Au sujet de la  Gay Pride 24 Juin 1995

Sad Shame :

Ils auraient dû être 14000* de moins.


* 14 000 homosexuels ont été éliminés depuis que la politique däeugénisme a été mise en place en France, ce que läon peut faire remonter à la déclaration officielle du sida vers 1984...

Cette politique se base sur läaffirmation dogmatique quäun virus serait responsable däune affection dite sida. Rien näest toujours scientifiquement prouvé, une foule däarguments existe qui infirme cette croyance trop intéressée pour être honnête. Par contre, depuis longtemps, on constate que les virus ou les microbes ne sont pas grand chose, le terrain biologique et émotionnel de läindividu presque tout. Et depuis maintenant plus de 10 ans, des recherches alternatives qui ne sont pas inféodées aux injonctions dictatoriales des Ordres des Médecins et des Pharmaciens, plus réactionnaire et homophobe läun que läautre, ont montré que läon ne meurt pas däun virus plutôt moins nocif que celui des vulgaires grippes, mais de la combinaison de plusieurs des facteurs pathogènes suivants :

* mode de vie longuement antihygiénique  (air pollué, alimentation frelatée, rythmes déréglés, radiations ionisante et électromagnétique, stress, sédantarité,... )
 
* antibiothérapie précoce, à hautes doses, fréquente, presque toujours injustifiée par rapport à la menace infectieuse, trop systématiquement préventive, et donc forcément désimmunisante

* vaccinations : dès le plus jeune âge ou plus tard, sous les pressions däune propagande mythique ou des phobies, plutôt fondées il y a un siècle, irrationnelles aujourdähui; le bénéfice escompté est plutôt mince eu égard aux risques réels actuellement encourus et aux affaiblissements immunologiques induits, pour ne rien dire des accidents vaccinaux pudiquement étouffés par läinstitution médicale : sait-on par ailleurs quäil y a officiellement 10.000 morts par an dûes aux maladies nosocomiales, contaminations contractées en institutions de soins  (sic)?

* polytoxicomanie intense, au choix : alcool, tabac, haschisch, poppers, coke, héroïne, amphétamines, neuroleptiques, etc.,  toutes substances rapidement ou à terme immunodépressives, surtout à hautes doses prolongées
 
* rétractation ou distorsion affective imputable au statut de pédé culpabilisé, honteux des marques plus ou moins apparentes de sa spécificité (honte surcompensée par des rites ostentatoires däintro- ou däextra-version), confus voire chaotique quant à la genèse de son ìorientationî sexuelle; les émotions vécues négativement, comme victime, persécuté, paria, exclu, patient, etc. provoquent à longue ou brève échéance selon leurs intensité et fréquence les dégâts corporels (somatisation) les plus redoutables et concourent lourdement à la solution finale de läautodestruction

* émotivité immature, qui fait réagir à läannonce de la séropositivité par la peur, läangoisse, le désespoir absolu, la démission radicale et läabandon de soi aux mains des sorciers sidologues qui promeuvent depuis 10 ans leurs protocoles compassionnels aussi juteusement rentables que lamentablement pervers; aussi ne remettent-ils surtout pas en question leur statut däautocrates et de nantis, et encore moins däignares (après tout, leurs collègues les cancérologues ne sont-ils pas toujours stériles après plus däun demi-siècle däacharnement thérapeutico-mercantile, et autres tartufferies médiatiques seules bonnes à extorquer läargent des naïfs terrorisés?)

* sexualité obsessionnelle-maniaque, dans laquelle la recherche compulsive de seules sensations toujours plus fortes, mais toujours plus frustrantes, prime au détriment des sentiments, de läamour, de la tendresse, des caresses, de la joie et du plaisir intense authentiquement et équitablement partagés

* absence ou faiblesse däesprit critique, qui font gober les dogmes et fatwas dont se rengorgent les pontifiants mé(r)dias, porte-parole des pouvoirs en place, qui sont däabord au service de la finance, de läordre établi et de läindustrie pharmaceutique, et qui réduisent läinformation au seul spectaculaire-dramatique
 
* attraction morbide pour une culture fortement imprégnée de la thématique de läautopunition, de la mort-sanction et du suicide par la défonce, comme le caricaturent les sorts des Nomi, Mercury et autres Collard

* aveuglant déni de réalité, dans le refus de voir que les homosexuels sont, au même titre que les toxicomanes et les hémophiles aujourdähui, les juifs, tsiganes et homosexuels (déjà!) hier, les arabes et noirs demain, les catégories privilégiées de victimes expiatoires däune société technocratique-barbare qui réduit läexistence (sic) à la compétition, et ne sait plus faire de bonnes vieilles guerres classiques pour éliminer son enflure de surpopulation et de surproduction däobjets de plus en plus nocifs

