Low efficacy of nevirapine (HIVNET012) in
preventing perinatal HIV-1 transmission in a real-life situation.
A Quaghebeur, L Mutunga, F Mwanyumba et al. AIDS 2004 Sep 3 ; 18 : 1854-1856.
Depuis la publication de l'étude HIVNET012, la névirapine est
couramment recommandée pour la prévention de la transmission verticale
du VIH dans les pays en voie de développement, en dépit de l'absence
de données fiables sur son efficacité réelle. Ce traitement
a été mis en ouvre après seulement une étude clinique,
et son efficacité n'a été évaluée que par
des études cliniques ponctuelles. Afin d'évaluer cette efficacité,
les auteurs ont mis en oeuvre un traitement par névirapine en situation
« réelle », entre avril 2001 et octobre 2003, dans une population
de mères ayant accouché dans un grand service hospitalier de Mombasa
(Kenya), où environ 6000 naissances ont lieu tous les ans. Dans cette
population, la prévalence du VIH est d'environ 14%, inchangée
depuis 1995.
Dans cet hôpital, on propose aux femmes un dépistage
du VIH en période prénatale. Une prophylaxie par névirapine
a été instituée lorsque la femme était séropositive
pour le VIH. Plus de 85% des femmes ont pris la névirapine, 86% des bébés
en ont reçue, et la mère et l'enfant ont tous les deux reçu
de la névirapine dans 82% des cas. Des échantillons de sang ont
été prélevés chez les enfants à 6 et 14 semaines
pour recherche du VIH par PCR. 482 femmes ont été incluses en
période prénatale, et 172 femmes ont été vues à
6 et/ou 14 semaines. Des échantillons de sang ont été obtenus
chez 127
enfants.
Le taux de transmission verticale du VIH en période périnatale était de 18,1% à 14 semaines, ce qui est similaire au taux de 21,7% constaté avant l'intervention. Ce taux n'était pas corrélé à la prise de névirapine par la mère et/ou par l'enfant. Ces résultats amènent à se poser des questions sur le don prophylactique de névirapine, largement recommandé dans les pays en voie de développement. Il semble en effet que l'efficacité réelle de ce traitement est très limitée. Etant donné l'absence de bénéfices pour la santé de la mère, l'induction de résistances par ce traitement, l'énorme besoin de ressources et de fonds nécessité par le don de névirapine et les tests de dépistage, et le manque à peu près total d'efficacité en conditions réelles d'utilisation, il est nécessaire de reconsidérer l'intérêt de ce traitement.
Trad F.R.
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