Comme on a pu le voir dans l'article que j'ai écrit sur ce que sont en réalité les trithérapies, celles-ci ont essentiellement des effets de type corticothérapies (quand elles sont moyennement dosées. Sinon, apparaissent des effets de type antibiotiques). Or, comme on a pu le voir, les effets de type corticoïde, en retenant l'eau dans le centre du corps et en diminuant l'eau disponible dans les membres, entrainent une augmentation du taux de cd4 et une dimuntion de la charge virale. Donc, tout médicament qui a des effets de type corticoide, ou qui stimule la production de cortisol parce qu'il est reconnu comme dangereux par le corps, va faire monter le taux de cd4 et diminuer la charge virale.
Et des médicaments comme ça, il y en a plein : antibiotiques faiblement dosés, aspirine et autres médicaments anti-inflammatoires non stéroidiens, cortisone (anti-inflammatoire stéroïdien), anti-paludéens faiblement dosés, huiles essentielles, médicaments à base de plantes, etc... Même avoir un simple régime trop salé peut le faire.
C'est pour ça qu'on trouve des études montrant que des médicaments ordinaires augmentent le taux de cd4 et diminuent la charge virale. En voici quelques unes.
Tout le monde connait l'aspirine. C'est un anti-inflammatoire non-stéroïdien.
Voici une étude réalisée au Zimbabwé par le docteur Marianne Thomsen, Stanzuk Grazyna et Elopy Nimele Sibanda montrant que l'aspirine fait remonter le taux de cd4 et diminuer la charge virale :
31 patients séropositifs n'ayant jamais pris de traitement antirétroviral et ayant plus de 150 cd4 ont été étudiés. Ils ont été divisés en 3 groupes : 1) Le premier a reçu un placébo ; 2) Le deuxième de l'aspirine à raison de 4 prises de 300 mg par jour ; 3) Le troisième a recu de la chloroquine (3 fois 150 mg par jour). La masse corporelle, le taux de CD4 et de CD8, la charge virale, le niveau d'antigènes p24, une rapport sanguin complet ont été réalisés au départ, puis, 3 fois par mois.
Dans le groupe placébo, le taux médian de cd4 a diminué de 258 à 216, en 24 semaines. Mais il a doublé au bout de 12 semaines, à 471, après que les patients de ce groupe soient passés au groupe aspirine. Le nombre de patients positifs à l'antigène p24 est passé de 29 % à 71 % après 6 mois. La charge virale a augmenté.
Dans le groupe aspirine, le taux de cd4 est passé à 363 après 24 semaines, à 665 après 36 semaines. Suivi par une légère diminution à 495 après 12 mois. Tous les patients qui étaient positifs à l'antigène p24 sont devenus négatifs après 6 mois. La charge virale n'a pas augmenté dans ce groupe.
Dans le groupe chloroquine, le taux est resté inchangé pendant les 24 semaines de traitement (restant à 394). Puis, les patients sont passés au traitement à l'aspirine. Et le taux de cd4 médiant est alors passé à 508 seulement 12 semaines après être passé au traitement à l'aspirine. Il y a eu un accroissement du niveau d'antigènes p24. La charge virale n'a pas augmenté dans ce groupe.
Note : une chose n'est pas claire concernant le groupe chloroquine. A un moment, ils l'appellent aspirine/chloroquine On ne sait pas trop si au départ, c'est aspirine+chloroquine, ou chloroquine puis aspirine. A piori, il semble que ce soit aspirine+chloroquine. Mais ce n'est pas sur. Mais bon, ce n'est pas essentiel.
L'important, c'est qu'on constate donc que le traitement à l'aspirine fait remonter le taux de cd4.
L'abstract (en anglais) : http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=16464616
Le document complet (en allemand) : http://www.hiv-therapie.org/ThomsenAspirin.pdf
Le sulfasalazine est un anti-inflammatoire. Il est utilisé pour la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn (maladies inflammatoires du colon). Il est aussi utilisé en rhumatologie pour traiter la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante.
En 1994, au Cabrini Medical Center, à New York, 4 patients séropositifs ne prenant pas de trithérapie et souffrant du syndrome de Reiter ont reçu un traitement à base sulfasalazine. Au début du traitement, le taux de cd4 était de 315 +/- 179. Il est passé à 542 +/- 231 à la fin du traitement.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7913502
http://www.aids.org/atn/a-218-04.html
Adam est quelqu'un qui a été testé positif en décembre 2003 (la séroconversion étant supposée s'être passée en aout 2003). Son taux de cd4 et sa charge virale étaient alors respectivement de 853 et 54.000 (le taux normal de cd4 étant de 1200). Mais il a refusé les traitements officiels. A la place, il a suivi un traitement à base de produits naturels. Il a commencé celui-ci à partir du 30 mars 2004.