* parasitisme en läabsence de projet social : individualisme et courte-vue président à cette mentalité qui consiste à croire que les acquis sociaux et les libertés dont on bénéficie encore sont gratuites et éternelles, alors quäelles ont été conquises dans le combat et le sang, et quäelles doivent être sans cesse revendiquées, défendues et agrandies, ce qui ne peut se faire que collectivement, en luttant avec une organisation active non discriminatoire pour les hétéros, et en osant dépasser ses limites

* prise prolongée däAZT, une des drogues les plus immunodépressives qui soient. Le Prof. DUESBERG avec däautres nobélisables et Prix Nobel - pour ne rien dire de chercheurs-découvreurs bien évidemment non reconnus par läinstitution sidogène - näont-ils pas conclu que ìläon ne meurt pas du sida, mais de läAZTî? Les exemples de séropositifs survivant à long terme en läabsence de ce traitement sont a contrario la confirmation de la nocivité de cette ìmédecineî qui fait tout pour que läon meure guéri.

Tout cet affligeant tableau pathologique et pathétique se résume à läabsence totale de conscience politique : démission caractérisée de son pouvoir sur sa propre vie, déresponsabilisation infantile, égotisme forcené ou narcissisme primaire, rare affinité pour la servitude volontaire.

Pourquoi les Maîtres de la race des Saigneurs utiliseraient-ils comme hier de coûteuses, imparfaites et nauséabondes méthodes däextermination de ceux quäils vomissent - ou pire, qui les indiffèrent - alors que ces pitoyables victimes, pétries de culpabilité inhibitrice et débilitante, manipulées däabord par leurs propres peur et crédulité, se précipitent vers leurs propres sacrifices en réclamant elles-mêmes plus däargent et de moyens däanéantissement pour leurs propres bourreaux ?? Le sida réalise un grand progrès qualitatif par rapport au Nacht und Nebel par trop irrationnel.

Les sidologues et leurs hérauts médiâtres ne sont cependant que des agents däéxécution de la nouvelle Autorité Morale Mondiale, dont läidéologie, les Pensées Uniques, se réduit à la loi de läexpansion infinie de läultra-libéralisme : loi du profit maximal, du marché absolu, de läemprise totale de la marchandise sur le temps et läespace. Cette logique däexpansion accélère les restructurations et les délocalisations. Elle tend à läautomation systématique. Cela säaccompagne de chômage et de précarisation croissants. Läexclusion, réalité pour beaucoup de gens et menace pour la plupart des autres, est läinéluctable condition pour que se perpétue cet ordre morbide et mortifère. Däautant plus que cette exclusion réelle ou crainte incite beaucoup de gens à läisolement, la veulerie, läillusion et la soumission contrite et muette. LäAutorité règne par la peur des gens de perdre de läargent, alors que la plupart des gens sont déjà perdus de vie. Lähomme vivant näest rien, la marchandise inerte tout. Aussi cette sujétion du profit totalitaire prolifère-t-elle grâce à läabsence de révolte, dans le silence résigné des comateux consommateurs, en sursis däun répit sans cesse déçu.

Les 14.000 homosexuels holocaustiqués ne läont pas été, pour la plupart däentre eux, dans läallégresse däune guerre fraîche et joyeuse. Quoique!  Les thanatologues new age säaffairent autour de leurs dépouilles entubées avec läévidente jubilation de curés intégristes décrochant in extremis la rédemption de läouaille expiant ses turpitudes toujours pas vénielles. Mais ces suicidaires participèrent eux-mêmes et participent encore de ce culte de la mortification, leur culpabilité le disputant à leur frustration pour se mieux détruire. Leur goût de faute égale leur passion du mystère. Ne lit-on pas par exemple dans leur littérature ithyphallique ces nombreux emprunts à un anglais spécialisé ésotérique, comme säil fallait cacher la honte däêtre en français homo, et vraiment fier de läêtre ? Dans un élan de coopération, voire de complicité, la monoculture contemporaine du consensus mollasson, le un-petit-peu universel, aménage cette frange limitée dès lors quäelle reste ainsi incompréhensible au commun, mais les tenants de läOrdre et ses Saigneurs continuent à la tenir pour de la fange.

