une nouvelle médecine
de la confiance.
Hansueli Abonico et Danielle Lemann
Michel Lepoivre a traduit cet article paru le 22 novembre 1992
dans "Das Goetheanum".
Hansueli Abonico (1948) et Danielle Lemann (1950), praticiens
en médecine générale à Langnau dans
l'Emmental, s'intéressent particulièrement aux bases
scientifiques du dogme HIV-Sida, et tiennent depuis 1987 de nombreuses
conférences. Deux résumés de conférences
tenues aux universités de Berne et de Zurich sont publiés
et disponibles en librairies ou bien à l'Association pour
une conception de la guérison élargie par l'anthroposophie,
Stollenrain 10, 4144 Arlesheim, pour Fr. 3. - + frais de port.
Nous signalons aux lecteurs intéressés que la dernière
édition de la revue "Tournant" (15 rue Georges
Clémenceau, F-78 400 Chatou) est consacrée au phénomène
du SIDA.
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