Pendant 3 mois avant le traitement, pour une raison inconnue, il a pris de l'ibuprofen qui est un anti-inflammatoire non stéroïdien (commercialisé aussi sous le nom de Nurofen, Advil, et Motrin). Ceci à raison de 1,2 g par jour en six prise de 200 mg. Je pense que ça a fait remonter le taux de cd4 déjà avant le traitement. Mais, comme il n'y a pas eu de mesure de cd4 et de charge virale pendant ce temps, on ne peut rien en dire.
Son traitement à consisté au départ en la prise d'EGCG, ou Epigallocatechin gallate, un composé des feuilles de thé vert qui est considéré comme un polyphénol (polyphénols qui sont considérés comme des antioxydants). C'est ce composé qui donne au thé vert son gout amer et astringent. Apparemment, il favorise l’activité anti-microbienne. Le protocole était de 2 g d'EGCG dans de l'eau le matin, et de 3 g dans de l'huile de coco le soir. Par ailleurs, Adam prenait 3 mg de Mélatonine avant de se coucher.
Au bout d'une semaine (le 4 avril 2004), il a commençé à ajouter 5 g de Curcumin, à raison de 2,5 g le matin et 2,5 g le soir. Le Curcumin est d'une efficacité similaire à l'aspirine comme anti-inflammatoire. Il inhibe l’agrégation plaquettaire anormale qui conduit aux crises cardiaques et aux attaques. Il a ajouté aussi 250 mcg de selenium une fois par jour.
Puis, le 10 avril, il a ajouté au traitement 1 g de magnesium par jour.
Le 21 avril, il a arrêté de prendre l'EGCG. Par contre, il a ajouté de la n-acetylcysteine (NAC) deux fois par jour à raison de 3 g par jour réparti en deux fois, de l'acide alpha lipoic (ALA) à 400 mg divisé en deux prises par jour, et peut-être 1 mg supplementaire de magnesium (pas clair)
Le 29 avril, son taux de cd4 était de 1024, et sa charge virale de 40.000.
Le 2 mai, il a doublé la dose de NAC (6 mg) et d'acide alpha lipoic (800 mg). Il a commencé à prendre de l'inosine (3 g le matin, 3 g le soir). Et il a arrêté de prendre du Curcumin. Il a commencé à prendre du Quercetin (3 g le matin et 3 g le soir). Le Quercetin, qui est présenté comme un anti-oxydant, a des propritétés anti-inflammatoires.
Il change par ailleurs son régime alimentaire vers une régime plus léger, à base plutot de fruits et de légumes et comportant moins de viandes qu'avant (et surtout de viandes grasses, qu'il remplace par du poisson et du poulet).
A noter qu'à partir du début du traitement, il se sent nauséeux. Encore plus à partir de la prise de Curcumin. Et à partir du 15 avril, il a les yeux jaunes, signe d'hépatite. Et lorsqu'il arrête l'EGCG et le Curcumin, ces symptomes ont disparu. Il a commencé à perdre du poids et à dormir mieux et plus longtemps. Sa peau n'est plus sèche
Le 17 mai, il ajoute 500 mg de 5-HTP le soir. C'est un médicament qui permet de réguler l'humeur, mais aussi a un effet contre les maux de tête. Ca vient du Griffonia simplicifolia, une plante d'origine africaine.
Le 20 mai, il ajoute de 1 g d'ester C et 600 mg de vitamine E. L'Ester C est une forme de vitamine C non acide. Il divise sa prise d'Inosine par 2 (2 g).
Le 10 juin, il arrête le 5-HTP.
Le dimanche 13 juin , il a une grosse fièvre qui dure 3 jours. Il perd 3 kilos.
Le 19 juillet, il a des maux de tête, alors qu'il n'en avait jamais avant.
Il diminue la quantité de Quercetin à 3,2 g.
Le 22 juillet, il a un rash cutané sur les jambes. Du coup, il prend du Zyrtec et du Benedryl. Le rash disparait en une heure. Le lendemain, c'est à nouveau là quand il prend sa douche. Il prend alors seulement du Zyrtec. En 2 heures, le rash diminue très fortement.
Il arrête l'inosine et puisqu'il se demande si le rash a à voir avec la diminution de Quercetin, il reprend celui-ci à nouveau à 6 g par jour. Au bout de 8 jours, le rash disparait complètement.
Le 9 septembre 2004, ses cd4 sont à 1151 et sa charge virale à 5251.