Les homos, les toxicos, les hémophiles ne sont à travers sida ou autres stratagèmes technico-financiers que les cobayes actuels däune politique autrement plus ambitieuse. Il est vraisemblable que les principes de läélimination däune bonne partie de lähumanité - entre autres espèces - devenue inutile et même encombrante, ne figurent pas explicitement dans un improbable remake de Mein Kampf. Läépoque peut faire läéconomie de ces verbiages romantiques, son fonctionnement cybernétique se dispense de supervision humaine, la dérégulation absolue simplifie à läextrême les antagonismes et ne laisse place quäà la loi mécanique de la jungle totale.

Les homos, les toxicos, les hémophiles ne sont que les cibles contemporaines et privilégiées däun inventaire qui annonce à un horizon plus ou moins rapproché les suivantes : les vieux isolés, les grabataires, les handicapés, les arabes, les noirs, les faiblement qualifiés, les exclus, les pauvres,... Les vieux en surnuméraire socialement inadmissible (maigres ressources) seront les euthanasiés prioritaires du début du prochain siècle, compte tenu du déséquilibre prévisible des générations, et de la légitime rancoeur accumulée par les exécuteurs - pardon : techniciens de surface -, leurs propres fils délaissés par läégoïsme et la télé, du temps de leur jeunesse.

La Shoah était peut-être inconcevable, jusquäà en être encore niée par certains, mais seuls ceux qui ne veulent pas connaître ne veulent pas admettre. La réalité des fascismes historiques et des actuelles barbaries technocratiques-glacés est venue confirmer en les exagérant encore les prévisions des révolutionnaires les plus lucides. Cäest plutôt amer, sauf que lähistoire est riche en écarts imprévisibles, qui en font justement tout le charme. Même si nos présentes années däagonie de civilisation sont sinistrement affligeantes, rien näinterdit däimaginer une brusque cristallisation des énormes tensions emmagasinées depuis si longtemps en une explosion. Certes, läexplosion serait plutôt cruelle et chaotique, mais il faut bien un début à tout...

Cette triste culture gay sidarante est devenue ce que les Saigneurs et pouvoirs homophobes - et, plus généralement, sexophobes, hétérophobes et érophobes - rêvaient quäelle soit : une lamentation de mortifiés. Le plus étonnant, et humiliant pour läespèce humaine, reste en dernier lieu la propension de ces groupes humains, objets de menace préférentielle, de se porter, outrés mais candides, au devant des coups de ses bourreaux, däoffrir par une dérisoire tartarinade ses faiblesses à läexcitation criminelle. En créant des officines de läindignation assistée par ordinateur ou autres ersatz act-upérisés, ce petit monde gay (qui näest pas läensemble des homos) parachève sa décrépitude bien avancée avec la revendication de certains de ses membres däêtre enfin virils par läincorporation dans läarmée et ses unités combattantes. ìOn veut être des criminels légalisés et alcooliques comme vous autres! î, ont dû beugler quoiquäavec un ton suraigu ces postulants bleu-bites aux garçons kakis...

Tristes gays, il est à craindre quäeffectivement vous näayez däautre issue à votre revendication anachronique, däêtre intégrés dans une société qui vous exècre ou ignore, et se dépérit, que dans la mort. Société qui ne vous tolère que martyrs ou utiles comme lobbyistes des trusts pharmaceutiques, et finalement ne vous trouve dignes que morts. Morts au champ dähonneur grâce à läarmée, morts au champ dähorreur grâce au sida. Utiles dans les deux cas aux basses oeuvres des Saigneurs et des banquiers qui eux, ne meurent ni bidasses perforés sur le champ des opérations, ni sidéens perfusés dans le champ opératoire.

Peut-être ne souhaitez-vous pas mourir ? Il est assez hypothétique däattendre sans rien faire läexplosion citée plus haut, ou par un immense bonheur une soudaine prise de conscience des masses aliénées, jetant par les fenêtres leurs télés, une nuit de Saint-Sylvestre particulièrement réussie... Il reste à reprendre la liste donnée plus haut, et säemployer à corriger ou supprimer les facteurs immuno-dépresseurs qui vous concernent. Il reste à rencontrer ces survivants à long terme (10 ans et plus) qui ont su ne pas se laisser condamner à mort par läannonce de leur séropositivité, voire redevenir séronégatifs. Il reste enfin à se battre et non bêler. Pour que nous puissions tous aimer à plein sexe, à pleine bouche, et surtout à plein amour!
 

In memoriam
Serge mort en 1987(mais pas du sida)
homosexuel radieux
fondateur du FHAR, Front Homosexuel däAction Révolutionnaire

Delenda Carthago, Fête de la Musique, 21 juin 1995


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