La toxicité de l'AZTPeter Duesberg
Si l'hypothèse HIV est fausse et l'hypothèse du risque vraie, cela entraîne plusieurs conséquences importantes dont la plus urgente concerne le traitement habituel et officiellement approuvé du SIDA au moyen de la zidovudine (AZT). Cette substance est censée prévenir toute multiplication du virus HIV en empêchant le processus de copie de l'ADN dans les cellules. Malheureusement, ce produit détruit par la même occasion toutes les cellules en cours de reproduction, et principalement les cellules du système immunitaire. Si l'hypothèse du risque est valable, l'AZT est non seulement inutile mais fatal: en effet, d'un côté il empêche la croissance d'un virus inoffensif et de l'autre, il cause la déficience immunitaire qu'il était censé combattre. La réputation de ce produit n'est d'ailleurs plus à faire en ce domaine, puisque dans les années 60, il avait été mis au point pour lutter contre les cancers du système immunitaire: en tuant les cellules immunitaires cancéreuses en cours de division. Ce produit a toutefois été mis au rancart lorsque l'on s'est aperçu en laboratoire que les souris leucémiques traitées à l'AZT mouraient aussi rapidement que celles à qui l'on avait épargné cette thérapie. Certains des symptômes de la toxicité de l'AZT comme les affections musculaires et l'anémie semblent être aussi présents dans les cas de SIDA pleinement déclarés. Deux études cliniques publiées ont proclamé l'efficacité de l'AZT dans la lutte contre la pro gression du SIDA, toutefois, l'une et l'autre ont été stoppées tout de suite après les premiers résultats qui indiquaient cette différence entre le groupe traité à l'AZT et l'autre. Certains chercheurs restè rent sceptiques face à ces études, en partie parce que le protocole en double-aveugle n'avait pas fonctionné jusqu'au bout: en raison des effets toxiques de l'AZT, les patients et les médecins avaient découvert qui recevaient le traitement et qui le placebo. En dépit de ces facteurs invalidants, les études furent publiées. Dès la parution de la pre mière, l'AZT fut approuvé par l'administration. Une recherche récente de la Veterans Administra tion sur les taux de mortalité à long terme de ces patients traités avec l'AZT et avec le placebo n'a rapporté aucune différence entre les deux groupes. Dans le même article, des chercheurs français et anglais ont également exprimé leur doutes quant à l'efficacité de l'AZT. Malgré la toxicité de ce produit, la plupart des médecins qui l'utilisent sont persuadés de son utilité à court terme pour le traitement des symptômes des maladies du SIDA. Cette confiance peut s'expliquer pour deux raisons. Premièrement, l'AZT est un destructeur non sélectif de cellules en division, c'est-à-dire qu'il tue aussi bien des cellules cancéreuses que des bactéries parasites ou que les cellules du système immunitaire. Pourtant, malgré cette efficacité temporaire contre les maladies sidéennes opportunistes, l'AZT ne peut que rendre le combat plus ardu à long terme puisqu'il anéantit le système immunitaire ainsi que d'autre cellules d'importance cruciale. Le second bienfait apparent apporté par l'AZT tient dans un bref renforcement du système immunitaire observé chez beaucoup de patients en début de traitement. Ce n'est malheureusement qu'un pseudo-bienfait: lorsque le corps est exposé à une quelconque toxine attaquant ses cellules sanguines il réagit en compensation par une production accrue destinée à remplacer celles qui ont été empoisonnées. Cet accroissement temporaire du nombre de cellules sanguines y compris des cellules immunitaires ne peut cependant être considéré que comme une première réaction qui s'avérera futile face à une présence persistante de l'AZT . A l'heure actuelle, les agences fédérales font la promotion de cette drogue et financent son application non seulement à des patients dont le SIDA est déclaré, mais aussi à ceux qui n'en manifestent pas les symptômes, y compris à des femmes enceintes et à des enfants. Il y a environ 50'000 patients dans le monde qui ont à subir ce traitement. Enfin, les nouvelles thérapies du SIDA qui sont actuellement prises en considération - le nouveau médicament ddI (dideoxi-inosine) par exemple - fonctionnent toutes selon le même principe. Même si l'hypothèse HIV était valable, cette approche serait irrationnelle, car le virus HIV est inactif au moment de l'administration de l'AZT.
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