Commentaire :
Donc, son taux de cd4 avait baissé et sa charge virale avait augmenté 3 mois avant l'expérience. Et pendant les 7 mois de l'expérience, il n'a pas été sous antirétroviraux, mais sous anti-oxydants et médicaments à base de plante. Et son taux de cd4 a augmenté et sa charge virale à baissé. Ce qui va bien dans le sens que tout ces genres de médicaments augmentent le taux de cd4 et diminuent la charge virale.
Bien sur, l'expérience n'est pas complètement pure, vu qu'au milieu des médicaments ayant des effets de type anti-inflammatoire, il y a aussi des anti-oxydants.
Personnellement, je pense que ce sont les médicaments qui ont des effets anti-inflammatoire qui sont à l'origine de cet effet : l'EGCG, le Curcumin, le Quercetin, le 5-HTP et peut-être l'Inosine. L'expérience précédente, avec l'aspirine seule, va dans ce sens.
En tout cas, ce qu'on constate au travers de cette troisième expérience, c'est qu'on n'a pas besoin des médicaments anti-rétroviraux pour augmenter le taux de cd4 et diminuer la charge virale. D'autres médicaments le peuvent.
Par ailleurs, on peut penser que sa charge virale aurait été indétectable s'il n'avait pas pris de magnesium. Mais peut-être aussi que son taux de cd4 aurait été un peu moins bon. Ceci parce que le magnesium doit favoriser le collage entre les particules lors d'un test ou les particules se lient ensemble. Il est d'ailleurs connu que le magnesium modifie le test de charge virale. Donc, si on en prend, le taux de cd4 va être plus élevé, mais la charge virale aussi.
http://grouppekurosawaessays.com/AdamsStory.htm
http://grouppekurosawa.com/blog/2007/07/can-ibuprofen-and-saturated-fats#comments
La composition de leur protocole : http://hivprotocol.grouppekurosawa.com/
Les herbes utilisées ne sont pas nommées. Mais, encore une fois on utilise des médicaments à base d'herbes, sans utiliser de médicaments anti-rétroviraux en même temps.
Voici un exemple de résultats des patients :
Patient A : n'a jamais pris de trithérapie. Est séropositif depuis au moins 5 ans (le moment donné pour l'infection n'est pas clair. Il est dit "entre 5 et 10 ans". Donc, c'est au moins 5 ans a priori). A pris ce cocktail depuis le juillet 2007.
Dose :
1 cap x 3 depuis juillet 2007
2 caps x 3 depuis 14 Mai 2008
2.5 caps x 3 depuis 06 Juillet 2008
3 caps x 3 depuis 18 Juillet 2008
Les cd4 et la charge virale
12 juin 2007 : cd4 : 237 ; cv 13648
27 juillet 2007 : cd4 354 ; cv 13095
21 septembre 2007 : cd4 304 ; cv 24036
15 janvier 2008 : cd4 370 ; cv 8672
Je pense à la vue de ces résultats que le traitement est assez léger. C'est ce qui fait que les cd4 ne montent pas énormément. C'est ce qui fait aussi que les effets secondaires sont apparement très faibles. Dans tous ces traitements, il faut choisir entre effets maximum et effets secondaires importants eux aussi. Tout en sachant qu'au delà d'une certaine dose, on a non seulement une chute des résultats, mais en plus, des effets secondaires potentiellement mortels.
On notera aussi que les résultats sont meilleurs chez les gens qui n'ont jamais pris de trithérapie. Chez ceux qui prenaient une trithérapie et qui l'ont arrêtée, le médicament utilisé ici, comme il a un effet léger, ne doit pas pouvoir contrer suffisemment la baisse du taux de cortisol engendrée par l'arrêt de la trithérapie. Donc, au moins dans un premier temps, le taux de cd4 baisse.
Ce qu'on note aussi, c'est que l'effet se situe surtout sur la charge virale. Dans la mesure où il doit y avoir un effet de désagrégation des particules très faible, la légère concentration que ça doit entrainer dans le sang des bras doit permettre de ne quasiment plus avoir de petites particules.
http://www.hivsupport.co.uk/patients.php (c'est en anglais. Mais les graphiques de cd4 et de charge virale sont parfaitement explicites)
The antiinflammatory and antiviral effects of hydroxychloroquine in two patients with acquired immunodeficiency syndrome and active inflammatory arthritis
http://www3.interscience.wiley.com/journal/112212475/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0
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Apparté : inversment, les antirétroviraux ont des propriétés anti-inflammatoires :
Exemple, cette étude :
Anti-Inflammatory and Antimicrobial Roles of Secretory Leukocyte Protease Inhibitor
http://iai.asm.org/cgi/content/full/73/3/1271
Aixur : aout 2008
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